Publiée le 08-02-2011
«Je salue la prouesse technique, mais je lance un cri d'alarme, car en réalité, la question qui est posée ici est celle de l'instrumentalisation de la personne conçue simplement pour rendre service, pour être utilisée. L'enfant-médicament, choisi parmi de nombreux embryons pour remplir un rôle bien précis, se posera toujours la question de savoir : est-ce que, véritablement, j'existe pour moi-même ?
En outre, pour donner naissance à un bébé-médicament, on procède nécessairement à une sélection des embryons. Cela rappelle un certain nombre de philosophies eugéniques. On a franchi un pas excessivement grave. Avec un tel "progrès", l'homme devient un objet de consommation et un matériau comme n'importe lequel. Il appartient au politique de se saisir de la question et d'empêcher que des personnes humaines soient traitées comme des sous-hommes.
Nous sommes arrivés au pied du mur ! Notre société doit choisir ce qu'elle veut devenir : protectrice de la dignité humaine dans la tradition humaniste de la France, ou eugéniste par l'instrumentalisation du corps et de la personne. Je ne doute pas que le Parlement français, représentant du peuple, soit fidèle à cet héritage respectueux des Droits de l'homme. Et j'en appelle à l'autorité et à la vigilance du Président de la République pour stopper l'irréparable."
Source : Le Salon Beige