Publiée le 21-12-2012
Le cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la Conférence épiscopale italienne, a prononcé l’homélie lors de la messe qui précède Noël, pour les sénateurs et députés de la République italienne, mardi 18 décembre. Extraits :
"[...] La dimension politique, inspirée par un cadre éthique fort, est un élément incontournable de la vie de tout pays et de la démocratie ; et nous devons honorer ceux qui - ils sont nombreux - font leur devoir dans un esprit de service authentique, en se prodiguant, non pour des intérêts personnels ou partisans, mais pour la justice qui assure à tous et à chacun les conditions de réalisation du bien. Notre peuple regarde aujourd’hui le monde politique avec une exigence légitime ; que ce regard soit toujours plus exigeant et jamais résigné. [...]
L’évangile que nous avons écouté raconte précisément la naissance du Précurseur et en dessine la mission : ramener les cœurs des pères vers leurs fils ! En général, on dit que les fils doivent aller vers leurs pères, vers leur sagesse. Mais ici, c’est le contraire ! Les fils, en effet, doivent voir dans leurs pères, dans les adultes, dans la société, non pas leurs propres intempérances naturelles, leurs incertitudes ou les égarements propres aux années de jeunesse. Mais ils veulent reconnaître des points de références vrais, et non pas les aventures inconsidérées ou des élans vers des modes de pensée dénués de critères, qui ne les aident pas à grandir pour affronter la merveilleuse, mais sérieuse, aventure de la vie. Voici alors la parole évangélique : les anciens s’étaient détournés de la véritable attente du Messie, ils l’attendaient comme un vainqueur glorieux et non pas comme celui qui allait sauver son peuple en livrant sa propre vie.
Oui, le cœur des pères devaient retourner vers leur fils, vers les jeunes qui ne cherchent pas des illusions mais la vérité des choses qui comptent, celles que nos parents ont vécues dans la dignité et dans un esprit de sacrifice, avec honneur et fierté, en des temps difficiles et incertains, pauvres matériellement, mais riches d’espérance. S’éloigner de la voie de ces pères signifie faire illusion, condamner au malheur les générations futures, construire une société d’apparences, un peuple sans âme parce que privé de valeurs belles, même si elles sont sévères. Ce serait une trop grande responsabilité. [...]"