2005
20 avril 2005 – Chapelle Sixtine – Benoit XVI
J'invoque l'intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, entre les mains de qui je dépose le présent et l'avenir de ma personne et de l'Eglise
22 avril 2005 – Benoit XVI aux Cardinaux
Je nous confie tous à la Vierge Marie, Mère de Dieu, qui a accompagné de sa présence silencieuse les pas de l’Eglise naissante et qui a soutenu la foi des Apôtres ainsi que les attentes, les espérances et les préoccupations de toute la communauté des chrétiens. Sous la protection maternelle de Marie, Mater Ecclesiae, je vous invite à marcher docilement en obéissant à la voix de son divin Fils et Notre Seigneur Jésus Christ.
25 avril 2005 – Benoit XVI lors de l’Audience aux allemands
Prions Marie, Mère du Seigneur, afin qu'elle nous fasse sentir son amour de femme et de mère, dans lequel nous pouvons comprendre toute la profondeur du mystère du Christ.
4 mai 2005 – Benoit XVI à l’Audience Générale
Que la Vierge vous aide, vous chers malades, à regarder avec foi le mystère de la douleur et à percevoir la valeur salvifique de toute croix.
11 mai 2005 – à l’Audience
Je vous exhorte à vous adresser toujours avec confiance vers la Sainte Vierge, lui confiant chacune de vos nécessités.
13 mai 2005 – Benoit XVI de la rencontre des prêtres romains à Saint Jean de Latran
C'est précisément de notre union au Christ et à la Vierge que tirent leur substance la sérénité et la confiance dont nous ressentons tous le besoin, tant pour le travail apostolique que pour notre existence personnelle.
15 mai 2005 – Homélie de Benoit XVI lors de la Messe de la Pentecôte
Je vous recommande d'aimer la Mère du Seigneur. Faites comme saint Jean, qui l'accueillit au plus profond de son c½ur. Laissez-vous renouveler sans cesse par son amour maternel. Apprenez d'Elle à aimer le Christ. Que le Seigneur bénisse votre chemin sacerdotal.
15 mai 2005 – Benoit XVI lors du Regina Caeli
Puisse la communauté ecclésiale rester toujours ouverte et docile à l’action de l’Esprit Saint pour être parmi les hommes un signe crédible et un instrument efficace de l’action de Dieu !
Confions ce souhait à l’intercession de la Vierge Marie que nous contemplons aujourd’hui dans le mystère glorieux de la Pentecôte. L’Esprit Saint, qui à Nazareth était descendu sur Elle pour la faire devenir la Mère du Verbe incarné (cf. Lc 1, 35), est descendu aujourd’hui sur l’Eglise naissante réunie autour d’Elle dans le Cénacle (cf. Ac 1, 14). Invoquons avec confiance la Très Sainte Vierge Marie, afin qu’elle obtienne une nouvelle effusion de l’Esprit sur l’Eglise d’aujourd’hui.
18 mai 2005 – Enseignement de Benoit XVI lors de l’Audience Générale
Je vous exhorte à approfondir la pieuse pratique du Saint Rosaire, spécialement au cours de ce mois de mai dédié à la Mère de Dieu. Le Rosaire est la prière évangélique qui nous aide à mieux comprendre les mystères fondamentaux de l’histoire du Salut.
19 mai 2005 – Benoit XVI, dans sa Lettre aux Evêques d’Espagne
A l'école de Marie, nous pourrons mieux appréhender le Christ. En la contemplant comme la "femme eucharistique", Elle nous accompagne dans la rencontre avec son Fils, qui est avec nous "tous les jours, jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20), en particulier dans le Très Saint Sacrement.
L'Immaculée reflète la miséricorde du Père. Conçue sans péché, elle fut capable de pardonner également ceux qui abandonnèrent et blessèrent son Fils au pied de la croix. En tant qu'Avocate, elle nous aide dans nos besoins et intercède pour nous auprès de son Fils en lui disant, comme elle le fit à Cana de Galilée, "Ils n'ont pas de vin" (Jn 2, 3), confiante dans le fait que son coeur plein de bonté ne nous abandonnera pas dans un moment de difficulté. En indiquant clairement "Tout ce qu'il vous dira, faites-le" (Jn 2, 5), elle nous invite à nous approcher du Christ et, dans cette proximité, à faire l'expérience, à éprouver et à voir "combien le Seigneur est bon". De cette expérience naît dans le coeur humain une plus grande clairvoyance pour apprécier ce qui est bon, beau et vrai.
Soutenue par la sollicitude paternelle de Joseph, Marie accueillit son Fils. Dans le Foyer de Nazareth, Jésus atteignit sa maturité au sein d'une famille humainement merveilleuse et empreinte du mystère divin, qui continue à représenter un modèle pour toutes les familles.
En effet, c'est dans la coexistence au sein du foyer domestique que la famille réalise sa vocation de vie humaine et chrétienne, partageant les joies et les attentes dans un climat de compréhension et d'aide réciproque. C'est pourquoi l'être humain qui naît, qui grandit et qui se forme dans la famille, est capable d'entreprendre sans incertitudes le chemin du bien, sans se laisser désorienter par les modes et les idéologies qui aliènent la personne humaine.
En ce moment de discernement pour de nombreux coeurs, vous, Evêques espagnols, tournez le regard vers Celle qui, avec une totale disponibilité, accueillit la vie de Dieu qui faisait irruption dans l'histoire. C'est pourquoi Marie Immaculée est intimement unie à l'action rédemptrice du Christ, qui n'est pas venu pour "juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui" (Jn 3, 17). ..
… Je dépose aux pieds de la Vierge Marie toutes vos inquiétudes et vos espérances, confiant dans le fait que l'Esprit Saint inspirera un grand nombre de personnes afin qu'elles aiment la vie avec générosité et accueillent les pauvres, les aimant avec le même amour que Dieu.
Je confie à la Très Sainte Vierge Marie, qui engendra l'Auteur de la vie, chaque vie humaine, du premier instant de son existence jusqu'à sa fin naturelle, et je lui demande de préserver chaque famille de toute injustice sociale, de tout ce qui dégrade sa dignité et porte atteinte à sa liberté; et je demande également que l'on respecte la liberté religieuse et le liberté de conscience de chaque personne.
20 mai 2005 – Benoit XVI
Que la Vierge Marie réconforte, Elle, la Reine de la paix, les efforts généreux de ceux qui veulent s'engager dans l'édification de la paix véritable sur les solides piliers de la vérité, de la justice, de la liberté et de l'amour.
26 mai 2005 – Homélie Messe Corpus Domini
Marie, la Mère du Christ, nous enseigne véritablement ce que signifie entrer en communion avec le Christ: Marie a offert sa propre chair, son propre sang à Jésus et elle est devenue la tente vivante du Verbe, se laissant pénétrer dans le corps et l'esprit par sa présence. Nous la prions, Elle notre sainte Mère, pour qu'elle nous aide à ouvrir toujours davantage tout notre être à la présence du Christ; pour qu'elle nous aide à le suivre fidèlement, jour après jour, sur les routes de notre vie.
29 mai 2005 – Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus.
Apprenons à vivre toujours en communion avec le Christ crucifié et ressuscité, en nous faisant conduire pour cela par sa Mère qui est aussi notre Mère céleste. Ainsi, nourrie par la Parole et par le Pain de vie, notre existence deviendra entièrement eucharistique, et se fera action de grâce au Père par le Christ dans l'Esprit Saint.
30 mai 2005 – Benoit XVI aux Evêques d’Italie
Vous placez à juste titre à la base de tout la contemplation de Jésus Christ et, en Lui, du vrai visage de Dieu le Père, le rapport vivant et quotidien avec Lui. En effet, c'est là que se trouve l'âme et la force secrète de l'Eglise, la source efficace de notre apostolat. C'est surtout dans le mystère de l'Eucharistie que nous-mêmes, nos prêtres et tous nos fidèles pouvons vivre en plénitude ce rapport avec le Christ: dans ce mystère, il devient tangible parmi nous, se donne toujours à nouveau, devient nôtre afin que nous devenions siens et apprenions son amour. …
…En contemplant le visage du Christ, et dans le Christ le visage du Père, la Très Sainte Vierge nous précède, nous soutient et nous accompagne. L'amour et la dévotion pour la Mère du Seigneur, … sont un héritage précieux que nous devons toujours cultiver et une grande ressource également en vue de l'évangélisation. Chers frères, sur ces bases, nous pouvons vraiment proposer à nous-mêmes et à nos fidèles la vocation à la sainteté, comme "haut degré de la vie chrétienne ordinaire", selon l'heureuse expression de Jean-Paul II dans Novo millennio ineunte (n. 37): l'Esprit Saint vient en effet en nous, par le Christ et le Père, précisément pour nous introduire dans le mystère de la vie et de l'amour de Dieu, au-delà de toute force et de toute attente humaine.
31 mai 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la Veillée Mariale à la Grotte de Lourdes, dans les Jardins du Vatican
La Vierge nous accompagne chaque jour dans notre prière. En cette Année de l'Eucharistie que nous sommes en train de vivre, Marie nous aide avant tout à découvrir toujours mieux le grand sacrement de l'Eucharistie. Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, dans sa dernière Encyclique - Ecclesia de Eucharistia - nous l'a présentée comme "femme eucharistique" tout au long de sa vie (cf. n. 53). "Femme eucharistique" en profondeur, en commençant par son attitude intérieure: depuis l'Annonciation, lorsqu'elle fit le don d'elle-même pour l'incarnation du Verbe de Dieu, jusqu'à la croix et la résurrection; "femme eucharistique" au cours de la période qui a suivi la Pentecôte, lorsqu'elle reçut dans le Sacrement ce Corps qu'elle avait conçu et porté dans son sein.
Aujourd'hui en particulier, à travers la liturgie, nous nous arrêtons pour méditer le mystère de la Visitation de la Vierge à sainte Elisabeth. Marie se rend chez sa cousine âgée Elisabeth, que tous disaient stérile et qui en revanche était parvenue au sixième mois d'une grossesse donnée par Dieu (cf. Lc 1, 36), alors qu'elle porte dans son sein Jésus qui vient d'être conçu. C'est une jeune fille qui n'a pas peur, parce que Dieu est avec elle, Dieu est en elle. D'une certaine façon, nous pouvons dire que son voyage a été - nous sommes heureux de le souligner en cette Année de l'Eucharistie - la première "procession eucharistique" de l'histoire. Marie, tabernacle vivant de Dieu fait chair, est l'arche de l'Alliance, dans laquelle le Seigneur a visité et racheté son peuple. La présence de Jésus la comble d'Esprit Saint. Quand elle entre dans la maison d'Elisabeth, son salut déborde de grâce: Jean frémit dans le sein de sa mère, comme percevant la présence de Celui qu'il devra bientôt annoncer à Israël. Les fils exultent, les mères exultent. Cette rencontre imprégnée par la joie de l'Esprit, trouve son expression dans le chant du Magnificat.
N'est-ce pas également la joie de l'Eglise, qui sans cesse accueille le Christ dans la sainte Eucharistie et l'apporte dans le monde à travers le témoignage de la charité active, emplie de foi et d'espérance? Oui, accueillir Jésus et l'amener aux autres est la véritable joie du chrétien! Chers frères et soeurs, suivons et imitons Marie, une âme profondément eucharistique, et toute notre vie pourra devenir un Magnificat (cf. Ecclesia de Eucharistia, n. 58), une louange de Dieu.
5 juin 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Le coeur qui ressemble plus que tout autre à celui du Christ est sans aucun doute le coeur de Marie, sa Mère immaculée…En répondant à l'invitation adressée par la Vierge à Fatima, confions à son Coeur immaculée… le monde entier, afin qu'il fasse l'expérience de l'amour miséricordieux de Dieu et qu'il connaisse la paix véritable.
8 juin 2005 – Enseignement de Benoit XVI lors de l’Audience Générale
La richesse du C½ur du Christ et la tendresse du C½ur de Marie vous soutiennent toujours. Qu’ils vous aident, vous, chers malades, à vous confier avec un généreux abandon dans les mains de la Providence divine.
12 juin 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Que la Vierge Marie, nous enseigne à aimer toujours plus Jésus, dans la méditation constante de sa Parole et dans l'adoration de sa présence eucharistique, et nous aide à faire découvrir aux jeunes générations la "perle précieuse" de l'Eucharistie, qui donne son sens véritable et plein à la vie. Avec cette intention, nous nous adressons à la Sainte Vierge.
19 juin 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Aujourd’hui nous voulons confier, en particulier, les hommes, les femmes et les enfants qui vivent dans une situation de réfugiés, à la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie qui, avec son époux saint Joseph et l’Enfant Jésus, connut l’amertume de l’exil lorsque la persécution absurde du roi Hérode contraignit la sainte Famille à fuir en Egypte (Mt 2, 13-23). Prions la Très Sainte Vierge afin que nos frères et s½urs trouvent accueil et compréhension sur leur chemin.
26 juin 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Que la Vierge Marie, qui nous accompagne sur le chemin quotidien de la vie, veille sur qui voyage et obtienne miséricorde pour les victimes de la route. Alors que nous nous apprêtons à fêter les saints Apôtres Pierre et Paul, nous confions à la céleste Reine des Apôtres, l'Eglise et son action missionnaire dans le monde entier.
30 juin 2005 – Discours de Benoit XVI aux nouveaux archevêques
Je demande à la Vierge Marie, d'encourager le ministère des Archevêques et d'accompagner avec tendresse les prêtres, les communautés religieuses et les fidèles de leurs archidiocèses.
3 juillet 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Chers frères et soeurs, il est ô combien nécessaire, en ce début de troisième millénaire, que la communauté chrétienne tout entière proclame les vérités de la foi, de la doctrine et de la morale catholique, intégralement, les enseigne et en témoigne, de manière unanime et concordante ! Puisse le Compendium du Catéchisme de l’Eglise Catholique contribuer également au renouveau souhaité de la catéchèse et de l’évangélisation, afin que tous les chrétiens – enfants, jeunes et adultes, familles et communautés – dociles à l’action de l’Esprit Saint, deviennent dans tous les milieux, des catéchistes et des évangélisateurs, aidant les autres à rencontrer le Christ. Nous le demandons avec confiance à la Vierge Marie, Mère de Dieu, Etoile de l’évangélisation.
4 juillet 2005 – Discours de Benoit XVI aux pèlerins de Madrid venus à Rome.
Que la Très Sainte Vierge Marie obtienne en don la fidélité totale au Christ et à son Eglise, et qu'Elle vous guide toujours dans votre chemin.
10 juillet 2005 – Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus.
La très sainte Vierge Marie est un modèle sublime et parfait de sainteté, elle qui a vécu en communion constante et profonde avec le Christ. Nous invoquons son intercession, avec celle de saint Benoît, afin que le Seigneur multiplie aussi à notre époque des hommes et des femmes qui, à travers une foi éclairée, témoignée dans la vie, soient en ce nouveau millénaire sel de la terre et lumière du monde.
17 juillet 2005 - Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Demandons à la Vierge Marie de nous enseigner le secret du silence qui devient louange, du recueillement qui dispose à la méditation, de l'amour pour la nature qui fleurit en action de grâce à Dieu. Nous pourrons ainsi plus facilement accueillir dans le c½ur la lumière de la Vérité et la pratiquer dans la liberté et dans l'amour.
31 juillet 2005 - Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Que la Vierge Mère du Rédempteur, dont nous rappellerons au mois d'août l'Assomption au Ciel, veille sur ceux qui se préparent à participer à la Journée mondiale de la Jeunesse. Que celle qui nous précède toujours dans le pèlerinage de la foi, guide de façon particulière les jeunes dans la recherche du bien véritable et de la joie authentique.
7 août 2005 - Méditation de Benoit XVI lors de la prière de l’Angelus
Qui, mieux que Marie, peut nous accompagner sur ce chemin exigeant de sainteté? Qui, mieux qu'elle, peut nous enseigner à adorer le Christ? Qu'Elle aide en particulier les nouvelles générations à reconnaître dans le Christ le véritable visage de Dieu, à l'adorer, à l'aimer et à le servir avec un dévouement total.
18 août 2005 – JMJ Cologne - Discours d’accueil des jeunes
Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous avez le droit de goûter a un nom, un visage : celui de Jésus de Nazareth, caché dans l'Eucharistie. Lui seul donne la plénitude de vie à l'humanité ! Avec Marie, donnez votre "oui" à ce Dieu qui se propose de se donner à vous.
7 septembre 2005 – Enseignement de Benoit XVI lors de l’Audience Générale
Demain, nous célébrerons la fête de la Nativité de la Vierge. Que la céleste Mère de Dieu vous guide et vous soutienne sur le chemin d’une adhésion toujours plus parfaite au Christ et à son Evangile.
6 novembre 2005 - Angelus
La Vierge accueille le Messager céleste tandis qu'elle médite les Ecritures Saintes, représentées d'ordinaire par un livre que Marie tient entre ses mains, ou sur ses genoux, ou sur un pupitre. Telle est également l'image de l'Eglise offerte par le Concile lui-même, dans la Constitution Dei Verbum: "En écoutant religieusement la Parole de Dieu..." (n. 1). Prions afin que, comme Marie, l'Eglise soit la servante docile de la Parole divine et la proclame toujours avec une ferme confiance, afin que: "en entendant [...], le monde entier y croie, qu'en croyant, il espère, qu'en espérant il aime" (ibid.).
13 novembre 2005 – Aux francophones, au terme de l’Angelus
Charles de Foucauld, nous invite à suivre spirituellement le chemin de Nazareth et le silence qu'il vécut au désert. En effet, c'est de là, avec Marie, que nous pouvons découvrir le mystère du Christ, qui s'est fait humble et pauvre pour nous sauver, pour faire de nous des fils d'un même Père et des frères en humanité. Comme le Frère Charles, puisons dans le mystère eucharistique et dans la contemplation la force pour l'existence et pour le témoignage par lequel nous contribuons à l'évangélisation
20 novembre 2005 - Angélus – Solennité du Christ Roi
Que la Vierge Marie, que Dieu a associée de façon particulière à la royauté de son Fils, nous obtienne de l'accueillir comme Seigneur de notre vie, pour coopérer fidèlement à l'avènement de son Royaume d'amour, de justice et de paix.
21 novembre 2005 – Message aux jeunes de Hollande
Je vous invite à rechercher chaque jour le Seigneur, qui désire uniquement que vous soyez véritablement heureux. Entretenez avec Lui une relation intense et constante dans la prière et, autant que possible, trouvez des moments propices dans votre journée pour demeurer exclusivement en sa compagnie. Si vous ne savez pas comment prier, demandez-Lui de vous apprendre et demandez à sa Mère céleste de prier avec vous et pour vous. La récitation du Rosaire peut vous aider à apprendre l'art de la prière avec la simplicité et la profondeur de Marie. ..
Je suis proche de vous par la prière afin que vous répondiez généreusement à l'appel du Seigneur, qui vous présente de grands idéaux en mesure de rendre votre vie belle et pleine de joie. Soyez-en certains: ce n'est qu'en répondant de façon positive à son appel, aussi exigeant puisse-t-il être, qu'il est possible de trouver le bonheur et la paix du coeur. Que la Vierge Marie vous accompagne sur cet itinéraire d'engagement chrétien, et qu'elle soit pour vous une aide dans chacune de vos bonnes intentions
26 novembre 2005 – Méditation lors des 1ères Vêpres du 1er Dimanche de l’Avent
La Très Sainte Vierge Marie nous enseigne à vivre dans une écoute religieuse de la parole de Dieu…
Nous devons nous tourner vers la personne grâce à laquelle s'est réalisée de manière unique, singulière, la venue du Seigneur: la Vierge Marie. Marie appartenait à cette partie du peuple d'Israël qui, à l'époque de Jésus, attendait de tout son c½ur la venue du Sauveur. Et à partir des paroles, des gestes rapportés par l'Evangile nous pouvons voir comment Elle vivait réellement plongée dans les paroles des Prophètes, elle était tout entière en attente de la venue du Seigneur. Toutefois, Elle ne pouvait pas imaginer comment cette venue se serait réalisée. Peut-être attendait-elle une venue dans la gloire. C'est pourquoi fut d'autant plus surprenant pour elle le moment où l'Archange Gabriel entra dans sa maison et lui dit que le Seigneur, le Sauveur, voulait prendre chair en Elle, d'elle, voulait réaliser sa venue à travers Elle. Nous pouvons imaginer l'émotion de la Vierge. Marie, avec un grand acte de foi, d'obéissance, dit oui: "Me voici, je suis la servante du Seigneur". Ainsi, Elle est devenue "demeure" du Seigneur, véritable "temple" dans le monde et "porte" à travers laquelle le Seigneur est entré sur la terre…
C'est précisément l'Esprit Saint, qui dans le sein de la Vierge a formé Jésus, Homme parfait, qui mène à bien dans la personne humaine l'admirable projet de Dieu, transformant tout d'abord le c½ur et, à partir de ce centre, tout le reste. Il arrive ainsi que dans chaque personne se résume toute l'½uvre de la création et de la rédemption, que Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, accomplit du début jusqu'à la fin de l'univers et de l'histoire. Et de même que dans l'histoire de l'humanité se trouve au centre le premier Avent du Christ et, à la fin, son retour glorieux, de même chaque existence personnelle est appelée à se mesurer à lui - de façon mystérieuse et multiforme - au cours du pèlerinage terrestre, pour être trouvée "en lui" au moment de son retour.
Que la Très Sainte Vierge Marie, Vierge fidèle, nous guide pour faire de ce temps de l'Avent et de toute la nouvelle Année liturgique un chemin de sanctification authentique, à la louange et à la gloire de Dieu Père, Fils et Esprit Saint.
27 novembre 2005 – Angelus
La Constitution du Concile Vatican II Gaudium et spes sur l'Eglise dans le monde contemporain : il s'agit d'un texte profondément empreint d'espérance chrétienne. Je me réfère en particulier au n. 39, intitulé "Terre nouvelle et cieux nouveaux". On y lit: "Mais, nous l'avons appris, nous savons que Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où régnera la justice (cf. 2 Co 5, 2; 2P 3, 13)... Mais l'attente de la nouvelle terre, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller". En effet, nous retrouverons les bons fruits de notre travail lorsque le Christ remettra au Père son royaume éternel et universel. Que la Très Sainte Vierge Marie, Vierge de l'Avent, nous obtienne de vivre ce temps de grâce vigilants et actifs dans l'attente du Seigneur.
4 décembre 2005 – Angelus
La Vierge est Celle qui demeure à l'écoute, toujours prête à accomplir la volonté du Seigneur, et elle est un exemple pour le croyant qui vit dans la recherche de Dieu.
Que Marie nous aide à reconnaître dans le visage de l'Enfant de Bethléem, conçu dans son sein virginal, le divin Rédempteur venu dans le monde pour nous révéler le visage authentique de Dieu.
8 décembre 2005 – Angelus – Solennité de l’Immaculée Conception
Nous célébrons aujourd'hui la solennité de l'Immaculée Conception. Il s'agit d'un jour d'intense joie spirituelle au cours duquel nous contemplons la Vierge Marie, "humble et plus haute qu'aucune créature / terme fixé d'un Eternel Conseil" comme le chante le poète Dante (Par. XXXIII, 3). En elle resplendit l'éternelle bonté du Créateur qui, dans son dessein de salut, l'a choisie pour être Mère de son Fils unique et, en prévision de la mort de celui-ci, l'a préservée de toute tache de péché (cf. Prière de la Collecte). Ainsi, dans la Mère du Christ et notre Mère s'est parfaitement réalisée la vocation de tout être humain. Tous les hommes, rappelle l'Apôtre Paul, sont appelés à être saints et immaculés en présence de Dieu dans l'amour (cf Ep 1, 4). En regardant la Vierge, comment ne pas la laisser réveiller en nous, ses fils, l'aspiration à la beauté, à la bonté et à la pureté du coeur? Sa candeur céleste nous attire vers Dieu, nous aidant à surmonter la tentation d'une vie médiocre, faite de compromis avec le mal, pour nous guider de façon décidée vers le bien authentique, qui est source de joie.
Aujourd'hui, ma pensée se tourne vers le 8 décembre 1965, lorsque le Serviteur de Dieu Paul VI conclut de façon solennelle le Concile oecuménique Vatican II, l'événement ecclésial le plus important du XX siècle, que le bienheureux Jean XXIII avait lancé trois ans auparavant. Dans la joie et en présence de nombreux fidèles Place Saint-Pierre, Paul VI confia la réalisation des documents conciliaires à la Vierge Marie, l'invoquant sous le doux titre de Mère de l'Eglise. En présidant, ce matin, une solennelle Célébration eucharistique dans la Basilique Vaticane, j'ai voulu rendre grâce à Dieu pour le don du Concile Vatican II. J'ai voulu, en outre, rendre grâce à la Très Sainte Vierge Marie pour avoir accompagné ces quarante ans de vie ecclésiale riches de nombreux événements. De façon particulière, Marie a veillé avec un soin maternel sur le Pontificat de mes vénérés prédécesseurs, chacun desquels, avec une grande sagesse pastorale, a guidé la barque de Pierre sur le chemin de l'authentique renouveau conciliaire, en oeuvrant sans cesse en vue de l'interprétation fidèle et de la réalisation du Concile Vatican II.
8 décembre 2005 – Au terme de l’Angelus – Solennité de l’Immaculée Conception
Que la Vierge immaculée vous aide à accueillir dans vos c½urs le mystère de l'Incarnation, source de notre joie, pour devenir des disciples du Sauveur et des serviteurs attentifs de vos frères.
11 décembre 2005 – Angelus
Nous entrons ces jours-ci dans le climat suggestif de la préparation au Saint Noël prochain. Dans la société de consommation actuelle, ce temps subit malheureusement une sorte d'"empoisonnement" commercial, qui risque d'en altérer l'esprit authentique, caractérisé par le recueillement, la sobriété et une joie non pas extérieure, mais intime. Il est donc providentiel que, presque comme une porte d'entrée au Noël, ait lieu la fête de Celle qui est la Mère de Jésus, et qui mieux que quiconque peut nous guider pour connaître, aimer, adorer le Fils de Dieu fait homme. Laissons-La donc nous accompagner; que ses sentiments nous animent, afin que nous nous disposions, le coeur sincère et l'esprit ouvert, à reconnaître dans l'Enfant de Bethléem le Fils de Dieu venu sur terre pour notre rédemption. Marchons avec Elle dans la prière, et accueillons l'invitation répétée que nous adresse la liturgie de l'Avent à demeurer dans l'attente, une attente vigilante et joyeuse, parce que le Seigneur ne tardera pas: Il vient libérer son peuple du péché.
Dans de nombreuses familles, suivant une belle tradition consolidée, immédiatement après la fête de l'Immaculée, on commence à construire la crèche, comme pour revivre avec Marie ces jours pleins de trépidation qui précédèrent la naissance de Jésus. Construire la crèche dans la maison peut se révéler un moyen simple, mais efficace de présenter la foi pour la transmettre à ses enfants. La crèche nous aide à contempler le mystère de l'amour de Dieu, qui s'est révélé dans la pauvreté et la simplicité de la grotte de Bethléem. Saint François d'Assise fut à ce point frappé par le mystère de l'incarnation qu'il voulut le reproposer à Greccio dans la crèche vivante, devenant de cette façon le précurseur d'une longue tradition populaire qui conserve aujourd'hui encore sa valeur pour l'évangélisation. La Crèche peut en effet nous aider à comprendre le secret du véritable Noël, parce qu'elle parle de l'humilité et de la bonté miséricordieuse du Christ qui, "s'est fait pauvre, de riche qu'il était" (2 Co 8, 9) pour nous. Sa pauvreté enrichit ceux qui l'embrassent et le Noël apporte la joie et la paix à ceux qui, comme les pasteurs de Bethléem, accueillent les paroles de l'Ange: "Et ceci vous servira de signe: vous trouverez un nouveau-né, enveloppé de langes, et couché dans une crèche" (Lc 2, 12). Cela demeure le signe, pour nous aussi, hommes et femmes de l'An 2000. Il n'y a pas d'autre Noël.
Je voudrais invoquer l'aide du Seigneur afin que toutes les familles chrétiennes se préparent à célébrer avec foi les prochaines fêtes de Noël. Que Marie nous aide à entrer dans le véritable esprit de Noël.
18 décembre 2005 – Homélie Messe paroisse romaine Casalbertone
Nous voulons à présent brièvement méditer le très bel Evangile de ce quatrième dimanche de l'Avent, qui est pour moi l'une des plus belles pages de l'Ecriture Sainte. Et je souhaiterais - pour ne pas trop m'étendre - ne réfléchir que sur trois mots de ce riche Evangile.
