FAQ
"Détaché de son lien avec la fécondité, le sexe n’apparaît plus comme une caractéristique déterminée, comme une orientation radicale, originelle, de la personne. Homme ? Femme ? Ce sont des questions qui, pour certains, sont désormais « archaïques », dépourvues de sens, voire racistes. La réponse du conformisme courant est prévisible : « Que l’on soit homme ou femme n’a pas beaucoup d’importance, nous sommes tous simplement des personnes humaines ». En réalité, cela est grave, même si cela semble de prime abord très beau et généreux : car cela signifie que la sexualité n’est plus considérée comme enracinée dans l’anthropologie, cela signifie que le sexe est perçu comme un simple rôle interchangeable à volonté.
Il s’ensuit logiquement que tout l’être et tout l’agir de la personne humaine sont réduits à une pure fonction, à un simple rôle : par exemple, le rôle de « consommateur » ou le rôle de « travailleur » selon les régimes. Quelque chose, en tout cas, qui n’a pas de rapport direct avec la différence de sexe. Ce n’est pas un hasard si, parmi les « luttes de libération » de ces dernières années, il y a eu aussi celle visant à échapper à « l’esclavage de la nature », revendiquant le droit de devenir homme ou femme à son gré, par exemple au moyen de la chirurgie, et exigeant que l’Etat prenne acte dans ses registres d’état civil de cette volonté autonome de l’individu. A ce propos, il faut retenir le fait que ce prétendu changement de sexe ne modifie en rien le programme génétique de la personne concernée ; ce n’est qu’un artifice extérieur, par quoi non seulement on ne résout pas certains problèmes, mais on ne bâtit que des fictions. Et ce n’est pas un hasard si les législations se sont adaptées promptement à une telle requête. Si tout n’est que « rôle » déterminé par la culture et l’histoire, et non une spécificité naturelle inscrite en profondeur, même la maternité devient une fonction purement occasionnelle : et, de fait, certains cercles féministes considèrent comme « injuste » que seule la femme soit contrainte d’accoucher et d’allaiter. Et la science –pas seulement la loi – accourt en renfort : en transformant un homme en femme et vice versa, comme on l’a déjà vu, ou en détachant la fécondité de la sexualité, dans le but de faire procréer à volonté au moyen de manipulations techniques. Ne sommes-nous pas tous égaux ? Donc, si nécessaire, on combat aussi contre « l’inégalité » de la nature. Or, on ne combat pas la nature sans en subir les conséquences les plus dévastatrices. La sacro-sainte égalité entre homme et femme n’exclut pas, mais exige au contraire la diversité ». - Cad Ratzinger, in Entretien sur la foi. Ed Fayard 1985. p.109-111