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Nul n'est prophète en son pays

Publiée le 06-07-2024

Médiation du Pape Benoit XVI lors de la prière de l'Angelus du 8 juillet 2012

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     Je voudrais m’arrêter brièvement sur le passage de l’Évangile de ce dimanche, un texte dont est tiré le célèbre dicton « Nemo propheta in patria », c’est-à-dire que nul prophète n’est bien accepté parmi les siens, dans le pays qui l’a vu grandir (cf. Mc 6, 4).


 

 

      En effet, après avoir quitté Nazareth, vers l’âge de 30 ans, et alors que depuis déjà quelque temps il prêchait et accomplissait des guérisons ailleurs, Jésus est revenu un jour chez lui et s’est mis à enseigner à la synagogue. Ses concitoyens « étaient frappés » par sa sagesse et, le connaissant comme étant « le fils de Marie », le « charpentier » qui avait vécu parmi eux, ils se scandalisèrent de lui au lieu de l’accueillir avec foi (cf. Mc 6, 2-3). Ce fait est compréhensible car la familiarité, sur le plan humain, n’aide pas à aller plus loin et à s’ouvrir à la dimension divine. Que ce Fils d’un charpentier soit Fils de Dieu est difficile à croire pour eux. Jésus lui-même prend l’exemple de l’expérience des prophètes d’Israël qui, dans leur propre patrie, ont été victimes de mépris, et il s’identifie à eux. À cause de cette fermeture spirituelle, Jésus n’a pu accomplir à Nazareth « aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques infirmes en leur imposant les mains » (Mc 6, 5). En effet, les miracles du Christ ne sont pas une démonstration de puissance, mais les signes de l’amour de Dieu qui agit là où il rencontre la foi de l’homme dans la réciprocité. Origène écrit : « Tout comme il existe une attirance naturelle pour les corps de la part de certains envers d’autres, comme l’aimant vers le fer… la foi aussi exerce une attirance sur la puissance divine » (Commentaire de l’Évangile de Matthieu 10, 19).

Donc, il semble que Jésus se fasse — comme l’on dit — une raison du mauvais accueil qu’il rencontre à Nazareth. Par contre, à la fin du récit, nous trouvons une remarque qui dit précisément le contraire. L’évangéliste écrit que Jésus « s’étonna de leur manque de foi » (Mc 6, 6). À la stupeur des concitoyens qui se scandalisent, correspond l’étonnement de Jésus. Lui aussi, en un certain sens, se scandalise ! Bien qu’il sache qu’aucun prophète n’est bien accueilli dans sa patrie, la fermeture de c½ur de son entourage reste pour lui obscure, impénétrable : comment est-il possible qu’ils ne reconnaissent pas la lumière de la Vérité ? Pourquoi ne s’ouvrent-ils pas à la bonté de Dieu, qui a voulu partager notre humanité ? En effet, l’homme Jésus de Nazareth est la transparence de Dieu, Dieu habite pleinement en Lui. Et tandis que nous recherchons toujours d’autres signes, d’autres miracles, nous ne nous apercevons pas que c’est Lui le vrai Signe, Dieu fait chair, que c’est Lui le plus grand miracle de l’univers : tout l’amour de Dieu renfermé dans un c½ur humain, dans un visage d’homme.

Celle qui a vraiment compris cette réalité est la Vierge Marie, bienheureuse car elle a cru (cf. Lc 1, 45). Marie ne s’est pas scandalisée de son Fils : son admiration pour Lui est pleine de foi, pleine d’amour et de joie, à le voir à la fois si humain et si divin. Apprenons donc d’elle, notre Mère dans la foi, à reconnaître dans l’humanité du Christ la parfaite révélation de Dieu.


 

 

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