Le premier mot sur lequel que je voudrais méditer avec vous est le salut de l'Ange à Marie. Dans la traduction italienne, l'Ange dit: "Je te salue Marie". Mais la parole grecque qui est traduite, "Kaire", signifie en soi "réjouis-toi", "sois contente". Et il y a là un premier élément qui surprend: le salut entre les juifs était "Shalom", "paix", alors que le salut dans le monde grec était "Kaire", "réjouis-toi". Il est surprenant que l'Ange, en entrant dans la maison de Marie, salue avec le salut des grecs: "Kaire", "réjouis-toi, sois contente". Et les Grecs, lorsqu'ils lurent cet Evangile quarante ans plus tard, ont pu voir ici un message important: ils ont pu comprendre qu'avec le début du Nouveau Testament, auquel cette page de Luc faisait référence, avait également eu lieu l'ouverture au monde des peuples, à l'universalité du Peuple de Dieu, qui désormais n'embrassait plus seulement le peuple juif, mais également le monde dans sa totalité, tous les peuples. La nouvelle universalité du Royaume du vrai Fils de David apparaît dans ce salut grec de l'Ange.
Mais il est opportun de noter immédiatement que les paroles de l'Ange sont la reprise d'une promesse prophétique tirée du Livre du prophète Sophonie. Nous trouvons ici presque littéralement ce salut. Le prophète Sophonie, inspiré par Dieu, dit à Israël: "Réjouis-toi, fille de Sion; le Seigneur est avec toi et prend en toi sa demeure". Nous savons que Marie connaissait bien les Saintes Ecritures. Son Magnificat est une étoffe tissée de fils de l'Ancien Testament. Nous pouvons donc être certains que la Sainte Vierge comprit immédiatement qu'il s'agissait des paroles du Prophète Sophonie adressées à Israël, à la "fille de Sion", considérée comme demeure de Dieu. A présent, la chose surprenante qui fait réfléchir Marie est que ces paroles, adressées à tout Israël, sont adressées de manière particulière à Elle, Marie. Il lui apparaît ainsi avec clarté que c'est précisément elle la "fille de Sion" dont le prophète a parlé et que le Seigneur a donc une intention spéciale à son égard; qu'elle est appelée à être la véritable demeure de Dieu, une demeure qui n'est pas faite de pierres, mais de chair vivante, d'un c½ur vivant; que Dieu entend en réalité prendre précisément elle, la Vierge, comme son véritable temple. Quelle indication ! Et nous pouvons alors comprendre que Marie commence à réfléchir avec une intensité particulière sur ce que signifie ce salut.
Mais arrêtons-nous à présent sur le premier mot en particulier: "réjouis-toi, sois contente". C'est la première parole qui retentit dans le Nouveau Testament comme tel, car l'annonce faite par l'ange à Zacharie à propos de la naissance de Jean Baptiste est une parole qui retentit encore sur le seuil entre les deux Testaments. Ce n'est qu'avec ce dialogue de l'Ange Gabriel avec Marie, que commence réellement le nouveau Testament. Nous pouvons donc dire que la première parole du Nouveau Testament est une invitation à la joie: "réjouis-toi, sois contente". Le Nouveau Testament est véritablement "Evangile", la "Bonne Nouvelle" qui nous apporte la joie. Dieu n'est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux; Dieu est proche de nous, si proche qu'il se fait enfant, et que nous pouvons "tutoyer" ce Dieu.
C'est dans le monde grec qu'a été ressentie cette nouveauté, qu'a profondément été ressentie cette joie, car pour eux il n'apparaissait pas clairement s'il existait un Dieu bon ou un Dieu méchant, ou tout simplement aucun Dieu. La religion de l'époque leur parlait de nombreuses divinités: ils se sentaient donc entourés par des divinités très différentes, en opposition l'une avec l'autre, au point de devoir craindre que si l'on faisait quelque chose en faveur d'une divinité, l'autre pouvait s'offenser ou se venger. Ils vivaient ainsi dans un monde de peur, entourés par des démons dangereux, sans jamais savoir comment se sauver de ces forces en opposition entre elles. C'était un monde de peur, un monde obscur. Et à présent, ils entendaient dire: "Réjouis-toi, ces démons ne sont rien, il y a le Dieu véritable et ce vrai Dieu est bon, il nous aime, il nous connaît, il est avec nous, avec nous au point de s'être fait chair !". C'est la grande joie que le christianisme annonce. Connaître ce Dieu est vraiment la "bonne nouvelle", une parole de rédemption.
Peut-être nous, catholiques, qui le savons depuis toujours, ne sommes-nous plus surpris, ne ressentons-nous plus avec acuité cette joie libératrice. Mais si nous regardons le monde d'aujourd'hui, où Dieu est absent, nous devons constater qu'il est lui aussi dominé par les peurs, par les incertitudes: est-il bon d'être un homme ou pas ? Est-il bon de vivre ou pas ? Est-il vraiment bon d'exister ? Ou tout est-il peut-être négatif ? Et les hommes vivent en réalité dans un monde sombre, ils ont besoin d'anesthésie pour pouvoir vivre. Ainsi la parole: "réjouis-toi, le Seigneur est avec toi" est une parole qui ouvre réellement un temps nouveau. Très chers amis, par un acte de foi, nous devons de nouveau accepter et comprendre dans la profondeur de notre c½ur cette parole libératrice: "réjouis-toi !".
Lorsque quelqu'un a reçu cette joie, il ne peut pas la garder pour lui; la joie doit toujours être partagée. Une joie doit être communiquée. Marie est immédiatement allée communiquer sa joie à sa cousine Elisabeth. Et depuis qu'elle a été élevée au ciel, elle distribue de la joie dans le monde entier, elle est devenue la grande Consolatrice; notre Mère qui transmet joie, confiance, bonté et qui nous invite nous aussi à distribuer la joie. Tel est le véritable engagement de l'Avent: apporter la joie aux autres. La joie est le véritable don de Noël, et non pas les cadeaux coûteux qui prennent du temps et de l'argent. Nous pouvons communiquer cette joie de manière simple : par un sourire, par un geste de bonté, par une petite aide, par un pardon. Apportons cette joie et la joie donnée nous reviendra en retour. Cherchons en particulier à apporter la joie la plus profonde, celle d'avoir connu Dieu en Christ. Prions pour que dans nos vies transparaisse cette présence de la joie libératrice de Dieu.
Le deuxième mot que je voudrais méditer est encore de l'Ange: "Sois sans crainte Marie!", dit-il. En réalité, il y avait lieu d'avoir peur, car porter à présent le poids du monde sur soi, être la mère du Roi universel, être la mère du Fils de Dieu, quel poids cela constituait-il ! Un poids au-dessus des forces d'un être humain ! Mais l'Ange di t: "Sois sans crainte! Oui, tu portes Dieu, mais Dieu te soutient. N'aie pas peur !". Cette parole "Sois sans crainte" pénétra certainement en profondeur dans le c½ur de Marie. Nous pouvons imaginer comment, en diverses occasions, la Vierge est revenue sur cette parole, l'a écoutée à nouveau. Au moment où Siméon lui dit: "Cet enfant doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même une épée te transpercera l'âme", à ce moment où elle pouvait céder à la peur, Marie revient à la parole de l'Ange, elle en ressent intérieurement l'écho: "Sois sans crainte, Dieu te soutient". Ensuite, lorsque pendant la vie publique, les contradictions se déchaînent autour de Jésus, et que de nombreuses personnes disent: "Il est fou", elle repense: "Sois sans crainte" et elle va de l'avant. Enfin, lors de la rencontre sur le chemin du Calvaire, puis sous la Croix, alors que tout semble fini, elle entend encore dans son c½ur la parole de l'Ange: "Sois sans crainte". Elle reste ainsi courageusement aux côtés de son fils mourant et, soutenue par la foi, elle va vers la Résurrection, vers la Pentecôte, vers la fondation de la nouvelle famille de l'Eglise.
"Sois sans crainte !", Marie nous adresse à nous aussi cette parole. J'ai noté plus haut que notre monde est un monde de peurs: peur de la misère et de la pauvreté, peur des maladies et des souffrances, peur de la solitude, peur de la mort. Dans notre monde, il existe un système d'assurances très développé: c'est un bien qu'elles existent. Nous savons cependant qu'au moment de la souffrance profonde, au moment de la dernière solitude de la mort, aucune assurance ne pourra nous protéger. La seule assurance valable en ces moments est celle qui nous vient du Seigneur, qui nous dit à nous aussi: "Sois sans crainte, je suis toujours avec toi". Nous pouvons tomber, mais à la fin, nous tombons entre les mains de Dieu et les mains de Dieu sont de bonnes mains.
Troisième parole: au terme de l'entretien, Marie répond à l'Ange: "Je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole". Marie anticipe ainsi la troisième invocation du Notre Père: "Que ta volonté soit faite". Elle dit "oui" à la grande volonté de Dieu, une volonté apparemment trop grande pour un être humain; Marie dit "oui" à cette volonté divine, elle se place dans cette volonté, elle insère toute son existence à travers un grand "oui" dans la volonté de Dieu et ouvre ainsi la porte du monde à Dieu. Adam et Eve, avec leur "non" à la volonté de Dieu, avaient fermé cette porte. "Que la volonté de Dieu soit faite": Marie nous invite nous aussi à prononcer ce "oui" qui apparaît parfois si difficile. Nous sommes tentés de préférer notre volonté, mais Elle nous dit: "Sois courageux, dis toi aussi: "Que ta volonté soit faite", car cette volonté est bonne". Tout d'abord elle peut apparaître comme un poids presque insupportable, un joug qu'il n'est pas possible de porter; mais en réalité, la volonté de Dieu n'est pas un poids, la volonté de Dieu nous donne des ailes pour voler haut, et nous pouvons ainsi aussi oser, avec Marie, ouvrir à Dieu la porte de notre vie, les portes de ce monde, en disant "oui" à sa volonté, en ayant conscience que cette volonté est le vrai bien et nous guide vers le vrai bonheur. Prions Marie, la Consolatrice, notre Mère, la Mère de l'Eglise, pour qu'elle nous donne le courage de prononcer ce "oui", qu'elle nous donne également cette joie d'être avec Dieu et qu'elle nous guide vers son Fils, vers la vraie Vie.
18 décembre 2005 – Angelus
En ces derniers jours de l'Avent, la liturgie nous invite à contempler de façon particulière la Vierge Marie et saint Joseph, qui ont vécu avec une intensité unique le temps de l'attente et de la préparation de la naissance de Jésus. Je désire aujourd'hui porter mon regard sur la figure de saint Joseph. Saint Luc présente la Vierge Marie comme "fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David" (Lc 1, 27). C'est toutefois l'évangéliste Matthieu qui accorde le plus d'importance au père putatif de Jésus, en soulignant que, à travers lui, l'Enfant résultait légalement inscrit dans la descendance de David, et accomplissait ainsi les Ecritures, dans lesquelles le Messie était prophétisé comme "fils de David". Mais le rôle de Joseph ne peut certainement pas se réduire à cet aspect juridique. Il est le modèle de l'homme "juste" (Mt 1, 19), qui, en parfaite harmonie avec son épouse, accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C'est pourquoi, au cours des jours qui précèdent Noël, il est plus que jamais opportun d'établir une sorte de dialogue spirituel avec saint Joseph, afin qu'il nous aide à vivre en plénitude ce grand mystère de la foi.
Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l'Exhortation apostolique Redemptoris Custos, "Le Gardien du Rédempteur". Parmi les nombreux aspects qu'il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d'autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n'est pas exagéré de penser que c'est précisément de son "père" Joseph que Jésus a appris - sur le plan humain - la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la "justice supérieure" qu'Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).
Laissons-nous "contaminer" par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.
18 décembre 2005 – Aux francophones, au terme de l’Angelus
Puissiez-vous, ouvrir votre c½ur au Christ qui vient habiter dans notre monde, à l'exemple de Marie, la Servante du Seigneur, pour faire comme elle la volonté de Dieu, qui nous rend libres..
26 décembre 2005 - Angelus
Dans le climat de joie de Noël, la référence au martyr de saint Etienne ne doit pas sembler déplacée. En effet, sur la mangeoire de Bethléem s'étend déjà l'ombre de la croix. Elle est déjà annoncée par la pauvreté de l'étable où pleure l'Enfant, par la prophétie de Siméon sur le signe de contradiction et sur l'épée destinée à transpercer l'âme de la Vierge, par la persécution d'Hérode qui rendra nécessaire la fuite en Egypte. Il ne faut pas s'étonner qu'un jour cet Enfant, une fois devenu adulte, demande à ses disciples de le suivre sur le chemin de la Croix avec une confiance et une fidélité totales. Attirés par son exemple et soutenus par son amour, de nombreux chrétiens, dès les origines de l'Eglise, témoigneront de leur foi par l'effusion du sang. Aux premiers martyrs, d'autres suivront au cours des siècles jusqu'à nos jours. Comment ne pas reconnaître qu'encore à notre époque, dans diverses régions du monde, professer la foi chrétienne exige l'héroïsme des martyrs? Comment ne pas dire ensuite que partout, même là où il n'y a pas de persécutions, vivre avec cohérence l'Evangile implique de payer un prix élevé?
En contemplant le divin Enfant dans les bras de Marie et en regardant l'exemple de saint Etienne, nous demandons au Seigneur la grâce de vivre avec cohérence notre foi, toujours prêts à répondre à quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).
31 décembre 2005 - Méditation lors du Te Deum dans la Basilique Saint-Pierre
Marie, Mère de Dieu, Theotókos. A huit jours de la naissance de Jésus, nous célébrons Celle qui "lorsque vint la plénitude des temps" (Ga 4, 4) fut choisie par Dieu pour être la Mère du Sauveur. La Mère est celle qui donne la vie, mais également celle qui aide et qui enseigne à vivre. Marie est Mère, la Mère de Jésus à qui elle a donné son sang, son corps. Et c'est Elle qui nous présente le Verbe éternel du Père, venu habiter parmi nous. Nous demandons à Marie d'intercéder pour nous. Que sa protection maternelle nous accompagne aujourd'hui et toujours, pour que le Christ nous accueille un jour dans sa gloire, dans l'assemblée des saints: Aeterna fac cum sanctis tuis in gloria numerari.
2006
1er janvier 2006 – Message pour la Journée Mondiale de la Paix
Avec confiance et abandon filial, tournons notre regard vers Marie, la Mère du Prince de la Paix. Au commencement de cette nouvelle année, demandons- lui d'aider l'ensemble du Peuple de Dieu à être, en toute circonstance, artisan de paix, se laissant éclairer par la Vérité qui rend libre (cf. Jn 8,32). Par son intercession, puisse l'humanité apprécier de manière croissante ce bien fondamental et s'engager à en consolider la réalité dans le monde, pour remettre aux générations qui viendront un avenir plus serein et plus sûr!
1er janvier 2006 – Homélie de la Messe
Nous contemplons, de manière particulière, la maternité de la Vierge Marie. Dans le passage de saint Paul que nous venons d'écouter (cf. Ga 4, 4), l'apôtre évoque, de façon très discrète, celle par l'intermédiaire de laquelle le Fils de Dieu entre dans le monde : Marie de Nazareth, la Mère de Dieu, la Theotòkos. Au début d'une nouvelle année, nous sommes comme invités à nous mettre à son école, à l'école de la fidèle disciple du Seigneur, pour apprendre d'Elle et accueillir dans la foi et dans la prière le salut que Dieu veut offrir à ceux qui ont confiance en son amour miséricordieux…
« Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son c½ur » (Lc 2, 19). Le premier jour de l'année est placé sous le signe d'une femme, Marie. L'évangéliste Luc la décrit comme la Vierge silencieuse, constamment à l'écoute de la parole éternelle, qui vit dans la Parole de Dieu. Marie garde dans son c½ur les paroles qui viennent de Dieu et, les soudant les unes aux autres comme dans une mosaïque, elle apprend à les comprendre. A son école nous voulons apprendre nous aussi à devenir des disciples attentifs et dociles du Seigneur. Avec son aide maternelle, nous souhaitons nous engager à travailler avec entrain au « chantier » de la paix, à la suite du Christ, Prince de la Paix. En suivant l'exemple de la Sainte Vierge, nous voulons nous laisser conduire toujours et seulement par Jésus Christ, qui est le même hier, aujourd'hui et pour les siècles (cf. He 13, 8).
1er janvier 2006 - Angelus
L'Eglise fixe son regard sur la Mère céleste de Dieu, qui serre dans ses bras l'Enfant Jésus, source de toute bénédiction. « Salve, sainte Mère - chante la liturgie - tu as mis au monde le Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles ». Dans le c½ur maternel de Marie, rempli de stupeur, a résonné l'annonce des anges à Bethléem : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime » (Lc 2, 14). Et l'Evangile ajoute que Marie « conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son c½ur » (Lc 2, 19). Comme Elle également, l'Eglise conserve et médite la Parole de Dieu, la confrontant avec les situations diverses et changeantes qu'elle rencontre au long de son chemin.
Tournons notre regard vers la Très Sainte Vierge Marie, qui bénit aujourd'hui le monde entier, en montrant son divin Fils, le « prince de la paix » (Is 9, 5). Invoquons avec confiance sa puissante intercession, afin que la famille humaine, puisse, en s'ouvrant au message de l'Evangile, passer l'année qui commence aujourd'hui, dans la fraternité et la paix.
1er janvier 2006 – Après l’Angelus
Puissiez-vous, avec l'aide de Marie, contempler le mystère du Christ, qui s'est fait homme pour notre salut, nous découvrant ainsi le sens de toute notre existence.
11 février 2006 – Message pour la Journée Mondiale du Malade
Que la Vierge Sainte réconforte tous ceux qui sont frappés par la maladie et soutienne ceux qui, comme le Bon Samaritain, soulagent leurs blessures corporelles et spirituelles.
12 février 2006 – Angelus
Je voudrais aujourd'hui confier à Marie "Salus infirmorum" tous les malades, spécialement ceux qui, dans le monde entier, souffrent non seulement d'un problème de santé mais aussi de la solitude, de la pauvreté, de la marginalisation. J'adresse une pensée particulière également à ceux qui dans les hôpitaux et tout autre centre de soins assistent les malades et mettent tout en oeuvre pour leur guérison. Que la Sainte Vierge Marie aide chacun à trouver le réconfort dans le corps et dans l'esprit, grâce à une assistance médicale adaptée et à la charité fraternelle qui sait être attentive, concrète et solidaire.
15 février 2006 – Audience Générale
1. Nous sommes désormais parvenus au terme du long itinéraire commencé il y a précisément cinq ans, au printemps 2001, par mon bien-aimé Prédécesseur, l'inoubliable Pape Jean-Paul II. En effet, le grand Pape avait voulu parcourir dans ses catéchèses toute la séquence des Psaumes et des Cantiques qui constituent le tissu de prière fondamental de la Liturgie des Laudes et des Vêpres. Désormais parvenus à la fin de ce pèlerinage à travers les textes, semblable à un voyage dans le jardin fleuri de la louange, de l'invocation, de la prière et de la contemplation, nous laissons à présent la place à ce Cantique qui scelle de manière idéale chaque célébration des Vêpres, le Magnificat (Lc 1, 46-55).
C'est un chant qui révèle en filigrane la spiritualité des anawim bibliques, c'est-à-dire de ces fidèles qui se reconnaissaient "pauvres" non seulement en vertu de leur détachement de toute idolâtrie de la richesse et du pouvoir, mais également en vertu de l'humilité profonde de leur coeur, dépouillé de la tentation de l'orgueil, ouvert à l'irruption de la grâce divine salvatrice. En effet, tout le Magnificat que nous avons écouté à présent, exécuté par le Choeur de la Chapelle Sixtine est marqué par cette "humilité", en grec tapeinosis, qui indique une situation concrète de pauvreté et d'humilité.
2. Le premier mouvement du cantique marial (cf. Lc 1, 46-50) est une sorte de voix soliste qui s'élève vers le ciel pour atteindre le Seigneur. On peut en effet noter la répétition constante de la première personne: "Mon âme... mon esprit... mon Sauveur... me diront bienheureuse... fit pour moi des merveilles...". L'âme de la prière est donc la célébration de la grâce divine qui a fait irruption dans le coeur et l'existence de Marie, faisant d'elle la Mère du Seigneur. Nous entendons vraiment la voix de la Madone, qui parle ainsi de son Sauveur, qui a fait de grandes choses dans son âme et dans son corps.
La structure profonde de son chant de prière est donc la louange, l'action de grâce, la joie reconnaissante. Mais ce témoignage personnel n'est pas solitaire et intimiste, purement individualiste, car la Vierge Marie est consciente d'avoir une mission à accomplir pour l'humanité et son histoire s'inscrit à l'intérieur de l'histoire du salut. Et ainsi, elle peut dire: "Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent" (v. 50). Avec cette louange du Seigneur, la Madone donne voix à toutes les créatures rachetées qui, dans son Fiat, et ainsi dans la figure de Jésus né de la Vierge, trouvent la miséricorde de Dieu.
3. C'est à ce point que se déroule le deuxième mouvement poétique et spirituel du Magnificat (cf. vv. 51-55). Celui-ci fait davantage penser à un choeur, comme si, à la voix de Marie, s'associait celle de toute la communauté des fidèles qui célèbrent les choix surprenants de Dieu. Dans l'original grec de l'Evangile de Luc, on trouve sept verbes à l'aoriste, qui indiquent tout autant d'actions que le Seigneur accomplit de manière permanente dans l'histoire: "Déployant la force de son bras... il disperse les superbes... il renverse les puissants... il élève les humbles... il comble de biens les affamés... renvoie les riches... il relève Israël".
Dans ces sept oeuvres divines, le "style" dont s'inspire le comportement du Seigneur de l'histoire est évident: il se range du côté des derniers. Il possède un projet qui est souvent caché sous l'apparence terne des événements humains, qui voient triompher "les superbes, les puissants et les riches". Et pourtant, sa force secrète est destinée à se révéler à la fin, pour montrer qui sont les véritables préférés de Dieu: "Ceux qui le craignent", fidèles à sa parole; "les humbles, les affamés, Israël son serviteur", c'est-à-dire la communauté du Peuple de Dieu qui, comme Marie, est constituée par ceux qui sont "pauvres", purs et simples de coeur. C'est ce "petit troupeau" qui est invité à ne pas avoir peur, car le Père a trouvé bon de lui donner son royaume (cf. Lc 12, 32). Et ainsi, ce chant nous invite à nous associer à ce petit troupeau, à être réellement membres du Peuple de Dieu, dans la pureté et dans la simplicité du coeur, dans l'amour de Dieu.
4. Recueillons alors l'invitation que saint Ambroise nous adresse dans son commentaire au texte du Magnificat. Le grand docteur de l'Eglise dit: "Que se trouve en chacun l'âme de Marie pour exalter le Seigneur, que se trouve en chacun l'esprit de Marie qui exulte en Dieu; si, selon la chair, la mère du Christ est une, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu... L'âme de Marie exalte le Seigneur, et son esprit exulte en Dieu, car, consacrée en âme et en esprit au Père et au Fils, celle-ci adore avec une pieuse affection un seul Dieu, dont tout provient, et un seul Seigneur, en vertu duquel existent toutes les choses" (Discours sur l'Evangile selon Luc, 2, 26-27: SAEMO, XI, Milan-Rome 1978, p. 169). Dans ce merveilleux commentaire du Magnificat de saint Ambroise, cette phrase surprenante me touche toujours de façon particulière: "Si, selon la chair, la mère du Christ est une, selon la foi, toutes les âmes engendrent le Christ; chacune, en effet, accueille en elle le Verbe de Dieu". Ainsi, le saint Docteur, interprétant la parole de la Madone elle-même, nous invite à faire en sorte que dans notre âme et dans notre vie, le Seigneur trouve une demeure. Nous ne devons pas seulement le porter dans le coeur, mais nous devons l'apporter au monde, afin que nous aussi, nous puissions engendrer le Christ pour notre temps. Prions le Seigneur afin qu'il nous aide à l'exalter avec l'esprit et l'âme de Marie, et à apporter à nouveau le Christ à notre monde.
Message Carême 2006
À Marie, « fontaine vive d'espérance » (Dante Alighieri, Le Paradis, XXXIII, 12), je confie notre chemin du Carême, pour qu'Elle nous conduise à son Fils. Je Lui confie spécialement les multitudes qui, aujourd'hui encore, éprouvées par la pauvreté, invoquent aide, soutien, compréhension.
11 mars 2006 – Méditation de Benoit XVI lors du chapelet avec les étudiants universitaires.
Que Marie, Siège de la Sagesse, obtienne pour vous, en ce Carême, un profond renouveau spirituel, afin que vous puissiez toujours vivre et offrir vos études à la gloire de Dieu. A cette fin, ayez l'assurance que je continuerai de vous rappeler dans mes prières, tandis que je vous bénis tous de tout c½ur, ainsi que les membres de vos familles.
19 mars 2006 – Homélie de la Messe
L'activité professionnelle doit servir au vrai bien de l'humanité, en permettant "à l'homme, considéré comme individu ou comme membre de la société, de s'épanouir selon la plénitude de sa vocation" (Gaudium et spes, n. 35). Pour que cela advienne, la qualification technique et professionnelle, même si elle est nécessaire, ne suffit pas; la création d'un ordre social juste et attentif au bien de tous n'est pas non plus suffisante. Il faut vivre une spiritualité qui aide les chrétiens à se sanctifier à travers le travail, en imitant saint Joseph qui, chaque jour, a dû pourvoir aux besoins de la Sainte Famille de ses propres mains et que, pour cette raison, l'Eglise indique comme Patron des travailleurs. Son témoignage montre que l'homme est le sujet et l'acteur du travail. Je voudrais lui confier les jeunes qui parviennent avec difficulté à s'insérer dans le monde du travail, les chômeurs et ceux qui souffrent des problèmes dus à l'importante crise de l'emploi. Qu'avec Marie, son Epouse, saint Joseph veille sur tous les travailleurs et obtienne pour les familles et pour toute l'humanité, sérénité et paix. Qu'en tournant le regard vers ce grand saint, les chrétiens apprennent à témoigner dans tous les milieux professionnels de l'amour du Christ, source de solidarité véritable et de paix stable.
24 mars 2006 – Homélie Place Saint-Pierre Consistoire Public
Dans le mystère de l'Annonciation, … il nous est révélé que par l'½uvre de l'Esprit Saint, le Verbe divin s'est fait chair et est venu habiter parmi nous. Que par l'intercession de Marie, l'effusion de l'Esprit de vérité et de charité descende en abondance … sur nous tous, afin que, toujours plus pleinement conformes au Christ, nous puissions nous consacrer inlassablement à l'édification de l'Eglise et à la diffusion de l'Evangile dans le monde.
25 mars 2006 - Homélie de la Messe Solennité de l’Annonciation et Consistoire
Dans l'Incarnation du Fils de Dieu, nous reconnaissons en effet les débuts de l'Eglise. Tout provient de là. Toute réalisation historique de l'Eglise et également chacune de ses institutions doivent se rapporter à cette Source originelle. Elles doivent se rapporter au Christ, Verbe de Dieu incarné. C'est Lui que nous célébrons toujours : l'Emmanuel, le Dieu-avec-nous, par l'intermédiaire duquel s'est accomplie la volonté salvifique de Dieu le Père. Et cependant la Source divine s'écoule par un canal privilégié : la Vierge Marie. Utilisant une image éloquente, saint Bernard parle, à ce propos d'aquaeductus (cf. Sermo in Nativitate B.V. Mariae: PL 183, 437-448). En célébrant l'Incarnation du Fils nous ne pouvons pas, par conséquent, ne pas honorer sa Mère. C'est à Elle que fut adressée l'annonce de l'ange : Elle l'accueillit, et lorsque du plus profond de son c½ur elle répondit : « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole » (Lc 1, 38), à ce moment-là, le Verbe éternel commença à exister comme être humain dans le temps.
