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Marche pour la vie

Publiée le 24-01-2017

dans Famille Chrétienne

     Outre la joie qui se dégageait de cette 11e édition de la « Marche pour la vie », en cet après-midi du 22 janvier, on ne pouvait qu’être frappé par sa jeunesse. Volontaires, intervenants mais surtout manifestants : énormément d’enfants, d’adolescents, de lycéens, d’étudiants, de jeunes familles, parmi les dizaines de milliers de manifestants (50 000 selon les organisateurs) qui défilaient entre la place Denfert-Rochereau et la place Vauban. On aurait pu imaginer que, douze ans après sa première édition en 2005, et alors que celle de 2016 avait dû être annulée pour des raisons de sécurité liées au terrorisme, le rendez-vous annuel du mouvement « pro-vie » français allait s’essouffler, et finir par ne rassembler que quelques « vieux nostalgiques » arc-boutés sur des « combats d’un autre temps ». Or il n’en est rien : quarante-deux après la loi Veil, les opposants à l’avortement et à sa banalisation continuent de battre le pavé dans des proportions tout sauf symboliques, portés par un enthousiasme et un dynamisme qui ne peuvent laisser personne indifférent, surtout s’agissant d’un sujet si grave. Comment expliquer un tel succès ?

La première raison réside dans la démographie des militants pro-vie et la transmission qui est en train de se faire, d’une génération à l’autre. « Ceux qui se sont battus il y a quarante ans, résume Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, n’ont pas fait beaucoup d’enfants, alors que les pro-vie, eux, en ont fait beaucoup. » « Par conséquent, explique-t-il, je n’ai pas d’inquiétude pour l’avenir de la défense de la vie et je comprends que les féministes, elles, en aient ». Beaucoup des familles présentes à la Marche pour la vie viennent chaque année avec leurs enfants. Ceux-ci se marient, ont des enfants à leur tour… et la flamme se transmet, de plus belle et fois deux, trois, quatre

Longtemps considérée avec une extrême prudence par l’épiscopat français, la « Marche pour la vie » tend de plus en plus à être considérée comme une activité « normale » dans l’Église de France. Plus de vingt évêques ont ainsi exprimé leur soutien à la Marche de cette année, annoncée à l’avance par nombre de paroisses ou sites diocésains. Sans encourager explicitement les catholiques à y participer, la Conférence des évêques de France a elle-même publié discrètement sur son site à la veille de l’événement une interview sur ce sujet de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen et premier évêque à s’être rendu à la « Marche » en 2010. « On est encore loin des États-Unis, explique Nicolas Sévillia, porte-parole de la Marche pour la vie. Mais l’appel a été bien relayé », estime-t-il. Il faudra sans doute encore du temps pour que les diocèses français et les paroisses encouragent de manière unanime les fidèles à participer à ce genre d’activités. Un soutien explicite dont on sait pourtant combien il peut être décisif pour la réussite d’une action de ce type, comme l’a montré l’expérience de la Manif pour tous.

«  L’organisation de la Marche pour la vie s’est renouvelée, rajeunie », explique Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune. À côté d’associations « historiques » comme cette Fondation ou Choisir la Vie, une nouvelle génération d’associations a rejoint cette année activement le collectif, comme les Éveilleurs d’espérance, les Survivants ou encore l’Avant-garde. « Nous avons voulu aborder le tabou de l’avortement d’une manière nouvelle, explique Émile Duport, responsable des Survivants et autre porte-parole de la Marche pour la vie. Nous parlons en notre nom propre, avec des slogans comme ”mon corps m’appartient et n’a jamais appartenu à ma mère“. Et des méthodes qui sont celles de la génération web ». Signe de ces évolutions, la campagne de communication « IVG tous concernés » lancée le 12 janvier dernier dans Le Figaro, Valeurs actuelles et Famille chrétienne, qui a fait beaucoup parler d’elle (...)

Mesures banalisant l’avortement, proposition de loi sur le délit d’entrave, émergence du thème de l’IVG dans la précampagne présidentielle… C’est aussi l’actualité politique qui peut expliquer le succès de cette mobilisation, à la veille du passage en commission mixte paritaire de la proposition de loi sur le délit d’entrave et à quatre mois de l’élection présidentielle. Il n’en demeure pas moins qu’au-delà de ces éléments conjoncturels semble durablement transmis à toute une génération qui a l’avenir devant elle cette conviction exprimée par le professeur Lejeune : « La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus faibles de ses membres »."

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