Publiée le 15-01-2016
article de Joël Hautebert, extrait de l'Homme Nouveau du 2 janvier 2016 - page 24
"En ce début d'année 2016, faut-il s'interroger sur les facteurs d'optimisme ou de pessimisme ? Il nous semble que cette manière d'envisager les choses n'est pas la bonne. Il nous paraît plus opportun d'évoquer la vertu d'espérance, la petite fille espérance chantée par Charles péguy, susceptible de guider les volontés et d'éclairer notre intelligence des événements. L'espérance ne requiert aucun optimisme béat et irréaliste, travers dans lequel nous pouvons tomber trop facilement, en usant de manière irraisonnée de formules du genre "Dieu ne permettra jamais que...". L'espérance n'atténue pas la gravité des dangers encourus au nom d'un fidéisme démobilisateur. Elle nous incite en revanche à bien faire notre devoir, à faire même le plus possible, tout en sachant que nous ne sommes pas les maîtres de l'Histoire, ni du résultat final de ce que nous entreprenons. L'Espérance fixe notre action sur le roc au lieu de nous en écarter. Elle nous aide à persévérer, c'est-à-dire à fortifier notre volonté et à nourrir notre intelligence, facultés auxquelles une vertu théologale ne se substitue jamais. Si nous ne voyons pas les fruits des combats que nous menons, il est bon d'avoir à l'esprit que, peut-être, telle action menée, telle parole prononcée courageusement, participent à une entreprise d'envergure qui échappe à notr connaissance. Nous n'en savons rien. Mais nous savons avec certirude que si nous ne luttons pas la victoire est impossible. L'espérance est la vertu du combattant"