De génération en génération, on continue de s'émerveiller devant ce mystère ineffable. Imaginant s'adresser à l'Ange de l'Annonciation, Saint Augustin demande : « Dites-moi donc, ange de Dieu, d'où vient à Marie cette faveur ? » La réponse, dit le Messager, est contenue dans les paroles mêmes de la salutation : « Je vous salue, pleine de grâce » (cf. Sermo 291, 6). Effectivement, l'Ange, en « entrant chez Elle », ne l'appelle pas par son nom terrestre, Marie, mais par son nom divin, comme Dieu la voit et la qualifie depuis toujours : « Pleine de grâce - gratia plena », qui dans l'original grec est « kecharitoméne », « pleine de grâce », la grâce n'étant rien d'autre que l'amour de Dieu, nous pourrions à la fin traduire cette parole par : « aimée » de Dieu (cf. Lc 1, 28). Origène observe que jamais un tel titre ne fut donné à un être humain, que rien de semblable n'est décrit dans l'ensemble des Saintes Ecritures (cf. In Lucam 6, 7). Il s'agit d'un titre exprimé sous forme passive, mais cette « passivité » de Marie, qui est depuis toujours et pour toujours l'« aimée » du Seigneur, implique son libre consentement, sa réponse personnelle et originale : en étant aimée, en recevant le don de Dieu, Marie est pleinement active, car elle accueille avec une disponibilité personnelle la vague de l'amour de Dieu qui se déverse en elle. En cela également, Elle est la parfaite disciple de son Fils, qui à travers l'obéissance à son Père réalise entièrement sa propre liberté et précisément de cette manière exerce la liberté, en obéissant. Dans la deuxième lecture nous avons entendu la merveilleuse page dans laquelle l'auteur de la Lettre aux Hébreux interprète le psaume 39, précisément à la lumière de l'Incarnation du Christ : « Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit :... Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-7). Face au mystère de ces deux « me voici », le « me voici » du Fils et le « me voici » de la Mère, qui se reflètent l'un dans l'autre et forment un unique Amen à la volonté d'amour de Dieu, nous demeurons stupéfaits et, remplis de reconnaissance, nous adorons.
Quel grand don, chers Frères, de pouvoir tenir cette célébration suggestive en la solennité de l'Annonciation du Seigneur ! Que de lumière pouvons-nous puiser dans ce mystère pour notre vie de ministres de l'Eglise ! Vous en particulier, chers nouveaux cardinaux, quel soutien pourrez vous avoir pour votre mission d'éminent « Sénat » du successeur de Pierre ! Cette coïncidence providentielle nous aide à considérer l'événement d'aujourd'hui, dans lequel ressort de manière particulière le principe pétrinien de l'Eglise, à la lumière de l'autre principe, le principe marial qui est encore plus originel et fondamental. L'importance du principe marial dans l'Eglise a été particulièrement soulignée, après le Concile, par mon bien-aimé prédécesseur le pape Jean-Paul II, de façon cohérence, dans sa devise « Totus tuus ». A travers sa spiritualité et son infatigable ministère il a rendu la présence de Marie comme Mère et Reine de l'Eglise, manifeste aux yeux de tous. Il a senti cette présence maternelle plus que jamais lors de l'attentat du 13 mai 1981, ici, place Saint Pierre. En souvenir de cet événement tragique il a voulu qu'une mosaïque représentant la Vierge domine la place Saint-Pierre, du haut du Palais apostolique, pour accompagner les moments culminants et le cours ordinaire de son long pontificat, qui, précisément il y a un an, entrait dans sa phase finale, à la fois douloureuse et triomphale, vraiment pascale. L'icône de l'Annonciation nous fait comprendre clairement, mieux que n'importe quelle autre, que tout dans l'Eglise remonte à ce moment-là, à ce mystère d'accueil du Verbe divin, où, par l'Esprit Saint, l'Alliance entre Dieu et l'humanité a été scellée de manière parfaite. Tout dans l'Eglise, chaque institution et ministère, y compris celui de Pierre et de ses successeurs, est « enveloppé » sous le manteau de la Vierge, dans l'espace rempli de grâce de son « oui » à la volonté de Dieu. Il s'agit d'un lien qui a naturellement en chacun de nous une résonance affective, mais qui a avant tout, une valeur objective. Entre Marie et l'Eglise il existe en effet une connaturalité que le Concile Vatican II a fortement soulignée par l'heureux choix de placer le traité sur la Bienheureuse Vierge Marie en conclusion de la Constitution sur l'Eglise, la Lumen Gentium.
Nous pouvons retrouver le thème du rapport entre le principe pétrinien et le principe marial également dans le symbole de l'anneau, que je vous remettrai tout à l'heure. L'anneau est toujours un signe nuptial. Vous l'avez presque tous reçu le jour de votre ordination épiscopale, comme expression de fidélité à l'engagement à préserver la sainte Eglise, épouse du Christ (cf. Rite d'ordination des évêques). L'anneau que je vous remets aujourd'hui, précisément de la dignité cardinalice, vise à confirmer et renforcer cet engagement, à partir, encore une fois, d'un don nuptial, qui vous rappelle que vous êtes avant tout intimement unis au Christ, pour accomplir la mission d'époux de l'Eglise. Que le fait de recevoir cet anneau soit donc pour vous comme un renouvellement de votre « oui », de votre « me voici », adressé en même temps au Seigneur Jésus, qui vous a choisis et constitués, et à sa sainte Eglise, que vous êtes appelés à servir avec un amour sponsal. Les deux dimensions de l'Eglise, mariale et pétrinienne, se rencontrent donc dans ce qui constitue l'accomplissement de ces deux dimensions, c'est-à-dire dans la valeur suprême de la charité, le charisme « le plus grand », la « meilleure voie de toutes », comme écrit l'apôtre Paul (cf. 1 Co 12, 31 ; 13, 13).
En ce monde, tout passe. Dans l'éternité, seul l'Amour demeure. Pour cette raison, chers frères, profitant du temps propice du Carême, efforçons-nous de nous assurer que toute chose dans notre vie personnelle comme dans l'activité ecclésiale dans laquelle nous sommes engagés, est dictée par la charité et tendue vers la charité. Le mystère que nous célébrons aujourd'hui nous éclaire également pour cela. En effet, le premier geste accompli par Marie, après avoir entendu le message de l'Ange, a été celui de se rendre « en hâte » chez sa cousine Elizabeth pour lui proposer ses services (cf. Lc 1, 39). L'initiative de la Vierge fut une initiative de charité authentique, humble et courageuse, dictée par la foi dans la Parole de Dieu et l'élan intérieur de l'Esprit Saint. Celui qui aime s'oublie lui-même et se met au service de son prochain. Voici l'image et le modèle de l'Eglise ! Toute communauté ecclésiale, comme la Mère du Christ, est appelée à accueillir avec une totale disponibilité, le mystère de Dieu qui vient habiter en elle et la pousse sur les chemins de l'amour. C'est la voie sur laquelle j'ai voulu engager mon pontificat, en invitant chacun, avec ma première Encyclique, à édifier l'Eglise dans la charité, comme une « communauté d'amour » (cf. Deus Caritas Est, Deuxième partie). En poursuivant ce but, vénérés Frères Cardinaux, votre proximité, spirituelle et concrète, m'est d'un grand soutien et réconfort. Pour cela je vous remercie, en vous invitant tous, prêtres, diacres, religieux et laïcs, à vous unir à l'invocation de l'Esprit Saint, afin que le Collège des cardinaux soit toujours plus ardent de charité pastorale, pour aider toute l'Eglise à diffuser l'amour du Christ dans le monde, pour la gloire et la louange de la Très Sainte Trinité.
26 mars 2006 – Homélie Messe dans une paroisse romaine
Tournant notre regard vers Marie, "Mère de la sainte joie", demandons-lui de nous aider à approfondir les raisons de notre foi, … renouvelés dans l'esprit et l'âme joyeuse, nous répondions à l'amour éternel et infini de Dieu.
26 mars 2006 - Angelus
Le Consistoire qui s'est déroulé ces derniers jours pour la nomination de quinze nouveaux cardinaux a constitué une intense expérience ecclésiale, qui nous a permis de goûter la richesse spirituelle de la collégialité, de nous retrouver entre frères de différentes provenances, tous unis par l'unique amour pour le Christ et pour son Eglise. Nous avons revécu, d'une certaine manière, ce qu'a vécu la première communauté chrétienne, réunie autour de Marie, Mère de Jésus, et de Pierre, pour accueillir le don de l'Esprit et s'engager à diffuser l'Evangile dans le monde entier.
L'Eglise progresse dans l'histoire et se répand sur la terre, accompagnée par Marie, Reine des Apôtres. Comme au Cénacle, la Sainte Vierge constitue toujours pour les chrétiens la mémoire vivante de Jésus. C'est elle qui anime leur prière et soutient leur espérance. Nous lui demandons de nous guider sur le chemin de chaque jour et de protéger avec une prédilection spéciale les communautés chrétiennes qui vivent dans des situations de grande difficulté et de grandes souffrances.
2 avril 2006 – Angelus
Le 2 avril de l'an dernier, un jour comme aujourd'hui, le bien-aimé pape Jean-Paul II vivait au cours de ces heures mêmes, la dernière phase de son pèlerinage terrestre, un pèlerinage de foi, d'amour et d'espérance qui a profondément marqué l'histoire de l'Eglise et de l'humanité. Son agonie et sa mort ont constitué presque un prolongement du Triduum pascal. Nous nous souvenons tous des images de son dernier Chemin de Croix, le vendredi saint : ne pouvant se rendre au Colisée, il le suivit depuis sa chapelle privée, en tenant une croix entre les mains. Le jour de Pâques, il donna la bénédiction Urbi et Orbi sans pouvoir parler, d'un geste de la main seulement. Ce fut la bénédiction la plus empreinte de souffrance et la plus émouvante qu'il nous ait laissée comme témoignage extrême de sa volonté d'accomplir son ministère jusqu'au bout. Jean-Paul II est mort comme il avait toujours vécu, animé d'un courage farouche, en s'abandonnant à Dieu et en se mettant entre les mains de la très Sainte Vierge Marie. Ce soir nous rappellerons sa mémoire lors d'une veillée de prière mariale, place Saint-Pierre, où demain après-midi je célébrerai la messe pour lui.
A un an de son passage de ce monde à la Maison du Père, nous pouvons nous demander : que nous a laissé ce grand pape qui a introduit l'Eglise dans le troisième millénaire ? Son héritage est immense, mais le message de son long pontificat est bien résumé dans les paroles par lesquelles il a choisi de l'inaugurer, ici, place Saint-Pierre, le 22 octobre 1978 : « Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ». Jean-Paul II a incarné cet appel inoubliable par toute sa personne et toute sa mission de successeur de Pierre, spécialement par son extraordinaire programme de voyages apostoliques. En visitant les pays du monde entier, en rencontrant les foules, les communautés ecclésiales, les gouvernants, les chefs religieux et les différentes réalités sociales, il a accompli comme un unique grand geste confirmant ces paroles initiales. Il a toujours annoncé le Christ, le proposant à tous, comme l'avait fait le Concile Vatican II, comme une réponse aux attentes de l'homme, aux attentes de liberté, de justice, de paix. Le Christ est le Rédempteur de l'homme, aimait-il répéter, l'unique vrai Sauveur de chaque personne et de tout le genre humain.
Au cours des dernières années, le Seigneur l'a progressivement dépouillé de tout, pour le configurer pleinement à lui-même. Et lorsqu'il ne parvint plus à voyager, puis ni même à marcher et enfin, ni même à parler, son geste, son annonce s'est réduite à l'essentiel : au don de soi jusqu'au bout. Sa mort a été l'accomplissement d'un témoignage de foi cohérent, qui a touché le c½ur de tant d'hommes de bonne volonté. Jean-Paul II nous a quittés le samedi, jour spécialement consacré à Marie, envers laquelle il a toujours nourri une dévotion filiale. Demandons à présent à la Mère céleste de Dieu de nous aider à conserver précieusement ce que ce grand pontife nous a donné et enseigné.
3 avril 2006 – Homélie Messe 1 an de la mort de Jean Paul II
Jean, le « disciple bien-aimé »… demeura sous la croix auprès de Marie, à l'heure de l'abandon et de la mort du Rédempteur. Les voyant près de la croix - raconte l'évangéliste - Jésus les confia l'un à l'autre : « Femme, voici ton Fils !... Voici ta mère » (Jn 19, 26-27). Ces paroles du Seigneur mourant étaient particulièrement chères à Jean-Paul II. Comme l'Apôtre évangéliste, lui aussi a voulu prendre Marie chez lui : « et ex illa hora accepit eam discipulus in sua, dit l'évangéliste - Dès cette heure là, le disciple l'accueillit chez lui » (Jn 19, 27). L'expression accepit eam in sua est particulièrement riche de sens : elle indique la décision de Jean de faire participer Marie à sa vie afin de faire l'expérience que celui qui ouvre son c½ur à Marie, est en réalité accueilli par Elle et lui appartient.
14 avril 2006 – Méditation Via Crucis, au Colisée
Mais nous avons également vu des "stations" de consolation. Nous avons vu la Mère, dont la bonté reste fidèle jusqu'à la mort, et au-delà de la mort. Nous avons vu la femme courageuse, qui se trouve devant le Seigneur et qui n'a pas peur de montrer sa solidarité avec cet Homme qui souffre. Nous avons vu Simon de Cyrène, un africain, qui porte la Croix avec Jésus. A travers ces "stations" de consolation, nous avons enfin vu que, de même que la souffrance ne prend pas fin, les consolations aussi ne connaissent pas de fin
Prions le Seigneur pour qu'il nous aide, pour qu'il nous aide à être "contaminés" par sa Miséricorde. Prions la Sainte Mère de Jésus, la Mère de la Miséricorde, afin que nous aussi nous puissions être des hommes et des femmes de Miséricorde et contribuer ainsi au salut du monde; au salut des créatures; pour être des hommes et des femmes de Dieu.
23 avril 2006 – Regina Caeli
Que la Très Sainte Vierge Marie, Mère de l'Eglise, à laquelle nous nous adressons à présent à travers le Regina caeli, obtienne pour tous les chrétiens de vivre en plénitude le dimanche comme « pâque de la semaine », en goûtant à la beauté de la rencontre avec le Seigneur ressuscité et en puisant à la source de son amour miséricordieux, pour être apôtres de sa paix.
21 mai 2006 - Regina Caeli
Confions aujourd’hui à la Vierge Marie tout particulièrement nos frères opprimés par le fléau de la faim, ceux qui leur viennent en aide et ceux qui, par les moyens de communication sociale, contribuent à fortifier entre les peuples les liens de la charité et de la paix.
5 juin 2006 – Au Congrès du Diocèse de Rome
Nous avons parlé de la foi comme d'une rencontre avec Celui qui est Vérité et Amour. Nous avons également vu qu'il s'agit d'une rencontre à la fois communautaire et personnelle qui doit avoir lieu dans toutes les dimensions de notre vie, à travers l'exercice de l'intelligence, les choix de la liberté, le service de l'amour. Il existe toutefois un espace privilégié dans lequel cette rencontre se réalise de façon plus directe, se renforce et s'approfondit, et devient ainsi véritablement en mesure d'imprégner et de caractériser toute l'existence: cet espace est la prière. Chers jeunes, un grand nombre d'entre vous étaient certainement présents à la Journée mondiale de la Jeunesse, à Cologne. Là, ensemble, nous avons prié le Seigneur, nous l'avons adoré à travers sa présence dans l'Eucharistie, nous avons offert son saint Sacrifice. Nous avons médité sur cet acte décisif d'amour à travers lequel Jésus, dans la dernière Cène, anticipe sa mort, l'accepte au plus profond de son être et la transforme en acte d'amour, dans cette révolution qui, seule, est véritablement capable de renouveler le monde et de libérer l'homme, en l'emportant sur la puissance du péché et de la mort. Je vous demande, chers jeunes, et à vous tous, chers frères et soeurs ici présents, et je demande à toute la bien-aimée Eglise de Rome, en particulier aux âmes consacrées, provenant notamment des monastères de clôture, d'être assidus dans la prière, spirituellement unis à Marie, notre Mère, d'adorer le Christ vivant dans l'Eucharistie, de l'aimer toujours plus, Lui, qui est notre frère et véritable ami, l'Epoux de l'Eglise, le Dieu fidèle et miséricordieux qui nous a aimés en premier. Ainsi, vous, chers jeunes, serez prêts et disponibles à accueillir son appel, s'Il vous veut entièrement pour lui, dans le sacerdoce ou dans la vie consacrée.
16 juillet 2006 - Angelus
Marie fut la première qui, de façon incomparable, a cru et fait l'expérience que Jésus, Verbe incarné, est le sommet, le point culminant de la rencontre de l'homme avec Dieu. En accueillant pleinement la Parole, elle est "arrivée heureusement à la sainte montagne" (cf. Prière de la collecte de la Mémoire), et vit pour toujours, corps et âme, avec le Seigneur.
16 juillet 2006 – après l’ Angelus
Prions Marie, Reine de la Paix, afin qu'elle obtienne de Dieu le don fondamental de la concorde, en reconduisant les responsables politiques sur la voie de la raison et en ouvrant de nouvelles possibilités de dialogue et d'entente.
15 aout 2006 – Homélie de la Messe à Castelgandolfo
Dans le Magnificat … nous trouvons une parole surprenante. Marie dit : « Désormais, toutes les générations me diront Bienheureuse ». La Mère du Seigneur prophétise les louanges mariales de l'Eglise pour tout l'avenir, la dévotion mariale du Peuple de Dieu jusqu'à la fin des temps. En louant Marie, l'Eglise n'a pas inventé quelque chose « à côté » de l'Ecriture: elle a répondu à cette prophétie faite par Marie en cette heure de grâce.
Et ces paroles de Marie n'étaient pas seulement des paroles personnelles, arbitraires peut-être. Elisabeth s'était exclamée, comme le dit saint Luc, remplie de l'Esprit Saint: « Bienheureuse celle qui a cru ». Et Marie, elle aussi remplie de l'Esprit Saint, continue et complète ce qu'a dit Elisabeth, en affirmant: « toutes les générations me diront bienheureuse ». Il s'agit d'une véritable prophétie, inspirée par l'Esprit Saint, et l'Eglise, en vénérant Marie, répond à un commandement de l'Esprit Saint, et fait ce qu'elle doit faire. Nous ne louons pas suffisamment Dieu si nous ne disons rien sur ses saints, en particulier sur « la Sainte » qui est devenue sa demeure sur la terre, Marie. La lumière simple et multiforme de Dieu ne nous apparaît précisément dans sa variété et dans sa richesse qu'à travers le visage des saints, qui sont le véritable miroir de sa lumière. Et précisément en voyant le visage de Marie, nous pouvons voir, plus que par d'autres moyens, la beauté de Dieu, sa bonté, sa miséricorde. Nous pouvons réellement percevoir la lumière divine dans ce visage.
« Toutes les générations me diront Bienheureuse ». Nous pouvons louer Marie, vénérer Marie, parce qu'elle est « bienheureuse », bienheureuse pour toujours. Et tel est le contenu de cette Fête. Bienheureuse parce qu'elle est unie à Dieu, qu'elle vit avec Dieu et en Dieu. Le Seigneur, la veille de sa Passion, en prenant congé des siens, a dit : « Je vais vous préparer, dans la grande maison du Père, une demeure. Et il y a de nombreuses demeures dans la maison du Père ». Marie en disant : « Je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole » a préparé ici sur la terre la demeure pour Dieu : corps et âme, elle en est devenue la demeure et elle a ainsi ouvert la terre au ciel.
Saint Luc, …à travers différentes allusions, fait comprendre que Marie est la véritable Arche de l'Alliance, que le mystère du Temple - la venue de Dieu ici sur terre - s'accomplit en Marie. Dieu habite réellement en Marie, il devient présent ici sur la terre. Marie devient sa tente. Ce que désirent toutes les cultures - c'est-à-dire que Dieu vienne habiter parmi nous - se réalise ici. Saint Augustin dit : « Avant de concevoir le Seigneur dans le corps, elle l'avait déjà conçu dans l'âme ». Elle avait donné au Seigneur l'espace de son âme et elle était ainsi devenue réellement le véritable Temple où Dieu s'est incarné, où il est devenu présent sur cette terre. Et ainsi, étant la demeure de Dieu sur la terre, sa demeure éternelle est déjà préparée en elle, cette demeure est déjà préparée pour toujours. Et cela est toute la substance du dogme de l'Assomption de Marie à la gloire du ciel, corps et âme, exprimée ici dans ces paroles. Marie est « bienheureuse » parce qu'elle est devenue - totalement corps et âme, et pour toujours - la demeure du Seigneur. Si cela est vrai, Marie nous invite non seulement à l'admiration, à la vénération, mais elle nous guide, elle nous montre le chemin de la vie, elle nous montre comment nous pouvons devenir bienheureux, trouver le chemin du bonheur.
Ecoutons encore une fois les paroles d'Elisabeth, qui s'achèvent dans le Magnificat de Marie: « Bienheureuse celle qui a cru ». L'acte premier et fondamental pour devenir demeure de Dieu et pour trouver ainsi le bonheur définitif, c'est croire, c'est la foi, la foi en Dieu, la foi en ce Dieu qui s'est montré en Jésus Christ et se fait entendre à travers la parole divine de l'Ecriture Sainte. Croire, ce n'est pas ajouter une opinion à d'autres. Et la conviction, la foi que Dieu existe n'est pas une information comme les autres. Il y a de nombreuses informations dont il nous importe peu qu'elles soient vraies ou fausses, elles ne changent pas notre vie. Mais si Dieu n'existe pas, la vie est vide, l'avenir est vide. Et si Dieu existe, tout est transformé, la vie est lumière, notre avenir est lumière et nous avons une orientation pour trouver comment vivre. C'est pourquoi croire constitue l'orientation fondamentale de notre vie. Croire, dire: « Oui, je crois que Tu es Dieu, je crois que dans le Fils incarné Tu es présent parmi nous », oriente ma vie, me pousse à m'attacher à Dieu, à m'unir à Dieu et ainsi à trouver le lieu où vivre, et la manière de vivre. Et croire n'est pas seulement un type de pensée, une idée ; c'est, comme je l'ai déjà suggéré, une manière d'agir, c'est une manière de vivre. Croire veut dire suivre la trace qui nous est indiquée par la Parole de Dieu. Marie, en plus de cet acte fondamental de la foi, qui est un acte existentiel, une prise de position pour toute la vie, ajoute une autre parole : « Sa miséricorde s'étend sur ceux qui le craignent ». Elle parle, avec toute l'Ecriture, de la « crainte de Dieu ». Il s'agit peut-être là d'une parole que nous connaissons peu et que nous n'aimons pas beaucoup. Mais la « crainte de Dieu » n'est pas l'angoisse, c'est tout autre chose. En tant que fils, nous ne ressentons pas d'angoisse à l'égard du Père, mais nous ressentons la crainte de Dieu, la préoccupation de ne pas détruire l'amour sur lequel est placé notre vie. La crainte de Dieu est ce sens de la responsabilité que nous devons ressentir, la responsabilité de la portion du monde qui nous est confiée au cours de notre vie. La responsabilité de bien administrer cette part du monde et de l'histoire que nous sommes et de servir ainsi à la juste édification du monde, servir à la victoire du bien et de la paix.
« Toutes les générations te diront bienheureuse » : cela veut dire que le futur, l'avenir appartient à Dieu, qu'il est entre les mains de Dieu, que Dieu l'emporte. Et ce n'est pas le dragon, qui est si fort … qui l'emporte, le dragon qui est la représentation de tous les pouvoirs de la violence du monde. Ils semblent invincibles, mais Marie nous dit qu'ils ne sont pas invincibles. La Femme … est plus forte parce que Dieu est plus fort. Certes, comparée au dragon, ainsi armé, cette Femme qui est Marie, qui est l'Eglise, apparaît sans défense, vulnérable. Et véritablement, Dieu est vulnérable dans le monde, parce qu'il est l'Amour et que l'amour est vulnérable. Et toutefois, c'est Lui qui a l'avenir entre ses mains : c'est l'amour qui l'emporte et non la haine, c'est en définitive la paix qui l'emporte.
Telle est la grande consolation contenue dans le dogme de l'Assomption de Marie corps et âme à la gloire du ciel. Rendons grâce au Seigneur pour cette consolation, mais envisageons également cette consolation comme un engagement pour nous à nous trouver du côté du bien, de la paix. Et prions Marie, la Reine de la Paix, pour qu'elle aide à la victoire de la paix, aujourd'hui : « Reine de la Paix, prie pour nous ». Amen !
16 août 2006 – Audience Générale
Notre traditionnel rendez-vous hebdomadaire du mercredi se déroule aujourd'hui encore dans le climat de la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Je voudrais donc vous inviter à tourner le regard une fois de plus vers notre Mère céleste, que la Liturgie d'hier nous a fait contempler triomphante avec le Christ au Ciel. Cette fête a toujours été très importante pour le peuple chrétien, dès les premiers siècles du christianisme ; comme on le sait, elle célèbre la glorification également corporelle de la créature que Dieu s'est choisie comme Mère et que Jésus sur la Croix a donné comme Mère à toute l'humanité. L'Assomption évoque un mystère qui concerne chacun de nous car, comme l'affirme le Concile Vatican II, Marie "brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation devant le Peuple de Dieu en pèlerinage" (Lumen gentium, n. 68). Mais nous sommes tellement pris par les événements de tous les jours que nous oublions parfois cette réalité spirituelle réconfortante, qui constitue une importante vérité de foi.
Comment faire en sorte alors que ce signe lumineux d'espérance soit perçu toujours plus par nous tous et par la société d'aujourd'hui ? Aujourd'hui, il y a des personnes qui vivent comme si elles ne devaient jamais mourir ou comme si tout devait finir avec la mort ; certains agissent en pensant que l'homme est l'unique artisan de leur destin, comme si Dieu n'existait pas, en arrivant parfois même à nier qu'il y ait une place pour Lui dans notre monde. Les grandes victoires de la technique et de la science, qui ont considérablement amélioré la condition de l'humanité, laissent toutefois sans solution les questions les plus profondes de l'âme humaine. Seule l'ouverture au mystère de Dieu, qui est Amour, peut étancher la soif de vérité et de bonheur de notre coeur; seule la perspective de l'éternité peut conférer une valeur authentique aux événements historiques et surtout au mystère de la fragilité humaine, de la souffrance et de la mort.
En contemplant Marie dans la gloire céleste, nous comprenons que pour nous aussi, la terre n'est pas la patrie définitive et que si nous vivons tournés vers les biens éternels, nous partagerons un jour sa gloire et la terre également deviendra plus belle. C'est pour cela que, même parmi les mille difficultés quotidiennes, nous ne devons pas perdre la sérénité, ni la paix. Le signe lumineux de l'Assomption de la Vierge au ciel resplendit encore plus lorsque semblent s'accumuler à l'horizon des ombres tristes de douleur et de violence. Nous en sommes certains: d'en haut, Marie suit nos pas avec une douce inquiétude, elle nous réconforte à l'heure des ténèbres et de la tempête, elle nous rassure de sa main maternelle. Soutenus par cette conscience, nous poursuivons avec confiance notre chemin d'engagement chrétien là où la Providence nous conduit.
Allons de l'avant, sous la direction de Marie, dans notre vie. Merci.
1er septembre 2006 – Sanctuaire de la Sainte Face de Manopello
Que la Vierge, sur le visage de laquelle plus que dans toute autre créature l'on perçoit les traits du Verbe incarné, veille sur les familles et sur les paroisses, sur les villes et sur les nations du monde entier. Que la Mère du Créateur nous aide également à respecter la nature, grand don de Dieu que nous pouvons admirer ici en regardant les merveilleuses montagnes qui nous entourent. Ce don est pourtant toujours davantage exposé à de sérieux risques de dégradation de l'environnement et doit donc être défendu et protégé.
19 octobre 2006 – Discours au Congrès de l’Eglise en Italie, à Verona
Dans l'union avec le Christ, la Vierge Marie, …nous précède et nous guide. En Elle, nous rencontrons, pure et sans déformation, la véritable essence de l'Eglise et ainsi, à travers Elle, nous apprenons à connaître et à aimer le mystère de l'Eglise qui vit dans l'histoire, nous sentons plus profondément que nous en faisons partie, nous devenons à notre tour des «âmes ecclésiales», nous apprenons à résister à cette «sécularisation intérieure» qui menace l'Eglise de notre temps, conséquence de processus de sécularisation qui ont profondément marqué la civilisation européenne.
