Chers frères et sœurs, bonjour ! Bonne fête !
Dans la nuit de Noël, nous avons médité sur les pasteurs du peuple d'Israël qui accourent à la grotte de Bethléem ; aujourd'hui, solennité de l’Épiphanie, nous faisons mémoire de l’arrivée des Mages, qui sont venus de l’Orient pour adorer le nouveau-né Roi des juifs et Sauveur universel et lui offrir des dons symboliques. Par leur geste d'adoration, les Mages témoignent que Jésus est venu sur la terre pour sauver non pas un seul peuple, mais tous les peuples. Par conséquent, dans la fête d'aujourd'hui notre regard s'élargit à l'horizon du monde entier pour célébrer la "manifestation" du Seigneur à tous les peuples, c'est-à-dire la manifestation de l’amour et du salut universel de Dieu. Il ne réserve pas son amour à quelques privilégiés, mais l'offre à tous. De même qu'il est le Créateur et le Père de tous, il veut être le Sauveur de tous. C'est pourquoi nous sommes appelés à nourrir toujours une grande confiance et espérance à l'égard de toute personne et de son salut : même ceux qui nous semblent éloignés du Seigneur sont suivis – ou mieux, "poursuivis" – de son amour passionné, de son amour fidèle et humble. Car l'amour de Dieu est humble, si humble !
Le récit évangélique des Mages décrit leur voyage depuis l’Orient comme un voyage de l’âme, comme un chemin vers la rencontre avec le Christ. Ils sont attentifs aux signes qui en indiquent la présence ; ils ne se lassent pas d’affronter les difficultés de la recherche ; ils ont le courage de tirer les conséquences de vie qui dérivent de la rencontre avec le Seigneur. La vie est comme cela : la vie chrétienne consiste à marcher, mais en étant attentifs, infatigables et courageux. C'est ainsi que chemine un chrétien. Marcher attentif, infatigable et courageux. L’expérience des Mages évoque le chemin de tout homme vers le Christ. Comme pour les Mages, pour nous aussi chercher Dieu veut dire marcher – et comme je le disais : attentif, infatigable et courageux – en fixant le ciel et en apercevant dans le signe visible de l'étoile le Dieu invisible qui parle à notre cœur. L'étoile qui est en mesure de conduire tout homme est la Parole de Dieu, Parole qui est dans la Bible, dans les Évangiles. La Parole de Dieu est la lumière qui oriente notre chemin, nourrit notre foi et la régénère. C'est la Parole de Dieu qui renouvelle continuellement nos cœurs et nos communautés. N'oublions pas de la lire et de la méditer chaque jour, afin qu'elle devienne pour chacun une flamme que nous portons en nous pour éclairer nos pas, et les pas de ceux qui marchent à nos côtés, qui peut-être ont de la peine à trouver la route qui conduit au Christ. Toujours avec la Parole de Dieu ! La Parole de Dieu à portée de main : un petit Évangile en poche, dans le sac, toujours, pour le lire. N'oubliez pas ceci : la Parole de Dieu toujours avec moi !
En ce jour de l’Épiphanie, notre pensée se tourne aussi vers les frères et sœurs de l’Orient chrétien, catholiques et orthodoxes, dont beaucoup célèbrent demain la Naissance du Seigneur. Nos vœux affectueux les rejoignent.
Je suis heureux de rappeler qu'on célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de l'Enfance missionnaire. C'est la fête des enfants qui vivent avec joie le don de la foi et prient pour que la lumière de Jésus arrive à tous les enfants du monde. J'encourage les éducateurs à cultiver l'esprit missionnaire chez les petits. Qu'ils ne soient pas des enfants et des jeunes fermés, mais ouverts ; qu'ils voient un grand horizon, que leur cœur avance vers cet horizon, afin que naissent parmi eux des témoins de la tendresse de Dieu et annonciateurs de l’Évangile.
Nous nous tournons à présent vers la Vierge Marie et invoquons sa protection sur l’Église universelle, afin qu'elle répande dans le monde entier l’Évangile du Christ, la lumière des peuples, lumière de tous les peuples. Et qu'elle nous aide à être toujours plus en chemin ; à marcher en étant attentifs, infatigables et courageux
Pape François - 6 janvier 2015