Extraits de la rencontre du Pape François avec les employés du Vatican, le 21 décembre 2019 :
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Quand nous regardons un nouveau-né, nous sommes amenés à lui sourire, et si un sourire naît sur son petit visage, nous éprouvons une émotion simple, innocente. Nous les caressons souvent pour qu’ils sourient. L’enfant répond à notre regard, mais son sourire est beaucoup plus “puissant”, parce qu’il est neuf, il est pur, comme de l’eau de source, et il réveille chez les adultes une profonde nostalgie de l’enfance.
Cela s’est passé de façon unique entre Marie, Joseph et Jésus. La Vierge et son époux, par leur amour, ont fait naître le sourire sur les lèvres de l’enfant nouveau-né. Quand c’est arrivé, leurs c½urs ont été remplis d’une joie nouvelle, venue du Ciel. Et la petite étable de Bethléem s’est comme illuminée.
Jésus est le sourire de Dieu. Il est venu nous révéler l’amour du Père, sa bonté, et la première façon de le faire a été de sourire à ses parents, comme tout nouveau-né en ce monde. Et par leur grande foi, la Vierge Marie et saint Joseph ont su accueillir le message, ils ont reconnu dans le sourire de Jésus la miséricorde de Dieu pour eux et pour tous ceux qui attendent sa venue, la venue du Messie, le Fils de Dieu, le Roi d’Israël.
Voilà, bien-aimés, nous aussi nous revivons cette expérience devant la crèche : regarder l’Enfant Jésus et sentir que Dieu nous sourit là, et qu’il sourit à tous les pauvres de la terre, à tous ceux qui attendent le salut, qui espèrent dans un monde plus fraternel, où il n’y a plus de guerres ni de violences, où tout homme et toute femme puisse vivre dans sa dignité de fils et de fille de Dieu.
Ici aussi, au Vatican et dans divers bureaux romains du Saint-Siège, nous avons besoin de nous laisser renouveler par le sourire de Jésus. Laisser sa bonté désarmée nous purifier des déchets qui s’incrustent souvent dans nos c½urs, et qui nous empêchent de donner le meilleur de nous-mêmes. C’est vrai, le travail c’est le travail, et il existe d’autres lieux et d’autres moments pour s’exprimer avec plus d’entièreté et de richesse ; mais c’est aussi vrai que nous passons une bonne partie de nos journées dans notre environnement de travail, et nous sommes convaincus que la qualité du travail s’accompagne de la qualité humaine des relations, du style de vie. Cela vaut spécialement pour nous, qui travaillons au service de l’Eglise et au nom du Christ.
Il devient parfois difficile de sourire, pour divers motifs. Alors nous avons besoin du sourire de Dieu : Jésus, le seul à pouvoir nous aider. Lui seul est le Sauveur, et parfois nous en faisons l’expérience concrète dans notre vie.
D’autres fois tout va bien, mais il y a alors le danger de se sentir trop sûrs et d’oublier les autres qui peinent. Là aussi nous avons besoin du sourire de Dieu, qui nous dépouille des fausses sécurités et qui nous ramène au goût de la simplicité et de la gratuité.
Alors, très chers frères et s½urs, échangeons ce v½u : à Noël, en participant à la Liturgie, et en contemplant la crèche, laissons-nous étonner par le sourire de Dieu, que Jésus est venu apporter. C’est Lui même, ce sourire. Comme Marie, comme Joseph et les bergers de Bethléem, accueillons-le, laissons-nous purifier, et nous pourrons nous aussi apporter aux autres un humble et simple sourire.
Merci à tous ! Apportez ces souhaits chez vous à ceux qui vous sont chers, spécialement aux malades et aux plus âgés : qu’ils sentent la caresse de votre sourire. C’est une caresse. Sourire c’est caresser, caresser avec le c½ur, caresser avec l’âme. Et restons unis dans la prière. Joyeux Noël !