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1er juin 1980 : Visite du Pape Jean Paul II au Sacré-Coeur de Montmartre

Publiée le 01-06-2024

     Dimanche 1er juin 1980, le Pape Jean Paul II célébrait la Messe au Bourget. Dans la soirée il rencontrait 50 000 jeunes au Parc des Princes. Il terminait sa journée par une visite à la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre.

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1. “Reste avec nous, Seigneur, car le jour est sur son déclin”[1].

Les disciples d’Emmaüs avaient le c½ur déjà tout brûlant au-dedans d’eux-mêmes après avoir entendu expliquer sur le chemin, les merveilles du plan de salut révélé dans les Écritures. Par la fraction du pain, le Seigneur achève de se révéler à eux, ressuscité, dans la plénitude de son amour.

Nous sommes à Montmartre, dans la basilique du Sacré-C½ur, consacrée à la contemplation de l’amour du Christ présent dans le Saint-Sacrement.

Nous sommes au soir du premier juin, premier jour du mois particulièrement consacré à la méditation, à la contemplation de l’amour du Christ manifesté par son Sacré-C½ur.

Ici, jour et nuit, des chrétiens se rassemblent et se succèdent pour rechercher “les insondables richesses du Christ”[2].

2.Nous venons ici à la rencontre du C½ur transpercé pour nous d’où jaillissent l’eau et le sang.

C’est l’amour rédempteur, qui est à l’origine du salut, de notre salut, qui est à l’origine de l’Église.
Nous venons ici contempler l’amour du Seigneur Jésus: sa bonté compatissante pour tous durant sa vie terrestre; son amour de prédilection pour les petits, les malades, les affligés. Contemplons son c½ur brûlant d’amour pour son Père, dans la plénitude du Saint-Esprit. Contemplons son amour infini, celui du Fils éternel, qui nous conduit jusqu’au mystère même de Dieu.

3. Maintenant encore, aujourd’hui, le Christ vivant nous aime et nous présente son c½ur comme la source de notre rédemption: “Semper vivens ad interpellandum pro nobis”[3]. A chaque instant, nous sommes enveloppés, le monde entier est enveloppé, dans l’amour de ce c½ur “qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé”.

“Je vis, dit saint Paul, dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré pour moi”[4]. La méditation de l’amour du Seigneur passe nécessairement par celle de sa passion: “Il s’est livré pour moi”. Ceci implique que chacun prenne conscience non seulement du péché du monde en général, mais de ce péché par lequel chacun est réellement en cause, négativement, dans les souffrances du Seigneur.

Cette méditation de l’amour manifesté dans la passion doit aussi nous conduire à vivre conformément aux exigences du baptême, à cette purification de notre être par l’eau jaillie du c½ur du Christ; à vivre conformément à l’appel qu’il nous adresse chaque jour par sa grâce. Puisse-t-il nous donner maintenant “de veiller et de prier” pour ne plus succomber à la tentation. Qu’il nous donne d’entrer spirituellement dans son mystère; d’avoir en nous, comme dit encore saint Paul, les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus... “qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort”[5].

Par là, nous sommes appelés à répondre pleinement à son amour, à lui consacrer nos activités, notre apostolat, toute notre vie.

4. Ce mystère de l’amour du Christ, nous ne sommes pas appelés à le méditer et à le contempler seulement; nous sommes appelés à y prendre part. C’est le mystère de la Sainte Eucharistie, centre de notre foi, centre du culte que nous rendons à l’amour miséricordieux du Christ manifesté dans son Sacré-C½ur, mystère qui est adoré ici nuit et jour, dans cette basilique, qui devient par là-même un de ces centres d’où l’amour et la grâce du Seigneur rayonnent mystérieusement mais réellement sur votre cité, sur votre pays et sur le monde racheté.

Dans la sainte Eucharistie, nous célébrons la présence toujours nouvelle et active de l’unique sacrifice de la Croix dans lequel la Rédemption est un événement éternellement présent, indissolublement lié à l’intercession même du Sauveur.

Dans la sainte Eucharistie, nous communions au Christ lui-même, unique prêtre et unique hostie, qui nous entraîne dans le mouvement de son offrande et de son adoration, Lui qui est la source de toute grâce.

Dans la sainte Eucharistie - c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle - nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découle tout progrès intérieur et toute efficacité apostolique: “Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes”[6].

Chers Frères et S½urs, ma joie est grande de pouvoir finir cette journée dans ce haut lieu de la prière eucharistique, au milieu de vous, réunis par l’amour envers le divin C½ur. Priez-le. Vivez de ce message qui, de l’Évangile de saint Jean à Paray-le-Monial, nous appelle à entrer dans son mystère. Puissions-nous tous “puiser avec joie aux sources du salut”[7], celles qui découlent de l’amour du Seigneur, mort et ressuscité pour nous.

C’est à lui que je recommande aussi ce soir votre pays et toutes vos intentions apostoliques. De grand c½ur, je vous donne ma Bénédiction.


 [1] Cfr. Luc. 24, 29.

 [2] Cfr. Eph. 3, 8-19.

 [3] Hebr. 7, 25.

 [4] Gal. 2, 20.

 [5] Phil. 2, 5-8.

 [6] Io. 12, 32.

 [7] Is. 12, 3.

 

 

 


 

 

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