Publiée le 04-11-2009
L'archevêque de Denver a signé un article le 2 novembe, mais publié le 4, déplorant qu'Obama ne respectait pas sa promesse en ce qui concerne la loi de la réforme de la santé aus USA.
Mgr Chaput s'est exprimé en ces termes, appelant à la mobilisation de tous les catholiques, en faveur du respect de la vie naissante :
« Il y a six semaines, le président Obama a promis lors d'une session conjointe des deux chambres du Congrès que “son” plan de santé ne comporterait pas et ne fournirait pas de fonds publics pour l'avortement. Cela semblait persuasif pace que c'était compréhensible. Comme le montrent les sondages, la plupart des Américains ne veulent pas que l'avortement ou ses financements soient inclus dans quelque plan de santé soutenu publiquement que ce soit.
Le soutien du président au “droit” fédéral à l'avortement est bien connu. Qu'on le veuille ou non, les électeurs peuvent être sûrs qu'il nommera des juges partageant cette opinion. Par conséquent, la principale préoccupation de ses électeurs “pro choix” est garantie par sa présidence. C'est une mauvaise nouvelle pour nous tous, mais elle offre un peu de place au compromis pour la Maison Blanche. Exclure le financement de l'avortement des efforts du président pour la santé – je veux dire l'exclure vraiment et non pas le dissimuler furtivement au moyen d'une escroquerie bureaucratique – serait une concession facile pour le Congrès et la Maison Blanche. C'est le modique prix à payer pour s'assurer du soutien des catholiques et des autres pro vie, ou, à tout le moins, de leur neutralité. Cela pourrait donner aussi un peu de crédibilité aux discours de Washington sur le “terrain d'entente”.
Huit semaines plus tard, il n'y a plus de plan “du président”. Au lieu de cela et depuis le 1er novembre, le Congrès a produit cinq propositions différentes, y compris une version fusionnée de la Chambre des Représentants totalisant près de 2 000 pages de propositions législatives étendues et complexes. Peu de citoyens ont vraiment lu ce texte. Et ils sont encore moins nombreux ceux qui comprennent vraiment ses implications. Mais toutes ces propositions ont une chose en commun : aucune ne tient compte de la promesse du président.
Souvenons-nous que les évêques catholiques d'Amérique demandent une réforme de la santé depuis des décennies, bien avant que nos mass médias en traitent. L'Église considère que l'accès aux soins est un droit et non un privilège. Mais pour être légitimes, les efforts destinés à cette réforme doivent respecter la dignité de toute la personne humaine de sa conception à sa mort naturelle. Ce qui inclut l'enfant à naître, l'immigré et la personne âgée. Une vraie réforme exige aussi des protections solides pour le droit de conscience des professionnels et des établissement de santé. Et elle exige aussi que nos idéaux reposent sur le fondement d'un sain raisonnement. En d'autres mots, une vraie réforme doit être économiquement réaliste et financièrement viable.
Depuis le moins d'août, les évêques des États-Unis et leurs équipes ont travaillé d'arrache-pied avec des membres du Congrès et des fonctionnaires de la Maison Blanche, pour tenter de mettre au point une législation sur la santé qui soit mutuellement acceptable. L'Église aux États-Unis veut trouver un “terrain d'entente” qui permette aux catholiques de soutenir le Congrès et la Maison Blanche en assurant un accès à des soins de base pour tout notre peuple. Mais tous les efforts de membres du Congrès soucieux d'assurer une législation moralement acceptable – et malgré le rôle de pointe tenu par le député Démocrate Bart Stupak – ont été repoussés souvent avec cette sorte de double langage politique qui semble avoir été délibérément créé pour égarer.
Voici le résultat. Le 28 octobre, le cardinal Francis George de Chicago et d'autres dirigeants de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), ont fait savoir que tous les efforts pour réviser de manière adéquate les propositions actuelles sur la santé, avaient échoué. En d'autres mots, aucune des propositions législatives actuelles ne propose un légitime “terrain d'entente” sur les questions vitales pour les catholiques. Et à ce jour, en dépit de la promesse initiale du président, la Maison Blanche n'a rien fait pour régler ce problème.
Pour le dire carrément : toutes les solutions à la réforme de la santé retenues par le Congrès violent la dignité humaine de manières potentiellement graves. Sauf si ces propositions ne sont pas immédiatement modifiées afin de refléter les préoccupations du député Stupak, d'autres membres du Congrès qui partagent son opinion et des dirigeants nationaux de la communauté catholique, les catholiques devront s'opposer vigoureusement à cette législation dangereuse et contribuer à ce qu'elle soit battue.
L'évêque Conley [1] et moi-même allons parler directement de cette affaire urgente à tous les fidèles de l'archidiocèse dans une lettre qui devra être lue à toutes les Messes et dans toutes les paroisses lors de ce week-end des 7 et 8 novembre. Du matériel d'information sera disponible pour toutes les paroisses, soulignant les questions vitales qui demeurent dans le débat sur la réforme de la santé, et pressant les paroissiens de prendre immédiatement contact avec leurs élus au plan fédéral.
Le débat sur la réforme de la santé a été rendu opiniâtre en raison d'un ensemble d'affirmations mensongères, sophistiquées et parfois bassement malhonnêtes nées au Congrès quant au contenu de ce travail législatif de 2 000 pages en train d'être finalisé et tout proche d'être voté. Ne vous laissez pas tromper. Contactez vos sénateurs et votre député [2]. Exigez que la teneur actuelle de la loi sur la santé soit changée afin qu'elle respecte les préoccupations des catholiques et de pro vie. Et chose aussi très importante pour nous tous : il faut le faire maintenant. »
1. Mgr James Conley, évêque auxiliaire de Denver.
2. Il y a deux sénateurs pour l'États du Colorado et un député pour le territoire qui recouvre l'archidiocèse de Denver.
Source : Daniel Hamiche