Publiée le 11-12-2011
"La récitation du chapelet était une habitude dans notre famille, souvent quotidienne et au moins chaque samedi. Nous nous agenouillions sur le sol dans la cuisine, chacun avait une chaise devant lui, nos bras étaient appuyés sur la chaise et l'un de nous, la plupart du temps notre père, récitait la prière...
D'une manière générale, la Vierge a toujours été présente chez nous. Dans notre cuisine étaient accrochés, à gauche du crucifix, une image du Christ, de l'autre côté, une image de Marie. Chez nous, je l'ai déjà dit, on récitait le chapelet presque tous les jours.
Nos parents nous ont appris ce que signifie avoir une solide foi en Dieu. Chaque jour, on priait ensemble, avant et après chaque repas, le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. La prière principale avait lieu après le déjeuner, quand s'exprimaient les principales demande de la famille.
Quand nous étions enfants, nos parents nous mettaient encore au lit et récitaient avec nous la prière du soir. Ils utilisaient alors une formule de bénédiction très particulière qu'ils répétaient trois fois. Je ne m'en souviens plus aujourd'hui...
Quand nous étions petits, nous avions un livre de Messe pour enfants, un petit livre avec des images et de toutes petites légendes qui expliquaient le déroulement des sacrements, si bien que nous pouvions très bien suivre ce qui se passait à l'autel...Quand nous fûmes un peu plus âgés, nous avons, moi d'abord, puis mon frère, servi la Messe la plupart du temps le dimanche et parfois en semaine...
Ce que l'on a reçu dans notre berceau quand nous étions enfants, nous y sommes restés fidèles toute notre vie...
je suis persuadé que l'absence de cette piété traditionnelle dans beaucoup de familles est aussi une explication au manque actuel de vocations sacerdotales...
Quand, dans le cadre familial, il n'existe aucune pratique de vie religieuse, cela se retrouve dans toute l'existence d'une personne".
Georg Ratzinger, in Mon frère, le Pape. Ed. Bayard 2011 p.50 à 54 ; 59-60, 73