2008
Méditation du Saint-Père Benoit XVI
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Chers frères et soeurs,
Au centre de la liturgie de la Parole de ce dimanche se trouve une expression du prophète Osée que Jésus reprend dans l'Evangile : « C'est l'amour qui me plaît et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plutôt que les holocaustes » (Os 6, 6). Il s'agit d'une parole-clé, l'une de celles qui nous introduisent au coeur de l'Ecriture sainte. Le contexte dans lequel Jésus la fait sienne est celui de la vocation de Matthieu, « publicain » de profession, c'est-à-dire collecteur d'impôts pour le compte de l'autorité impériale romaine : il était pour cette raison considéré un pécheur public par les juifs. L'ayant appelé précisément alors qu'il était assis au bureau des impôts - une célèbre peinture du Caravage illustre bien cette scène -, Jésus se rendit chez lui avec les disciples et se mit à table avec d'autres publicains. Voici ce qu'il répondit aux pharisiens scandalisés : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades... Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 12-13). Toujours attentif au lien entre l'Ancien et le Nouveau Testament, l'évangéliste Matthieu met alors dans la bouche de Jésus la prophétie d'Osée : « Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices ».
Cette expression du prophète est tellement importante que le Seigneur la cite à nouveau dans un autre contexte, à propos de l'observance du sabbat (cf. Mt 12, 1-8). Dans ce cas également Il prend la responsabilité de l'interprétation du précepte, se révélant comme le « Seigneur » des institutions légales. S'adressant aux pharisiens il ajoute : « Si vous aviez compris ce que signifie : C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice, vous n'auriez pas condamné des gens qui sont sans faute » (Mt 12, 7). Donc, dans cet oracle d'Osée, Jésus, Verbe fait homme, s'est d'une certaine manière « retrouvé » pleinement ; il l'a fait vraiment de tout son coeur et l'a réalisé par son comportement, au risque même de heurter la susceptibilité des chefs de son peuple. Cette parole de Dieu nous est parvenue, à travers les Evangiles, comme une des synthèses de tout le message chrétien : la vraie religion consiste dans l'amour de Dieu et du prochain. Voilà ce qui donne de la valeur au culte et à la pratique des préceptes.
En nous tournant maintenant vers la Vierge Marie demandons, par son intercession, de toujours vivre dans la joie de l'expérience chrétienne. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, suscite en nous des sentiments d'abandon filial envers Dieu, qui est miséricorde infinie ; qu'elle nous aide à faire nôtre la prière que saint Augustin formule dans un célèbre passage de ses « Confessions » : « Aie pitié de moi, Seigneur ! Voilà, je ne cache pas mes blessures : tu es le médecin, moi le malade ; tu es miséricordieux, moi misérable... Je place toute mon espérance dans ta grande miséricorde » (X, 28.39 ; 29.40).
APRES L'ANGELUS
Après la prière de l'Angélus le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Chers pèlerins francophones, je vous salue cordialement. L'Évangile du jour nous montre le visage d'amour et de miséricorde de Jésus, qui mange avec les publicains et les pécheurs. Puissiez-vous découvrir ce visage du Seigneur pour vous, notamment dans les Sacrements du Pardon et de l'Eucharistie, et devenir autour de vous des témoins de l'amour de Dieu pour toute l'humanité. Avec ma Bénédiction apostolique.
Et en polonais :
Je salue cordialement tous les Polonais. J'adresse aujourd'hui une prière spéciale pour les mineurs qui ont perdu la vie mercredi dernier dans la catastrophe de la mine Borynia. Je demande pour eux la grâce du repos éternel, le réconfort spirituel pour leur famille et une prompte guérison pour les blessés. Que Dieu miséricordieux nous préserve de la mort brutale. Qu'il vous protège, vous guide et vous bénisse