19 octobre 2006 – Homélie de la Messe dans le stade de Verona
Soyez dans le monde d'aujourd'hui les témoins de ma Passion et de ma Résurrection (cf. Lc 24, 48). Dans un monde qui change, l'Evangile ne change pas. La Bonne Nouvelle reste toujours la même : le Christ est mort et il est ressuscité pour notre salut ! En son nom, apportez à tous l'annonce de la conversion et du pardon des péchés, mais soyez les premiers à donner le témoignage d'une vie convertie et pardonnée. Sachez bien que cela n'est pas possible sans être «revêtus d'une force venue d'en haut» (Lc 24, 49), c'est-à-dire sans la force intérieure de l'Esprit du Ressuscité. Pour la recevoir, il ne faut pas, comme le dit Jésus à ses disciples, s'éloigner de Jérusalem, il faut rester dans la «ville» où s'est consommé le mystère du salut, l'Acte d'amour suprême de Dieu pour l'humanité. Il faut rester en prière avec Marie, la Mère que le Christ nous a donnée sur la Croix. Pour les chrétiens, citoyens du monde, rester à Jérusalem ne peut que signifier rester dans l'Eglise, la «ville de Dieu», où puiser dans les Sacrements l'«onction» de l'Esprit Saint. …Consacrés par son «onction», allez ! Apportez la joyeuse annonce aux pauvres, pansez les plaies des c½urs meurtris, annoncez la libération des esclaves, la délivrance des prisonniers, proclamez l'année de grâce du Seigneur (cf. Is 61, 1-2). Rebâtissez les ruines antiques, relevez les restes désolés, restaurez les villes en ruines (cf. Is 61, 4). Nombreuses sont les situations difficiles qui attendent une intervention résolutive ! Apportez dans le monde l'Espérance de Dieu, qui est le Christ Seigneur, qui est ressuscité des morts, et qui vit et règne pour les siècles des siècles.
1er novembre 2006 – Homélie Messe Toussaint
Invoquons en particulier Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Qu'Elle, la Toute Sainte, fasse de nous de fidèles disciples de son fils Jésus Christ ! – Homélie Messe Toussaint 2006
1er novembre 2006 – Angelus
Que la Vierge Marie, Reine de Tous les Saints, nous guide pour choisir en tout moment la vie éternelle, la "vie du monde à venir" comme nous le disons dans le Credo; un monde déjà inauguré par la résurrection du Christ, et dont nous pouvons hâter la venue par notre conversion sincère et les oeuvres de charité.
12 novembre 2006 - Angelus
- Que la Vierge Marie nous aide à être reconnaissants pour les bienfaits de la Providence et à promouvoir en toute partie du globe la justice et la solidarité.
29 novembre 2006 – Homélie de Benoit XVI lors de la Messe à Ephèse
Au cours de cette célébration eucharistique, nous voulons rendre grâce au Seigneur pour la maternité divine de Marie, un mystère qui fut ici, à Ephèse, lors du Concile oecuménique de 431, solennellement confessé et proclamé. En ce lieu, l'un des plus chers à la Communauté chrétienne, sont venus en pèlerinage mes vénérés prédécesseurs, les Serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II, qui s'arrêta dans ce Sanctuaire le 30 novembre 1979, un peu plus d'un an après le début de son Pontificat. Mais il y a un autre de mes Prédécesseurs qui s'est rendu dans ce pays non pas en tant que Pape, mais comme Représentant pontifical, de janvier 1935 à décembre 1944, et dont le souvenir suscite encore une grande dévotion et sympathie: le bienheureux Jean XXIII, Angelo Roncalli. Il nourrissait une grande estime et admiration pour le peuple turc. A cet égard, j'ai plaisir à rappeler une expression que l'on peut lire dans son Journal de l'âme: "J'aime les Turcs, j'apprécie les qualités naturelles de ce peuple qui a également toute sa place dans la marche de la civilisation" (n. 741). En outre, il a laissé en don à l'Eglise et au monde une attitude spirituelle d'optimisme chrétien, fondé sur une foi profonde et une union constante avec Dieu. Animé par cet esprit, je m'adresse à cette nation et, de manière particulière, au "petit troupeau" du Christ qui vit au milieu de celle-ci, pour l'encourager et lui manifester l'affection de l'Eglise tout entière. Je salue avec une grande affection vous tous, qui êtes ici présents, fidèles d'Izmir, de Mersin, d'Iskenderun et d'Antakya, et ceux qui sont venus de diverses parties du monde; ainsi que ceux qui n'ont pas pu participer à cette célébration, mais qui sont spirituellement unis à nous. Je salue, en particulier, Mgr Ruggero Franceschini, Archevêque d'Izmir; Mgr Giuseppe Bernardini, Archevêque émérite d'Izmir; Mgr Luigi Padovese, les prêtres et les religieuses. Je vous remercie de votre présence, de votre témoignage et de votre service à l'Eglise, sur cette terre bénie où, aux origines, la communauté chrétienne a connu de grands développements, ainsi que l'attestent également les nombreux pèlerinages qui se rendent en Turquie.
Mère de Dieu - Mère de l'Eglise
Nous avons écouté le passage de l'Evangile de Jean qui invite à contempler le moment de la Rédemption, lorsque Marie, unie au Fils dans l'offrande du Sacrifice, étendit sa maternité à tous les hommes et, en particulier, aux disciples de Jésus. Le témoin privilégié de cet événement est l'auteur du quatrième Evangile lui-même, Jean, le seul des Apôtres qui resta sur le Golgotha avec la Mère de Jésus et les autres femmes. La maternité de Marie, qui commença avec le fiat de Nazareth, s'accomplit sous la Croix. S'il est vrai - comme l'observe saint Anselme - qu'"à partir du moment du fiat, Marie commença à nous porter tous dans son sein", la vocation et la mission maternelle de la Vierge à l'égard des croyants en Christ commença de manière effective lorsque Jésus lui dit: "Femme, voici ton fils!" (Jn 19, 26). En voyant sa Mère du haut de la Croix et le disciple bien-aimé à ses côtés, le Christ mourant reconnut les prémisses de la nouvelle Famille qu'il était venu former dans le monde, le germe de l'Eglise et de la nouvelle humanité. C'est pourquoi il s'adressa à Marie en l'appelant "femme" et non "mère"; un terme qu'il utilisa en revanche en la confiant au disciple: "Voici ta mère!" (Jn 19, 27). Le Fils de Dieu accomplit ainsi sa mission: né de la Vierge pour partager en tout, hormis le péché, notre condition humaine, au moment de son retour au Père, il laissa dans le monde le sacrement de l'unité du genre humain (cf. Const. Lumen gentium, n. 1): la Famille "rassemblée par l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint" (Saint Cyprien, De Orat. Dom. 23: PL 4, 536), dont le noyau primordial est précisément ce lien nouveau entre la Mère et le disciple. Ainsi, la maternité divine et la maternité ecclésiale demeurent soudées de manière indissoluble.
Mère de Dieu - Mère de l'unité
La première Lecture nous a présenté ce que l'on peut définir comme l'"évangile" de l'Apôtre des nations : tous, même les païens, sont appelés en Christ à participer pleinement au mystère du salut. Le texte contient en particulier l'expression que j'ai choisie comme devise de mon voyage apostolique : "Le Christ, qui est notre paix" (Ep 2, 14). Inspiré par l'Esprit Saint, Paul affirme non seulement que Jésus Christ nous a apporté la paix, mais qu'il "est" notre paix. Et il justifie cette affirmation en se référant au mystère de la Croix : en versant "son sang" - dit-il -, en offrant "sa chair" en sacrifice, Jésus a détruit l'inimitié "en lui-même" et il a créé "en sa personne les deux en un seul Homme Nouveau" (Ep 2, 14-16). L'Apôtre explique dans quel sens, vraiment imprévisible, la paix messianique a été réalisée en la Personne même du Christ et de son mystère salvifique. Il l'explique en écrivant, alors qu'il est emprisonné, à la communauté chrétienne qui habitait ici, à Ephèse : "au peuple saint qui est à Ephèse, fidèles dans le Christ Jésus" (cf. Ep 1, 1), comme il l'affirme dans l'adresse de la Lettre. L'Apôtre leur souhaite "que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur" (Ep 1, 2). La "grâce" est la force qui transforme l'homme et le monde: la "paix" est le fruit mûr de cette transformation. Le Christ est la grâce ; le Christ est la paix. Or, Paul sait qu'il est envoyé pour annoncer un "mystère", c'est-à-dire un dessein divin qui, uniquement dans la plénitude des temps, dans le Christ, s'est réalisé et révélé: c'est-à-dire que "les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Evangile" (Ep 3, 6). Ce "mystère" se réalise, sur le plan historique et salvifique, dans l'Eglise, ce Peuple nouveau dans lequel, une fois abattu le vieux mur de division, se retrouvent unis les juifs et les païens. Comme le Christ, l'Eglise n'est pas seulement un instrument de l'unité, mais elle en est également le signe efficace. Et la Vierge Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, est la Mère de ce mystère d'unité que le Christ et l'Eglise représentent et construisent inséparablement dans le monde et au cours de l'histoire.
Demandons la paix pour Jérusalem et le monde entier
L'Apôtre des nations remarque que le Christ "des deux, [il] a fait un seul peuple" (Ep 2, 14): une affirmation qui se réfère au sens propre à la relation entre les juifs et les païens en ce qui concerne le mystère du salut éternel; une affirmation qui peut cependant également s'étendre, sur le plan de l'analogie, aux relations entre les peuples et les civilisations présentes dans le monde. Le Christ "est venu annoncer la paix" (Ep 2, 17) non seulement parmi les juifs et les non juifs, mais entre toutes les nations, car tous proviennent du même Dieu, unique Créateur et Seigneur de l'univers. Réconfortés par la Parole de Dieu, d'ici, d'Ephèse, ville bénie par la présence de la Très Sainte Vierge Marie - que nous savons également aimée et vénérée par les musulmans - nous élevons au Seigneur une prière spéciale pour la paix entre les peuples. De cette partie de la péninsule d'Anatolie, pont naturel entre les continents, nous invoquons la paix et la réconciliation, tout d'abord pour ceux qui vivent sur la Terre que nous appelons "sainte", et qui est considérée comme telle par les chrétiens, les juifs et les musulmans : c'est la terre d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, destinée à accueillir un peuple qui deviendra une bénédiction pour toutes les nations (cf. Gn 12, 1-3). Paix pour l'humanité tout entière ! Que cette prophétie d'Isaïe puisse se réaliser au plus tôt : "Ils briseront leurs épées pour en faire des socs / et leurs lances pour en faire des serpes. / On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, / on n'apprendra plus à faire la guerre" (Is 2, 4). Nous avons tous besoin de cette paix universelle ; l'Eglise est appelée à être non seulement l'annonciatrice prophétique de cette paix, mais, plus encore, à en être "le signe et l'instrument". C'est précisément dans cette perspective de pacification universelle, que devient plus profonde et intense l'aspiration vers la pleine communion et la concorde entre tous les chrétiens. Les fidèles catholiques de divers Rites sont présents à la célébration d'aujourd'hui, et cela constitue un motif de joie et de louange à Dieu. En effet, ces Rites sont l'expression de l'admirable variété dont l'Epouse du Christ est ornée, à condition qu'ils sachent converger vers l'unité et le témoignage commun. C'est dans ce but que l'unité entre les Evêques au sein de la Conférence épiscopale, dans la communion et le partage des efforts pastoraux, doit être exemplaire.
Magnificat
La liturgie d'aujourd'hui nous a fait répéter, comme refrain du Psaume responsorial, le cantique de louange que la Vierge de Nazareth proclama lors de la rencontre avec sa parente âgée Elisabeth (cf. Lc 1, 39). Les paroles du Psalmiste ont également retenti de manière réconfortante dans nos coeurs: "Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent" (Ps 84, v. 11). Chers frères et soeurs, à travers cette visite, j'ai voulu faire ressentir mon amour et ma proximité spirituelle, ainsi que celle de l'Eglise universelle, à la communauté chrétienne qui ici, en Turquie, est véritablement une petite minorité et qui affronte chaque jour de nombreux défis et difficultés. C'est avec une profonde confiance que nous chantons, avec Marie, le "Magnificat" de la louange et de l'action de grâce à Dieu, qui s'est penché sur l'humilité de sa servante (cf. Lc 1, 47-48). Nous le chantons avec joie, même lorsque nous sommes éprouvés par les difficultés et les dangers, comme l'atteste le beau témoignage du prêtre romain Dom Andrea Santoro, que j'ai plaisir à rappeler au cours de cette célébration. Marie nous enseigne que la source de notre joie et notre unique soutien solide est le Christ, et elle nous répète ses paroles: "N'ayez pas peur" (Mc 6, 50), "Je suis avec vous" (Mt 28, 20). Et toi, Mère de l'Eglise, accompagne toujours notre chemin ! Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous ! Aziz Meryem Mesih'in Annesi bizim için Dua et". Amen.
10 décembre 2006 – Homélie dans une paroisse romaine
L'Evangile nous introduit …, nous conduit vers Marie, que nous honorons comme l'Etoile de l'Evangélisation. A l'heure décisive de l'histoire humaine, Marie a offert sa propre personne à Dieu, son corps et son âme comme demeure. En elle, et d'elle, le Fils de Dieu a assumé la chair. A travers elle, la Parole s'est faite chair (cf. Jn 1, 14). Ainsi, Marie nous dit ce qu'est l'Avent : aller à la rencontre du Seigneur qui vient à notre rencontre. L'attendre, L'écouter, Le regarder. Marie nous dit dans quel but existent les édifices des églises: ils existent pour que soit faite en nous une place à la Parole de Dieu ; pour qu'en nous et à travers nous la Parole puisse aujourd'hui aussi se faire chair. Ainsi nous la saluons comme l'Etoile de l'Evangélisation : Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, afin que nous vivions l'Evangile. Aide-nous à ne pas cacher la lumière de l'Evangile sous le boisseau de notre peu de foi. Aide-nous à être, en vertu de l'Evangile, lumière pour le monde, afin que les hommes puissent voir le bien et rendre gloire au Père qui est dans les cieux (cf. Mt 5, 14sq).
14 décembre 2006 – Discours de Benoit XVI, au terme de la Messe pour les Universitaires Romains
Nous nous rencontrons à l'approche de Noël, qui est la fête des dons. Les dons de Noël nous rappellent le don par excellence, le don de lui-même que le Fils de Dieu nous a fait dans l'Incarnation. C'est pourquoi Noël est souligné à juste titre par les nombreux dons que les personnes s'échangent en ces jours. Il est toutefois important de ne pas oublier le Don principal dont les autres dons ne sont qu'un symbole. Noël est le jour où Dieu s'est donné à l'humanité et son don devient, pour ainsi dire, parfait dans l'Eucharistie. Sous l'aspect d'un petit morceau de pain - disais-je aux enfants de la paroisse romaine que j'ai évoquée, qui se préparaient à la première communion et à la confirmation - c'est Jésus lui-même qui se donne et qui veut entrer dans notre coeur. Chers jeunes, cette année, vous réfléchissez précisément sur le thème de l'Eucharistie, en suivant l'itinéraire spirituel et pastoral préparé par le diocèse de Rome. Le Mystère eucharistique constitue le point de convergence privilégié entre les divers domaines de l'existence chrétienne, y compris celui de la recherche intellectuelle. Rencontré dans la liturgie et contemplé dans l'adoration, Jésus-Eucharistie est comme un "prisme" à travers lequel on peut mieux pénétrer dans la réalité, tant d'un point de vue ascétique et mystique qu'intellectuel et spéculatif, ou encore historique et moral. Dans l'Eucharistie, le Christ est réellement présent et la Messe est le mémorial vivant de sa Pâque. Le Très Saint Sacrement est le centre qualitatif de l'univers et de l'histoire. C'est pourquoi il constitue une source inépuisable de pensée et d'action pour quiconque se place à la recherche de la vérité et désire coopérer avec elle. Il s'agit, pour ainsi dire, d'un "concentré" de vérité et d'amour. Il illumine non seulement la conscience, mais également, et surtout, l'action de l'homme, sa façon de vivre "selon la vérité dans la charité" (Ep 4, 15), comme le dit saint Paul, dans l'engagement quotidien de se comporter comme Jésus lui-même s'est comporté. L'Eucharistie donc, alimente dans la personne, qui s'en nourrit assidûment et avec foi, une unité féconde entre contemplation et action.
Chers amis, nous entrons dans le mystère de Noël désormais proche, à travers la "porte" de l'Eucharistie: dans la grotte de Bethléem, nous adorons le même Seigneur qui, dans le Sacrement eucharistique, a voulu devenir notre nourriture spirituelle pour transformer le monde de l'intérieur, à partir du coeur de l'homme. Je sais que pour un grand nombre d'entre vous, universitaires de Rome, c'est désormais une tradition, au début de l'année académique, d'accomplir un pèlerinage diocésain spécial à Assise et je sais que récemment aussi, vous y avez participé nombreux. Eh bien, saint François et sainte Claire n'ont-ils pas été tous deux "conquis" par le mystère eucharistique? Dans l'Eucharistie, ils ont fait l'expérience de l'amour de Dieu, ce même amour qui, dans l'Incarnation, a poussé le Créateur du monde à se faire petit, et même le plus petit et le serviteur de tous. Chers amis, en vous préparant au Saint Noël, ayez en vous les mêmes sentiments que ces grands saints, si chers au peuple italien. Comme eux, fixez votre regard sur l'enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche (cf. Lc 2, 7.12.16).
Placez-vous à l'école de la Vierge Marie, la première qui a contemplé l'humanité du Verbe incarné, l'humanité de la Divine Sagesse. Dans l'Enfant Jésus, avec lequel elle entretenait d'infinis et silencieux dialogues, Elle reconnaissait le Visage humain de Dieu, de sorte que la Sagesse mystérieuse du Fils s'est imprimée dans l'esprit et dans le c½ur de la Mère. C'est pourquoi Marie est devenue le "Siège de la Sagesse", et, sous ce titre, est vénérée de manière particulière par la communauté académique romaine. A la Sedes Sapientiae est consacrée une Icône spéciale, qui de Rome, s'est déjà rendue en pèlerinage dans plusieurs pays, à travers les Institutions universitaires.
25 décembre 2006 – Message Urbi et Orbi de Noel
Chers frères et s½urs, où que vous soyez, que ce message de joie et d'espérance vous rejoigne : Dieu s'est fait homme en Jésus Christ, il est né de la Vierge Marie et il renaît aujourd'hui dans l'Église. C'est lui qui porte à tous l'amour du Père céleste. C'est lui le Sauveur du monde ! N'ayez pas peur, ouvrez-lui votre c½ur, accueillez-le, pour que son Règne d'amour et de paix devienne l'héritage commun de tous
31 décembre 2006 – Angelus
Dans l'Evangile nous ne trouvons pas de discours sur la famille, mais un événement qui vaut davantage que toute parole : Dieu a voulu naître et grandir dans une famille humaine. De cette manière, il l'a consacrée comme voie première et ordinaire de sa rencontre avec l'humanité. Dans la vie passée à Nazareth, Jésus a honoré la Vierge Marie et le juste Joseph, en demeurant soumis à leur autorité pendant toute la période de son enfance et de son adolescence (cf. Lc 2, 51-52). De cette manière, il a mis en lumière la valeur primordiale de la famille dans l'éducation de la personne. Par Marie et Joseph, Jésus a été introduit dans la communauté religieuse, en fréquentant la synagogue de Nazareth. Avec eux, il a appris à faire le pèlerinage de Jérusalem, … Lorsque Jésus eut douze ans, il demeura dans le Temple, et ses parents mirent trois jours à le retrouver. Par ce geste, il leur fit comprendre qu'il devait « être aux affaires de son Père », c'est-à-dire s'occuper de la mission que Dieu lui avait confiée (cf. Lc 2, 41-52). …
Cet épisode évangélique révèle la vocation la plus authentique et la plus profonde de la famille : c'est-à-dire celle d'accompagner chacun de ses membres sur le chemin de la découverte de Dieu et du dessein qu'Il a préparé à son égard. Marie et Joseph ont éduqué Jésus avant tout par leur exemple : à travers ses parents, Jésus a connu toute la beauté de la foi, de l'amour pour Dieu et pour sa Loi, ainsi que les exigences de la justice, qui trouve son plein accomplissement dans l'amour (cf. Rm 13, 10). Il a appris d'eux qu'il faut en premier lieu accomplir la volonté de Dieu, et que le lien spirituel vaut plus que celui du sang. La Sainte Famille de Nazareth est vraiment le « prototype » de toute famille chrétienne qui, unie dans le Sacrement du mariage et nourrie par la Parole et l'Eucharistie, est appelée à réaliser l'extraordinaire vocation et mission d'être une cellule vivante non seulement de la société, mais de l'Eglise, signe et instrument d'unité pour tout le genre humain
Invoquons à présent ensemble la protection de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph pour toutes les familles, en particulier pour celles qui connaissent des difficultés. Qu'ils les soutiennent afin qu'elles sachent résister aux poussées destructrices d'une certaine culture contemporaine, qui mine les bases mêmes de l'institution familiale. Qu'ils aident les familles chrétiennes à être, dans toutes les parties du monde, un image vivante de l'amour de Dieu.
2007
1er janvier 2007 - Homélie de la Messe
La liturgie d'aujourd'hui contemple, comme dans une mosaïque, différents faits et réalités messianiques, mais l'attention se concentre plus particulièrement sur Marie, Mère de Dieu. Huit jours après la naissance de Jésus, nous rappelons sa Mère, la Theotókos, celle qui "a mis au jour la Roi qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles" (Antienne d'entrée; cf. Sedulius). La liturgie médite aujourd'hui sur le Verbe fait homme, et répète qu'il est né de la Vierge. Elle réfléchit sur la circoncision de Jésus comme rite d'entrée dans la communauté, et elle contemple Dieu qui a donné son Fils unique comme chef du "nouveau peuple" par l'intermédiaire de Marie. Elle rappelle le nom donné au Messie, et elle l'écoute prononcé avec une tendre douceur par sa Mère. Elle invoque la paix pour le monde, la paix du Christ, et elle le fait à travers Marie, médiatrice et coopératrice du Christ (cf. Lumen gentium, nn. 60-61).
Nous commençons une nouvelle année solaire, qui est une période de temps supplémentaire que nous offre la Providence divine dans le contexte du Salut inauguré par le Christ. Mais le Verbe éternel n'est-il pas entré dans le temps précisément par l'intermédiaire de Marie? C'est ce que rappelle l'apôtre Paul dans la deuxième Lecture, que nous venons d'écouter, en affirmant que Jésus est né "d'une femme" (cf. Ga 4, 4). Dans la liturgie d'aujourd'hui domine la figure de Marie, vraie Mère de Jésus, Homme et Dieu. La solennité d'aujourd'hui ne célèbre donc pas une idée abstraite, mais bien un mystère et un événement historique: Jésus Christ, personne divine, est né de la Vierge Marie, qui est, au sens le plus vrai, sa mère.
Au-delà de la maternité est aujourd'hui également soulignée la virginité de Marie. Il s'agit de deux prérogatives qui sont toujours proclamées ensemble et de manière indissociable, parce qu'elles se complètent et se qualifient mutuellement. Marie est mère, mais une mère vierge; Marie est vierge, mais une vierge mère. Si l'on néglige l'un ou l'autre aspect on ne comprend pas pleinement le mystère de Marie, tel que nous le présentent les Evangiles. Mère du Christ, Marie est aussi Mère de l'Eglise, ainsi que mon prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, voulut le proclamer le 21 novembre 1964, au cours du Concile Vatican II. Marie est, enfin, la Mère spirituelle de l'humanité tout entière, car c'est pour tous les hommes que Jésus a donné son sang sur la croix, et c'est tous les hommes que, depuis la croix, il a confiés à ses soins maternels.
Nous commençons donc en tournant notre regard vers Marie cette nouvelle année, que nous recevons des mains de Dieu comme un "talent" précieux à faire fructifier, comme une occasion providentielle de contribuer à réaliser le Royaume de Dieu.
Demandons à Marie, Mère de Dieu, de nous aider à accueillir son Fils et, en Lui, la paix véritable. Demandons-lui d'éclairer nos yeux, pour que nous sachions reconnaître le Visage du Christ dans le visage de toute personne humaine, c½ur de la paix!
1er janvier 2007 - Angelus
Avec une heureuse intuition, mon vénéré Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, a voulu que l'année s'ouvre sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie, vénérée comme la Mère de Dieu. La communauté chrétienne, qui ces derniers jours est demeurée en adoration devant la crèche, tourne aujourd'hui son regard avec un amour particulier vers la Vierge Marie. Elle s'identifie à Elle tandis qu'elle contemple l'Enfant nouveau-né, emmailloté dans ses langes et déposé dans la mangeoire. Comme Marie, l'Eglise demeure elle aussi en silence, pour percevoir et garder en son c½ur les échos intérieurs du Verbe fait chair et ne pas perdre la chaleur divine et humaine qui rayonne de sa présence. Il est la Bénédiction de Dieu! L'Eglise, comme la Vierge, ne fait rien de plus que de montrer à tous Jésus, le Sauveur, et elle reflète sur chacun la lumière de son Visage, splendeur de bonté et de vérité.
Aujourd'hui, nous contemplons Jésus, né de la Vierge Marie, dans sa prérogative de vrai "Prince de la Paix" (Is 9, 5). Il "est notre paix", venu abattre la "barrière de séparation" entre les hommes et les peuples, c'est-à-dire "la haine" (Ep 2, 14)…
Nous adressons avec confiance notre prière à la Sainte Mère de Dieu, pour que se développe dans les consciences le respect sacré pour toute personne humaine et la ferme condamnation de la guerre et de la violence. Aide-nous, Marie, Toi qui as donné au monde Jésus, à recevoir de Lui le don de la paix et à être de sincères et courageux artisans de paix.
3 janvier 2007 – Audience Générale
Celui qui s'arrête pour méditer devant le Fils de Dieu qui est couché, sans défense, dans la crèche ne peut être que surpris par cet événement humainement incroyable ; il ne peut pas ne pas partager l'émerveillement et l'humble abandon de la Vierge Marie, que Dieu a choisie comme Mère du Rédempteur précisément en raison de son humilité. …
Seul l'Enfant qui est couché dans la crèche possède le véritable secret de la vie. C'est pour cela qu'il demande qu'on l'accueille, qu'on lui laisse de la place en nous, dans nos c½urs, dans nos maisons, dans nos villes et dans nos sociétés. … Essayons d'être parmi ceux qui l'accueillent. Face à Lui on ne peut pas rester indifférents. Nous aussi, chers amis, nous devons sans cesse prendre position. Quelle sera donc notre réponse ? Avec quelle attitude l'accueillons-nous ? La simplicité des pasteurs et la quête des Mages qui, à travers l'étoile, scrutent les signes de Dieu, nous viennent en aide ; la docilité de Marie et la sagesse prudente de Joseph sont pour nous un exemple…
Que Marie nous aide à ouvrir notre c½ur à l'Emmanuel, qui a assumé notre chair fragile et pauvre pour partager avec nous le chemin difficile de la vie terrestre. Toutefois, en compagnie de Jésus ce chemin difficile devient un chemin de joie. Allons avec Jésus, marchons avec Lui.
6 janvier 2007 - Homélie Messe Epiphanie
« Nous avons vu l'étoile en Orient et nous sommes venus pour adorer le Seigneur » (cf. Mt 2, 2). Ce qui chaque fois nous étonne, en écoutant ces paroles des Mages, est que ces derniers se prosternèrent en adoration devant un petit enfant dans les bras de sa mère, non pas dans le cadre d'un palais royal, mais dans la pauvreté d'une bergerie à Bethléem (cf. Mt 2, 11). Comment cela a-t-il été possible ? Qu'est-ce qui a convaincu les Mages que cet enfant était « le roi des Juifs » et le roi des peuples ? Ils ont certainement été persuadés par le signe de l'étoile, qu'ils avaient vu « se lever » et qui s'était arrêtée précisément au-dessus du lieu où se trouvait l'Enfant (cf. Mt 2, 9). Mais même l'étoile n'aurait pas suffi, si les Mages n'avaient pas été des personnes profondément ouvertes à la vérité. A la différence du roi Hérode, absorbé par son intérêt pour le pouvoir et la richesse, les Mages étaient tendus vers l'objectif de leur recherche, et lorsqu'ils le trouvèrent, bien qu'ils fussent des hommes cultivés, ils se comportèrent comme les bergers de Bethléem : ils reconnurent le signe et adorèrent l'Enfant, en lui offrant les dons précieux et symboliques qu'ils avaient apportés avec eux. …
Arrêtons-nous nous aussi en esprit face à l'icône de l'adoration des Mages. Celle-ci contient un message exigeant et toujours actuel. Exigeant et toujours actuel en particulier pour l'Eglise qui, se reflétant en Marie, est appelée à montrer Jésus aux hommes, rien d'autre que Jésus. En effet, Il est Tout et l'Eglise n'existe que pour rester unie à Lui et le faire connaître au monde. Que la Mère du Verbe incarné nous aide à être des disciples dociles de son Fils, Lumière des nations.
