Publiée le 17-08-2010
Le Président de l'Académie pontificale des Sciences est mort lundi soir à Rome. Le physicien italien Nicola Cabibbo avait été hospitalisé dans l'après-midi pour des problèmes respiratoires. Il était âgé de 75 ans. Principalement connu pour ses travaux sur l'interaction faible, Nicola Cabibbo a donné une contribution majeure à la physique moderne.
Il avait arraché les secrets du monde infiniment petit. Sa renommée internationale, Nicola Cabibbo l'avait conquise dès les années 60 grâce à ses travaux sur la physique des particules élémentaires, les constituants fondamentaux de l'univers. Nicola Cabibbo a été le premier à comprendre le mécanisme des quarks. Mais cette irrépressible curiosité scientifique, qui le poussait à explorer les secrets de la matière, n'a jamais entamé ses convictions religieuses. Profondément catholique, Nicola Cabibbo n'avait pas eu peur d'aborder la question sensible du rapport entre science et foi, entre Ecriture Sainte et connaissance scientifique. Il prônait le respect mutuel mais il estimait qu'il ne fallait pas tout mélanger. La foi ne doit pas expliquer le monde mais annoncer le salut – affirmait-il. Il était d'ailleurs intervenu auprès du Vatican pour demander la révision du procès du dominicain Giordano Bruno, disciple de Copernic, condamné par l'inquisition au XVI° siècle. Réputé pour ses intuitions, sa sérénité contagieuse, Nicolas Cabibbo a apporté une contribution fondamentale à la physique moderne. Il avait reçu récemment la prestigieuse médaille Dirac. Il meurt pourtant sans avoir été récompensé par le comité Nobel, une amnésie dénoncée par de nombreux scientifiques qui laisse un goût amer.
Ses obèques auront lieu ce mercredi 18 août en l'église San Lorenzo, à Rome