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L'enfant, un dû ou un don ?

Publiée le 02-09-2024

Extrait du discours de Jean Paul II au VIIème symposium des Evêques d'Europe, le 17 octobre 1989

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    Enseignée par le Christ, l’Église a le devoir de porter l’homme d’aujourd’hui à redécouvrir la pleine vérité sur lui-même, pour qu’il retrouve le comportement juste devant la naissance et la mort, les deux événements entre lesquels s’inscrit sa vie sur la terre. De la correcte interprétation de ces événements dépend, en effet, l’orientation que l’homme imprimera à sa vie concrète et, en définitive, la réussite ou l’échec de celle-ci.

    

 

    L’Église doit, tout d’abord, redire à l’homme d’aujourd’hui la pleine vérité sur son être de créature, venue à l’existence comme le fruit d’un don d’amour. De la part de Dieu, avant tout : l’entrée d’un nouvel être humain dans le monde n’advient pas, en effet, sans que Dieu ne s’implique directement, par la création de l’âme spirituelle : et c’est uniquement l’amour qui le pousse à mettre dans le monde un nouveau sujet personnel, auquel, de fait, il veut offrir la possibilité de partager sa propre vie. On parvient à la même conclusion en regardant les choses d’un point de vue humain : l’éclosion d’une nouvelle vie dépend, en effet, de l’union sexuelle de l’homme et de la femme, et cette vie trouve sa pleine vérité dans le don interpersonnel que les conjoints font réciproquement d’eux-mêmes. Le nouvel être se présente à la porte de la vie grâce à un acte de donation interpersonnelle, dont il constitue le couronnement : couronnement possible, mais qui n’est pas un dû. L’écho psychologique de cela se trouve dans le sentiment d’attente des parents, qui est de pouvoir espérer, mais non pas de prétendre à un enfant. Celui-ci, s’il est le fruit de leur don réciproque d’amour devient, à son tour, un don pour tous les deux: un don qui jaillit du don !
     À regarder de plus près, cela, et cela seulement, représente le contexte adéquat à la dignité de la personne, qui ne peut jamais être réduite à un objet dont on dispose. Seule la logique de l’amour qui se donne, et non pas celle de la technique qui fabrique un produit, convient à la personne, car, seule, elle en respecte la dignité éminente. La logique de la production, en effet, établit une différence de qualité essentielle entre celui qui préside au processus de production et ce qui résulte de ce processus : si le « résultat » est, de fait, une personne, et non pas une chose, il faut en déduire que la personne elle-même n’est pas, dans une telle optique, reconnue dans sa dignité personnelle spécifique et irréductible.
     Cette vérité, l’Église doit la rappeler avec une sollicitude maternelle à l’homme d’aujourd’hui. En effet, les surprenants progrès scientifiques de la génétique et de la biogénétique sont, pour l’homme, une tentation avec leur perspective de résultats extraordinaires dûs à la perfection de la technique, mais viciés à la racine par le fait qu’ils prennent place dans la logique de la fabrication d’un produit et non de la procréation d’une personne.

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