7 janvier 2007 – Homélie Messe Baptêmes - Chapelle Sixtine
Le temps de Noël, … nous a fait contempler l'Enfant Jésus dans l'humble grotte de Bethléem, entouré de l'amour de Marie et de Joseph. Dieu confie chaque enfant qui naît à ses parents : combien est alors importante la famille fondée sur le mariage, berceau de la vie et de l'amour ! La maison de Nazareth, où vit la Sainte Famille, est un modèle et une école de simplicité, de patience et d'harmonie pour toutes les familles chrétiennes. ..
Que Marie veille sur vos enfants et qu'elle les accompagne toujours, afin qu'ils puissent réaliser jusqu'au bout le projet de salut que Dieu a pour chacun.
21 janvier 2007 – Angelus
Que Marie, Mère de l'Eglise, aide tous les fidèles à laisser le Christ les ouvrir profondément à la communication réciproque dans la charité et la vérité, pour devenir en Lui un seul c½ur et une seule âme (cf. Ac 4, 32).
2 février 2007 – Aux religieux, religieuses et consacrées, pour la XIème Journée Mondiale de la Vie Consacrée
Que Marie, la Tota pulchra, vous enseigne à transmettre aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui cet attrait divin, qui doit transparaître de vos paroles et de vos actions.
4 février 2007 - Angélus
Prions afin qu'à travers un effort constant en faveur de la vie et de l'institution de la famille, nos communautés soient des lieux de communion et d'espérance où se renouvelle, même au c½ur de nombreuses difficultés, le grand « oui » à l'amour authentique et à la réalité de l'homme et de la famille selon le projet originel de Dieu. Demandons au Seigneur, par l'intercession de la très Sainte Vierge Marie, que grandisse le respect pour le caractère sacré de la vie, que l'on prenne toujours davantage conscience des véritables exigences familiales, et qu'augmente le nombre de ceux qui contribuent à réaliser dans le monde la civilisation de l'amour.
11 février 2007 - Message pour la Journée Mondiale du Malade
Que la Bienheureuse Vierge, notre Mère, réconforte ceux qui sont malades et soutienne ceux qui ont consacré leur vie, comme de Bons Samaritains, à soigner les blessures physiques et spirituelles des personnes qui souffrent
11 février 2007 – Au terme de la Messe en la Basilique Saint-Pierre au Vatican
C'est donc aujourd'hui la fête de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, qui, il y a un peu moins de cent-cinquante ans, apparut à une simple jeune fille, sainte Bernadette Soubirous, se présentant comme l'Immaculée Conception. Dans cette apparition également, la Vierge s'est manifestée comme une mère tendre envers ses enfants, rappelant que les petits, les pauvres, sont les préférés de Dieu et que le mystère du Royaume des cieux leur est révélé. Chers amis, Marie, qui avec sa foi a accompagné son Fils jusque sous la croix, Elle qui fut associée par un mystérieux dessein aux souffrances du Christ son Fils, ne se lasse jamais de nous exhorter à vivre et à partager avec une confiance sereine l'expérience de la douleur et de la maladie, en l'offrant avec foi au Père, complétant ainsi ce qui manque dans notre chair aux souffrances du Christ (cf. Col 1, 24). A cet égard, me reviennent en esprit les paroles avec lesquelles mon vénéré prédécesseur Paul VI concluait l'Exhortation apostolique Marialis cultus: "A l'homme d'aujourd'hui souvent tiraillé entre l'angoisse et l'espérance, prostré par le sentiment de ses limites et assailli par des aspirations sans bornes, la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu'elle possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole rassurante: la victoire de l'espérance sur l'angoisse, de la communion sur la solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de la vie sur la mort" (n. 57). Ce sont des paroles qui éclairent notre chemin, même lorsque semble disparaître le sens de l'espérance et la certitude de la guérison; ce sont des paroles que je voudrais réconfortantes, en particulier pour ceux qui sont frappés par des maladies graves et douloureuses.
Chers frères et s½urs, d'ici peu une retraite aux flambeaux suggestive fera revivre l'atmosphère qui se crée entre les pèlerins et les fidèles à Lourdes, à la tombée de la nuit. Notre pensée va vers la grotte de Massabielle, où se mêle la douleur humaine et l'espérance, la peur et la confiance. Combien de pèlerins, réconfortés par le regard de la Mère, trouvent à Lourdes la force d'accomplir plus facilement la volonté de Dieu, même lorsqu'elle exige renoncement et douleur, conscients que, comme l'affirme l'Apôtre Paul, tout concourt au bien de ceux qui aiment le Seigneur (cf. Rm 8, 28). Chers frères et s½urs, que le cierge que vous tenez allumé entre les mains soit aussi pour vous le signe d'un désir sincère de marcher avec Jésus, lumière de paix qui éclaire les ténèbres et nous pousse, à notre tour, à être lumière et soutien pour ceux qui vivent à nos côtés. Que personne, en particulier ceux qui se trouvent dans des conditions de dure souffrance, ne se sente jamais seul et abandonné. Ce soir, je vous confie tous à la Vierge Marie. Après avoir connu d'indicibles souffrances, Elle a été élevée au ciel, où elle nous attend et où nous espérons nous aussi, pouvoir partager un jour la gloire de son divin Fils, la joie sans fin. Avec ces sentiments, je vous donne à tous, ici présents, ainsi qu'à ceux qui vous sont chers, ma Bénédiction apostolique.
11 février 2007 – Angelus
L'Eglise fait aujourd'hui mémoire de la première apparition de la Vierge Marie à sainte Bernadette, le 11 février 1858 dans la grotte de Massabielle, près de Lourdes. Un événement prodigieux qui a fait de cette localité, située sur le versant français des Pyrénées, un centre mondial de pèlerinages et d'intense spiritualité mariale. En ce lieu, depuis désormais près de 150 ans, résonne avec force l'appel de la Vierge à la prière et à la pénitence, comme un écho permanent de l'invitation par laquelle Jésus inaugura sa prédication en Galilée : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Ce sanctuaire est en outre devenu la destination de nombreux pèlerins malades qui, se mettant à l'école de la Très Sainte Vierge Marie sont encouragés à accepter leurs souffrances et à les offrir pour le salut du monde, en les unissant à celles du Christ crucifié.
Précisément en raison du lien existant entre Lourdes et la souffrance humaine, il y a quinze ans, le bien-aimé Jean-Paul II a voulu qu'à l'occasion de la fête de la Vierge de Lourdes on célèbre également la Journée mondiale du Malade. ..Ma pensée va aux agents de la santé du monde entier, bien conscient de l'importance que revêt dans notre société leur service aux personnes malades. Je désire manifester surtout ma proximité spirituelle et mon affection à nos frères et soeurs malades, en me souvenant en particulier de ceux qui sont touchés par des maux plus graves et douloureux. Il est nécessaire de soutenir le développement des soins palliatifs qui offrent une assistance intégrale et fournissent aux malades incurables le soutien humain et l'accompagnement spirituel dont ils ont fortement besoin.
Je voudrais, à travers la prière de l'Angélus, confier à la protection maternelle de la Vierge Immaculée, les malades et les personnes souffrant dans leur corps et dans leur esprit, dans le monde entier.
11 février 2007 – Après l’Angelus
Ma pensée se tourne vers les personnes qui souffrent, vers leur entourage et vers les soignants. Puisse chaque malade trouver auprès de ses frères le soutien spirituel dont il a besoin pour affronter ce temps d'épreuve et pour garder confiance en Dieu, notre Père, dans la certitude que toute vie, et celle des malades en particulier, est entre ses mains
11 février 2007 - Au terme de la Messe en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes
C'est donc aujourd'hui la fête de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, qui, il y a un peu moins de cent-cinquante ans, apparut à une simple jeune fille, sainte Bernadette Soubirous, se présentant comme l'Immaculée Conception. Dans cette apparition également, la Vierge s'est manifestée comme une mère tendre envers ses enfants, rappelant que les petits, les pauvres, sont les préférés de Dieu et que le mystère du Royaume des cieux leur est révélé. Chers amis, Marie, qui avec sa foi a accompagné son Fils jusque sous la croix, Elle qui fut associée par un mystérieux dessein aux souffrances du Christ son Fils, ne se lasse jamais de nous exhorter à vivre et à partager avec une confiance sereine l'expérience de la douleur et de la maladie, en l'offrant avec foi au Père, complétant ainsi ce qui manque dans notre chair aux souffrances du Christ (cf. Col 1, 24). A cet égard, me reviennent en esprit les paroles avec lesquelles mon vénéré prédécesseur Paul VI concluait l'Exhortation apostolique Marialis cultus: "A l'homme d'aujourd'hui souvent tiraillé entre l'angoisse et l'espérance, prostré par le sentiment de ses limites et assailli par des aspirations sans bornes, la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu'elle possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole rassurante: la victoire de l'espérance sur l'angoisse, de la communion sur la solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de la vie sur la mort" (n. 57). Ce sont des paroles qui éclairent notre chemin, même lorsque semble disparaître le sens de l'espérance et la certitude de la guérison; ce sont des paroles que je voudrais réconfortantes, en particulier pour ceux qui sont frappés par des maladies graves et douloureuses.
Et c'est précisément à nos frères particulièrement éprouvés que la Journée mondiale des Malades d'aujourd'hui consacre son attention. C'est à eux que nous voudrions communiquer la proximité matérielle et spirituelle de la communauté chrétienne tout entière. Il est important de ne pas les laisser dans l'abandon et dans la solitude, alors qu'ils doivent affronter un moment aussi délicat de leur vie. C'est pourquoi ceux qui, avec patience et amour, mettent au service de ces derniers leurs compétences professionnelles et leur chaleur humaine, sont donc dignes d'éloges. Je pense aux médecins, aux infirmiers, aux agents de la santé, aux volontaires, aux religieux et aux religieuses, aux prêtres qui se prodiguent pour eux sans s'épargner, comme le Bon Samaritain, sans prendre en considération leur condition sociale, la couleur de leur peau ou leur appartenance religieuse, mais seulement ce dont ils ont besoin. Sur le visage de chaque être humain, encore davantage s'il est éprouvé et défiguré par la maladie, brille le visage du Christ, qui a dit: "Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25, 40).
Chers frères et s½urs, d'ici peu une retraite aux flambeaux suggestive fera revivre l'atmosphère qui se crée entre les pèlerins et les fidèles à Lourdes, à la tombée de la nuit. Notre pensée va vers la grotte de Massabielle, où se mêle la douleur humaine et l'espérance, la peur et la confiance. Combien de pèlerins, réconfortés par le regard de la Mère, trouvent à Lourdes la force d'accomplir plus facilement la volonté de Dieu, même lorsqu'elle exige renoncement et douleur, conscients que, comme l'affirme l'Apôtre Paul, tout concourt au bien de ceux qui aiment le Seigneur (cf. Rm 8, 28). Chers frères et s½urs, que le cierge que vous tenez allumé entre les mains soit aussi pour vous le signe d'un désir sincère de marcher avec Jésus, lumière de paix qui éclaire les ténèbres et nous pousse, à notre tour, à être lumière et soutien pour ceux qui vivent à nos côtés. Que personne, en particulier ceux qui se trouvent dans des conditions de dure souffrance, ne se sente jamais seul et abandonné. Ce soir, je vous confie tous à la Vierge Marie. Après avoir connu d'indicibles souffrances, Elle a été élevée au ciel, où elle nous attend et où nous espérons nous aussi, pouvoir partager un jour la gloire de son divin Fils, la joie sans fin.
14 février 2007 – Audience Générale
Ma pensée se tourne naturellement vers la Vierge Marie, qui à travers sa foi et son ½uvre maternelle, collabora de façon unique à notre Rédemption, au point qu'Elisabeth put la proclamer « bénie entre les femmes » (Lc 1, 42), en ajoutant « bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Devenue disciple du Fils, Marie manifesta à Cana une entière confiance en Lui (cf. Jn 2, 5) et le suivit jusque sous la Croix, où elle reçut de Lui une mission maternelle pour tous ses disciples de tout temps, représentés par Jean (cf. Jn 19, 25-27).
18 février 2007 - Angélus
Le Carême, qui commencera mercredi prochain avec le rite des Cendres, est le temps favorable au cours duquel tous les chrétiens sont invités à se convertir toujours plus profondément à l'amour du Christ. Demandons à la Vierge Marie, disciple docile du Rédempteur, de nous aider à nous laisser conquérir sans réserve par cet amour, à apprendre à aimer comme Il nous a aimés, pour être miséricordieux comme est miséricordieux notre Père qui est aux cieux (cf. Lc 6, 36).
21 février 2007 – Homélie Messe Mercredi des Cendres
Nous demandons à Marie de nous accompagner afin qu'au terme du Carême, nous puissions contempler le Seigneur ressuscité, intérieurement renouvelés et réconciliés avec Dieu et avec nos frères.
Message pour le Carême 2007
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. » (Jn 19, 37). Le Carême est une période propice pour apprendre à faire halte avec Marie et Jean, le disciple préféré, auprès de Celui qui, sur la Croix, offre pour l'Humanité entière le sacrifice de sa vie (cf. Jn 19, 25)…
Marie, Mère du Bel Amour, tu nous guides dans ce chemin du Carême, chemin d'authentique conversion à l'amour du Christ.
25 février 2007 - Angelus
« Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37). Le disciple bien-aimé, présent aux côtés de Marie, la Mère de Jésus, et d'autres femmes, au Calvaire, fut un témoin oculaire du coup de lance qui transperça le côté du Christ, en en faisant jaillir du sang et de l'eau (cf. Jn 19, 31-34). Ce geste, accompli par un soldat romain anonyme, destiné à se perdre dans l'oubli, est resté imprimé dans les yeux et le c½ur de l'Apôtre qui le proposa à nouveau dans son Evangile. Tout au long des siècles, combien de conversions ont eu lieu précisément à cause de l'éloquent message d'amour que reçoit celui qui tourne son regard vers Jésus crucifié !
Demandons à la Vierge Marie qui fut transpercée dans son âme près de la croix de son Fils, de nous obtenir le don d'une foi solide. En nous conduisant sur le chemin quadragésimal, qu'elle nous aide à abandonner tout ce qui nous détourne de l'écoute du Christ et de sa parole de salut.
4 mars 2007 - Angelus
La prière n'est pas un accessoire, une « option », mais une question de vie ou de mort. Seul en effet celui qui prie, c'est-à-dire celui qui s'abandonne à Dieu avec un amour filial peut entrer dans la vie éternelle, qui est Dieu lui-même. Pendant ce temps de carême, demandons à Marie, Mère du Verbe incarné et maîtresse de vie spirituelle, de nous enseigner à prier, comme le faisait son Fils, afin que notre existence soit transformée par la lumière de sa présence.
11 mars 2007 - Angelus
L'Evangile de Luc, rapporte le commentaire de Jésus concernant deux faits divers. Le premier : la révolte de quelques Galiléens réprimée dans le sang par Pilate ; le deuxième : l'écroulement d'une tour à Jérusalem, qui avait fait dix-huit victimes. Deux événements tragiques bien différents : l'un provoqué par l'homme, l'autre accidentel. Selon la mentalité de l'époque, les personnes avaient tendance à penser que le malheur s'était abattu sur les victimes en raison d'une faute grave de leur part. Jésus dit en revanche : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens... Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? » (Lc 13, 2.4). Et dans les deux cas, il conclut : « Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière » (13, 3.5)
Voilà donc où Jésus veut conduire ses auditeurs : à la nécessité de la conversion. Il ne la pose pas en termes moralisateurs mais plutôt réalistes comme l'unique réponse adaptée à des événements qui mettent en crise les certitudes humaines. Face à certains malheurs - observe-t-il - rien ne sert de faire retomber la culpabilité sur les victimes. La véritable sagesse est plutôt de se laisser interpeller par la précarité de la vie et assumer une attitude de responsabilité : faire pénitence et améliorer sa propre vie. C'est de la sagesse, c'est la réponse la plus efficace au mal, à tous les niveaux, interpersonnel, social et international. Le Christ invite à répondre au mal avant tout par un sérieux examen de conscience et l'engagement à purifier sa propre vie. Autrement - dit-il - nous périrons, nous périrons tous de la même manière. En effet, les personnes et les sociétés qui vivent sans jamais se remettre en question ont comme seul destin final, la ruine. La conversion en revanche, même si elle ne préserve pas des problèmes et des mésaventures, permet de les affronter de « manière » différente. Elle aide avant tout à prévenir le mal, désamorçant certaines de ses menaces. Et, en tout cas, elle permet de vaincre le mal par le bien, pas toujours sur le plan des faits - qui sont parfois indépendants de notre volonté - mais certainement sur le plan spirituel. En résumé : la conversion vainc le mal au niveau de sa racine qui est le péché, même si elle ne peut pas toujours en éviter les conséquences.
Prions la Très Sainte Vierge Marie, qui nous accompagne et nous soutient sur notre itinéraire, afin qu'Elle aide tout chrétien à redécouvrir la grandeur, je dirais la beauté, de la conversion. Qu'Elle nous aide à comprendre que faire pénitence et corriger notre comportement n'est pas du simple moralisme mais le chemin le plus efficace pour nous changer nous-mêmes en bien ainsi que la société. Il existe un heureux proverbe qui exprime très bien cela : il vaut mieux allumer une allumette que maudire l'obscurité.
18 mars 2007 - Angelus
Marie est la Femme eucharistique par excellence, chef-d'oeuvre de la grâce divine : l'amour de Dieu l'a rendue immaculée « en sa présence dans l'amour » (cf. Ep 1, 4). Près d'elle, pour être le gardien du Rédempteur, Dieu a placé saint Joseph.
25 mars 2007 - Angelus
Le 25 mars a lieu la solennité de l'Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie. Je voudrais m'arrêter sur ce merveilleux mystère de la foi, que nous contemplons chaque jour dans la récitation de l'Angélus. L'Annonciation, racontée au début de l'Evangile de saint Luc, est un événement humble, caché - personne ne l'a vu, personne ne l'a connu, sauf Marie - mais en même temps décisif pour l'histoire de l'humanité. Lorsque la Vierge prononça son « oui » à l'annonce de l'Ange, Jésus fut conçu et avec Lui commença la nouvelle ère de l'histoire, qui serait ensuite scellée par la Pâque comme « Alliance nouvelle et éternelle ». En réalité, le « oui » de Marie est le reflet parfait de celui du Christ lui-même lorsqu'il entra dans le monde, comme affirme la Lettre aux Hébreux en interprétant le Psaume 39 : « Alors j'ai dit : Voici, je viens, car c'est de moi qu'il est question dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (He 10, 7). L'obéissance du fils se reflète dans l'obéissance de sa Mère et ainsi, grâce à la rencontre de ces deux « oui », Dieu a pu prendre un visage d'homme. C'est la raison pour laquelle l'Annonciation est également une fête christologique, parce qu'elle célèbre un mystère central du Christ : son Incarnation.
« Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! ». La réponse de Marie à l'Ange se prolonge dans l'Eglise, appelée à rendre le Christ présent dans l'histoire, en donnant sa propre disponibilité afin que Dieu puisse continuer à visiter l'humanité par sa miséricorde. Le « oui » de Jésus et de Marie se renouvelle ainsi dans le « oui » des saints, spécialement des martyrs qui sont tués à cause de l'Evangile…
En ce temps de carême nous contemplons plus fréquemment la Vierge Marie qui scelle sur le Calvaire son « oui » prononcé à Nazareth. Unie à Jésus, le Témoin de l'amour du Père, Marie a vécu le martyre de l'âme. Invoquons avec confiance son intercession, afin que l'Eglise, fidèle à sa mission, donne au monde entier un témoignage courageux de l'amour de Dieu.
25 mars 2007 – Après l’Angelus
Chers jeunes, qui êtes venus faire votre Profession de Foi sur la tombe de Pierre, puissiez-vous être affermis dans votre amour du Christ et de l'Église, pour être les témoins de son amour, un amour qui pardonne pour ouvrir un avenir nouveau, dans la liberté intérieure et la vérité. Que la Vierge Marie, dont nous fêterons demain l'Annonciation, la disponibilité totale à l'½uvre de Dieu en elle, vous soutienne dans votre démarche chrétienne.
29 avril 2007 – Homélie Messe ordinations Sacerdotales à Saint Pierre de Rome
Que Marie, Mère céleste des prêtres, vous accompagne. Que celle, qui sous la Croix s'est unie au sacrifice de son Fils - et après sa Résurrection a accueilli le don de l'Esprit dans le Cénacle, avec les Apôtres et les autres disciples -, vous aide, et aide chacun de nous, chers frères dans le sacerdoce, à se laisser transformer intérieurement par la grâce de Dieu. Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'être des images fidèles du Bon Pasteur ; ce n'est qu'ainsi que l'on peut accomplir avec joie la mission de connaître, guider et aimer le troupeau que Jésus s'est acquis au prix de son Sang.
9 mai 2007 – Avec les Journalistes, en vol, vers le Brésil.
C'est réellement un don de la Providence que la Messe que je célébrerai à Aparecida, le grand sanctuaire marial du Brésil, coïncide avec les 90 ans de l'apparition de la Vierge à Fatima. Ainsi, nous voyons que la Mère de Dieu elle-même, Mère de l'Eglise, notre Mère, est présente sur divers continents, et, sur les divers continents, se manifeste comme une Mère toujours de la même façon, faisant preuve d'une proximité particulière à l'égard de chaque peuple. Je trouve que cela est très beau. C'est toujours la Mère de Dieu, c'est toujours Marie, mais elle est pour ainsi dire "inculturée": elle a une figure, un visage spécifique à Guadalupe, à Aparecida, à Fatima, à Lourdes, dans tous les pays de la terre. C'est précisément ainsi qu'elle se montre Mère: en étant proche de tous. De cette façon, chacun s'approche de l'autre à travers cet amour pour la Vierge. C'est précisément ce lien que la Vierge crée entre les continents, entre les cultures, en étant proche de toutes les cultures spécifiques, et dans le même temps, en les unifiant toutes entre elles, qui me semble important: l'ensemble de spécificité des cultures - qui possèdent leur richesse propre - et l'unité dans la communion de la même famille de Dieu.
10 mai 2007 – Avec les jeunes, au Brésil
Notre-Dame nous conduit aux pieds de Jésus, pour que nous apprenions ses leçons sur le Royaume et elle nous pousse à être ses missionnaires.
11 mai 2007 – Homélie Messe Canonisation de Frère Antonio de Sant'Anna Galvão, au Brésil.
"Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai" dit le Seigneur dans l'Evangile (Mt 11, 28). Telle est la recommandation finale qu'Il nous adresse. Comment ne pas voir ici le sentiment paternel, et en même temps maternel, de Dieu à l'égard de tous ses enfants? Marie, la Mère de Dieu et notre Mère, est particulièrement liée à nous en ce moment. Elle, la Tota Pulchra, la Vierge Très pure, qui a conçu dans son sein le Rédempteur des hommes et qui a été préservée de toute tache originelle, veut être le sceau définitif de notre rencontre avec Dieu, notre Sauveur. Il n'existe aucun fruit de grâce, dans notre histoire du salut, qui n'ait pour instrument nécessaire la médiation de Notre-Dame.
Le monde a besoin de vies transparentes, d'âmes claires, d'intelligences simples, qui refusent d'être considérées comme des créatures objets de plaisir. Il est nécessaire de dire non à ces moyens de communication sociale qui tournent en ridicule la sainteté du mariage et la virginité avant le mariage.
C'est précisément là que nous est donnée dans la Vierge la meilleure défense contre les maux qui affligent la vie moderne; la dévotion mariale est la garantie certaine de protection maternelle et de tutelle à l'heure de la tentation. Et quelle ne sera pas cette mystérieuse présence de la Vierge Très pure, lorsque nous invoquerons sa protection et son aide
Nous rendons grâce à Dieu le Père, à Dieu le Fils, à Dieu l'Esprit Saint, dont nous parviennent, par l'intercession de la Vierge Marie, toutes les bénédictions du ciel; dont nous parvient ce don qui, avec la foi, est la plus grande grâce qui puisse être accordée à une créature: le désir ferme d'atteindre la plénitude de la charité, dans la conviction que la sainteté non seulement est possible, mais également nécessaire à chacun dans son propre état de vie, pour révéler au monde le véritable visage du Christ, notre ami!
12 mai 2007 – Rencontre avec les S½urs Clarisses à la Ferme de l’Espérance, à Guaratingueta, au Brésil.
Très chères s½urs, soyez celles qui proclament que "l'espérance ne déçoit point" (Rm 5, 5). Que la douleur du Crucifié, qui emplit l'âme de Marie au pied de la Croix, console les si nombreux c½urs maternels et paternels qui pleurent de douleur pour leurs enfants encore toxicomanes. Annoncez par le silence oblatif de la prière, le silence éloquent que le Père écoute: annoncez le message d'amour qui l'emporte sur la douleur, sur la drogue et sur la mort. Annoncez Jésus Christ, être humain comme nous, souffrant comme nous, qui se chargea de nos péchés pour nous en libérer!
Je supplie Marie, la Vierge de Nazareth qui, à la suite du Christ, conservait toute chose en son c½ur, de veiller sur vous dans le silence fécond de la prière.
12 mai 2007 – lors de la prière du Chapelet, avec les prêtres, religieux, séminaristes et diacres, au sanctuaire marial de Aparecida, au Brésil.
De même que les Apôtres, avec Marie, "montèrent à la chambre haute" et là, "d'un même c½ur étaient assidus à la prière" (cf. Ac 1, 13-14), nous aussi, aujourd'hui, nous nous sommes rassemblés ici dans le Sanctuaire de Notre-Dame de la Conception Aparecida, qui, en cette heure, est pour nous la "chambre haute" où Marie, Mère du Seigneur, se trouve parmi nous. Aujourd'hui, c'est Elle qui guide notre méditation; c'est Elle qui nous enseigne à prier. C'est Elle qui nous indique la façon d'ouvrir nos esprits et nos c½urs à la puissance de l'Esprit Saint, qui vient pour être transmis au monde entier.
Nous venons de réciter le Rosaire. A travers ses cycles de méditation, le divin Consolateur veut nous introduire dans la connaissance du Christ qui jaillit de la source limpide du texte évangélique. Pour sa part, l'Eglise du troisième millénaire se propose d'offrir aux chrétiens la capacité de "pénétrer - selon les paroles de saint Paul - le mystère de Dieu, dans lequel se trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la connaissance" (Col 2, 2-3). Marie, la Très Sainte Vierge pure et sans tache, est pour nous une école de foi destinée à nous guider et à nous donner de la force sur le sentier qui conduit à la rencontre du Créateur du Ciel et de la Terre.
"Demeurez à l'école de Marie". Inspirez-vous de ses enseignements, cherchez à accueillir et à conserver dans votre c½ur les lumières que, par mandat divin, Elle vous envoie d'en-haut.
Demandons à la Mère de Dieu, Notre-Dame de la Conception Aparecida, de protéger la vie de tous les chrétiens. Puisse-t-Elle, Etoile de l'Evangélisation, guider nos pas sur le chemin vers le Royaume céleste:
"Notre Mère, protège la famille brésilienne et latino-américaine!
Abrite sous ton manteau protecteur les fils de cette bien-aimée patrie qui nous accueille,
Toi qui es l'Avocate auprès de ton Fils Jésus, donne au Peuple brésilien une paix constante et une prospérité complète,
Insuffle chez nos frères de tous le continent latino-américain une véritable ardeur missionnaire, propagatrice de foi et d'espérance,
Fais que ton cri, qui a retenti à Fatima pour la conversion des pécheurs, devienne réalité et transforme la vie de notre société,
et Toi qui, du Sanctuaire de Guadalupe, intercèdes pour le peuple du Continent de l'espérance, bénis ses terres et ses foyers,
Amen".
13 mai 2007 – Regina Caeli depuis le Brésil
C'est aujourd'hui le 90 anniversaire des apparitions de Notre-Dame de Fatima. Avec son puissant appel à la conversion et à la pénitence, elle est, sans aucun doute, la plus prophétique des apparitions modernes. Demandons à la Mère de l'Eglise, à Celle qui connaît les souffrances et les espérances de l'humanité, de protéger nos foyers et nos communautés. Je salue en particulier les Mères dont c'est aujourd'hui la fête. Que Dieu les bénisse ainsi que leurs proches.
Nous confions de façon spéciale à Marie les peuples et les nations qui ont des besoins particuliers, et nous le faisons avec la certitude qu'elle ne laissera pas inexaucées les prières que nous lui adressons avec une dévotion filiale. Je pense en particulier à nos frères et s½urs qui souffrent de la faim.
