Publiée le 17-12-2009
Jeudi 17 décembre. Le Saint-Père a rencontré des nouveaux Ambassadeurs venus de différents pays, pour commencer leur mission auprès le Saint-Siège. A cette occasion, le Pape a dit :
Extraits :
"Les défis auxquels l'humanité se trouve aujourd'hui confrontée appellent certainement une mobilisation des intelligences et de la créativité de l'homme, une intensification de la recherche appliquée en vue d'une plus efficace et plus saine utilisation des énergies et des ressources disponibles. Ces efforts ne peuvent dispenser d'une conversion ou d'une transformation du modèle de développement actuel de nos sociétés. L'Eglise propose que cette modification profonde qui est à découvrir et à vivre, soit orientée par la notion de développement intégral de la personne humaine. En effet, le bien de l'homme ne réside pas dans une consommation toujours plus effrénée et dans l'accumulation illimitée de biens - consommation et accumulation qui sont réservées à un petit nombre et proposées comme modèles à la masse -. A cet égard, il revient non seulement aux diverses religions de souligner et de défendre la primauté de l'homme et de l'esprit, mais également à l'Etat. Celui-ci a le devoir de le faire notamment à travers une politique ambitieuse qui favorise pour tous les citoyens - à égalité - l'accès aux biens de l'esprit. En effet ceux-ci valorisent la richesse du lien social et encouragent l'homme à poursuivre sa quête spirituelle..
...En reconnaissant Dieu comme l'unique créateur de l'homme - de tout homme, quelle que soit sa confession religieuse, sa condition sociale ou ses opinions politiques - chacun respectera l'autre dans son unicité et dans sa différence. Il n'y a devant Dieu aucune catégorie ou hiérarchie d'homme, inférieur ou supérieur, dominant ou protégé. Il n'y a pour Lui que l'homme qu'Il a créé par amour et qu'Il veut voir vivre, en famille et en société, dans une harmonie fraternelle. La découverte du sage projet de Dieu sur l'homme l'amène à reconnaître Son amour. Pour l'homme de foi ou l'homme de bonne volonté, la résolution des conflits humains, comme la délicate cohabitation des différentes religions, peut se transformer en une coexistence humaine dans un ordre plein de bonté et de sagesse qui a son origine et son dynamisme en Dieu. Cette coexistence dans le respect de la nature des choses et de sa sagesse inhérente qui vient de Dieu - la tranquillitas ordinis - se nomme la paix. Le dialogue interreligieux apporte sa contribution spécifique à cette lente genèse qui défie les intérêts humains immédiats, politiques et économiques. Il est parfois difficile pour le monde politique et économique de donner à l'homme la première place ; il lui est encore plus délicat de considérer et d'admettre l'importance et la nécessité du religieux, et d'assurer à la religion sa véritable nature et place dans son versant public. La paix, tant désirée, ne naîtra que de l'action conjointe de l'individu, qui découvre sa vraie nature en Dieu, et des dirigeants des sociétés civiles et religieuses qui - dans le respect de la dignité et de la foi de chacun - sauront reconnaître et donner à la religion son noble et authentique rôle d'accomplissement et de perfectionnement de la personne humaine. Il s'agit là d'une recomposition globale, à la fois du temporel et du spirituel, qui permettra un nouveau départ vers la paix que Dieu désire universelle."