Jean-Paul II de A à Z

Année Mariale 1987 - 1988

 

 

6 juin 1987 – Veillée Mariale en mondovision depuis la Basilique Sainte Marie Majeure. En direct depuis 15 sanctuaires marials à travers le monde. Une première mondiale en technique de télévision : 16 images sur le même écran. La Messe suivra la Veillée Mariale, Place Saint Pierre. Le lendemain, 7 juin 1987, le Pape se rendra au sanctuaire marial romain, le Divin Amour.

Ave Maria.

     Par les paroles de la salutation de l’ange, nous avons respectueusement invoqué, dans ce Rosaire qui a eu un écho mondial, la Vierge Marie, M ère du Rédempteur et notre Mère spirituelle.

     Ave Maria ! C’est une salutation et une imploration. Une salutation de louange à Celle qui a accepté de coopérer à la naissance dans le temps du Fils éternel de Dieu. Une imploration adressée à Dieu tout-puissant, par l’intercession de celle qui est « pleine de grâces ».

     Ave Maria ! L ’invocation mystique, alternée avec les accents du « Notre Père» et du « Gloria », nous a fait vivre un moment de communion spirituelle profonde que la liaison en mondovision avec quelques-uns des principaux sanctuaires mariaux (1) a rendu particulièrement expressive. Un admirable accord des c½urs, répercuté dans les cinq continents, dans les grandes églises de la chrétienté, dans d’innombrables communautés ecclésiales et religieuses, dans des lieux de souffrance et de soins, d’assistance et de charité, dans de nombreuses familles : un concert cosmopolite d’hommes et de femmes, de jeunes et d’aînés, tous unis dans le langage de la prière.

     Cette basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure que mon lointain prédécesseur Sixte III a consacré « à la Bienheureuse Vierge Marie et au Peuple de Dieu », est devenue en cette soirée qui introduit à l’Année mariale, un c½ur vibrant de prière, de communion et de charité.

     Sainte Marie, Mère de Dieu ! Nous avons prié en méditant cinq mystères qui sont liés à l’histoire du salut et à la présence de Marie. Cette méditation a donné un souffle d’une force incalculable aux paroles prononcées par nos lèvres. E n suivant les mystères du Rosaire, nous sommes portés à découvrir le sens profond de l’histoire, intimement parcouru par le dessein providentiel du salut et que l’Esprit-Saint développe à travers le tissu des événements. Il « anime le pèlerinage terrestre de l’homme et fait converger toute la création toute l’histoire — jusqu’à son terme ultime, dans l’océan infini de Dieu » (Enc. Dominum et vivificantem, 64).

     En priant ensemble, nous avons renforcé les liens de solidarité avec la famille humaine toute entière, convaincus qu’il faut affronter, dans une généreuse ouverture à la dimension transcendante, les défis de l’heure difficile vécue actuellement par le monde pour les surmonter à l’avantage de l’homme et de son authentique civilisation.

     L’homme contemporain s’interroge, parfois inconsciemment, parfois avec angoisse, sur la signification de sa marche au long des chemins de l’existence. Même face à des progrès sans précédents, l’homme d’aujourd’hui se sent profondément ébranlé par les contradictions présentes dans le monde et dans les personnes, qui le portent parfois jusqu’à douter de la valeur même de la vie. E t pourtant la route de la rédemption est inscrite dans la profondeur de son c½ur. Là, lorsque se taisent les bruits qui l’égarent, arrive une voix qui éclaire, réconforte et fortifie : la voix de Dieu, Père bon et bienfaisant, sage et prévoyant.

     Voilà, frères et S½urs dispersés d’un extrême à l’autre du globe terrestre, le message que la Vierge fait parvenir à chacun en ce moment particulier : Dieu est amour. Qui que tu sois, quelle que soit la condition où tu vis, Dieu t’aime. Il t’aime totalement.

     L ’homme est appelé à la communion avec le Créateur. Notre aspiration irrésistible à la vérité et au bonheur nous le rappelle continuellement. L ’homme a besoin de Dieu.

     Ave Maria ! Il y a deux mille ans, ces paroles ont ouvert le nouveau cours de l’histoire du salut marquée par la « plénitude du temps ». (Ga 4, 4). Par les mêmes paroles, nous exprimons notre volonté de retourner vers Dieu par l’intermédiaire de Marie. Elle nous conduit en effet au Christ.

     À l’approche du troisième millénaire de l’incarnation, nous voulons raffermir nos relations avec Dieu, condition de nouveaux rapports de vérité et de bonté entre les hommes. Marie est le modèle exemplaire de l’ « humanité nouvelle ». Elle est la femme en qui s’est pleinement réalisé le dessein de Dieu. Elle est en même temps « l’humble servante du Seigneur » et la « pleine de grâces ».

     En parcourant de nouveau les étapes de l’½uvre salvifique du Christ par les mystères du Rosaire, nous découvrons la manière dont Marie a vécu la très riche dimension — transcendante et en même temps humaine — de ces événements destinés à tracer un sillon indélébile sur la route des hommes.

     Ave Maria ! Que cette douce prière retentisse joyeusement dans les lieux de culte et dans les sanctuaires. Qu’elle scande les pas de ceux qui avancent sur les routes du temps, les pas du Peuple de Dieu en marche. Que le Rosaire redevienne la prière habituelle de cette « Église domestique » qu’est la famille chrétienne.

     La prière du Rosaire apportera dans notre monde, avec le sourire de la Vierge Mère, les accents de la tendresse de l’amour de Dieu pour l’humanité audacieuse et inquiète du XXe siècle. C’est le souhait qui jaillit du c½ur au seuil de l’Année mariale. Que cette Année soit un Magnificat que toute l’Église élève vers le Seigneur qui « s’est penché sur son humble servante » et qui fait en elle et par elle « de grandes choses ».

     Que le Magnificat de la Vierge Marie soit notre Magnificat.

     Qu’elle accueille et présente au Père notre plus profonde reconnaissance car, par l’½uvre du Saint-Esprit, il nous a donné, par Marie, son F ils bien-aimé, notre Rédempteur Jésus-Christ. À Lui tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.

     Amen.


 

 

publié le : 09 septembre 2024

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