3 juin 2007 – Homélie de la Messe de canonisations
Nous rendons grâce à Dieu pour les merveilles qu'il a accomplies chez les saints, dans lesquels resplendit sa gloire. Laissons-nous attirer par leurs exemples, laissons-nous guider par leurs enseignements, pour que toute notre existence devienne, comme la leur, un cantique de louange à la gloire de la Très Sainte Trinité. Que Marie, la Reine des saints, nous obtiennent cette grâce. Amen.
29 juin 2007 – Homélie Messe Solennité des Sts Pierre et Paul
Que nous guide et que nous accompagne toujours par son intercession la sainte Mère de Dieu: que sa foi indéfectible, qui soutint la foi de Pierre et des autres Apôtres continue de soutenir celle des générations chrétiennes, notre propre foi: Reine des Apôtres, prie pour nous.
30 juin 2007 – Audience aux nouveaux Archevêques, à leurs familles et amis
Nous demandons au Seigneur qu'il nous rende toujours plus solidement unis entre nous pasteurs, avec les prêtres, les religieux et tout le peuple chrétien. Qu'il fasse de nous un seul c½ur et une seule âme (cf. Ec 4, 32)! Que la céleste Mère de Dieu et les Apôtres Pierre et Paul nous obtiennent ces dons.
4 juillet 2007 – Appel du Pape aux jeunes en préparation à la Journée mondiale de la Jeunesse 2008, lors de l’Audience Générale
« Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Nous ne pouvons qu'imaginer la réaction des Apôtres lorsqu'ils entendirent ces paroles, mais leur confusion était sans aucun doute tempérée par un sentiment de crainte et d'impatience quant à la venue de l'Esprit. Unis dans la prière avec Marie et les autres, dans le Cénacle (cf. Ac 1, 14), ils firent l'expérience de la véritable puissance de l'Esprit dont la présence transforme l'incertitude, la crainte et la division en détermination, espérance et communion.
24 juillet 2007 – Avec les prêtres du diocèse de Belluno
Il n'existe plus de monde uniforme. En particulier en Occident, où sont présents tous les autres continents, toutes les autres religions, les autres façons de vivre la vie humaine. Nous vivons une rencontre permanente, qui ressemble peut-être à l'Eglise antique, où existait la même situation. Les chrétiens représentaient une très petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à croître, entouré par des religions et des conditions de vie très différentes. Nous devons donc réapprendre ce que les chrétiens des premières générations ont vécu. Saint Pierre, dans sa première Lettre, au troisième chapitre, a dit: "Vous devez toujours être prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il a ainsi formulé pour l'homme normal de l'époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et dialogue. Il n'a pas dit formellement: "Annoncez à chacun l'Evangile". Il a dit: "Vous devez être capables, prêts à rendre compte de l'espérance qui est en vous". Il me semble que cela est la synthèse nécessaire entre dialogue et annonce. Le premier point est qu'en nous-mêmes doit toujours être présente la raison de notre espérance. Nous devons être des personnes qui vivent la foi et qui pensent la foi, qui la connaissent intérieurement. Ainsi, en nous-mêmes, la foi devient raison, devient raisonnable. La méditation de l'Evangile, et donc l'annonce, l'homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes capables de penser la foi, constituent déjà des éléments fondamentaux de cette combinaison entre dialogue et annonce. Nous devons nous-mêmes penser la foi, vivre la foi et, en tant que prêtres, trouver différentes façons de la rendre présente, de manière à ce que nos catholiques chrétiens puissent avoir la conviction, la promptitude et la capacité de rendre compte de leur foi. Cette annonce, que la foi transmet dans la conscience d'aujourd'hui, doit revêtir de multiples formes. Sans aucun doute, les homélies et les catéchèses en sont deux formes principales, mais il y a ensuite tant d'autres façons de se rencontrer - séminaires de la foi, mouvements laïcs, etc. - où l'on parle de la foi et où l'on apprend la foi. Tout cela nous rend tout d'abord capables de vivre réellement en étant le prochain des non-chrétiens - en majorité, ce sont ici des chrétiens orthodoxes, des protestants, mais également des fidèles d'autres religions, musulmans et autres. Le premier point est de vivre avec eux, en reconnaissant en eux le prochain, notre prochain. Vivre donc à la première personne l'amour du prochain comme expression de notre foi. Je pense que cela constitue déjà un témoignage très fort et également une forme d'annonce: vivre réellement avec ces autres personnes l'amour du prochain, reconnaître en ceux-ci, en eux, notre prochain, de sorte qu'ils puissent voir: cet "amour du prochain" est pour moi. Si tout cela a lieu, nous pourrons plus facilement présenter la source de notre comportement, c'est-à-dire le fait que l'amour du prochain est l'expression de notre foi. Ainsi, dans le dialogue, on ne peut pas immédiatement passer aux grands mystères de la foi, bien que les musulmans aient déjà une certaine connaissance du Christ, qui nie sa divinité, mais qui reconnaît en Lui au moins un grand prophète. Ils éprouvent de l'amour pour la Vierge. Il existe donc des éléments communs dans la foi, qui constituent des points de départ pour le dialogue. Un élément pratique et réalisable, nécessaire, est surtout de rechercher l'entente fondamentale sur les valeurs de la vie. Ici aussi, nous possédons un trésor commun, car elles proviennent de la religion d'Abraham, réinterprétée, revécue de manières qui sont à étudier, auxquelles nous devons enfin répondre. Mais la grande expérience substantielle, celle des Dix Commandements, est présente et cela me semble un point à approfondir. Passer aux grands mystères me semble un niveau difficile, qui ne se réalise pas dans les grandes rencontres. La semence doit peut-être entrer dans les coeurs, de sorte que la réponse de la foi à travers des dialogues plus spécifiques puisse mûrir ici et là. Mais ce que nous pouvons et devons faire est de rechercher le consensus sur des valeurs fondamentales, exprimées dans les Dix Commandements, résumées dans l'amour du prochain et dans l'amour de Dieu, et ainsi interprétables dans les divers domaines de la vie. Nous nous trouvons tous au moins sur un chemin commun vers le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui est finalement le Dieu au visage humain, le Dieu présent en Jésus Christ. Mais si ce dernier pas est plutôt à accomplir lors de rencontres intimes, personnelles ou en petits groupes, le chemin vers ce Dieu, dont proviennent ces valeurs qui rendent possible la vie commune, me paraît également réalisable lors de rencontres plus importantes. Il me semble donc que se réalise ici une forme d'annonce humble, patiente, qui attend, mais qui rend également déjà concrète notre vie selon la conscience illuminée par Dieu.
12 août 2007 - Angelus
La solennité de l'Assomption de Marie au ciel, est entièrement tournée vers l'avenir, vers le ciel, où la Sainte Vierge nous a précédés dans la joie du paradis.
Que la Vierge Marie, qui veille sur nous du ciel, nous aide à ne pas oublier qu'ici, sur terre, nous sommes seulement de passage, et qu'elle nous enseigne à nous préparer à rencontrer Jésus, « assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts ».
15 août 2007 – Homélie Messe Solennité de l’Assomption
Dans sa grande ½uvre "La Cité de Dieu", saint Augustin dit à un moment donné que toute l'histoire humaine, l'histoire du monde, est une lutte entre deux amours: l'amour de Dieu jusqu'à se perdre soi-même, jusqu'au don de soi, et l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, jusqu'à la haine des autres. Cette même interprétation de l'histoire, comme lutte entre deux amours, entre l'amour et l'égoïsme, apparaît également dans la lecture tirée de l'Apocalypse, que nous venons d'écouter. Ici, ces deux amours apparaissent à travers deux grandes figures. Avant tout, il y a le dragon rouge, très puissant, avec une manifestation impressionnante et inquiétante du pouvoir sans grâce, sans amour, de l'égoïsme absolu, de la terreur, de la violence. Au moment où saint Jean écrivit l'Apocalypse, pour lui ce dragon était la représentation du pouvoir des empereurs romains anti-chrétiens, de Néron à Domitien. Ce pouvoir apparaissait illimité; le pouvoir militaire, politique, propagandiste de l'empire romain était tel que devant lui, la foi, l'Eglise, apparaissait comme une femme sans défense, sans possibilité de survivre, encore moins de vaincre. Qui pouvait s'opposer à ce pouvoir omniprésent, qui semblait capable de tout? Et toutefois, nous savons qu'à la fin, la femme sans défense a vaincu; ce n'est pas l'égoïsme, ce n'est pas la haine; mais c'est l'amour de Dieu qui l'a emporté et l'empire romain s'est ouvert à la foi chrétienne.
Les paroles de l'Ecriture Sainte transcendent toujours le moment historique. Et ainsi, ce dragon indique non seulement le pouvoir anti-chrétien des persécuteurs de l'Eglise de ce temps là, mais les dictatures matérialistes anti-chrétiennes de tous les temps. Nous voyons de nouveau se manifester ce pouvoir, cette puissance du dragon rouge, dans les grandes dictatures du siècle dernier: la dictature du nazisme et la dictature de Staline avaient tous les pouvoirs, elles pénétraient chaque recoin, l'ultime recoin. Il semblait impossible qu'à long terme, la foi puisse survivre face à ce dragon si fort, qui voulait dévorer le Dieu qui s'était fait enfant et la femme, l'Eglise. Mais en réalité, dans ce cas également, à la fin, l'amour a été plus fort que la haine.
Aujourd'hui aussi, ce dragon existe de façons nouvelles et différentes. Il existe sous la forme des idéologies matérialistes qui nous disent: il est absurde de penser à Dieu; il est absurde d'observer les commandements de Dieu; cela appartient au passé. Il vaut la peine uniquement de vivre la vie pour soi. Prendre dans ce bref moment de la vie tout ce que nous pouvons en tirer. Seuls la consommation, l'égoïsme, le divertissement valent la peine. Telle est la vie. C'est ainsi que nous devons vivre. Et à nouveau, il semble absurde, impossible de s'opposer à cette mentalité dominante, avec toute sa force médiatique, de propagande. Il semble impossible aujourd'hui encore de penser à un Dieu qui a créé l'homme et qui s'est fait enfant et qui serait le véritable dominateur du monde.
Aujourd'hui aussi, ce dragon apparaît invincible, mais aujourd'hui aussi, il demeure vrai que Dieu est plus fort que le dragon, que c'est l'amour qui l'emporte, et non pas l'égoïsme. Ayant considéré ainsi les diverses configurations historiques du dragon, voyons à présent l'autre image: la femme vêtue de soleil avec la lune sous ses pieds et entourée de douze étoiles. Cette image également revêt plusieurs dimensions. Une première signification est sans aucun doute qu'il s'agit de la Vierge Marie vêtue de soleil, c'est-à dire entièrement de Dieu; Marie qui vit en Dieu, entièrement, entourée et pénétrée de la lumière de Dieu. Entourée de douze étoiles, c'est-à-dire des douze tribus d'Israël, de tout le Peuple de Dieu, de toute la communion des saints, et avec à ses pieds la lune, image de la mort et de la mortalité. Marie a laissé la mort derrière elle; elle est entièrement revêtue de vie, elle est élevée corps et âme dans la gloire de Dieu et ainsi, étant placée dans la gloire, ayant surmonté la mort, elle nous dit: courage, à la fin l'amour est vainqueur! Ma vie consistait à dire: je suis la servante de Dieu, ma vie était le don de moi à Dieu et au prochain. Et cette vie de service débouche à présent dans la vie véritable. Ayez confiance, ayez le courage de vivre ainsi vous aussi, contre toutes les menaces du dragon.
Telle est la première signification de la femme que Marie est parvenue à être. La "femme vêtue de soleil" est le grand signe de la victoire de l'amour, de la victoire du bien, de la victoire de Dieu. Un grand signe de réconfort. Mais ensuite, cette femme qui souffre, qui doit fuir, qui enfante dans un cri de douleur, est également l'Eglise, l'Eglise en pèlerinage de tous les temps. A toutes les générations, elle doit à nouveau enfanter le Christ, l'apporter au monde avec une grande douleur dans ce monde de souffrance. Persécutée à toutes les époques, elle vit comme dans le désert persécutée par le dragon. Mais en tous temps, l'Eglise, le Peuple de Dieu, vit également de la lumière de Dieu et il est nourri, comme dit l'Evangile, de Dieu, nourri lui-même avec le pain de la Sainte Eucharistie. Et ainsi, dans toutes les vicissitudes, dans toutes les différentes situations de l'Eglise au cours des temps, dans les diverses parties du monde, en souffrant, elle est vainqueur. Et elle est la présence, la garantie de l'amour de Dieu contre toutes les idéologies de la haine et de l'égoïsme.
Nous voyons certainement qu'aujourd'hui aussi, le dragon veut dévorer le Dieu qui s'est fait enfant. N'ayez pas peur pour ce Dieu apparemment faible. La lutte a déjà été surmontée. Aujourd'hui aussi, ce Dieu faible est fort: il est la véritable force. Et ainsi, la fête de l'Assomption est l'invitation à avoir confiance en Dieu et elle est également une invitation à imiter Marie dans ce qu'Elle a dit elle-même: Je suis la servante du Seigneur, je me mets à la disposition du Seigneur. Telle est la leçon: suivre sa voie; donner notre vie et ne pas prendre la vie. Et précisément ainsi, nous sommes sur le chemin de l'amour qui signifie se perdre, mais une façon de se perdre qui en réalité, est l'unique voie pour se trouver véritablement, pour trouver la vraie vie.
Tournons notre regard vers Marie, élevée au ciel. Laissons-nous conduire vers la foi et la fête de la joie: Dieu est vainqueur. La foi apparemment faible est la véritable force du monde. L'amour est plus fort que la haine. Et nous disons avec Elisabeth: Bénie sois-tu entre toutes les femmes. Nous te prions avec toute l'Eglise: Sainte Marie, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.
15 août 2007 – Angelus de l’Assomption
Nous célébrons aujourd'hui la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Il s'agit d'une fête ancienne, qui trouve son fondement ultime dans l'Ecriture Sainte : en effet, celle-ci présente la Vierge Marie étroitement unie à son divin Fils et toujours solidaire avec lui. Mère et Fils apparaissent étroitement associés dans la lutte contre l'ennemi infernal jusqu'à la victoire définitive sur lui. Cette victoire s'exprime en particulier dans le dépassement du péché et de la mort, c'est-à-dire dans le dépassement de ces ennemis que saint Paul présente toujours ensemble (cf. Rm 5, 12. 15-21; 1 Co 15, 21-26). C'est pourquoi, de même que la résurrection glorieuse du Christ fut le signe définitif de cette victoire, ainsi, la glorification de Marie, également dans son corps virginal, constitue la confirmation finale de sa pleine solidarité avec le Fils tant dans la lutte que dans la victoire.
Le serviteur de Dieu le pape Pie XII se fit l'interprète de cette profonde signification théologique du mystère en prononçant, le 1er novembre 1950, la définition dogmatique solennelle de ce privilège marial. Il déclarait : « De cette manière, l'auguste Mère de Dieu mystérieusement unie à Jésus Christ depuis toute éternité dans un même décret de prédestination, Immaculée en sa conception, Vierge dans sa divine maternité, coopératrice généreuse du Divin Rédempteur, qui a remporté un triomphe définitif sur le péché et sur ses conséquences, à la fin, comme couronnement suprême de ses privilèges, obtint d'être préservée de la corruption du sépulcre et ayant vaincu la mort, comme préalablement son Fils, d'être ainsi élevée corps et âme à la gloire céleste, où Reine, elle resplendit, à la droite de son Fils, Roi immortel de tous les siècles » (Constitution Munificentissimus Deus: AAS 42 [1950], 768-769).
Chers frères et soeurs, élevée au ciel, Marie ne s'est pas éloignée de nous, mais demeure encore plus proche de nous et sa lumière se projette sur notre vie et sur l'histoire de toute l'humanité. Attirés par la splendeur céleste de la Mère du Rédempteur, ayons recours avec confiance à Celle qui, d'en haut, nous regarde et nous protège. Nous avons tous besoin de son aide et de son réconfort pour affronter les épreuves et les défis de chaque jour ; nous avons besoin de la sentir mère et soeur dans les situations concrètes de notre existence. Et pour pouvoir partager un jour nous aussi pour toujours son même destin, imitons-la dès à présent en nous plaçant docilement à la suite du Christ et au service généreux de nos frères. Cela est l'unique façon d'anticiper, déjà au cours de notre pèlerinage terrestre, la joie et la paix que vit en plénitude celui qui parvient à la destination immortelle du Paradis.
15 août 2007 – Après l’Angelus de l’Assomption, aux francophones
En ce jour de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, puissiez-vous accueillir comme elle la grâce de Dieu, dans la docilité à la Parole du Seigneur, pour grandir en sainteté et pour annoncer par toute votre vie les merveilles de Dieu.
1er septembre 2007 – Rencontre avec 500 000 jeunes au sanctuaire marial de lorette.
En communion avec Marie, avec tous les saints, en communion avec le Christ, nous pouvons faire quelque chose d'essentiel et je vous encourage et je vous invite à avoir confiance dans le Christ, à avoir confiance en Dieu.
Dites à Jésus : voilà, je suis ici, je ne suis pas encore comme tu me voudrais; je n'arrive pas non plus à me comprendre moi-même entièrement, mais avec ton aide, je suis prêt à te suivre. Seigneur Jésus, ce soir, je voudrais te parler, en adoptant l'attitude intérieure et l'abandon confiant de cette jeune femme qui, il y a plus de deux mille ans, prononça son "oui" au Père qui la choisissait pour être ta Mère. Le Père la choisit car elle était docile et obéissante à sa volonté. Comme elle, comme la petite Marie, que chacun de vous, chers jeunes amis, dise avec foi à Dieu: Me voici, "qu'il advienne de moi selon ta parole".
Malheureusement aujourd'hui, une existence pleine et heureuse est souvent considérée par beaucoup de jeunes comme un rêve difficile, et parfois presque irréalisable. Un grand nombre de jeunes de votre âge regardent l'avenir avec appréhension et se posent de nombreuses questions. Ils se demandent préoccupés: comment s'insérer dans une société marquée par de nombreuses et graves injustices et souffrances? Comment réagir à l'égoïsme et à la violence qui semblent parfois prévaloir? Comment donner un sens plein à la vie? Avec amour et conviction, je vous répète à vous, jeunes ici présents, et à travers vous, aux jeunes de votre âge du monde entier: n'ayez pas peur, le Christ peut combler les aspirations les plus profondes de votre c½ur! Existe-t-il des rêves irréalisables lorsqu'ils sont suscités et cultivés dans le c½ur par l'Esprit de Dieu? Notre enthousiasme peut-il être freiné lorsque nous sommes unis au Christ? Rien, ni personne, dirait l'apôtre Paul, ne pourra jamais nous séparer de l'amour de Dieu, dans le Christ Jésus, notre Seigneur (cf. Rm 8, 35-39).
Ce soir, laissez-moi vous répéter: chacun de vous peut accomplir de grandes choses s'il demeure uni au Christ. Voilà pourquoi, chers amis, vous ne devez pas avoir peur de rêver les yeux ouverts de grands projets de bien et vous ne devez pas vous laisser décourager par les difficultés. Le Christ a confiance en vous et désire que vous puissiez réaliser tous vos rêves les plus nobles et les plus élevés d'authentique bonheur. Rien n'est impossible à celui qui a confiance en Dieu et s'en remet à Lui. Regardez la jeune Marie! L'Ange lui annonça quelque chose de véritablement inconcevable: participer de la façon la plus directe possible au plus grandiose des desseins de Dieu, le salut de l'humanité. Face à cette proposition, Marie fut troublée, ressentant toute la petitesse de son être face à la toute-puissance de Dieu; et elle se demanda: comment cela est-il possible? Pourquoi précisément moi? Toutefois, prête à accomplir la volonté divine, elle prononça promptement son "oui", qui changea sa vie et l'histoire de l'humanité tout entière. C'est grâce à son "oui" que nous nous retrouvons réunis nous aussi ici ce soir.
Je me demande et je vous demande: les questions que Dieu nous adressent, aussi exigeantes qu'elles puissent nous sembler, pourront-elles jamais égaler ce qui fut demandé à la jeune Marie? Chers garçons et filles, apprenons de Marie à prononcer notre "oui", car elle sut véritablement ce que signifie répondre généreusement aux questions du Seigneur. Chers jeunes, Marie connaît vos aspirations les plus nobles et profondes. Elle connaît bien, surtout, votre grand désir d'amour, votre besoin d'aimer et d'être aimés. En vous tournant vers elle, en la suivant docilement, vous découvrirez la beauté de l'amour, non pas d'un amour "jetable", passager et trompeur, prisonnier d'une mentalité égoïste et matérialiste, mais de l'amour véritable et profond. Au plus profond de son c½ur, chaque garçon et chaque fille qui affronte la vie, cultive le rêve d'un amour qui donne un sens plein à son avenir. Pour de nombreuses personnes, cela se réalise dans le choix du mariage et dans la création d'une famille où l'amour entre un homme et une femme est vécu comme un don réciproque et fidèle, comme un don définitif, scellé par le "oui" prononcé devant Dieu le jour du mariage, un "oui" pour toute la vie. Je sais bien que ce rêve est toujours moins facile à réaliser aujourd'hui. Combien d'échecs de l'amour autour de nous! Combien de couples baissent la tête, renoncent et se séparent! Combien de familles brisées! Combien de jeunes, même parmi vous, ont assisté à la séparation et au divorce de leurs parents! A ceux qui se trouvent dans des situations si délicates et complexes, je voudrais dire ce soir: la Mère de Dieu, la communauté des croyants et le Pape sont proches de vous et prient afin que la crise qui marque les familles de notre époque ne devienne pas un échec irréversible. Puissent les familles chrétiennes, avec le soutien de la grâce divine, demeurer fidèles à l'engagement solennel d'amour pris avec joie devant le prêtre et la communauté chrétienne, le jour solennel du mariage.
Face à tant d'échecs, il n'est pas rare de se demander: serais-je meilleur que mes amis et mes parents qui ont essayé, et qui ont échoué? Pourquoi moi, précisément moi, devrais-je réussir là où tant d'autres renoncent? Cette peur humaine peut freiner également les esprits les plus courageux, mais en cette nuit qui nous attend, au seuil de sa Sainte Maison, Marie répétera à chacun de vous, chers jeunes amis, les paroles qu'elle-même entendit prononcer par l'Ange: Ne craignez rien! N'ayez pas peur! L'Esprit Saint est avec vous et ne vous abandonne jamais. Rien n'est impossible à celui qui a confiance en Dieu.
1er septembre 2007, aux religieuses, à Lorette
Vous êtes réellement la maison orante, vivante, qui rend ici présent ce "oui" de la Vierge, le "oui" de la disponibilité totale de la vie pour Jésus et vous montrez ainsi la présence du "oui" de la Vierge, vous le réalisez jour après jour et je sais que votre vie est également une vie de sacrifices. Il n'est pas facile de prononcer toujours à nouveau ce "oui" et de se mettre à la disposition du Seigneur chaque jour
2 septembre 2007 – Homélie Messe sanctuaire m arial de Lorette, en présence de 500 000 jeunes
Comment Marie a-t-elle vécu sa jeunesse? Pourquoi, en elle, l'impossible est-il devenu possible? Elle nous le révèle elle-même dans le Chant du Magnificat: Dieu "s'est penché sur son humble servante" (Lc 1, 48a). L'humilité de Marie est ce que Dieu apprécie plus que tout autre chose en elle. Notre pensée se tourne naturellement vers la Sainte Maison de Nazareth qui est le sanctuaire de l'humilité: l'humilité de Dieu qui s'est fait chair, qui s'est fait petit, et l'humilité de Marie qui l'a accueilli dans son sein; l'humilité du Créateur et l'humilité de la créature. De cette rencontre d'humilité est né Jésus, Fils de Dieu et Fils de l'homme: "Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur; car grande est la puissance du Seigneur, mais il est honoré par les humbles", nous dit le passage du Siracide (3, 18); et dans l'Evangile, Jésus, après la parabole des invités aux noces, conclut: "Qui s'élève sera abaissé; qui s'abaisse sera élevé" (Lc 14, 11).
En suivant le Christ et en imitant Marie, nous devons avoir le courage de l'humilité; nous devons nous confier humblement au Seigneur car ce n'est qu'ainsi que nous pourrons devenir des instruments dociles entre ses mains, et nous lui permettrons de faire de grandes choses en nous. Le Seigneur a accompli de grands prodiges en Marie et dans les saints! Je pense, par exemple, à François d'Assise et à Catherine de Sienne, Patrons d'Italie. Je pense également à des jeunes splendides comme sainte Gemma Galgani, saint Gabriele dell'Addolorata, saint Louis Gonzague, sainte Maria Goretti, née non loin d'ici, les bienheureux Piergiorgio Frassati et Alberto Marvelli. Et je pense encore à de nombreux jeunes garçons et filles qui appartiennent à l'assemblée des saints "anonymes", mais qui ne sont pas anonymes pour Dieu. Pour Lui, chaque personne est unique, avec son nom et son visage. Nous sommes tous appelés, et vous le savez, à être saints!
L'humilité que le Seigneur nous a enseignée et dont les saints ont témoigné, chacun selon leur vocation originale, n'est en aucune manière une façon de vivre dans le renoncement. Regardons en particulier Marie: à son école, nous aussi, comme elle, nous pouvons faire l'expérience de ce oui de Dieu à l'humanité, dont jaillissent tous les oui de notre vie. C'est vrai, les défis que vous devez affronter sont nombreux et importants.
Tournons une fois de plus, notre regard vers Marie, modèle d'humilité et de courage. Vierge de Nazareth, aide-nous à être dociles à l'½uvre de l'Esprit Saint comme tu le fus toi-même; aide-nous à devenir toujours plus saints, disciples amoureux de ton Fils Jésus; soutiens et accompagne ces jeunes, afin qu' ils soient de joyeux et infatigables missionnaires de l'Evangile parmi les jeunes de leur âge, dans toutes les régions d'Italie.
2 septembre 2007 – Angelus, depuis le sanctuaire de Lorette
Lorette est, après Nazareth, le lieu idéal pour prier en méditant le mystère de l'Incarnation du Fils du Dieu. Je vous invite donc en cet instant à vous rendre tous ensemble, avec l'esprit et le c½ur, au Sanctuaire de la Sainte Maison, entre ces murs qui, selon la tradition, viennent de Nazareth, le lieu où la Vierge dit "oui" à Dieu et a conçu en son sein le Verbe éternel incarné.
Entrons en esprit dans la Sainte Maison. Il existe un lien réciproque entre la place et la maison. La place est grande, ouverte, elle est le lieu de rencontre avec les autres, du dialogue, de la confrontation; la maison est, en revanche, le lieu du recueillement et du silence intérieur, où la Parole peut être accueillie en profondeur. Pour porter Dieu sur la place, il faut l'avoir d'abord intériorisé dans la maison, comme Marie lors de l'Annonciation. Et inversement, la maison est ouverte sur la place: ceci est également suggéré par le fait que la Sainte Maison de Lorette possède trois murs, et non quatre: il s'agit d'une Maison ouverte, ouverte sur le monde, sur la vie.
Le Sanctuaire de la Sainte Maison. Soyez-en fiers, à juste titre, et profitez-en! Dans les moments les plus importants de votre vie, venez ici, au moins avec le c½ur, pour vous recueillir spirituellement entre les murs de la Sainte Maison. Priez la Vierge Marie afin qu'elle vous obtienne la lumière et la force de l'Esprit Saint, pour répondre pleinement et généreusement à la voix de Dieu. Vous deviendrez alors ses témoins authentiques sur la "place", dans la société, porteurs non pas d'un Evangile abstrait, mais incarné dans votre vie.
7 septembre 2007 – Arrivée en Autriche
Celui qui "tourne son regard" vers son prochain - il le voit et il fait le bien pour lui - tourne son regard vers le Christ et le sert. Guidés et encouragés par Marie, nous voulons aiguiser notre regard chrétien en vue des défis à affronter dans l'esprit de l'Evangile et, emplis de gratitude et d'espérance, forts d'un passé parfois difficile, mais également toujours riche de grâce, nous marchons vers un avenir empli de promesses.
