2008
Méditation du Saint-Père Benoît XVI
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Chers frères et soeurs,
Nous commençons aujourd'hui, avec le premier dimanche de l'Avent, une nouvelle année liturgique. C'est une invitation à réfléchir sur la dimension du temps qui nous fascine toujours beaucoup. En suivant l'exemple de ce qu'aimait faire Jésus, je voudrais toutefois partir d'une constatation très concrète : nous disons tous que « nous n'avons pas le temps », car le rythme de la vie quotidienne est devenu frénétique pour tous. A ce propos aussi l'Eglise a une « bonne nouvelle » à apporter : Dieu nous donne son temps. Nous avons toujours peu de temps ; spécialement pour le Seigneur, nous ne savons pas, ou parfois nous ne voulons pas le trouver. Eh bien, Dieu a du temps pour nous ! C'est la première chose que le commencement d'une année liturgique nous fait redécouvrir avec un émerveillement toujours nouveau. Oui : Dieu nous donne son temps, parce qu'il est entré dans l'histoire avec sa parole et ses oeuvres de salut pour l'ouvrir à l'éternel, pour en faire une histoire d'alliance. Dans cette perspective, le temps est déjà en soi un signe fondamental de l'amour de Dieu : un don que l'homme, comme tout autre chose, est en mesure de valoriser ou au contraire de gaspiller ; d'accueillir avec tout son sens ou de négliger avec une superficialité fermée.
Il y a trois grands « piliers » du temps, qui rythment l'histoire du salut : au début, la création, au centre, l'incarnation-rédemption et à la fin la « parousie », la venue finale qui comprend également le jugement dernier. Mais il ne faut pas concevoir ces trois moments uniquement de manière chronologique. En effet, même si la création est à l'origine de tout, elle est aussi continue et se réalise tout au long du devenir cosmique, jusqu'à la fin des temps. De même pour l'incarnation-rédemption. Même si celle-ci s'est produite à un moment historique précis, la période du passage de Jésus sur la terre, elle étend toutefois son champ d'action à toute la période précédente et à celle qui suit. Et à leur tour, l'ultime venue et le jugement dernier, dont la Croix du Christ a été une anticipation décisive, exercent leur influence sur le comportement des hommes de chaque époque.
Le temps liturgique de l'Avent célèbre la venue de Dieu dans ses deux moments : tout d'abord il nous invite à réveiller l'attente du retour glorieux du Christ ; ainsi, alors que Noël approche, il nous appelle à accueillir le Verbe fait homme pour notre salut. Mais le Seigneur vient continuellement dans notre vie. L'appel de Dieu qui en ce premier Dimanche nous est reproposé avec force, est donc particulièrement opportun : « Veillez ! » (Mc 13, 33.35.37). Il est adressé aux disciples mais aussi « à tous », car chacun, à l'heure que seul Dieu connaît, sera appelé à rendre compte de sa propre vie. Cela comporte un juste détachement des biens terrestres, un repentir sincère de ses fautes, une charité active envers le prochain et surtout un abandon humble et confiant entre les mains de Dieu, notre Père tendre et miséricordieux. La Vierge Marie, Mère de Jésus est une icône de l'Avent. Invoquons-la afin qu'elle nous aide, nous aussi, à devenir un prolongement d'humanité pour le Seigneur qui vient.
APRES L'ANGELUS
Le 30 novembre a lieu la fête de l'apôtre saint André, frère de Simon Pierre. Tous deux furent d'abord disciples de Jean Baptiste puis, après le baptême de Jésus dans le Jourdain, ils devinrent ses disciples, reconnaissant en Lui le Messie. Saint André est le patron du patriarcat de Constantinople, si bien que l'Eglise de Rome se sent liée à celle de Constantinople par un lien de fraternité spécial. Par conséquent, suivant la tradition, une délégation du Saint-Siège conduite par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a rendu visite au patriarche oecuménique Bartholomée Ier en cette heureuse circonstance. Je lui adresse mon salut et mes voeux, de tout coeur, ainsi qu'aux fidèles du patriarcat, invoquant sur eux tous l'abondance des bénédictions du ciel.
Je voudrais vous inviter à vous unir dans la prière pour les nombreuses victimes des violentes attaques terroristes de Bombay, en Inde et des révoltes qui ont éclaté à Jos au Nigeria, ainsi que pour les blessés et ceux qui d'une manière ou d'une autre ont été touchés. Les causes et les circonstances de ces événements tragiques sont diverses mais c'est avec un même sentiment d'horreur qu'il faut déplorer l'explosion d'une violence aussi cruelle et insensée. Demandons au Seigneur de toucher le coeur de ceux qui croient que c'est de cette manière que l'on résoudra les problèmes locaux ou internationaux, et que cela nous encourage à donner un exemple de douceur et d'amour pour construire une société digne de Dieu et de l'homme.
Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
En ce premier dimanche de l'Avent, je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins de langue française, particulièrement les membres, présents sur cette place, des Communautés Catholiques Africaines Francophones d'Italie. Voici revenu le temps du désir et de l'espérance où Dieu nous appelle à veiller et à prier ! Puissiez-vous savoir prendre du temps pour méditer la Parole de Dieu afin d'en vivre même dans les moments d'épreuves ! Notre prière rejoint, en ces jours, les victimes et les familles éprouvées par les attentats et les guerres. Avec ma Bénédiction Apostolique.