Le Saint-Père à la La fondation Centesimus Annus. Cette Fondation porte le nom de l’encyclique sociale de Jean-Paul II de 1991, marquant le centième anniversaire de celle de Léon XIII, Rerum Novarum. Attentive à l’enseignement social de papes qu’elle diffuse cette fondation soutient aussi concrètement leurs initiatives caritatives.
Chers amis,
Je vous souhaite la bienvenue à vous tous, membres de le Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice et participants à la Convention Internationale. Je remercie le Président pour son introduction à cette rencontre, une étape du chemin que vous êtes en train d'accomplir, en cherchant à répondre à quelques-uns des défis du monde actuel à la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise.
Je vous remercie parce que vous avez accepté la suggestion de travailler sur la valeur de la solidarité. De cette manière nous faisons progresser un thème de réflexion et d'engagement qui est intrinsèque à la doctrine sociale, qui l'harmonise toujours avec la subsidiarité. En particulier ce thème a surgi avec une grande évidence dans le magistère de saint Jean-Paul II et ensuite il a été décliné et mis en lumière par le Pape Benoit XVI dans Caritas in veritate.
Dans le système économique actuel – et dans la mentalité qu'il génère – le mot « solidarité » est devenu incongru, donc ennuyeux. La crise de ces dernières années, qui a une cause profonde d'ordre éthique, a augmenté la « folie » des mots comme solidarité, équivalent à distribution de biens, priorité au travail …. La raison est qu'on ne réussit pas à – ou l’on ne veut pas – étudier vraiment de quelle manière ces valeurs éthiques peuvent se concrétiser dans des valeurs économiques, c'est-à-dire provoquer une dynamique vertueuse dans la production, dans le travail, dans le commerce, dans la finance.
Par contre c’est vraiment ce que vous cherchez à faire, en prenant en compte ensemble l'aspect théorique et pratique, la pensée et les expériences sur le terrain.
La conscience de l'entrepreneur est le lieu existentiel dans lequel adviennent de telles recherches. En particulier, l'entrepreneur chrétien est toujours stimulé à confronter l'Evangile avec la réalité dans laquelle il opère ; et l'Evangile lui demande de mettre en premier la personne humaine et le bien commun, de faire en sorte qu'il y ait des opportunités de travail, de travail dans la dignité. Naturellement, cette « entreprise » ne peut s'accomplir isolément, mais en collaborant avec d'autres qui partagent cette base éthique et en cherchant à élargir le plus possible le réseau.
La communauté chrétienne – la paroisse, le diocèse, les associations – sont le lieu où l'entrepreneur, mais aussi le politicien, le professionnel, le syndicaliste, puisent la sève pour nourrir leurs engagements et dialoguer avec leurs frères. C’est indispensable, parce que l'ambiance de travail devient très rude, hostile, inhumaine. La crise met à dure épreuve l'espérance des entrepreneurs ; il ne faut pas laisser seuls ceux qui sont les plus en difficulté.
Chers amis de « Centesimus Annus », ceci est votre domaine de témoignage ! Le Concile Vatican II a insisté sur le fait que les fidèles laïcs sont appelés à accomplir leur mission dans l'environnement de la vie sociale, économique, politique. Vous, avec l'aide de Dieu et de l'Eglise, vous pouvez donner un témoignage efficace dans votre champ d'action, parce que vous ne portez pas seulement les mots, les discours, mais vous portez l'expérience des personnes et des entreprise qui cherchent à actualiser concrètement les principes éthiques chrétiens dans la situation actuelle du monde du travail.
Ce témoignage est très important et je vous encourage à le porter en avant avec foi, dédiant aussi le temps qu'il faut à la prière, parce que même les laïcs, même les entrepreneurs ont besoin de prier et de prier beaucoup quand les défis sont plus difficiles ! Mercredi dernier j'ai fait le catéchisme sur le don du conseil, un des sept dons de l'Esprit saint. Même vous, vous avez besoin de demander à Dieu ce don, le don du conseil, pour agir et faire vos choix selon le plus grand bien. La Vierge Marie vous assiste Mater boni consilii, et que vous accompagne aussi ma bénédiction.