Publiée le 21-01-2015
Plus de 20 députés et sénateurs opposés au droit a mourir du rapport Claeys Leonetti ont signé une tribune publiée par Le Figaro :
"En ces temps d'émotions, Montesquieu nous met en garde: «il ne faut toucher aux lois que d'une main tremblante». Cette maxime est particulièrement appropriée sur la difficile question de la fin de vie, où l'on ne saurait légiférer sans prudence.
Auteur du récent rapport sur la fin de vie avec Jean Leonetti, Alain Claeys défendait en décembre dernier, dans les colonnes de L'Obs, «une sédation profonde et continue», permettant aux gens «de partir doucement et sans souffrance». [...]
En réalité, plutôt que de créer un droit à la fin de vie, le texte s'aventure sur la pente glissante d'un droit à la mort. L'article 3 de la proposition de loi précise que la sédation terminale ne peut être dispensée qu'accompagnée d'un arrêt de l'alimentation et l'hydratation du patient. Plutôt que de soulager la douleur du patient, on organise son décès. La condition principale, retenue pour invoquer ce nouveau droit à la mort est de ne pas «prolonger inutilement [la] vie» du patient. Vœu louable, encore une fois, mais qui tend à faire de l'utilité le critère ultime de la dignité humaine. [...]
Bien loin d'être une ultime liberté, le choix de l'euthanasie consacre l'aliénation de la personne à sa douleur. La solution n'est certainement pas de détruire la vie pour supprimer la souffrance, mais plutôt de chercher des moyens d'apaiser les douleurs et, dans la mesure du raisonnable, protéger la vie.[...]"