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La vieillesse et la mort de Saint Augustin

Publiée le 27-08-2024

Benoit XVI, le 16 janvier 2008 lors de l'Audience Générale

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     "Quatre ans avant de mourir, Saint Augustin voulut nommer son successeur. C'est pourquoi, le 26 septembre 426, il rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à Hippone, pour présenter aux fidèles celui qu'il avait désigné pour cette tâche. Il dit : "Dans cette vie nous sommes tous mortels, mais le dernier jour de cette vie est toujours incertain pour chaque personne. Toutefois, dans l'enfance on espère parvenir à l'adolescence ; dans l'adolescence à la jeunesse ; dans la jeunesse à l'âge adulte ; dans l'âge adulte à l'âge mûr, dans l'âge mûr à la vieillesse. On n'est pas sûr d'y parvenir, mais on l'espère. La vieillesse, au contraire, n'a devant elle aucun temps dans lequel espérer ; sa durée même est incertaine... Par la volonté de Dieu, je parvins dans cette ville dans la force de l'âge ; mais à présent ma jeunesse est passée et désormais je suis vieux" (Ep 213, 1)

  

 

     Bien que vieux et fatigué, Augustin resta cependant sur la brèche, se réconfortant et réconfortant les autres par la prière et par la méditation sur les mystérieux desseins de la Providence. Il parlait, à cet égard, de la "vieillesse du monde", - et véritablement ce monde romain était vieux -, il parlait de cette vieillesse comme il l'avait déjà fait des années auparavant, pour réconforter les réfugiés provenant de l'Italie, lorsqu'en 410 les Goths d'Alaric avaient envahi la ville de Rome. Pendant la vieillesse, disait-il, les maux abondent:  toux, rhumes, yeux chassieux, anxiété, épuisement. Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D'où l'invitation:  "Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit:  Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l'aigle" (Serm. 81, 8).

    La maison-monastère d'Augustin avait ouvert ses portes pour accueillir ses collègues dans l'épiscopat qui demandaient l'hospitalité. Parmi eux se trouvait également Possidius, autrefois son disciple, qui put ainsi nous laisser le témoignage direct de ces derniers jours dramatiques. "Au troisième mois de ce siège - raconte-t-il - il se mit au lit avec la fièvre:  c'était sa dernière maladie" (Vie, 29, 3). Le saint Vieillard profita de ce temps désormais libre pour se consacrer avec plus d'intensité à la prière. Il avait l'habitude d'affirmer que personne, Evêque, religieux ou laïcs, aussi irrépréhensible que puisse sembler sa conduite, ne peut affronter la mort sans une pénitence adaptée. C'est pourquoi il continuait sans cesse à répéter, en pleurant, les psaumes pénitentiels qu'il avait si souvent récités avec le peuple (cf. ibid., 31, 2).

     Plus le mal s'aggravait, plus l'Evêque mourant ressentait le besoin de solitude et de prière:  "Pour n'être dérangé par personne dans son recueillement, environ dix jours avant de sortir de son corps, il nous pria, nous tous présents, de ne laisser entrer personne dans sa chambre, en dehors des heures où les médecins venaient l'examiner ou lorsqu'on lui apportait les repas. Sa volonté fut exactement accomplie et, pendant tout ce temps, il se consacra à la prière" (ibid., 31, 3). Il cessa de vivre le 28 août 430:  son grand c½ur s'était finalement apaisé en Dieu.

     "Pour la déposition de son corps - nous informe Possidius - le sacrifice, auquel nous assistâmes, fut offert à Dieu, puis il fut enseveli" (Vie, 31, 5). Son corps, à une date incertaine, fut transféré en Sardaigne, puis, vers 725, à Pavie, dans la Basilique "San Pietro in Ciel d'oro", où il repose encore aujourd'hui."

 

 

 

 

 

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