Publiée le 01-03-2018
Intitulée « Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps », une tribune signée par un collectif de 156 députés, en grande partie issus de la majorité (LREM), a été publiée le 28 février dans Le Monde pour demander de légiférer sur une « aide active à mourir ».
A l’initiative de cette tribune se trouve le député Jean-Louis Touraine, auteur d’une récente proposition de loi sur l’euthanasie et responsable d’un groupe d’étude sur la fin de vie à l’Assemblée nationale. Parmi les signataires figure également l’ancien Premier ministre, Manuel Valls.
Dans cette tribune, les signataires appellent à « sortir de l’hypocrisie qui privent certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin ». Ils s’appuient sur un récent sondage de l’IFOP, avancent que « de nombreux Français » vont obtenir « la délivrance » à l’étranger, dans des pays qui ont déjà légiféré sur le sujet (Belgique, Pays-Bas, Suisse …). Ils ajoutent que l’euthanasie se pratiquerait déjà de manière illégale en France.
Les signataires estiment que « l’offre de soins palliatifs ne satisfait pas à la multiplicité des situations individuelles et des souffrances des personnes en fin de vie ». Ils reprochent à la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 de ne pas avoir introduit « d’innovations significatives ». Il faut ici signaler cette loi commence tout juste à être connue et mise en œuvre, puisque les décrets d’application datent d’août 2017. Et de nombreuses initiatives officielles sont en cours ou prévues à court terme pour étudier si la prise en charge de la fin de vie s’améliore en France*.
Alliance VITA voit dans cette offensive idéologique le risque d’occulter les vrais enjeux de la fin de vie. Elle dénonce la pression mise sur le sujet de la fin de vie à l’heure où la priorité est d’évaluer la façon dont la loi Claeys-Leonetti est appliquée sur le terrain. La priorité est d‘améliorer l’accompagnement des personnes en fin de vie, que ce soit à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile, en particulier par la prise en charge de la douleur, les soins palliatifs, la solidarité intergénérationnelle. En effet, les graves dérives éthiques constatées dans les rares pays étrangers qui ont légalisé l’euthanasie incitent à la plus grande prudence (voir nos synthèses sur la Belgique et sur les Pays-Bas, par exemple).
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*Le gouvernement a lancé une enquête via l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) ; le Parlement prévoit un groupe d’étude et des auditions dans les semaines à venir ; le CESE s’est également autosaisi du sujet ; et des évaluations médicales sur la pratique de la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » sont en cours via le Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV) et la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP).
Intitulée « Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps », une tribune signée par un collectif de 156 députés, en grande partie issus de la majorité (LREM), a été publiée le 28 février dans Le Monde pour demander de légiférer sur une « aide active à mourir ».
A l’initiative de cette tribune se trouve le député Jean-Louis Touraine, auteur d’une récente proposition de loi sur l’euthanasie et responsable d’un groupe d’étude sur la fin de vie à l’Assemblée nationale. Parmi les signataires figure également l’ancien Premier ministre, Manuel Valls.
Dans cette tribune, les signataires appellent à « sortir de l’hypocrisie qui privent certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin ». Ils s’appuient sur un récent sondage de l’IFOP, avancent que « de nombreux Français » vont obtenir « la délivrance » à l’étranger, dans des pays qui ont déjà légiféré sur le sujet (Belgique, Pays-Bas, Suisse …). Ils ajoutent que l’euthanasie se pratiquerait déjà de manière illégale en France.
Les signataires estiment que « l’offre de soins palliatifs ne satisfait pas à la multiplicité des situations individuelles et des souffrances des personnes en fin de vie ». Ils reprochent à la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 de ne pas avoir introduit « d’innovations significatives ». Il faut ici signaler cette loi commence tout juste à être connue et mise en œuvre, puisque les décrets d’application datent d’août 2017. Et de nombreuses initiatives officielles sont en cours ou prévues à court terme pour étudier si la prise en charge de la fin de vie s’améliore en France*.
Alliance VITA voit dans cette offensive idéologique le risque d’occulter les vrais enjeux de la fin de vie. Elle dénonce la pression mise sur le sujet de la fin de vie à l’heure où la priorité est d’évaluer la façon dont la loi Claeys-Leonetti est appliquée sur le terrain. La priorité est d‘améliorer l’accompagnement des personnes en fin de vie, que ce soit à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile, en particulier par la prise en charge de la douleur, les soins palliatifs, la solidarité intergénérationnelle. En effet, les graves dérives éthiques constatées dans les rares pays étrangers qui ont légalisé l’euthanasie incitent à la plus grande prudence (voir nos synthèses sur la Belgique et sur les Pays-Bas, par exemple).
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*Le gouvernement a lancé une enquête via l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) ; le Parlement prévoit un groupe d’étude et des auditions dans les semaines à venir ; le CESE s’est également autosaisi du sujet ; et des évaluations médicales sur la pratique de la « sédation profonde et continue jusqu’au décès » sont en cours via le Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV) et la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP).