Publiée le 01-12-2013
L’interdiction d’adorer Dieu est le signe d’une « apostasie générale », c’est la grande tentation qui essaie de convaincre les chrétiens de prendre « une route plus raisonnable, plus tranquille », en obéissant « aux ordres des pouvoirs du monde» qui prétendent réduire « la religion à une affaire privée ». Et surtout qui ne veulent pas que Dieu soit adoré « avec confiance et fidélité ». C’est précisément contre cette tentation que le Pape François a mis en garde lors de la Messe célébrée jeudi 28 novembre dans la chapelle de Sainte-Marthe.
Comme d’habitude, le Pape s’est inspiré de la liturgie de la Parole qui, a-t-il souligné, « nous fait penser aux derniers jours, au temps de la fin, de la fin du monde, au temps de la venue finale de Notre Seigneur Jésus Christ ».
Dans la liturgie, a dit le Pape, aujourd’hui « l’Eglise nous fait penser à la fin de ce monde, parce qu’il finira. La face de ce monde disparaîtra ». Et il y a une parole dans l’Evangile « qui nous frappe beaucoup : toutes ces choses viendront ». Mais jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? La réponse que nous donne l’Evangile de Luc (21, 21-28) est « jusqu'à ce que soient accomplis les temps des païens ». Et en effet, a dit le Pape, « les païens aussi ont un temps de plénitude » : le kairòs des païens. «Eux — a-t-il répété — ont un kairòs qui sera le suivant, le triomphe final : Jérusalem piétinée».
En pratique « c’est la catastrophe » a précisé le Pape. « Mais quand Jésus parle de cette catastrophe dans un autre passage, il nous dit que ce sera une profanation du temple, une profanation de la foi, du peuple. Ce sera l’abomination. Ce sera la désolation de l’abomination (Daniel 9,27). Qu’est-ce que cela signifie ? Ce sera comme le triomphe du prince de ce monde, la défaite de Dieu. Il semble que celui-ci, en ce moment final de catastrophe, prendra possession de ce monde » devenant ainsi le « maître du monde ».
Le Pape François a ensuite expliqué comme peut être trouvée dans la première lecture, tirée du livre du prophète Daniel (6, 12-28), «le c½ur de cette route, de cette lutte entre le Dieu vivant et le prince de ce monde ». En substance, «Daniel est condamné uniquement pour adoration, pour avoir adoré Dieu. Et la désolation de l’abomination s’appelle interdiction d’adoration ».
A cette époque-là, a expliqué le Pape « on ne pouvait pas parler de religion : c’était une affaire privée » les signes religieux devaient être ôtés et il fallait obéir aux ordres qui venaient « des pouvoirs du monde ». On pouvait « faire beaucoup de choses, de belles choses mais pas adorer Dieu », c’était interdit. Cela est le c½ur, «le kairòs de cette attitude païenne». Mais précisément «quand s’accomplit ce temps, alors, oui, Lui viendra ». Comme on lit dans le passage évangélique «ils verront le Fils de l’homme venir sur un nuage avec une grande puissance et gloire ».
La parole de Dieu nous rappelle, a poursuivi le Pape, que « les chrétiens qui souffrent des temps de persécution, des temps d’interdiction d’adoration, sont une prophétie de ce qui arrivera à tous ». Mais précisément dans des moments comme celui-ci, quant les temps des païens sont accomplis, « relevez-vous et levez la tête, parce que votre libération est proche ». En effet, a expliqué l’Evêque de Rome « le triomphe, la victoire de Jésus Christ est d’amener la création au Père à la fin des temps ».
Mais nous ne devons pas avoir peur. Le Pape a répété la promesse de Dieu qui « nous demande fidélité et patience. Fidélité comme Daniel, qui a été fidèle à son Dieu et a adoré Dieu jusqu’à la fin. Et patience, parce que les cheveux de notre tête ne tomberont pas, c’est ce qu’a promis le Seigneur ». Et il a conclu en invitant à réfléchir, surtout cette semaine, sur « cette apostasie générale qui s’appelle l’interdiction d’adoration ». Et à se poser la question à soi-même : « Moi, est-ce que j’adore le Seigneur ? Moi, est-ce que j’adore Jésus Christ le Seigneur ? Ou un peu moitié moitié et je fais le jeu du prince de ce monde ? Adorer jusqu’à la fin avec confiance et fidélité est la grâce que nous devons demander ».
OR.