Publiée le 20-12-2011
L'ancien président accueillait Jean Paul II lors d'une extraordinaire et mémorable visite à Prage, dans l'ancienne Tchécoslovaquie. C'était en avril 1990. Quelques mois seulement après la chute du Mur de Berlin. Mais aussi, peu après la canonisation d'Agnès de Prague le 12 novembre 1989, qui avait prophétisé, au XIIIème siècle sur son pays. Il n'est pas inutile de relire ce que Jean Paul II disait, particulièrement lors de ses homélies à Prague et Bratislava.
La visite de Jean Paul II précédait de 18 mois les inoubliables Journées Mondiales de la Jeunesse en Pologne. Au cours de ces journées, nous avions pu visiter Prague et rencontrer le grand témoin de la foi, le Cardinal Tomasek (photo).
Père Lelièvre
Voici des extraits du discours de Vaclv Havel accueillant Jean Paul II dans ce payx qui a connu une des plus fortes persécutions du bloc communiste de l'Est de l'Europe :
« Je ne sais pas si je sais ce qu'est un miracle. Malgré cela, j'ose dire, en ce moment, que je participe à un miracle : l'homme qui, il y a six mois encore, était arrêté comme ennemi de l'État, aujourd'hui, dans sa qualité de président de la République, souhaite la bienvenue au premier pape qui, dans l'histoire de l'Église catholique, a mis le pied sur cette terre.
Je ne sais pas si je sais ce qu'est un miracle. Malgré cela, j'ose dire qu'aujourd'hui, à midi, je participerai à un miracle : à l'endroit même, où il y a cinq mois – le jour même où nous nous réjouissions de la canonisation de sainte Agnès de Bohême – on décidait de l'avenir de notre pays, aujourd'hui le chef de l'Église catholique célébrera la sainte messe et remerciera probablement notre sainte pour son intercession auprès de Celui qui tient dans ses mains le cours impénétrable de toutes les choses.
Je ne sais pas si je sais ce qu'est un miracle. Malgré cela j'ose dire qu'en ce moment je participe à un miracle :
dans le pays dévasté par l'idéologie de la haine arrive le messager de l'amour ;
dans le pays dévasté par le gouvernement des ignorants arrive le symbole vivant de la culture ;
dans le pays dévasté il y a peu de temps encore par l'idée de l'affrontement et de la division du monde, arrive le messager de la paix, du dialogue, de la tolérance réciproque, de l'estime et de la compréhension mutuelles, annonciateur de l'unité fraternelle dans la diversité.
Durant de longues décennies, l'esprit était banni de notre patrie. J'ai l'honneur d'être le témoin du moment où son sol a reçu le baiser de l'apôtre de la spiritualité. Bienvenue en Tchécoslovaquie, Sainteté. »
Vaclav Havel