Publiée le 05-12-2009
Jet Bussemaker, secrétaire d'Etat néerlandaise à la Santé, s'était exprimée à la mi-novembre devant les députés sur la sous-déclaration d'euthanasies de nouveau-nés : un seul médecin a, à cette date, suivi le protocole administratif spécial mis en place pour ce genre de mises à mort médicales sans l'aval de l'intéressé. Mais on estime à une vingtaine le nombre de cas annuels.
La secrétaire d'Etat ayant réclamé plus de « transparence » de la part des médecins concernés, le journal médical Zorgkrant vient d'apporter une réponse en forme de revendication, puisée dans la thèse de Hilde Buiting, spécialiste de la mise en pratique des lois sur la fin de vie aux Pays-Bas. « Probablement ces déclarations ne se font pas parce que les directives actuelles ne sont pas en adéquation avec la pratique médicale autour des nouveau-nés gravement malades », assure le rédacteur de l'article. Et de citer Mme Buiting :
« Dans les directives actuelles il est établi qu'il doit nécessairement être question d'une grave souffrance actuelle du nouveau-né. Dans la pratique, les médecins ne visent pas uniquement la souffrance actuelle du nouveau-né malade, mais aussi les graves souffrances à prévoir dans l'avenir. Cette réalité devrait faire partie des considérations en vue de l'adaptation des directives. »
Autrement dit : c'est dans la pratique la qualité de vie future (forcément supposée) de l'enfant déjà né qui va conduire le médecin à le piquer...
Cas d'école d'un positivisme frénétique, cette phrase de Hilde Buiting :
« Dans la mesure où nous trouvons important aux Pays-Bas d'exercer un contrôle social sur la terminaison active de la vie des nouveau-nés, il va donc falloir adapter les directives. »