Publiée le 25-09-2020
De l’ECLJ :
L’avortement est au c½ur de l’actualité internationale. De nombreuses initiatives, lois et décisions dans les pays en sont la preuve et illustrent des divergences radicales entre des approches que l’ECLJ s’efforce de soutenir ou de combattre, en Europe et dans le monde.
En France, la situation est objectivement devenue dramatique. Les chiffres du nombre d’avortements par an viennent d’être publiés : 232 200 avortements ont été officiellement enregistrés pour 2019, soit le plus haut niveau depuis 30 ans. Le journal Libération le reconnaît à présent : « [l]es données montrent une corrélation nette entre niveau de vie et recours à l’interruption volontaire de grossesse », ce que l’ECLJ explique depuis des années dans ses recherches.
Oui, en France l’avortement concerne aujourd’hui principalement des femmes déjà dans la vie active qui avortent pour des motifs socio-économiques.
Cependant le Gouvernement français n’a pas la moindre intention de chercher à prévenir le recours à l’avortement. Encore en avril, Olivier Véran s’inquiétait de la réduction du recours à l’IVG en raison du confinement. Le projet de loi bioéthique qui a clôturé la session de l’Assemblée nationale a une nouvelle fois servi à supprimer plusieurs « barrières » et « garde-fous » que les députés avaient érigés il y a à peine 10 ou 15 ans.
Outre les problématiques liées à la recherche sur l’embryon et les carences de contrôle que nous avions abordées dans cette interview vidéo, c’est une des dernières lois protégeant la vie que certains députés ont tenté de détruire. Ils ont adopté un amendement autorisant l’avortement jusqu’à la veille de la naissance pour le motif de détresse « psychosociale ».
Le projet de loi adopté en deuxième lecture prévoit d’autoriser l’interruption volontaire de grossesse à « toute époque » si deux médecins membres d’une équipe pluridisciplinaire attestent que la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme, « ce péril pouvant résulter d’une détresse psychosociale ».
Comme nous le soulignions dans cette tribune conjointe parue dans le FigaroVox : cette notion est beaucoup trop vague et subjective pour attester sérieusement de sa force ou de sa réalité. De plus, si une femme est en détresse psychologique ou sociale, ce sont précisément deux domaines où la société peut lui apporter des aides plus pertinentes que l’avortement : suivi psychologique, aides sociales, aides au logement… Permettre l’avortement « à toute époque », c’est-à-dire jusqu’au terme, en réponse à une détresse psychosociale est un infanticide. Cette loi a été déposée au Sénat pour la deuxième lecture, et on peut (encore) espérer que les sénateurs reviennent sur cet amendement.
À l’inverse, le Parlement slovaque se prononcera d’ici la fin du mois sur une proposition de loi pour véritablement aider les femmes et protéger la vie. En l’état, la proposition prévoit d’augmenter les aides sociales aux femmes enceintes, de prolonger leurs délais de réflexion et de s’assurer d’un meilleur contrôle en cas d’avortement pour des raisons médicales. En réponse à l’ingérence de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe qui demande aux députés de voter contre cette proposition, l’ECLJ leur a écrit pour leur confirmer que rien en droit international ne s’oppose à une telle législation. […]
Autre illustration de ce combat international : la Pologne. Ce pays est aujourd’hui sous le coup d’une procédure de sanction pour violation de l’État de droit par l’Union européenne et poursuivi à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) par une femme qui lui reproche ne pas l’avoir autorisée à avorter après 24 semaines de grossesse.
L’affaire à la CEDH concerne une grossesse au cours de laquelle des malformations graves furent détectées chez l’enfant à naître. Elles se confirmèrent à la naissance et l’enfant mourut quelques semaines après sa naissance des suites de ces déficiences. La mère a décidé de poursuivre en justice la clinique polonaise pour l’avoir “obligée à mettre au monde un enfant handicapé, à le voir souffrir et mourir, et l’avoir empêché d’avorter avant.” L’ECLJ a été autorisé à intervenir dans cette affaire et a remis cette semaine ses observations écrites à la Cour.
Au sujet de la procédure de sanction, en raison de la lutte du Gouvernement polonais pour la défense de la vie et de la famille, nous vous invitons à lire sur notre site l’article de notre contributeur Patrik Regalski qui analyse les dernières décisions du Parlement européen.
Enfin, en Amérique aussi l’avortement est au c½ur de l’actualité. Suite au décès de la juge de la Cour Suprême des États-Unis Ruth Bader Ginsburg, le Président Donald Trump proposera, selon ses dires, samedi 26 septembre une nouvelle juge. Le Sénat pourra ensuite auditionner et confirmer ou non le choix du Président. Si cette nomination suscite une telle effervescence, c’est qu’une juge conservatrice supplémentaire pourrait permettre à la Cour Suprême de faire évoluer les législations des États sur l’avortement dans un sens plus protecteur de la vie prénatale.
À l’inverse, au Salvador, des associations pro-avortement agissent pour la légalisation de l’infanticide post-natal. En effet, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a été saisie d’un recours de femmes condamnées et incarcérées pour homicide volontaire sur leurs nouveau-nés. Les faits de chaque affaire jugée, corroborés par des preuves scientifiques ainsi que par des témoignages, sont délibérément déformés pour dissimuler ou minimiser les morts des nouveau-nés des mains de leurs mères. Les homicides des nouveau-nés sont qualifiés par le Centre pour les droits reproductifs d’« avortement », de « fausse couche » ou d’« urgence obstétricale ».
Lire notre article complet sur cette procédure sur notre site (certains détails sont susceptibles de choquer). L’ECLJ interviendra en tierce partie dans cette affaire et vous présentera très prochainement une initiative pour la protection des enfants à naître.