Publiée le 03-03-2017
L’abbaye Saint-Wandrille, en Normandie, s’engage dans d’importants travaux qui appellent un soutien des chrétiens, au moment même où elle lance la première bière d’abbaye de France : son Père Abbé, le TRP Dom Jean-Charles Nault, a répondu à La Nef. Extrait :
"[...] Fondée par saint Wandrille en 649 sur les bords de la Seine normande, notre abbaye a cet atout de posséder un patrimoine spirituel remarquable et d’être, en même temps, un prestigieux monument. En effet, 40 moines de notre communauté sont honorés comme saints et font l’objet d’un culte liturgique, ce qui est un honneur immense, mais aussi une grande exigence de sainteté pour nous-mêmes. Par ailleurs, l’abbaye renferme un patrimoine architectural et culturel unique que les moines n’ont cessé et ne cessent encore d’entretenir et de transmettre. Voilà pourquoi nous avons monté ce projet Bathildis (du nom de la reine Bathilde, première bienfaitrice de notre fondateur saint Wandrille) autour de quatre chantiers d’envergure : restauration du cloître gothique, consolidation de l’ancienne église abbatiale, ouverture d’une nouvelle hôtellerie pour les groupes, reconstruction de l’aile mauriste pour abriter la bibliothèque et l’infirmerie. Il s’agit d’un projet humain et spirituel enthousiasmant, auquel nous aimerions associer le maximum de personnes.
Comment voyez-vous la situation de notre société de plus en plus déchristianisée et celle de l’Église ?
Je dois dire que je suis plutôt enthousiaste de tempérament. Je suis persuadé que nous vivons un moment de la vie de l’Église vraiment passionnant et plein d’espérance. Bien sûr, de très nombreux signes d’inquiétudes sont là. J’ai tout à fait conscience de l’acuité de la crise spirituelle que nous traversons. Pourtant, je refuse vigoureusement la désespérance ! Nous assistons actuellement à un vrai renouveau de la foi au Christ, vrai Dieu et vrai homme, mort et ressuscité pour nous. Peut-être notre vie monastique, une vie cachée au cœur du monde, nous permet-elle de sentir, plus que d’autres, ce cœur battre et aimer.
Vous êtes vice-postulateur de la cause de béatification du Pr. Jérôme Lejeune : où en est ce dossier aujourd’hui ?
La cause de béatification et de canonisation du Pr. Jérôme Lejeune avance très bien, grâce à sa très dynamique postulatrice, Aude Dugast. Après la clôture du procès diocésain, en avril 2012, la postulation a commencé le travail de rédaction de la position sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté du serviteur de Dieu. Cette position est désormais terminée. Elle devra être étudiée par les consulteurs et par les membres de la Congrégation pour les Causes des Saints. Mais il y a la queue, car les candidats à la sainteté sont nombreux ! Étant donné l’extraordinaire actualité de cette cause, comment ne pas espérer que cette étude ne tarde pas trop ? Je crois que ce qui me fascine le plus chez Jérôme Lejeune, c’est la rigueur de sa défense de la vérité (servie par une intelligence hors du commun) unie à la douceur de sa charité envers les plus fragiles. [...]"