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L’influence des idéologies demeure dans les mentalités, sous la forme d’une réticence intellectuelle ou d’une indifférence pratique

Publiée le 19-11-2024

      25 novembre 1989 - Homélie de Jean Paul II lors de la Messe du Christ Roi, à l’occasion du IVème centenaire de la consécration de l’église Saint-Louis des Français, à Rome.

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     Confesser le Christ, Roi de l’Univers, suppose que l’on surmonte maints obstacles.
   

     Les témoins de la crucifixion ne pouvaient retenir leur scepticisme. Autour de nous, nombre de nos contemporains doutent du Christ, ou bien l’ignorent, ou bien excluent sa présence de leur vision du monde. Un certain nombre de pays d’Europe ont hérité des philosophies des lumières, puis des philosophies qui ont jeté le soupçon sur Dieu, sur son Christ, sur son Eglise. Ils ont fait prévaloir bien souvent une organisation de la société et un type d’éducation développés en dehors de toute référence à Dieu.
     Si ces idéologies, qui n’ont pu assurer le bonheur et la paix qu’elles promettaient, connaissent un certain déclin, leur influence demeure dans les mentalités, sous la forme d’une réticence intellectuelle ou d’une indifférence pratique. Sans vouloir attribuer à l’époque actuelle toutes les difficultés rencontrées dans la foi, on doit cependant constater que la déchristianisation d’une partie importante de la société rend plus exigeante l’adhésion active à la foi et moins aisée la formation chrétienne des jeunes.
     Constater ces difficultés ne doit pas nous amener au pessimisme. Il nous faut mieux comprendre le sens du règne du Christ. Jésus n’a vaincu la mort qu’au prix de la souffrance offerte, de l’abandon de la plupart des siens, du silence du peuple et de la raillerie de ses chefs. Mais il a consommé son sacrifice par un amour suprême pour la multitude. Par son sacrifice, Dieu «a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux»[10]. C’est là que se dessine la figure du Règne que nous célébrons, dont nous attendons l’accomplissement, que nous avons la mission de préparer.
     5. La fête de ce jour nous rappelle donc le fondement même de la vocation chrétienne: nous rassembler dans le Corps, c’est-à-dire l’Eglise, dont le Christ est la Tête, lui par qui tout a été créé, lui par qui nous sommes rachetés et pardonnés[11].
     Par l’héritage de vos devanciers, il vous a été beaucoup donné. Il vous sera encore beaucoup demandé, selon la parole de Jésus[12].
     Aux croyants, il est demandé une fidélité courageuse aux dons reçus, une confiance totale au Christ, une disponibilité à travailler à son Règne.
     A ceux qui doutent, à ceux qui ne partagent pas toute la foi de l’Eglise, il est demandé de ne pas arrêter leur recherche, de s’ouvrir, avec la grâce de Dieu à Celui qui sollicite la foi sans l’imposer.     Vous bénéficiez de la liberté religieuse qui fait encore défaut en trop de régions du monde. Mais liberté ne veut pas dire indifférence à la présence de Dieu. Nous sommes tous appelés à être rassemblés dans le Royaume de Dieu. Nous n’avons pas à craindre la domination du Christ: il est la voie de la paix et de l’amour; il libère en nous le meilleur de notre humanité; par le don de sa vie, il rétablit en nous l’image du Dieu vivant.
     Quels que soient l’itinéraire de chacun et son accueil du don de la foi, que personne ne reste passif: chacun peut travailler à l’amélioration du sort de ses frères et faire ainsi un pas sur la route de l’Evangile. Tout effort vers plus de vérité, de justice et d’amour ouvre à la venue du Royaume de Dieu et le prépare parmi nous, afin que «toute chose ait son accomplissement total» dans le Christ[13].

 

 

 

 

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