Publiée le 28-07-2022
Lors de sa rencontre avec le Corps Diplomatique, ce 28 juillet, le Pape François a abordé la question de la cancel culture en ces termes :
-----------------------------------------------------------------------------------
"Cette « histoire de douleur et de mépris », issue d’une mentalité colonisatrice, « ne se guérit pas facilement ». En même temps, elle nous met en garde contre le fait que « la colonisation ne s’arrête pas, elle se transforme même en certains lieux, se déguise et se dissimule » (Exhort. ap. Querida Amazonia, n. 16). C’est le cas des colonisations idéologiques. Si, autrefois, la mentalité colonialiste a négligé la vie concrète des personnes en imposant des modèles culturels préétablis, aujourd’hui encore, des colonisations idéologiques qui s’opposent à la réalité de l’existence étouffent l’attachement naturel aux valeurs des peuples, en essayant d’en déraciner les traditions, l’histoire et les liens religieux, ne manquent pas. Il s’agit d’une mentalité qui, en supposant avoir dépassé “les pages sombres de l’histoire”, fait place à cette cancel culture qui évalue le passé uniquement sur la base de certaines catégories actuelles. Ainsi s’implante une mode culturelle qui uniformise, rend tout égal, ne tolère pas de différences et ne se concentre que sur le moment présent, sur les besoins et les droits des individus, en négligeant souvent les devoirs envers les plus faibles et les plus fragiles : les pauvres, les migrants, les personnes âgées, les malades, les enfants à naître… Ce sont eux qui sont oubliés dans les sociétés du bien-être ; ce sont eux qui, dans l’indifférence générale, sont jetés comme des feuilles sèches à brûler.