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Père Abbé de Fontgombault

Publiée le 28-08-2017

Méditation de Dom Pateau, Père Abbé de Fontgombault, lors des Vêpres de l'Assomption de Notre-Dame, 15 aôut 2017

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    À travers l’accomplissement du voeu de Louis XIII, nous
voulons en ce jour de fête attirer la bénédiction de Dieu et la
protection de Marie sur notre pays de France et sur ses familles.
Le monde a peur. Quelque chose semble s’être à nouveau
brisé dans le bel ordre créé et réglé par Dieu « avec mesure,
nombre et poids » (Sg 11,20)  

     Il y a quelques mois, un homme politique désormais au
pouvoir affirmait : « Notre combat, ce sera à chaque instant de
construire la vérité. » Construire la vérité, c’est nier la vérité.
Au commandement divin : « Tu ne tueras pas », s’oppose, tel
un progrès sociétal, le droit à l’avortement, la mort programmée
et supposée heureuse de l’euthanasie. Désormais, il est permis
de tuer celui dont le tort est d’être de trop.
     La science s’acharne à dissocier le don de la vie de l’union
des parents, retirant même à l’enfant le sein maternel pour le
confier à une mère porteuse et rémunérée.
     Est-il plus beau, ce monde où tout peut s’acheter, même la
vie, même la mort ? Est-il plus beau ce monde où le sein
maternel ne s’offre plus mais se loue ?
     La honte et le ridicule n’effleurent pas non plus les promoteurs
de la famille éclatée ou à géométrie variable alors qu’ils
sont repris par des enfants. Ce sont ces enfants qui doivent être
désormais recadrés, encadrés, privés d’un bon sens inné.
Est-il plus beau ce monde sourd au désir des enfants d’avoir
toute la vie un papa et une maman dont ils se savent le fruit ?
     A visage découvert s’organise, s’impose, par l’entremise des
États outrepassant leurs droits, et des lieux d’enseignement,
avec le concours des médias complices, une nouvelle révolution
: la tyrannie du relativisme, de la culture de mort. Le
crédule culpabilisé est pris au piège d’une prétendue ouverture
d’esprit à la réalité du monde... L’homme aurait-il changé à ce
point ? Une majorité n’engendre pas une once de vérité comme
l’ont bien montré les totalitarismes du siècle passé.
     Le chrétien, fidèle à l’enseignement traditionnel de l’Église,
ne cherche pas à construire sa vérité mais il la discerne et
d’abord il la reçoit de celui qui a dit : « Je suis la voie, la vérité
et la vie. » (Jn 14,6) Il sait que la vérité lui est offerte par amour et
donc pour son bien par celui qui est son Créateur.
     Il est donc opportun pour le bien de nos enfants et pour
l’avenir de notre pays de rappeler les parents à leurs devoirs de
vigilance. Trois extraits de la Déclaration sur l’éducation chrétienne
: Gravissimum educationis momentum – L'extrême
importance de l'éducation, du Concile Vatican II, me semblent
particulièrement clairs et intéressants. On peut lire ainsi :
     Les parents, parce qu’ils ont donné la vie à leurs
enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à
ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et
principaux éducateurs. (n°3)
Plus loin :

     Les pouvoirs publics, dont le rôle est de protéger et de
défendre les libertés des citoyens, doivent veiller à la
justice distributive en répartissant l’aide des fonds
publics de telle sorte que les parents puissent jouir
d’une authentique liberté dans le choix de l’école de
leurs enfants selon leur conscience. (n°6)
     Enfin :
     Aussi, l’Église félicite-t-elle les autorités et les sociétés
civiles qui… aident les familles à assurer à leurs
enfants dans toutes les écoles une éducation conforme
à leurs propres principes moraux et religieux. (n°7)
     L’Église rappelle que les parents ont des droits qui doivent
être respectés ; ces droits sont antérieurs au droit civil et l'emportent
sur lui, dans la mesure où ils sont exercés de façon légitime.
Les parents ne doivent pas hésiter à mettre en garde leurs
enfants contre le monopole que s’octroie une pensée unique,
flatteuse et prétendue libre. Ils doivent échanger volontiers avec
eux sur ce tout ce qui pourrait les troubler.
     Dans le message pour la journée mondiale de la jeunesse
2014, le Pape François enseignait aux jeunes :
Ayez le courage d’aller à contre-courant. Ayez le courage du
vrai bonheur ! Dites non à la culture du provisoire, de la superficialité
et du rejet, qui ne vous estime pas capables d’assumer
des responsabilités et d’affronter les grands défis de la vie !
En ce jour, cinq titres de Notre-Dame tirés des litanies que
nous allons chanter me semblent mériter une attention plus
particulière :
     Mère du bon conseil, Vierge très prudente, Vierge fidèle,
Siège de la sagesse, secours des chrétiens.
     Que Marie protège les enfants de la dictature du mensonge et
qu’elle ouvre leur coeur à la vérité libératrice venue de Dieu.
     Qu’elle assiste les parents dans leurs devoirs, principalement
celui d’éducateur dans les beaux domaines de la foi et de la
morale. Qu’elle leur obtienne la simplicité de la colombe et le
caractère rusé du serpent face au mensonge et à l’erreur.
     Qu’elle bénisse les enseignants fidèles à leurs consciences
qui ont le courage d’enseigner la vérité venue de Dieu au
mépris des conséquences inéluctables sur leurs carrières.
     Qu’elle suscite des aides financières et des vocations généreuses
pour les nombreuses écoles qui se créent à l’initiative des
parents au service du plan authentique de Dieu sur l’homme.
     Alors que, même au sein de l’Église, les sirènes de la confusion
se font entendre, que la Vierge montée au Ciel donne aux
familles la force de mettre en pratique les enseignements traditionnels
contenus dans les textes fondateurs que sont Humanae
vitae du bienheureux Paul VI, Evangelium vitae, Veritatis
splendor et Familiaris consortio de saint Jean-Paul II.
    
     Le 13 juillet 1917 à Fatima, Marie a demandé la consécration
de la Russie à son Coeur Immaculé et la communion réparatrice
des premiers samedis du mois. Elle concluait : « Si l'on écoute
mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix ;
sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant
des guerres et des persécutions contre l'Eglise. »
     Aujourd’hui d’autres erreurs, d’autres persécutions, se
répandent dans le monde, visant à arracher Dieu de la société,
du sein des familles, du coeur des enfants. L’appel à l’intercession
de Marie ne doit en être que plus actuel.

     Trahe nos Virgo Immaculata,
post te curremus in odorem unguentorum tuorum
     Entraînez-nous, Vierge Immaculée,
après vous, nous courons à l’odeur de vos parfums.

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