Publiée le 09-01-2015
Dans son Message pour la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2015, le Pape François, dans un contexte international particulièrement difficile, s'adresse aux chrétiens, certes, mais à tous les hommes et femmes de bonne volonté, habités par la soif du don de la Paix. Le Saint-Père s'exprime ainsi : "Dans le Livre de la Genèse (cf. 1, 27-28), nous lisons que Dieu créa l’homme homme et femme et les bénit, afin qu’ils grandissent et se multiplient, il fit d’Adam et d’Êve des parents qui, en accomplissant la bénédiction de Dieu d’être féconds et de se multiplier, ont généré la première fraternité, celle de Caïn et Abel. Caïn et Abel sont frères, parce qu’ils viennent du même sein, et donc ils ont la même origine, la même nature et la même dignité que leurs parents, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.... C’est en raison de cela que la fraternité constitue le réseau de relations fondamentales pour la construction de la famille humaine créée par Dieu."
Puis, le Pape rappelle qu' "il y a la réalité négative du péché qui, à plusieurs reprises, rompt la fraternité issue de la création et déforme continuellement la beauté et la noblesse du fait d’être frères et sœurs de la même famille humaine. Non seulement Caïn ne supporte pas son frère Abel, mais il le tue par envie en commettant le premier fratricide. « Le meurtre d’Abel par Caïn atteste tragiquement le rejet radical de la vocation à être frères. Leur histoire (cf. Gn 4, 1-16) met en évidence la tâche difficile à laquelle tous les hommes sont appelés, de vivre unis, en prenant soin l’un de l’autre ».
Saint Jean Paul II avait déjà analysé cela dans son Encyclique Evangelium Vitae, dont nous fêtons le 25 mars de cette année, le 20ème anniversaire. Jean Paul II remonte jusqu'à l'origine de la mort de la vraie liberté. Il écrit ceci : "Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre "la culture de vie" et la culture de mort"... il faut arriver au cœur du drame vécu par l'homme contemporain : l'éclipse du sens de Dieu et du sens de l'homme... de sa dignité et de sa vie". Il poursuit ainsi : "En réalité, vivant "comme si Dieu n'existait pas", l'homme perd non seulement le sens du mystère de Dieu, mais encore celui du monde t celui du mystère de son être même". (Evangelium Vitae 22 et 23).
Le Pape Benoit XVI frappera à la porte du cœur de nos contemporains en ces termes : "L'humanité qui exclut Dieu est un humanisme inhumain... Sans Dieu, l'homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est". (Caritas in Veritate 78)
En présence du drame effroyable que nous venons de vivre, que rien ni personne ne peut justifier, qui touche et blesse profondément son âme, nous ne devons pas perdre l'Espérance. Alors que certains voudraient faire taire l'âme de la France et sa vocation, sa mémoire spirituelle et culturelle nous devons, humblement prendre, reprendre en premier lieu le chemin de la prière personnelle et familiale.
Aujourd'hui, nous tenons à manifester notre profonde douleur et notre compassion pour les victimes de ces odieux attentats. Comme notre affection aux familles dans la peine. Nous prions pour chaque victime. Nous prions "aussi pour les fanatiques qui, au nom de Dieu ou de la religion, ne reculent hélas devant rien pour semer la terreur, la haine et le chaos." (Mgr Aillet)
Aujourd'hui, à travers cette épreuve que nous connaissons, d'une violence aveugle, inouïe, la voix du Seigneur retentit dans le sanctuaire intime de la personne humaine, sa conscience, pour reprendre un nouveau cheminement d'amour," de pardon, de paix. (Cf Jean Paul II, Evangelium Vitae, 24). Nous expliquerons à nos enfants l'épreuve que traverse la France. Notre pays ne peut désormais plus faire l'économie de répondre à la question posée par Jean Paul II à Paris, en 1980 : "France, fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait des promesses de ton Baptême ?".
Ainsi, nous invitons à vivre la prière personnelle ou familiale, ces prochains jours, avec les mots de Saint François d'Assise, bâtisseur de paix :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l'Espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
9.1.2014