Certains nous recommanderont de ne pas prendre de risques, de nous ménager, car il est important d'être tranquilles

Certains nous recommanderont de ne pas prendre de risques, de nous ménager, car il est important d'être tranquilles

Publié le 17 août 2025

17 août 2025 – Homélie du Pape Léon XIV lors de la Messe célébrée dans le sanctuaire marial Santa Maria della Rotonda (Albano)
     Nous recherchons la paix mais nous avons entendu : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division » (Lc 12, 51). Et nous lui répondrions presque : “Comment cela, Seigneur ? Toi aussi ? Nous avons déjà trop de divisions. N'est-ce pas toi qui as dit lors de la dernière Cène : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ? ”  “Oui - pourrait nous répondre le Seigneur - c'est moi. Mais souvenez-vous que ce soir-là, mon dernier soir, j'ai immédiatement ajouté au sujet de la paix : « ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé » (cf. Jn 14, 27)”.

     Chers amis, le monde nous habitue à confondre la paix avec le confort, le bien avec la tranquillité. C'est pourquoi, afin que sa paix, le shalom de Dieu, vienne parmi nous, Jésus doit nous dire : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Peut-être que nos propres familles, comme l'annonce l'Évangile, et même nos amis, seront divisés à ce sujet. Et certains nous recommanderont de ne pas prendre de risques, de nous ménager, car il est important d'être tranquilles, et les autres ne méritent pas d'être aimés. Jésus, au contraire, s'est plongé courageusement dans notre humanité. C'est le “baptême” dont il parle (v. 50) : le baptême de la croix, une immersion totale aux risques que comporte l'amour. Et lorsque, selon l'expression, “ nous communions”, nous nous nourrissons de son don audacieux. La Messe nourrit cette décision. C'est la décision de ne plus vivre pour nous-mêmes, d'apporter le feu dans le monde. Non pas le feu des armes, ni celui des paroles qui réduisent les autres en cendres. Cela non. Mais le feu de l'amour, qui s'abaisse et sert, qui oppose à l'indifférence le soin et à l'arrogance la douceur ; le feu de la bonté, qui ne coûte pas comme les armes, mais qui renouvelle gratuitement le monde. Cela peut coûter l'incompréhension, la moquerie, voire la persécution, mais il n'y a pas de plus grande paix que d'avoir en soi sa flamme.

     Ne laissons pas le Seigneur hors de nos églises, de nos maisons et de notre vie. Dans les pauvres, au contraire, laissons-le entrer et alors nous ferons aussi la paix avec notre pauvreté, celle que nous craignons et que nous refusons lorsque nous recherchons à tout prix la tranquillité et la sécurité.

     Que la Vierge Marie intercède pour nous, elle qui a entendu le saint vieillard Siméon désigner son fils Jésus comme « signe de contradiction » (Lc 2, 34). Que les pensées de nos cœurs soient dévoilées, et que le feu de l'Esprit Saint transforme nos cœurs de pierre en cœurs de chair.

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