7 septembre 2007 – Prière au Sanctuaire de Mariazell, en Autriche
A la foi en Jésus Christ, le Fils de Dieu incarné, est liée depuis les premiers temps une vénération particulière pour sa Mère, pour cette Femme, dans le sein de laquelle Il assuma la nature humaine en participant même au battement de son c½ur, la Femme qui accompagna avec délicatesse et respect sa vie jusqu'à sa mort sur la croix, et à l'amour maternel de laquelle Il confia le disciple préféré et avec lui toute l'humanité. Dans son sentiment maternel, Marie accueille encore aujourd'hui sous sa protection des personnes de toutes les langues et cultures, pour les conduire ensemble, dans une unité multiforme, vers le Christ. Nous pouvons nous adresser à Elle dans nos moments d'inquiétudes et de nécessités. Mais nous devons aussi apprendre d'Elle à nous accueillir les uns les autres avec ce même amour avec lequel elle nous accueille tous: chacun dans sa singularité, voulu comme tel et aimé de Dieu. Dans la famille universelle de Dieu, au sein de laquelle une place est prévue pour toute personne, chacun doit développer ses propres dons pour le bien de tous.
La Mariensäule, érigée par l'empereur Ferdinand III en action de grâce pour la libération de Vienne d'un grand péril et inaugurée par lui il y a précisément 360 ans, doit être également pour nous aujourd'hui un signe d'espérance. Combien de personnes depuis lors, se sont arrêtées auprès de cette colonne et, en priant, ont levé les yeux vers Marie! Combien ont fait l'expérience dans les difficultés personnelles de la force de son intercession! Mais notre espérance chrétienne s'étend bien au-delà de la réalisation de nos désirs, petits et grands. Nous levons les yeux vers Marie, qui nous montre à quelle espérance nous avons été appelés (cf. Ep 1, 18); c'est Elle, en effet, qui personnifie ce que l'homme est vraiment!
Avant même la Création du monde, Dieu nous a choisis dans le Christ. Il connaît et il aime chacun de nous depuis l'éternité! Et dans quel but nous a-t-il choisis? Pour être saints et immaculés devant lui dans la charité! Et ce n'est pas une tâche inhabituelle: dans le Christ, Il nous en a déjà offert la réalisation. Nous avons été rachetés! En vertu de notre communion avec le Christ ressuscité, Dieu nous a bénis de toutes les bénédictions spirituelles. Ouvrons notre c½ur, accueillons ce précieux héritage! Nous pourrons alors entonner avec Marie la louange de sa grâce. Et si nous continuons à présenter nos préoccupations quotidiennes à la Mère immaculée du Christ, Elle nous aidera à ouvrir nos petites espérances toujours vers la grande, la véritable espérance qui donne un sens à notre vie et peut nous combler d'une joie profonde et indestructible.
En ce sens, je voudrais aujourd'hui, avec vous, élever notre regard vers l'Immaculée, Lui confier les prières que vous avez prononcées il y a peu, et demander sa protection maternelle pour ce pays et pour ses habitants:
Sainte Marie, Mère immaculée de Notre Seigneur Jésus Christ, en toi, Dieu nous a donné le modèle de l'Eglise et de la juste manière de réaliser notre humanité. Je te confie l'Autriche et ses habitants: aide-nous tous à suivre ton exemple et à orienter notre vie totalement vers Dieu! Fais que, en regardant le Christ, nous devenions toujours plus semblables à Lui: de véritables fils de Dieu! Alors nous aussi, comblés de toute bénédiction spirituelle, nous pourrons répondre toujours mieux à sa volonté et devenir ainsi des instruments de paix pour l'Autriche, pour l'Europe et pour le monde. Amen
8 septembre 2007 – Homélie Messe au Sanctuaire Marial de Mariazell
"Montre-nous Jésus!". Nous prions ainsi aujourd'hui de tout notre c½ur; nous prions ainsi également en d'autres moments, intérieurement à la recherche du Visage du Rédempteur. "Montre-nous Jésus!". Marie répond, en nous le présentant tout d'abord comme un enfant. Dieu s'est fait petit pour nous. Dieu ne vient pas avec la force extérieure, mais il vient dans l'impuissance de son amour, qui constitue sa force. Il se donne entre nos mains. Il nous demande notre amour. Il nous invite à devenir nous aussi petits, à descendre de nos trônes élevés et à apprendre à être des enfants devant Dieu. Il nous offre le "Toi". Il nous demande d'avoir confiance en Lui et d'apprendre ainsi à vivre dans la vérité et dans l'amour. L'Enfant Jésus nous rappelle naturellement aussi tous les enfants du monde, à travers lesquels il veut venir à notre rencontre. Les enfants qui vivent dans la pauvreté; qui sont exploités comme soldats; qui n'ont jamais pu faire l'expérience de l'amour de leurs parents; les enfants malades et qui souffrent, mais aussi ceux qui sont joyeux et sains. L'Europe est devenue pauvre en enfants: nous voulons tout pour nous-mêmes, et peut-être n'avons-nous pas tellement confiance en l'avenir. Mais la terre ne sera privée d'avenir que lorsque s'éteindront les forces du c½ur humain et de la raison illuminée par le c½ur - quand le visage de Dieu ne resplendira plus sur la terre. Là où se trouve Dieu, là se trouve l'avenir.
"Montre-nous Jésus!". Avec cette requête à la Mère du Seigneur, nous nous sommes mis en marche vers ce lieu. Cette même question nous accompagnera lorsque nous reprendrons notre vie quotidienne. Et nous savons que Marie exauce notre prière: oui, à chaque moment, lorsque nous tournons notre regard vers Marie, elle nous montre Jésus. Ainsi, nous pouvons trouver le juste chemin, le suivre pas à pas, remplis de la certitude joyeuse que le chemin conduit à la lumière - à la joie de l'Amour éternel.
12 septembre 2007 – Audience Générale
Regarder Jésus avec les yeux de Marie signifie rencontrer Dieu Amour, qui pour nous s'est fait homme et est mort sur la croix.
12 septembre 2007 – A l’issue de l’Audience Générale
Que la Céleste Mère de Dieu, qui nous accompagne tout au long de l’année liturgique, vous guide, chers jeunes, sur le chemin d’une adhésion à l’Evangile toujours plus parfaite ; qu’elle vous encourage, chers malades, à accueillir avec sérénité la volonté de Dieu ; qu’elle vous soutienne, chers jeunes mariés, dans la construction quotidienne de la cohabitation familiale, qui s’inspire du style de la maison de Nazareth.
12 septembre 2007 – A l’issue de l’Audience Générale, aux francophones
Que la Vierge Marie vous conduise tous à son Fils et qu'elle vous apprenne toujours à témoigner de lui !
15 septembre 2007 – Aux Clarisses d’Albano
Sur le Calvaire, Jésus nous a donné Marie comme Mère et nous a confiés à elle comme ses fils. Que la Vierge des Douleurs vous obtienne le don de suivre son divin Fils crucifié et d'embrasser avec sérénité les difficultés et les épreuves de l'existence quotidienne.
16 septembre 2007 – Angélus
Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, nous obtienne le don de toujours mettre notre confiance dans l'amour de Dieu et nous aide à être miséricordieux comme notre Père qui est aux cieux.
22 septembre 2007 Aux nouveaux Évêques nommés au cours de l’année
Comme Marie, sachez louer Dieu chaque jour pour le salut qu'il accomplit dans l'Eglise et dans le monde, certains que rien n'est impossible à Dieu (Lc 1, 37).
23 septembre 2007 – Homélie de la Messe célébrée dans la cathédrale de Velletri
Que Marie nous libère de la cupidité des richesses, et fasse en sorte que se lèvent au ciel des mains libres et pures; rendons gloire à Dieu par toute notre vie
23 septembre 2007 – Angelus
Que la très sainte Vierge Marie qui proclame dans le Magnificat que le Seigneur « comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides » (Luc 1, 53), aide les chrétiens à user des biens terrestres avec une sagesse évangélique - c'est-à-dire avec une solidarité généreuse -, et qu'elle inspire aux gouvernants et aux économistes des stratégies à long terme qui favorisent le progrès authentique de tous les peuples.
24 septembre 2007 – Aux Evêques d’Ukraine en visite Ad Limina (rite Latin et Gréco-Catholique)
Chers et vénérés frères, merci encore d'avoir accueilli mon invitation à participer à cette réunion fraternelle. J'invoque sur chacun de vous et sur vos communautés la protection maternelle de la Vierge, que la liturgie latine vénère aujourd'hui comme la Bienheureuse Vierge de la Grâce. Qu'Elle vous soutienne dans le ministère quotidien et le rende fécond de fruits spirituels; qu'Elle vous console et vous réconforte dans les difficultés et à l'heure de l'épreuve; qu'Elle vous obtienne la joie d'une communion toujours plus profonde avec son divin Fils et rende encore plus solide la fraternité entre vous, successeurs des Apôtres.
30 septembre 2007 - Angelus
L'Evangile de Luc présente la parabole de l'homme riche et du pauvre Lazare (Lc 16, 19-31). Le riche incarne l'utilisation injuste des richesses de la part de qui les utilise pour un luxe effréné et égoïste, pensant uniquement à sa propre satisfaction, sans se soucier le moins du monde du mendiant qui se trouve à sa porte. Le pauvre en revanche incarne la personne dont seul Dieu s'occupe : contrairement au riche, il a un nom, Lazare, abréviation de Eleazare qui signifie précisément « Dieu l'aide ». Dieu n'oublie pas celui qui est oublié de tous ; celui qui ne vaut rien aux yeux des hommes est précieux aux yeux du Seigneur. Le récit montre comment l'iniquité terrestre est renversée par la justice divine : après la mort, Lazare est accueilli « dans le sein d'Abraham », c'est-à-dire dans la béatitude éternelle, alors que le riche finit en enfer, « en proie à la torture ». Il s'agit d'un nouvel état de chose sans appel et définitif. C'est donc pendant sa vie qu'il faut se repentir. Le faire après ne sert à rien.
Nous ne pouvons pas prétendre ne pas savoir quel chemin prendre : nous avons la Loi et les Prophètes, nous dit Jésus dans l'Evangile. Celui qui ne veut pas les écouter ne changerait pas, même si quelqu'un revenait de chez les morts pour le réprimander.
Que la Vierge Marie nous aide à profiter du temps présent pour écouter et mettre en pratique cette parole de Dieu. Qu'elle nous obtienne de devenir plus attentifs à nos frères dans le besoin, pour partager avec eux l'abondance ou le peu que nous avons, et contribuer, en commençant par nous-mêmes, à répandre la logique et le style de la solidarité authentique.
3 octobre 2007 – Audience Générale
Dieu est éternel, il est né d'une femme, et il reste avec nous chaque jour. Nous vivons dans cette certitude, en elle nous trouvons le chemin de notre vie.
7 octobre 2007 – Angelus
L'image traditionnelle de la Vierge du Rosaire représente Marie qui tient l'Enfant Jésus sur un bras et, de l'autre, tend le chapelet à saint Dominique. Cette iconographie significative montre que le Rosaire est un moyen donné par la Vierge pour contempler Jésus et, en méditant sur sa vie, l'aimer et le suivre toujours plus fidèlement. Telle est la consigne laissée par la Vierge également lors de ses différentes apparitions. Je pense, en particulier, à celle de Fatima, survenue il y a 90 ans. En se présentant comme "la Vierge du Rosaire" aux trois pastoureaux Lucie, Jacinthe et François, elle a recommandé avec insistance de prier le Rosaire tous les jours, pour obtenir la fin de la guerre. Nous aussi, nous voulons accueillir la requête maternelle de la Vierge, en nous engageant à réciter avec foi le Rosaire pour la paix dans les familles, dans les nations, et dans le monde entier.
Nous savons cependant que la paix véritable se diffuse là où les hommes et les institutions s'ouvrent à l'Evangile.
Que Marie nous aide à nous souvenir que chaque chrétien est appelé à être un annonciateur de l'Evangile à travers sa parole et sa vie.
14 octobre 2007 – Angelus
"Convertissez-vous et croyez à l'Evangile" (cf. Mc 1, 15). Jésus marqua le début de sa vie publique par cette invitation, qui continue à retentir dans l'Eglise, si bien que la Très Sainte Vierge elle-même, en particulier dans ses apparitions les plus récentes, a toujours renouvelé cet appel. Aujourd'hui, nous pensons en particulier à Fátima où, il y a précisément 90 ans, du 13 mai au 13 octobre 1917, la Vierge apparut aux trois pastoureaux: Lucie, Jacinthe et François.. Nous demandons à la Vierge pour tous les chrétiens le don d'une véritable conversion, pour que soit annoncé et témoigné avec cohérence et fidélité le message évangélique éternel, qui indique à l'humanité la voie de la paix authentique.
21 octobre 2007 – Angelus
Que la Vierge protège ceux qui, de façons différentes, s'engagent pour le bien commun et pour un ordre juste dans la société
28 octobre 2007 – Aux francophones, au terme de l’Angelus
Avec l’aide de la Vierge Marie, puissiez-vous vous tourner vers le Seigneur et marcher chaque jour dans la voie de la sainteté, source de liberté et de bonheur.
1er novembre 2007 - Angelus
Au centre de l'assemblée des saints, resplendit la Vierge Marie, « humble et plus élevée que toute créature » (Dante, Paradis, XXXIII, 2). En mettant notre main dans la sienne, nous nous sentons incités à marcher avec plus d'élan sur le chemin de la sainteté. Nous lui confions notre engagement quotidien et nous la prions aujourd'hui également pour nos chers défunts, avec l'intime espérance de nous retrouver un jour tous ensemble, dans la communion glorieuse des saints.
5 novembre 2007 – Homélie Messe cardinaux et Evêques défunts
Après avoir commémoré tous les fidèles défunts lors de leur fête liturgique, nous nous retrouvons, selon la tradition, dans cette Basilique vaticane pour offrir le Sacrifice eucharistique à l'intention des Cardinaux et des Evêques qui, au cours de l'année, appelés par le Seigneur, ont quitté ce monde. Je rappelle avec une affection fraternelle les noms des regrettés prélats: Salvatore Pappalardo, Frédéric Etsou-Nzabi Bamungwabi, Antonio María Javierre, Angelo Felici, Jean-Marie Lustiger, Edouard Gagnon, Adam Kozlowiecki et Rosalio José Castillo Lara. En pensant à la personne et au ministère de chacun d'eux, malgré la douleur de la séparation, nous élevons à Dieu une sincère action de grâce pour le don qu'Il a fait à l'Eglise à travers eux et pour tout le bien qu'ils ont pu accomplir avec son aide. Nous confions également au Père éternel les Patriarches, les Archevêques et les Evêques défunts, en exprimant aussi pour eux notre reconnaissance au nom de la communauté catholique tout entière.
La prière d'intention de l'Eglise s'"appuie", pour ainsi dire, sur la prière de Jésus lui-même, que nous avons écoutée dans le passage évangélique: "Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi" (Jn 17, 24). Jésus se réfère à ses disciples, en particulier aux Apôtres, qui sont à ses côtés au cours de la dernière Cène. Mais la prière du Seigneur s'étend à tous les disciples de tous les temps. En effet, il avait dit peu auparavant: "Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi" (Jn 17, 20). Et s'il demandait à cette occasion qu'ils soient "un... pour que le monde croie" (v. 21), nous pouvons également comprendre ici qu'Il demande au Père de pouvoir avoir avec lui, dans la demeure de sa gloire éternelle, tous les disciples morts sous le signe de la foi.
"Ceux que tu m'as donnés...": il s'agit d'une belle définition du chrétien comme tel, mais on peut bien sûr l'appliquer de manière particulière à ceux que Dieu le Père a élus parmi les fidèles pour les destiner à suivre de plus près son Fils. En ce moment, à la lumière de ces paroles du Seigneur, notre pensée va, en particulier, vers les Vénérés frères pour lesquels nous offrons cette Eucharistie. Ce sont des hommes que le Père "a donnés" au Christ. Il les a enlevés du monde, ce "monde" qui "ne l'a pas reconnu" (Jn 17, 25), et il les a appelés à devenir des amis de Jésus. Cela a été la grâce la plus précieuse de toute leur vie. Ils ont bien sûr été des hommes avec des caractéristiques différentes, que ce soit en raison de leur parcours personnel ou du ministère qu'ils ont exercé; ils ont cependant tous eu en commun la chose la plus grande: l'amitié avec le Seigneur Jésus. Ils l'ont reçue en héritage sur la terre, en tant que prêtres, et à présent, au-delà de la mort, ils partagent dans les cieux cet "héritage qui ne connaît ni destruction, ni souillure" (1 P 1, 4). Au cours de son existence temporelle, Jésus leur a fait connaître le nom de Dieu, en les admettant à participer à l'amour de la Très Sainte Trinité. L'amour du Père pour le Fils est entré en eux, et ainsi, la personne même du Fils, en vertu de l'Esprit Saint, est demeurée en chacun d'eux (cf. Jn 17, 26): une expérience de communion divine qui tend, par sa nature, à occuper l'existence entière, pour la transfigurer et la préparer à la gloire de la vie éternelle.
Il est réconfortant et salutaire, dans la prière pour les défunts, de méditer sur la confiance de Jésus envers son Père et de se laisser ainsi envelopper par la lumière sereine de cet abandon absolu du Fils à la volonté de son "Abbà". Jésus sait que le Père est toujours avec Lui (cf. Jn 8, 29); qu'ensemble, ils ne font qu'un (cf. Jn 10, 30). Il sait que sa propre mort doit être un "baptême", c'est-à-dire une immersion dans l'amour de Dieu (cf. Lc 12, 50), et il va vers celle-ci certain que le Père réalisera en Lui l'antique prophétie, que nous avons écoutée aujourd'hui dans la première Lecture biblique: "après deux jours il nous fera revivre, / le troisième jour il nous relèvera / et nous vivrons en sa présence" (Os 6, 2). Cet oracle du prophète Osée se réfère au peuple d'Israël et exprime la confiance dans l'assistance du Seigneur: une confiance que le peuple n'a malheureusement parfois pas méritée, en raison de son inconstance et de sa superficialité, allant jusqu'à abuser de la bienveillance divine. En la Personne de Jésus, en revanche, l'amour pour Dieu le Père devient pleinement sincère, authentique, fidèle. Il assume en lui toute la réalité de l'antique Israël et la conduit à son accomplissement. Le "nous" du peuple se concentre dans le "moi" de Jésus, en particulier dans ses annonces répétées de la passion, de la mort et de la résurrection, lorsqu'il révèle ouvertement aux disciples ce qui l'attend à Jérusalem: il devra être refusé par les chefs, arrêté, condamné à mort et crucifié, et le troisième jour ressusciter (cf. Mt 16, 21). Cette confiance singulière du Christ nous a été transmise à travers le don de l'Esprit Saint à l'Eglise, dans laquelle nous sommes entrés avec le Sacrement du Baptême. Le "moi" de Jésus devient un nouveau "nous", le "nous" de son Eglise, lorsqu'il se communique à ceux qui sont incorporés à Lui dans le Baptême. Et cette identification est renforcée chez ceux qui, en raison d'un appel spécial du Seigneur, ont été configurés à Lui dans l'Ordre Saint.
Le Psaume responsorial a placé sur nos lèvres le souhait poignant d'un lévite qui, loin de Jérusalem et du Temple, désire y retourner pour être à nouveau aux côtés du Seigneur (cf. Ps 41, 1-3). "Mon âme a soif de Dieu, / le Dieu vivant; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu?" (Ps 42/41, 3). Cette soif contient une vérité qui ne trahit pas, une espérance qui ne déçoit pas. C'est une soif qui, même à travers la nuit la plus obscure, illumine le chemin vers la source de la vie, comme l'a chanté avec des expressions admirables saint Jean de la Croix. Le Psalmiste laisse place aux plaintes de l'âme, mais au centre et à la fin de son admirable hymne, il place un refrain plein de confiance: "Pourquoi t'attristes-tu, mon âme, / pourquoi gémis-tu sur moi? / Espère en Dieu: je pourrai encore le louer, / lui, salut de ma face et mon Dieu" (v. 6). Dans la lumière du Christ et de son mystère pascal, ces paroles révèlent toute leur merveilleuse vérité: la mort elle-même ne peut rendre vaine l'espérance du croyant, car le Christ est entré pour nous dans le sanctuaire du croyant, car le Christ est entré pour nous dans le sanctuaire du ciel, et il veut nous conduire en ce lieu, après nous y avoir préparé une place (cf. Jn 14, 1-3).
C'est avec cette foi et cette espérance que nos chers frères défunts ont récité à d'innombrables reprises ce Psaume. En tant que prêtres, ils ont fait l'expérience de tout son retentissement existentiel, en prenant également sur eux les accusations et les dérisions de ceux qui disent aux croyants dans l'épreuve: "Où est ton Dieu?". A présent, au terme de leur exil terrestre, ils sont arrivés dans leur patrie. En suivant la voie tracée par leur Seigneur Ressuscité, ils ne sont pas entrés dans un temple fait par des mains d'hommes, mais dans le ciel même (cf. He 9, 24). Là, avec la Bienheureuse Vierge Marie, et avec tous les saints, puissent-ils contempler finalement - telle est notre prière - la face de Dieu et chanter pour l'éternité ses louanges. Amen!
5 décembre 2007 – Au terme de l’Audience Générale
Que l'Immaculée Conception soit elle qui vous guide, chers jeunes, sur votre chemin d'adhésion au Christ. Qu'elle soit pour vous, chers malades, un soutien dans la souffrance, et qu'elle suscite en vous une espérance nouvelle. Qu'elle vous guide, chers jeunes mariés, pour que vous découvriez toujours plus l'amour du Christ.
13 décembre 2007 – Discours de Benoit XVI aux Etudiants des Universités de Rome
Chers jeunes amis, je voudrais dire aux candidats au Sacrement de la Confirmation et à vous tous : tournez votre regard vers la Vierge Marie et, à partir de son "oui", apprenez à prononcer également votre "oui" à l'appel divin. L'Esprit Saint entre dans notre vie dans la mesure où nous lui ouvrons notre c½ur par notre "oui": plus ce "oui" est entier, plus le don de sa présence est complet. Pour mieux comprendre, nous pouvons faire référence à une réalité très simple : la lumière. Si les volets des fenêtres sont hermétiquement clos, le soleil, même s'il est resplendissant, ne peut pas illuminer la maison. S'il y a une petite fente, un rayon de lumière entre ; si l'on ouvre un peu plus les volets, la pièce commence à s'éclairer, mais ce n'est que lorsque tout est largement ouvert que les rayons du soleil illuminent et réchauffent la pièce. Chers amis ! Marie est saluée par l'ange comme étant "pleine de grâce", ce qui signifie précisément cela : son c½ur et sa vie sont totalement ouverts à Dieu et pour cette raison totalement envahis par sa grâce. Qu'Elle vous aide à faire de vous-mêmes un "oui" libre et entier à Dieu, afin que vous puissiez être renouvelés, et même transformés par la lumière et par la joie de l'Esprit Saint.
2008
3 février 2008 – Angelus
Que Marie, Mère et Etoile de l'Espérance, illumine nos pas et nous rende des disciples toujours plus fidèles de Jésus-Christ.
11 février 2008 – Message pour la Journée Mondiale du Malade
... Les 150 ans des apparitions de Lourdes nous invitent à tourner le regard vers la Vierge sainte, dont l'Immaculée Conception constitue le don sublime et gratuit de Dieu à une femme, afin qu'elle pût adhérer pleinement aux desseins divins avec une foi ferme et inébranlable, malgré les épreuves et les souffrances qu'elle aurait dû affronter. Voilà pourquoi Marie est le modèle de l'abandon total à la volonté de Dieu: elle a accueilli le Verbe éternel dans son c½ur et l'a conçu dans son sein virginal; elle a eu confiance en Dieu et, l'âme transpercée d'une épée de douleur (cf. Lc 2, 35), elle n'a pas hésité à partager la passion de son Fils, en renouvelant sur le Calvaire, au pied de la croix, le "oui" de l'Annonciation. Méditer sur l'Immaculée Conception de Marie signifie donc se laisser attirer par le "oui" qui l'a unie admirablement à la mission du Christ, rédempteur de l'humanité; c'est se laisser prendre par la main et guider par elle, pour prononcer à notre tour le "fiat" à la volonté de Dieu, avec toute l'existence traversée de joies et de tristesses, d'espérances et de déceptions, en sachant que les épreuves, la douleur et la souffrance enrichissent notre pèlerinage sur la terre.
On ne peut contempler Marie sans être attiré par le Christ et on ne peut regarder le Christ sans percevoir immédiatement la présence de Marie. Il y a un lien inséparable entre la Mère et le Fils engendré dans son sein par l'½uvre de l'Esprit Saint, et ce lien nous le sentons, de manière mystérieuse, dans le sacrement de l'Eucharistie, comme les Pères de l'Eglise et les théologiens l'ont mis en lumière dès les premiers siècles. "La chair née de Marie, venant de l'Esprit Saint, est le pain descendu du ciel", déclare saint Hilaire de Poitiers, tandis que dans le Sacramentaire "Bergomense" du IX siècle, nous lisons: "Son sein a fait mûrir un fruit, un pain nous a rempli du don angélique. Marie a rendu au salut ce qu'Eve avait détruit par sa faute". Saint Pierre Damien observe ensuite: "Ce corps que la très bienheureuse Vierge a engendré, a nourri dans son sein avec une sollicitude maternelle, ce corps dis-je, celui-là et pas un autre, nous le recevons à présent du saint autel et nous en buvons le sang comme sacrement de notre rédemption. Voilà ce que croit la foi catholique, ce qu'enseigne fidèlement la sainte Eglise". Le lien de la Vierge sainte avec le Fils, agneau immolé qui enlève les péchés du monde, s'étend à l'Eglise, corps mystique du Christ. Marie - observe le Serviteur de Dieu Jean-Paul II - est "femme eucharistique" à travers toute sa vie et l'Eglise, la considérant comme son modèle, "est appelée à l'imiter également dans son rapport avec ce très saint mystère" (Ecclesia de Eucharistia, n. 53). Dans cette optique, on comprend encore mieux pourquoi à Lourdes, au culte de la bienheureuse Vierge Marie est associé un rappel fort et constant à l'Eucharistie par des célébrations eucharistiques quotidiennes, par l'adoration du Très Saint Sacrement et la bénédiction des malades, qui constitue un des temps les plus forts de la halte des pèlerins près de la grotte de Massabielle.
La présence à Lourdes de nombreux pèlerins malades et de bénévoles qui les accompagnent aide à réfléchir sur la bienveillance maternelle et tendre que manifeste la Vierge envers la douleur et la souffrance de l'homme. Associée au sacrifice du Christ, Marie, Mater Dolorosa, qui, au pied de la croix souffre avec son divin Fils, est particulièrement proche de la communauté chrétienne qui se rassemble autour de ses membres souffrants, qui portent les signes de la passion du Seigneur. Marie souffre avec ceux qui sont dans l'épreuve, elle espère avec eux et elle est leur réconfort en les soutenant de son aide maternelle. Et n'est-il pas vrai que l'expérience spirituelle de tant de malades incite à comprendre toujours plus que "le divin Rédempteur veut pénétrer dans l'âme de toute personne qui souffre, par l'intermédiaire du c½ur de sa très sainte Mère, prémices et sommet de tous les rachetés?" (Jean-Paul II, Salvifici doloris, n. 26).
Si Lourdes nous conduit à méditer sur l'amour maternel de la Vierge immaculée pour ses enfants malades et ceux qui souffrent, le prochain Congrès eucharistique international sera l'occasion d'adorer Jésus Christ présent dans le sacrement de l'autel, de nous confier à lui comme l'espérance qui ne déçoit pas, de l'accueillir comme remède de l'immortalité qui guérit le corps et l'esprit. Jésus Christ a racheté le monde par sa souffrance, par sa mort et sa résurrection et il a voulu rester avec nous comme "pain de la vie" dans notre pèlerinage terrestre. "L'Eucharistie don de Dieu pour la vie du monde": voilà le thème du Congrès eucharistique qui souligne que l'Eucharistie est le don de son Fils unique, incarné et crucifié, que le Père fait au monde. C'est lui qui nous réunit autour de la table eucharistique, en suscitant chez ses disciples une attention bienveillante envers les malades et ceux qui souffrent; en eux, la communauté chrétienne reconnaît le visage du Seigneur. Comme je l'ai souligné dans l'exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis, "nos communautés, quand elles célèbrent l'Eucharistie, doivent prendre toujours plus conscience que le sacrifice du Christ est pour tous, et que l'Eucharistie presse alors toute personne qui croit en lui à se faire pain "rompu" pour les autres" (n. 88). Ainsi, nous sommes encouragés à nous engager à la première personne à servir les frères, surtout ceux qui sont en difficulté, puisque la vocation de tout chrétien est d'être vraiment, avec Jésus, pain rompu pour la vie du monde.
