Publiée le 01-01-2013
Lors de la messe de la Sainte Famille célébrée sur la place Colon de Madrid, dimanche 30 décembre 2012, en présence de nombreux cardinaux, évêques, prêtres et fidèles de nombreux pays, le cardinal Rouco Varela a donné une feuille de route face à la crise de notre temps, crise de société dont les aspects économiques ne sont pas les plus importants. Extraits de l'homélie. (Traduction : Jeanne Smits)
« Nous rendons grâce à Dieu pour les famille enracinées dans l’amour de Jésus-Christ, Rédempteur de l’homme, et lui demander le bien de la famille chrétienne, véritable espérance d’aujourd’hui. C’est l’unique espérance solide. Si nous considérons la réalité sociale et la culture qui l’environne, et combien fugaces et inopérants sont les moyens aujourd’hui proposés pour sortir de la crise profonde d’humanité qui la caractérise, il ne peut y avoir aucun doute : seule la famille, conçue et vécue dans la plénitude de sa vérité, comme l’enseigne le langage indestructible de la nature humaine, est un élément d’espoir sur l’horizon de l’homme et de la société de notre temps. »
Le cardinal de Madrid a détaillé les obstacles économiques, sociaux, juridiques… auxquels les familles font face, avant de rappeler que la famille chrétienne est la famille par excellence.
« Chères familles, cette vérité du mariage chrétien est la vérité de vos vies. C’est la vérité sur le fondement de toute société soucieuse de s’édifier de manière juste, solidaire, de manière profondément humaine et féconde. C’est votre avenir. L’ignorer, et encore davantage la déprécier, c’est mettre en jeu sa propre viabilité historique. Sans la vérité du mariage, l’organisme vivant qu’est la société se désintégrerait. Et l’homme lui-même serait mis en péril. »
Et de rappeler le discours de Benoît XVI à la Curie le 21 décembre dernier, en ajoutant qu’une « digne configuration de la société » a besoin de s’appuyer sur l’expérience de la fraternité dans la famille.
« Plus encore, la famille chrétienne est la première cellule de l’organisme surnaturel qu’est l’Eglise. Ce qu’a été fondamentalement cette première famille constituée par Joseph, Marie et Jésus, qui est à la base non seulement de l’histoire chronologique mais de ses entrailles théologiques en tant que grande famille des enfants de Dieu qu’est l’Eglise. »
(…) « Peu importe que le monde nous ignore, ou même qu’il nous rejette. A la racine de ces postures qui nient la vérité de la famille chrétienne, c’est le fait social de ne pas le connaître, Lui, qui est à l’½uvre. Par voie de conséquence, ne pas accepter le commandement de Dieu de croire au Nom de son Fils, Jésus-Christ, la société actuelle, dans un grand nombre des secteurs les plus importants qui la composent, fait qu’elle ne comprendra pas ce qui en découle, que nous sommes unis les uns aux autres, comme Il l’a commandé. C’est ainsi que se bloquent les voies d’une authentique et véritable rénovation sociale. »
L’Eglise doit aider les familles face à la crise, notamment économique, a-t-il ajouté, les aidant à voir reconnaître leurs droits sociaux, culturels et juridiques. En soulignant qu’il s’agit d’une « crise morale et spirituelle qui surgit et s’établit dans ses origines comme une crise de la Foi qui a peu de précédents dans l’histoire de l’Europe et de l’Espagne. »
« L’amour qui unit les hommes comme enfants de Dieu au sein de la famille, et bien sûr, dans l’Eglise, c’est cet amour qui peut en finir avec ces situations dramatiques nées de l’extrême facilité avec laquelle on arrive au divorce par lequel les familles se brisent, et par lequel on soumet leurs membres les plus fragiles, les enfants, à une très douloureuse tension intérieure, qui si souvent les détruit de l’intérieur et de l’extérieur. »
C’est cet amour, a-t-il poursuivi, qui permet de répondre et de venir en aide à beaucoup de difficultés comme le chômage. Et c’est lui seul qui viendra à bout de « la bouleversante tragédie de l’avortement, massivement pratiqué depuis les années 70 du siècle dernier dans la quasi totalité des pays européens, y compris l’Espagne, à la faveur d’une législation qui l’a d’abord dépénalisé, avant de le légitimer ».
« L’espoir se trouve dans la famille chrétienne qui persévère dans la prière au sein du foyer, unie à la prière liturgique de l’Eglise, et qui sait se confier à l’amour de Marie, Mère de Jésus, Fils unique du Père. »