Publiée le 17-01-2011
L'Eglise orthodoxe russe a remis aujourd'hui au gouvernement russe des propositions en matière de politique familiale visant notamment à encadrer l'avortement et à en compliquer la procédure administrative, alors que la Russie est plongée dans une crise démographique. Le Patriarche Kirill a remis ces propositions "à la direction de l'Etat russe", en vue d'une réunion sur le thème de la famille du Conseil d'Etat.
L'Eglise demande que les avortements ne soient plus pris en charge par l'assurance maladie, sauf en cas de danger pour la vie de la mère, et souhaite une procédure pour "informer obligatoirement les femmes de toutes les conséquences négatives" d'un avortement, la signature par la patiente d'un document reprenant ces informations et imposant un délai de réflexion avant l'opération. L'Eglise souhaite aussi la création dans chaque maternité d'un "centre de crise" avec des psychologues et des religieux.
Alexandre Verkhovski, du centre Sova spécialisé dans les questions de nationalisme et de religion, précise
"L'Eglise orthodoxe, comme les catholiques, est catégoriquement opposée à l'avortement, mais dans cette adresse aux autorités, elle compte sur un compromis. C'est pourquoi ces propositions, du point de vue religieux, sont très modérées".
En 2008, 1,714 million de naissances ont été enregistrées pour 1,234 million d'avortements en Russie.