2008
Méditation du Saint-Père Benoît XVI
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Chers frères et soeurs,
Nous célébrons aujourd'hui la solennité de la Pentecôte, antique fête juive au cours de laquelle on faisait mémoire de l'Alliance conclue entre Dieu et son peuple au mont Sinaï (cf. Ex 19). Celle-ci devint également une fête chrétienne précisément à cause de ce qui se produisit lors de cette fête, 50 jours après la Pâque de Jésus. Nous lisons dans les Actes des Apôtres que les disciples étaient réunis en prière dans le Cénacle lorsque l'Esprit Saint descendit sur eux avec puissance, comme du vent et comme du feu. Ils se mirent alors à annoncer en plusieurs langues la bonne nouvelle de la résurrection du Christ (cf. 2, 1-4). Ce fut « l'effusion de l'Esprit Saint » [litt. « le baptême dans l'Esprit Saint », ndlr] qui avait déjà été annoncé par Jean Baptiste : « Pour moi, je vous baptise dans de l'eau, disait-il à la foule... mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Mt 3, 11). En effet, toute la mission de Jésus avait pour objectif de donner l'Esprit de Dieu aux hommes et de les baptiser dans son « bain » de régénération. Ceci s'est réalisé par sa glorification (cf. Jn 7, 39), c'est-à-dire à travers sa mort et sa résurrection : l'Esprit de Dieu a alors été répandu en surabondance, comme une cascade capable de purifier tous les coeurs, d'éteindre l'incendie du mal et d'allumer dans le monde le feu de l'amour divin.
Les Actes des Apôtres présentent la Pentecôte comme l'accomplissement de cette promesse et donc comme le couronnement de toute la mission de Jésus. Après sa résurrection, il ordonna lui-même à ses disciples de rester à Jérusalem car, dit-il « Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). La Pentecôte est, par conséquent, de manière particulière, le baptême de l'Eglise qui entreprend sa mission universelle en partant des rues de Jérusalem, avec la prodigieuse prédication des différentes langues de l'humanité. Dans ce baptême d'Esprit Saint, la dimension personnelle et la dimension communautaire, le « moi » du disciple et le « nous » de l'Eglise, sont inséparables. L'Esprit consacre la personne et fait d'elle, en même temps, un membre vivant du Corps mystique du Christ, participant à la mission de témoigner de son amour. Ceci se réalise à travers les sacrements de l'initiation chrétienne : le baptême et la confirmation. Dans mon message pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse 2008, j'ai proposé aux jeunes de redécouvrir la présence de l'Esprit Saint dans leur vie et donc, l'importance de ces sacrements. Aujourd'hui, je voudrais étendre cette invitation à tous : chers frères et soeurs, redécouvrons la beauté d'être baptisés dans l'Esprit Saint ; reprenons conscience de notre baptême et de notre confirmation, sources de grâce toujours actuelle.
Demandons à la Vierge Marie d'obtenir aujourd'hui aussi pour l'Eglise une Pentecôte renouvelée, qui insuffle en chacun, spécialement les jeunes, la joie de vivre l'Evangile et d'en témoigner.
APRES LE REGINA CAELI
J'ai suivi, avec une profonde inquiétude, ces derniers jours, la situation au Liban où à l'impasse de l'initiative politique a succédé d'abord la violence verbale puis les affrontements armés, avec de nombreux morts et blessés. Même si, ces dernières heures, la tension a diminué, j'estime aujourd'hui de mon devoir d'exhorter les Libanais à abandonner toute logique d'opposition agressive qui conduirait leur cher pays à l'irréparable.
Le dialogue, la compréhension mutuelle et la recherche du compromis raisonnable sont la seule voie pouvant redonner au Liban ses institutions et à la population la sécurité nécessaire pour une vie quotidienne digne et remplie d'espérance dans l'avenir.
Que le Liban, par l'intercession de Notre Dame du Liban, sache répondre avec courage à sa vocation d'être, pour le Moyen Orient et le monde entier, signe de la possibilité réelle de coexistence pacifique et constructive entre les hommes. Les différentes communautés qui le composent - comme le rappelait l'Exhortation post-synodale « Une nouvelle espérance pour le Liban » (cf. n. 1) - sont à la fois « une richesse, une originalité et une difficulté. Mais pour tous les habitants de cette terre, faire vivre le Liban est une tâche commune ». Avec Marie, Vierge en prière à la Pentecôte, demandons au Tout-puissant une abondante effusion de l'Esprit Saint, l'Esprit de l'unité et de la concorde, qui inspire à tous des pensées de paix et de réconciliation.
Je salue avec affection le groupe important des « jeunes pour l'unité » du Mouvement des Focolari, venus de nombreux pays des cinq continents. Chers jeunes, vous êtes un beau signe du fait que l'Eglise parle toutes les langues ! En suivant le charisme de Chiara Lubich, poursuivez avec enthousiasme votre « course pour l'unité ».
Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones, présents place Saint-Pierre en ce dimanche de Pentecôte. Comme la Vierge Marie et les Apôtres au Cénacle, puissiez-vous accueillir l'Esprit Saint, qui vient renouveler votre être intérieur et faire de vous des témoins de l'Évangile là où vous demeurez. Par l'annonce des mystères du salut, qui est l'oeuvre de tous les fidèles, vous donnez aux hommes de notre temps l'espérance qui ne déçoit pas. Avec ma Bénédiction apostolique.