Publiée le 12-10-2022
Extrait de l'homélie de Mgr Ulrich, archevêque de Paris, lors de la Messe célébrée pour les responsables politiques, le 11 octobre 2022, en l'église Sainte Clotilde, à Paris.
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Dans le débat qui s’annonce autour de la fin de vie, nous pouvons comme chrétiens et vous comme parlementaires, nous souvenir que l’appel de la plus grande fraternité est un appel à aider à vivre l’approche de la mort.
Nous pouvons nous souvenir qu’il y a beaucoup d’aidants, d’accompagnateurs qui témoignent de l’intensité de vie qui se révèle à travers ces compagnonnages : il est indispensable de donner la parole à ces personnes.
Nous souvenir aussi que beaucoup de ceux qui ont réclamé la mort ne l’appellent plus si fort quand ils ont pu entrer en soins palliatifs : il faut entendre ce qui se dit dans les hôpitaux où se prodiguent ces soins.
Nous souvenir encore que ce n’est pas une loi de plus qui va résoudre tous les problèmes de conscience et les cas toujours nouveaux et douloureux qui se présentent : il y a une vraie sagesse à ne pas sans cesse revenir sur des lois votées depuis trop peu de temps pour qu’elles aient pu être appliquées, et même seulement être suffisamment connues.
Prions et demandons au Seigneur le courage et l’espérance de réfléchir, de parler et de décider en conscience. Demandons à tous ceux et celles qui le veulent bien, croyants ou non, de soutenir par leur engagement, leur pensée profonde et leur prière, une démarche qui ne soit pas un projet éphémère aux conséquences regrettables sur le désir de vivre dans notre société tout entière. Ne faisons pas en sorte que des personnes malades ou seulement atteintes par les marques de l’âge en viennent à penser que leur disparition de cette terre soit un bienfait pour les autres. Ne laissons s’installer chez personne la crainte, qui serait un poison subtil, d’être un jour considéré comme un poids excessif sur sa famille et ses proches. Ne laissons personne s’enfermer dans une solitude telle que seule l’aide à mourir procurée par un proche lui paraisse comme la seule issue possible.
Au contraire faisons entendre la voix de ceux qui procurent une aide fraternelle à vivre, de ceux qui s’approchent des personnes qui ont besoin d’être écoutées, accompagnées, apaisées, réconciliées parfois avec leur entourage, avec elles-mêmes ; les personnes qui veulent vivre jusqu’au bout, celles qui veulent espérer de nouveau, même au moment de partir."