2007
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Chers frères et soeurs,
En ce premier dimanche de l'Avent, une nouvelle année liturgique commence : le Peuple de Dieu se remet en marche pour vivre le mystère du Christ dans l'histoire. Le Christ est le même hier, aujourd'hui et toujours (cf. Epître aux Hébreux, 13,8); l'histoire au contraire change et demande à être constamment évangélisée ; elle a besoin d'être renouvelée de l'intérieur et la seule vraie nouveauté c'est le Christ : c'est Lui son accomplissement plénier, l'avenir lumineux de l'homme et du monde. Ressuscité d'entre les morts, Jésus est le Seigneur auquel Dieu soumettra tous ses ennemis, y compris la mort même (cf. Première épître aux Corinthiens 15, 25-28). L'Avent est donc le temps propice pour réveiller dans nos coeurs l'attente de « Celui qui est, qui était et qui vient » (Apocalypse 1,8). Le Fils de Dieu est déjà venu à Bethléem il y a vingt siècles, il vient à chaque instant dans l'âme et dans la communauté disposées à le recevoir, il viendra à nouveau à la fin des temps pour « juger les vivants et les morts ». Le croyant est donc toujours vigilant, animé de l'intime espérance de rencontrer le Seigneur, comme le dit le psaume : « J'espère le Seigneur, mon âme espère en sa parole ; mon âme attend le Seigneur plus que les veilleurs l'aurore » (Psaume 129, 5-6).
Ce dimanche est donc un jour indiqué s'il en est pour offrir à toute l'Eglise et à tous les hommes de bonne volonté ma seconde encyclique que j'ai justement voulu consacrer au thème de l'espérance chrétienne. Elle s'intitule « Spe salvi » parce qu'elle s'ouvre par l'expression de saint Paul : « Spe salvi facti sumus - Dans l'espérance nous avons tous été sauvés » (Epître aux Romains 8, 24). Dans ce passage comme dans d'autres du Nouveau Testament, le mot « espérance » est étroitement lié au mot « foi ». C'est un don qui change la vie de qui le reçoit, comme le démontre l'expérience de tant de saints et de saintes. En quoi consiste cette expérience, si grande et si « fiable » qu'elle nous fait dire qu'en elle nous avons le « salut » ? Elle consiste, en substance, dans la connaissance de Dieu, dans la découverte de son coeur de Père bon et miséricordieux. Jésus, par sa mort sur la croix et par sa résurrection, nous a révélé son visage, le visage d'un Dieu tellement grand dans l'amour qu'il nous communique une espérance inébranlable, que pas même la mort ne peut entamer, parce que la vie de qui se confie à ce Père s'ouvre sur la perspective de la béatitude éternelle.
Le développement de la science moderne a confiné la foi et l'espérance toujours davantage dans la sphère privée et individuelle, si bien qu'aujourd'hui il apparaît de façon évidente, et parfois dramatique, que l'homme et le monde ont besoin de Dieu - du vrai Dieu ! - autrement, ils restent dépourvus d'espérance. La science contribue beaucoup au bien de l'humanité - sans aucun doute -, mais elle n'est pas en mesure de le racheter. L'homme est racheté par l'amour, qui rend la vie personnelle et sociale bonne et belle. C'est pourquoi la grande espérance, pleine et définitive, est garantie par Dieu, par le Dieu qui est amour, qui, en Jésus, nous a visités, et nous a donné la vie, et en Lui reviendra à la fin des temps. C'est dans le Christ que nous espérons, c'est Lui que nous attendons ! Avec Marie, sa Mère, l'Eglise va à la rencontre de l'Epoux : elle le fait par les oeuvres de charité, parce que l'espérance, comme la foi, se démontre par l'amour.
Bon Avent à tous !
Après l'Angélus le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Je vous salue, chers pèlerins de langue française, venus vous associer à la prière de l'Angélus. Le temps de l'Avent, qui ouvre une nouvelle année liturgique, nous invite à orienter nos regards vers l'avenir, non pas pour fuir le temps présent, mais pour vivre dans l'espérance et mener une existence bonne. Pour vous aider à entrer avec joie dans l'attente du Sauveur, je vous accorde à tous ma Bénédiction apostolique.