Publiée le 07-12-2013
Anita Bourdin - ROME, 16 novembre 2013 (Zenit.org) - "Ne vous étonnez pas si des roses de Castille fleurissent en hiver": par cette image poétique et apparemment énigmatique, le pape François fait allusion à la maternité de Marie manifestée lors des apparitions à saint Juan Diego, au XVIe s. au Mexique. La Vierge y est honorée depuis sous le vocable de "Notre Dame de Guadalupe", impératrice des Amériques. Le pape définit ce que signifie évangéliser, sous le signe de cette maternité.
Evangéliser, c’est favoriser patiemment la rencontre avec Jésus-Christ, c’est « prendre soin du bon grain » et ne pas « perdre la paix » à cause de l'ivraie, explique-t-il dans un message vidéo en espagnol, à l’attention des pèlerins au sanctuaire de Guadalupe.
Ce congrès se tient au sanctuaire marial, du 16 au 19 novembre, dans le cadre de l'Année de la foi, sous la houlette de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, de la Basilique du sanctuaire, des Chevaliers de Colomb, et de l'Institut supérieur des études sur Guadalupe. Il a pour thème: "Notre Dame de Guadalupe, étoile de la nouvelle évangélisation du continent américain".
Pour cette nouvelle évangélisation, le pape invite à « privilégier, en premier lieu, ce qui est le plus essentiel et le plus nécessaire, la beauté de l’amour de Dieu ». Le pape établit le portrait-robot de l’évêque pour la nouvelle évangélisation et il met en garde contre des obstacles à l’évangélisation, notamment le cléricalisme. Il insiste pour que les consacrés vivent pleinement leur charisme fondateur. Et pour que tous les baptisés transmettent la foi reçue : « le baptisé et un missionnaire » qui doit « faire connaître le Nom de Jésus ».
Il s’agit d’une joie à partager, et non pas de faire des reproches ni d’imposer des règlements : « On doit atteindre tout le monde et partager la joie d'avoir rencontré le Christ. Il ne s’agit pas d’aller imposer une nouvelle obligation, comme celui qui reste dans le reproche ou dans la lamentation devant ce qu’il considère comme imparfait ou insuffisant. »
Il achève sur une allusion à l’apparition de la Vierge Marie à saint Juan Diego, sur la colline du Tepeyac en 1531, et aux roses qui ont fleuri en hiver, bien avant la saison. Un prodige que la Vierge Marie a expliqué en disant, lors de la 4e apparition : "Cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il y verra là mon voeu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je te l’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes. Tu lui raconteras bien tout; tu lui diras que je t’ai ordonné de grimper au haut de la colline et de cueillir les fleurs; et aussi tout ce que tu as vu et admiré afin que tu puisses persuader le prélat d’accorder son soutien à ma demande qu’une église soit construite.”
Juan Diego recueillit les roses dans sa « tilma » de laine, et lorsqu’il l’ouvrit devant l’évêque, l’image de la Vierge y était imprimée d’une façon inexpliquée, et elle est encore vénérée aujourd’hui dans le sanctuaire de Guadalupe.
Et le pape François a offert à la Vierge de Guadalupe une rose d'or justement et ses boutons, elle sera placée auprès de l'image prodigieuse, demain matin, dimanche 17 novembre.
Nous publions une traduction intégrale, de l’espagnol, du message du pape, diffusé ce soir, à 17 h, heure de Rome. Comme tous les textes du pape, même s’il s’adresse à l’Amérique latine il a un souffle universel.