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Susan Boyle aurait « dû » être éliminée par un avortement « médical »

Publiée le 17-10-2010

C'était l'avis des médecins…

Bridget Boyle, 45 ans, avait déjà eu 8 enfants en 23 ans. On lui avait conseillé de ne pas risquer une nouvelle grossesse au vu du danger que cela représenterait pour sa propre santé. Mais elle était de nouveau enceinte. Nous sommes en 1960 : en Ecosse, la jurisprudence est en gros favorable aux avortements procurés dans les « cas limites » et les médecins n'hésitent pas à proposer l'intervention, soulignant que le danger pour la maman est très grave.

Mais pour Bridget Boyle, catholique fervente, c'est hors de question. Et les médecins se préparent à sauver les deux vies…
 

Susan Boyle naîtra le 1er avril 1961. Par une césarienne d'urgence. La mère et la fille seront sauvées in extremis, mais lorsque Bridget se réveillera après l'anesthésie elle apprendra que sa toute petite fille a manqué d'oxygène avant d'arriver au monde, et qu'elle a été placée en couveuse sous assistance respiratoire. « Ma mère était une femme intelligente et elle savait ce que cela signifiait », raconte Susan Boyle dans l'autobiographie qu'elle vient de faire paraître chez Bantam Books (The woman I was meant to be) et dont le Daily Mail a publié les bonnes feuilles. De fait, les médecins diront à Mme Boyle, quelques semaines après la naissance, qu'elle a probablement subi un léger dommage au cerveau : « Il vaut mieux accepter le fait que Susan ne fera jamais grand chose dans la vie », lui disent-ils.

En fait, un lien très étroit s'est établi entre la petite fille et ses parents, Patrick et Bridget. Et lorsque leurs huit autres enfants ont quitté le nid familial et la maison où Susan habite toujours, c'est elle qui a pris soin d'eux alors que leur santé déclinait : après des années du chômage précipité par la dépression traversée par le Royaume-Uni, Susan avait trouvé « quelque chose à faire » en offrant son temps pour du travail social bénévole et devait même passer des examens de soignante. A la mort de son père, elle assura une présence aimante aux côtés de sa mère et fut là pour recueillir son dernier soupir en 2007.

« Je n'avais jamais vu personne mourir. J'avais peur mais savais que je devait rester. Juste avant de mourir, ses yeux sont devenus bleus, ils rayonnaient d'une sorte de lumière comme si elle regardait quelque chose de merveilleux. Ce qu'elle voyait la rendait en tout cas très heureuse. Je ne sais pas si c'était mon père, ou Notre Dame, je ne le saurai jamais, mais je sais avec certitude que ce n'était pas du tout effrayant. Elle était absolument ravie. »


Bridget Boyle, maman héroïque, allait vers sa récompense…

Et c'est lorsqu'elle était au plus profond de sa peine et de son désarroi après la mort de sa mère que Susan Boyle a décidé de se bouger, après s'être demandée ce que Bridget lui aurait dit : « Pour l'amour de Dieu, Susan, arrête d'avoir pitié de toi-même, lève toi de ton derrière et essaie de faire quelque chose de ta vie ! »

La suite, on la connaît. Susan Boyle avait toujours su émouvoir les autres par sa voix extraordinaire. Elle a eu le cran de franchir les étapes de Britain's got talent, tout en proclamant sa foi, et avec cette bonne dose d'auto-dérision gouailleuse qui est signe d'une bien plus grande intelligence que celle d'un bon nombre de nos contemporains plus présentables, mais pas toujours aussi talentueux.

I dreamed a dream… chantait Susan Boyle, faisant oublier ce qu'elle appelle sa « tête de balai-laveur » avec sa voix miraculeuse. Elle n'aurait rien rêvé, ni chanté, si sa mère avait cru que dans les cas limites, et pour sauver sa propre vie, elle avait le droit de faire tuer la chair de sa chair.

Susan Boyle a chanté pour le Pape lors de sa venue à Bellahouston Park en Ecosse, fin septembre…
 

Source . Jeanne Smits 16.10.2010

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