Donc, il apparaît clairement que la pastorale de la santé doit puiser dans l'Eucharistie la force spirituelle et nécessaire pour secourir efficacement l'homme et l'aider à comprendre la valeur salvifique de sa souffrance. Comme l'écrivit le Serviteur de Dieu Jean-Paul II dans la lettre apostolique déjà citée Salvifici doloris, l'Eglise voit dans les frères et les s½urs qui souffrent, en quelque sorte, les sujets de la force surnaturelle du Christ (cf. n. 27). Uni mystérieusement au Christ, l'homme qui souffre avec amour et abandon docile à la volonté divine devient offrande vivante pour le salut du monde. Mon prédécesseur bien-aimé déclarait encore que: "Plus l'homme est menacé par le péché, plus sont lourdes les structures du péché que le monde actuel porte en lui-même, et plus est éloquente la souffrance humaine en elle-même. Et plus aussi l'Eglise éprouve le besoin de recourir à la valeur des souffrances humaines pour le salut du monde" (ibid.). Donc, si à Québec, on contemple le mystère de l'Eucharistie don de Dieu pour la vie du monde, dans la Journée mondiale du Malade, dans un parallélisme spirituel idéal, non seulement on célèbre la participation effective de la souffrance humaine à l'½uvre salvifique de Dieu, mais dans un certain sens, on peut bénéficier également des précieux fruits promis à ceux qui croient. Ainsi, la douleur, acceptée avec foi, devient la porte pour entrer dans le mystère de la souffrance rédemptrice de Jésus et pour atteindre avec lui la paix et le bonheur de sa résurrection.
Tandis que j'adresse mon salut cordial à tous les malades et à ceux qui en prennent soin de diverses manières, j'invite les communautés diocésaines et paroissiales à célébrer la prochaine Journée mondiale du Malade en mettant pleinement en valeur l'heureuse coïncidence du 150 anniversaire des apparitions de Notre Dame à Lourdes et le Congrès eucharistique international. Que ce soit l'occasion de souligner l'importance de la Messe, de l'adoration eucharistique et du culte de l'Eucharistie, en faisant en sorte que les chapelles dans les centres de santé deviennent le c½ur battant où Jésus s'offre sans cesse au Père, pour la vie de l'humanité. De même, la distribution de l'Eucharistie aux malades, effectuée avec respect et esprit de prière, est un véritable réconfort pour ceux qui souffrent et sont atteints de toute forme de maladie.
En outre, que la prochaine Journée mondiale du Malade soit une circonstance propice pour invoquer, de manière spéciale, la protection maternelle de Marie sur tous ceux qui sont éprouvés par la maladie, sur les personnels de santé et sur les ministres de la pastorale de la santé. Je pense plus particulièrement aux prêtres engagés dans ce domaine, aux religieuses et aux religieux, aux bénévoles et à quiconque s'occupe de servir avec beaucoup de dévouement, dans le corps et l'âme, les malades et les nécessiteux. Je les confie tous à Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Immaculée Conception. Qu'elle aide chacun à témoigner que la seule réponse valable à la douleur et à la souffrance humaine est le Christ, qui en ressuscitant a vaincu la mort et nous a donné la vie qui n'a pas de fin.
8 juin 2008 – Angelus
En nous tournant maintenant vers la Vierge Marie demandons, par son intercession, de vivre toujours dans la joie de l'expérience chrétienne. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, suscite en nous des sentiments d'abandon filial envers Dieu, qui est miséricorde infinie ; qu'elle nous aide à faire nôtre la prière que saint Augustin formule dans un célèbre passage de ses "Confessions" : "Aie pitié de moi, Seigneur ! Voilà, je ne cache pas mes blessures : tu es le médecin, moi le malade ; tu es miséricordieux, moi misérable... Je place toute mon espérance dans ta grande miséricorde" (X, 28.39 ; 29.40).
20 juillet 2008 – Angélus à Sydney
Nous nous apprêtons maintenant à réciter ensemble la belle prière de l’Angélus. Nous y réfléchirons sur Marie, jeune femme s’entretenant avec l’Ange qui l’invite, au nom de Dieu, à un don particulier d’elle-même, de sa propre vie, de son avenir de femme et de Mère. Nous pouvons imaginer ce que Marie ressentit à ce moment-là : étant toute bouleversée, totalement dépassée par la proposition qui lui était faite.
L’Ange comprit son inquiétude et s’efforça aussitôt de la rassurer : « Sois sans crainte, Marie (…) l’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1, 30, 35). C’est l’Esprit Saint qui lui a donné la force et le courage de répondre à l’appel du Seigneur. C’est l’Esprit qui l’aide à comprendre le grand mystère qui est en train de s’accomplir à travers elle. C’est l’Esprit qui l’enveloppe de son amour et la rend capable de concevoir dans ses entrailles le Fils de Dieu.
Cette scène constitue sans aucun doute le moment central de l’histoire de la relation de Dieu avec son peuple. Dans l’Ancien Testament, Dieu s’était révélé de façon partielle et de manière graduelle, comme nous le faisons tous dans nos relations personnelles. Il fallait un certain temps au peuple élu pour approfondir sa relation avec Dieu. L’Alliance avec Israël a été comme un temps de séduction, de longues fiançailles. Le moment définitif arriva donc, le moment du mariage, la réalisation de la nouvelle et éternelle alliance. À ce moment-là, devant le Seigneur, Marie représente toute l’humanité. Dans le message de l’Ange, c’était Dieu qui faisait une proposition de mariage avec l’humanité. Et, en notre nom, Marie dit son « oui ».
Dans les fables, les récits s’achèvent ainsi : et tous « vécurent alors heureux et contents ». Dans la vie réelle, ce n’est pas aussi facile. Marie dut faire face à de nombreuses difficultés pour affronter les conséquences de ce « oui » dit au Seigneur. Siméon prophétisa qu’une épée lui transpercerait le c½ur. Lorsque Jésus eut douze ans, elle connut les pires cauchemars que tout parent éprouve quand, pendant trois jours, elle dut affronter la disparition de son Fils. Et après l’activité publique de Jésus, elle souffrit l’agonie, étant présente à sa crucifixion et à sa mort. Dans ses différentes épreuves, elle resta toujours fidèle à sa promesse, soutenue par l’Esprit de force. Et elle en fut récompensée par la gloire.
Nous aussi nous devons rester fidèles au « oui » par lequel nous avons accueilli l’offre d’amitié que le Seigneur nous a faite. Nous savons qu’Il ne nous abandonnera jamais. Nous savons qu’Il nous soutiendra toujours par les dons de l’Esprit. Marie a accueilli la « proposition » du Seigneur en notre nom. Tournons-nous alors vers elle et demandons-lui de nous guider dans les difficultés pour rester fidèles à cette relation vitale que Dieu a établie avec chacun de nous. Marie nous inspire, elle est notre modèle. Elle intercède pour nous auprès de son Fils et, avec son amour maternel, elle nous protège des dangers.
13 août 2008 – Audience Générale
Celui qui prie ne perd jamais l'espérance, même lorsqu'il en vient à se trouver dans des situations difficiles voire humainement désespérées. C'est ce que nous enseigne la Sainte Ecriture et ce dont témoigne l'histoire de l'Eglise. Combien d'exemples, en effet, pourrions nous apporter de situations où ce fut véritablement la prière qui soutint le chemin des saints et du peuple chrétien! Parmi les témoignages de notre époque je voudrais citer celui de deux saints dont nous célébrons ces jours-ci la mémoire: Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, dont nous avons célébré la fête le 9 août, et Maximilien Marie Kolbe, que nous célébrerons demain, 14 août, veille de la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Tous deux ont conclu leur vie terrestre par le martyre dans le camp d'Auschwitz. Apparemment leurs existences pourraient être considérées comme un échec, mais c'est précisément dans leur martyre que resplendit l'éclair de l'Amour, qui vainc les ténèbres de l'égoïsme et de la haine. A saint Maximilien Kolbe sont attribuées les paroles suivantes qu'il aurait prononcées en pleine fureur de la persécution nazie: "La haine n'est pas une force créatrice: seul l'amour en est une". Et il apporta une preuve héroïque de l'amour en s'offrant généreusement en échange de l'un de ses compagnons de prison, une offrande qui culmina par sa mort dans le bunker de la faim, le 14 août 1941.
Edith Stein, le 6 août de l'année suivante, à trois jours de sa fin dramatique, approchant des cons½urs du monastère de Echt, en Hollande, leur dit: "Je suis prête à tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous, jusqu'à présent j'ai pu très bien prier et j'ai dit de tout mon c½ur: "Ave, Crux, spes unica"". Des témoins qui parvinrent à échapper à l'horrible massacre racontèrent que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis qu'elle revêtait l'habit carmélitain, avançait consciemment vers sa mort, elle se distinguait par son comportement empli de paix, par son attitude sereine et par des manières calmes et attentives aux nécessités de tous. La prière fut le secret de cette sainte copatronne de l'Europe, qui "même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie contemplative, dut vivre jusqu'au bout le mystère de la Croix" (Lettre apostolique Spes aedificandi, Enseignements de Jean-Paul II, XX, 2, 1999, p. 511).
"Ave Maria!": ce fut la dernière invocation sur les lèvres de saint Maximilien Marie Kolbe tandis qu'il tendait le bras à celui qui le tuait par une injection d'acide phénique. Il est émouvant de constater comment le recours humble et confiant à la Vierge est toujours une source de courage et de sérénité. Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de l'Assomption, qui est l'une des célébrations mariales les plus chères à la tradition chrétienne, nous renouvelons notre consécration à Celle qui depuis le Ciel veille à tout instant sur nous avec un amour maternel. Tel est en effet ce que nous disons dans la prière familière du "Je vous salue Marie", en lui demandant de prier pour nous "aujourd'hui et à l'heure de notre mort".
10 septembre 2008 – Audience Générale
Le concile Vatican II dit que la Vierge nous précède sur le chemin de la foi parce qu' ‘elle a cru à l'accomplissement des paroles du Seigneur' (Luc 1, 45) ».
Pour vous, les jeunes, je demande à la Vierge Sainte le don d'une foi toujours plus mûre ; pour vous qui êtes malades, une foi toujours plus forte et pour vous, les jeunes mariés, une foi toujours plus profonde .
14 septembre 2008 – Homélie de la Messe à Lourdes
« Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle ». C'est le message qu'en ces lieux Bernadette a reçu de la « belle Dame » qui lui apparut le 2 mars 1858. Depuis 150 ans, les pèlerins n'ont jamais cessé de venir à la grotte de Massabielle pour entendre le message de conversion et d'espérance qui leur est adressé. Et nous aussi, nous voici ce matin aux pieds de Marie, la Vierge Immaculée, pour nous mettre à son école avec la petite Bernadette.
Je remercie particulièrement Mgr Jacques Perrier, Évêque de Tarbes et Lourdes, pour l'accueil chaleureux qu'il m'a réservé et pour les paroles aimables qu’il m’a adressées. Je salue les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses, ainsi que vous tous, chers pèlerins de Lourdes, en particulier les malades. Vous êtes venus en grand nombre accomplir ce pèlerinage jubilaire avec moi et confier vos familles, vos proches et vos amis, et toutes vos intentions à Notre Dame. Ma gratitude va aussi aux Autorités civiles et militaires qui ont voulu être présentes à cette célébration eucharistique.
« Quelle grande chose que de posséder la Croix ! Celui qui la possède, possède un trésor » (Saint André de Crète, Homélie X pour l'Exaltation de la Croix, PG 97, 1020). En ce jour où la liturgie de l'Église célèbre la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, l'Évangile nous rappelle la signification de ce grand mystère : Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés (cf. Jn 3, 16). Le Fils de Dieu s'est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu'à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 8). C'est par sa Croix que nous sommes sauvés. L'instrument de supplice qui manifesta, le Vendredi-Saint, le jugement de Dieu sur le monde, est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix. « Pour être guéris du péché, regardons le Christ crucifié ! » disait saint Augustin (Traités sur St Jean, XII, 11). En levant les yeux vers le Crucifié, nous adorons Celui qui est venu enlever le péché du monde et nous donner la vie éternelle. Et l'Église nous invite à élever avec fierté cette Croix glorieuse pour que le monde puisse voir jusqu'où est allé l'amour du Crucifié pour les hommes, pour tous les hommes. Elle nous invite à rendre grâce à Dieu parce que d'un arbre qui apportait la mort, a surgi à nouveau la vie. C'est sur ce bois que Jésus nous révèle sa souveraine majesté, nous révèle qu'Il est exalté dans la gloire. Oui, « Venez, adorons-le ! ». Au milieu de nous se trouve Celui qui nous a aimés jusqu'à donner sa vie pour nous, Celui qui invite tout être humain à s’approcher de lui avec confiance.
C'est ce grand mystère que Marie nous confie aussi ce matin en nous invitant à nous tourner vers son Fils. En effet, il est significatif que, lors de la première apparition à Bernadette, c'est par le signe de la Croix que Marie débute sa rencontre. Plus qu'un simple signe, c'est une initiation aux mystères de la foi que Bernadette reçoit de Marie. Le signe de la Croix est en quelque sorte la synthèse de notre foi, car il nous dit combien Dieu nous a aimés ; il nous dit que, dans le monde, il y a un amour plus fort que la mort, plus fort que nos faiblesses et nos péchés. La puissance de l'amour est plus forte que le mal qui nous menace. C'est ce mystère de l'universalité de l'amour de Dieu pour les hommes que Marie est venue rappeler ici, à Lourdes. Elle invite tous les hommes de bonne volonté, tous ceux qui souffrent dans leur c½ur ou dans leur corps, à lever les yeux vers la Croix de Jésus pour y trouver la source de la vie, la source du salut.
L'Église a reçu la mission de montrer à tous ce visage aimant de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Saurons-nous comprendre que dans le Crucifié du Golgotha c'est notre dignité d'enfants de Dieu, ternie par le péché, qui nous est rendue ? Tournons nos regards vers le Christ. C'est Lui qui nous rendra libres pour aimer comme il nous aime et pour construire un monde réconcilié. Car, sur cette Croix, Jésus a pris sur lui le poids de toutes les souffrances et des injustices de notre humanité. Il a porté les humiliations et les discriminations, les tortures subies en de nombreuses régions du monde par tant de nos frères et de nos s½urs par amour du Christ. Nous les confions à Marie, mère de Jésus et notre mère, présente au pied de la Croix.
Pour accueillir dans nos vies cette Croix glorieuse, la célébration du jubilé des apparitions de Notre-Dame à Lourdes nous fait entrer dans une démarche de foi et de conversion. Aujourd'hui, Marie vient à notre rencontre pour nous indiquer les voies d'un renouveau de la vie de nos communautés et de chacun de nous. En accueillant son Fils, qu'elle nous présente, nous sommes plongés dans une source vive où la foi peut retrouver une vigueur nouvelle, où l'Église peut se fortifier pour proclamer avec toujours plus d'audace le mystère du Christ. Jésus, né de Marie, est le Fils de Dieu, l'unique Sauveur de tous les hommes, vivant et agissant dans son Église et dans le monde. L'Église est envoyée partout dans le monde pour proclamer cet unique message et inviter les hommes à l'accueillir par une authentique conversion du c½ur. Cette mission, qui a été confiée par Jésus à ses disciples, reçoit ici, à l'occasion de ce jubilé, un souffle nouveau. Qu'à la suite des grands évangélisateurs de votre pays, l'esprit missionnaire qui a animé tant d'hommes et de femmes de France, au cours des siècles, soit encore votre fierté et votre engagement !
En suivant le parcours jubilaire sur les pas de Bernadette, l'essentiel du message de Lourdes nous est rappelé. Bernadette est l’aînée d’une famille très pauvre, qui ne possède ni savoir ni pouvoir, faible de santé. Marie l’a choisie pour transmettre son message de conversion, de prière et de pénitence, conformément à la parole de Jésus : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). Dans leur cheminement spirituel, les chrétiens sont appelés eux aussi à faire fructifier la grâce de leur Baptême, à se nourrir de l'Eucharistie, à puiser dans la prière la force pour témoigner et être solidaires avec tous leurs frères en humanité (cf. Hommage à la Vierge Marie, Place d'Espagne, 8 décembre 2007). C'est donc une véritable catéchèse qui nous est ainsi proposée, sous le regard de Marie. Laissons-la nous instruire et nous guider sur le chemin qui conduit au Royaume de son Fils !
En poursuivant sa catéchèse, la « belle Dame » révèle son nom à Bernadette : « Je suis l'Immaculée Conception ». Marie lui dévoile ainsi la grâce extraordinaire qu'elle a reçue de Dieu, celle d'avoir été conçue sans péché, car « il s'est penché sur son humble servante » (cf. Lc 1, 48). Marie est cette femme de notre terre qui s'est remise entièrement à Dieu et qui a reçu le privilège de donner la vie humaine à son Fils éternel. « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe en moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Elle est la beauté transfigurée, l'image de l'humanité nouvelle. En se présentant ainsi dans une totale dépendance de Dieu, Marie exprime en réalité une attitude de pleine liberté, fondée sur l'entière reconnaissance de sa véritable dignité. Ce privilège nous concerne nous aussi, car il nous dévoile notre propre dignité d'hommes et de femmes, marqués certes par le péché, mais sauvés dans l'espérance, une espérance qui nous permet d'affronter notre vie quotidienne. C'est la route que Marie ouvre aussi à l'homme. S'en remettre pleinement à Dieu, c'est trouver le chemin de la liberté véritable. Car, en se tournant vers Dieu, l'homme devient lui-même. Il retrouve sa vocation originelle de personne créée à son image et à sa ressemblance.
Chers Frères et S½urs, la vocation première du sanctuaire de Lourdes est d'être un lieu de rencontre avec Dieu dans la prière, et un lieu de service des frères, notamment par l'accueil des malades, des pauvres et de toutes les personnes qui souffrent. En ce lieu, Marie vient à nous comme la mère, toujours disponible aux besoins de ses enfants. À travers la lumière qui émane de son visage, c'est la miséricorde de Dieu qui transparaît. Laissons-nous toucher par son regard qui nous dit que nous sommes tous aimés de Dieu et jamais abandonnés par Lui ! Marie vient nous rappeler ici que la prière, intense et humble, confiante et persévérante, doit avoir une place centrale dans notre vie chrétienne. La prière est indispensable pour accueillir la force du Christ. « Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l'action » (Deus caritas est, n. 36). Se laisser absorber par les activités risque de faire perdre à la prière sa spécificité chrétienne et sa véritable efficacité. La prière du Rosaire, si chère à Bernadette et aux pèlerins de Lourdes, concentre en elle la profondeur du message évangélique. Elle nous introduit à la contemplation du visage du Christ. Dans cette prière des humbles, nous pouvons puiser d'abondantes grâces.
La présence des jeunes à Lourdes est aussi une réalité importante. Chers amis, ici présents ce matin, réunis autour de la croix de la Journée mondiale de la Jeunesse, lorsque Marie a reçu la visite de l'ange, c'était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s'est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu'aucun de vous n'est indifférent à Dieu. Il pose Son regard aimant sur chacun de vous et vous appelle à une vie heureuse et pleine de sens. Ne vous laissez pas rebuter par les difficultés ! Marie fut troublée à l'annonce de l'ange venu lui dire qu'elle serait La Mère du Sauveur. Elle ressentait combien elle était faible face à la toute-puissance de Dieu. Pourtant, elle a dit « oui » sans hésiter. Et grâce à son oui, le salut est entré dans le monde, changeant ainsi l'histoire de l'humanité. À votre tour, chers jeunes, n'ayez pas peur de dire oui aux appels du Seigneur, lorsqu'Il vous invite à marcher à sa suite. Répondez généreusement au Seigneur ! Lui seul peut combler les aspirations les plus profondes de votre c½ur. Vous êtes nombreux à venir à Lourdes pour un service attentif et généreux auprès des malades ou d'autres pèlerins, en vous mettant ainsi à suivre le Christ serviteur. Le service des frères et des s½urs ouvre le c½ur et rend disponible. Dans le silence de la prière, que Marie soit votre confidente, elle qui a su parler à Bernadette en la respectant et en lui faisant confiance. Que Marie aide ceux qui sont appelés au mariage à découvrir la beauté d'un amour véritable et profond, vécu comme don réciproque et fidèle ! À ceux, parmi vous, que le Seigneur appelle à sa suite dans la vocation sacerdotale ou religieuse, je voudrais redire tout le bonheur qu'il y a à donner totalement sa vie pour le service de Dieu et des hommes. Que les familles et les communautés chrétiennes soient des lieux où puissent naître et s'épanouir de solides vocations au service de l'Église et du monde !
Le message de Marie est un message d'espérance pour tous les hommes et pour toutes les femmes de notre temps, de quelque pays qu'ils soient. J'aime à invoquer Marie comme étoile de l'espérance (Spe salvi, n. 50). Sur les chemins de nos vies, si souvent sombres, elle est une lumière d'espérance qui nous éclaire et nous oriente dans notre marche. Par son oui, par le don généreux d'elle-même, elle a ouvert à Dieu les portes de notre monde et de notre histoire. Et elle nous invite à vivre comme elle dans une espérance invincible, refusant d'entendre ceux qui prétendent que nous sommes enfermés dans la fatalité. Elle nous accompagne de sa présence maternelle au milieu des événements de la vie des personnes, des familles et des nations. Heureux les hommes et les femmes qui mettent leur confiance en Celui qui, au moment d'offrir sa vie pour notre salut, nous a donné sa Mère pour qu'elle soit notre Mère !
Chers Frères et S½urs, sur cette terre de France, la Mère du Seigneur est vénérée en d'innombrables sanctuaires, qui manifestent ainsi la foi transmise de générations en générations. Célébrée en son Assomption, elle est la patronne bien-aimée de votre pays. Qu'elle soit toujours honorée avec ferveur dans chacune de vos familles, dans vos communautés religieuses et dans vos paroisses ! Que Marie veille sur tous les habitants de votre beau pays et sur les pèlerins venus nombreux d'autres pays célébrer ce jubilé ! Qu'elle soit pour tous la Mère qui entoure ses enfants dans les joies comme dans les épreuves ! Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique-nous le chemin vers le règne de ton Fils Jésus ! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route ! (cf. Spe salvi, n. 50). Amen.
1er novembre 2008 – Angelus
La solennité de la Toussaint s'est affirmée au cours du premier millénaire chrétien comme une célébration collective des martyrs. En 609, à Rome, le Pape Boniface iv avait déjà consacré le Panthéon, le dédiant à la Vierge Marie et à tous les martyrs. Ce martyre, par ailleurs, nous pouvons l'entendre au sens large, c'est-à-dire comme amour sans réserve pour le Christ, un amour qui s'exprime dans le don total de soi à Dieu et à nos frères. Cet objectif spirituel, auquel tendent tous les baptisés, peut être atteint en suivant la voie des "béatitudes" évangéliques, que la liturgie nous indique en la solennité d'aujourd'hui (cf. Mt 5, 1-12a). C'est cette même voie qu'a tracée Jésus et que les saints et les saintes se sont efforcés de parcourir, tout en étant conscients de leurs limites humaines. Au cours de leur existence terrestre, en effet, ils ont été pauvres d'esprit, attristés par les péchés, doux, affamés et assoiffés de justice, miséricordieux, purs de c½ur, artisans de paix, persécutés pour la justice. Et Dieu leur a communiqué son propre bonheur: ils l'ont déjà goûté en ce monde et, dans l'au-delà, ils en jouissent pleinement. A présent ils sont consolés, héritiers de la terre, rassasiés, pardonnés, ils voient Dieu dont ils sont les fils. En un mot: "le Royaume des cieux est à eux" (cf. Mt 5, 3.10).
Plaçons notre main dans la main maternelle de Marie, Reine de tous les Saints, et laissons-nous conduire par Elle vers la patrie céleste, en compagnie des esprits bienheureux "de toutes nations, races, peuples et langues" (Ap 7, 9).
3 novembre 2008 – Homélie Messe cardinaux et Eveques défunts
Au lendemain de la commémoration de tous les fidèles défunts, nous nous réunissons aujourd'hui, suivant une belle tradition, pour célébrer le sacrifice eucharistique en hommage à nos frères cardinaux et évêques qui ont quitté ce monde au cours de cette année. Notre prière est animée et confortée par le mystère de la communauté des saints, mystère que, ces derniers jours, nous avons de nouveau contemplé dans l'intention de le comprendre, de l'accueillir et de le vivre de manière toujours plus intense.
Dans cette communion, nous rappelons avec une grande affection Messieurs les cardinaux Stephen Fumio Hamao, Alfons Maria Stickler, Aloisio Lorscheider, Peter Porekuu Dery, Adolfo Antonio Suárez Rivera, Ernesto Corripio Ahumada, Alfonso López Trujillo, Bernardin Gantin, Antonio Innocenti et Antonio José González Zumárraga. Nous les croyons et les pensons vivants dans le Dieu des vivants. Et avec eux nous rappelons également chacun des archevêques et des évêques qui, ces douze derniers mois, sont passés de ce monde à la Maison du Père. Pour chacun d'eux, nous voulons prier, en laissant notre esprit et notre c½ur être illuminés par la Parole de Dieu que nous venons à peine d'écouter.
La première lecture - un extrait du Livre de la Sagesse (4, 7-15) - nous a rappelé que l'âge vraiment vénérable n'est pas seulement le grand âge, mais la sagesse et une existence pure, sans malice. Et si le Seigneur appelle à lui un juste prématurément, c'est qu'il a pour lui un dessein de prédilection qui nous est inconnu: la mort prématurée d'une personne qui nous est chère devient une invitation à ne pas nous attarder à vivre de manière médiocre, mais à tendre au plus vite à la plénitude de la vie. Il y a, dans le texte de la Sagesse, une veine de paradoxe que nous retrouvons également dans le passage évangélique (Mt 11, 25-30). Une opposition ressort des deux lectures entre ce qui apparaît superficiel au regard des hommes et ce que voient en revanche les yeux de Dieu. Le monde considère comme chanceux celui qui vit longtemps, mais Dieu, plus que l'âge, regarde la rectitude du c½ur. Le monde donne du crédit aux "sages" et aux "savants" quand Dieu préfère les "petits". L'enseignement général qui en découle est que la réalité a deux dimensions: une plus profonde, vraie et éternelle, l'autre marquée par la finitude, l'éphémère et l'apparence. A ce point, il est important de préciser que ces deux dimensions ne se succèdent pas dans le temps, comme si la vie véritable ne commençait qu'après la mort. En réalité, la vie véritable, la vie éternelle commence déjà dans ce monde, dans la précarité des vicissitudes de l'histoire; la vie éternelle débute dans la mesure où nous nous ouvrons au mystère de Dieu et que nous l'accueillons parmi nous. Dieu est le Seigneur de la vie et en Lui, "nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Ac 17, 28), comme le dit saint Paul à l'Aréopage d'Athènes.
Dieu est la vraie sagesse qui ne vieillit pas, il est la richesse authentique qui ne dépérit pas, il est le bonheur auquel le c½ur de tout homme aspire en profondeur. Cette vérité qui traverse les Livres de la Sagesse et réapparaît dans le Nouveau Testament, trouve son accomplissement dans l'existence et dans l'enseignement de Jésus. Dans la perspective de la sagesse évangélique, la mort elle-même est porteuse d'un enseignement salutaire, parce qu'elle nous contraint à regarder la réalité en face; elle nous pousse à reconnaître la caducité de ce qui apparaît grand et fort aux yeux du monde. Face à la mort, tout motif d'orgueil humain perd de son intérêt et ressort en revanche ce qui a véritablement un prix. Tout se termine, nous sommes tous de passage en ce monde. Seul Dieu a la vie en lui, est la vie. La nôtre est une vie de participation, donée "ab alio", aussi un homme ne peut-il arriver à la vie éternelle que grâce à la relation particulière que lui a donnée son Créateur. Mais Dieu, voyant l'homme s'éloigner de Lui, a fait un pas en avant, a créé une nouvelle relation entre Lui et nous, dont nous parle la seconde lecture de la Liturgie d'aujourd'hui. Lui, le Christ "a donné sa vie pour nous" (1 Jn 3, 16).
Si Dieu - écrit saint Jean - nous a aimé gratuitement, nous aussi pouvons, et donc devons, nous laisser impliquer par ce mouvement oblatif, et faire de nous-mêmes un don gratuit pour les autres. De cette manière, nous connaissons Dieu comme il nous connaît; de cette manière, nous demeurons en Lui comme il a voulu demeurer en nous, et nous passons de la mort à la vie (cf. 1 Jn 3, 14) comme Jésus Christ, qui a vaincu la mort par sa résurrection, grâce à la puissance glorieuse de l'amour du Père céleste.
Chers frères et s½urs, cette Parole de vie et d'espérance nous est d'un grand réconfort devant le mystère de la mort, surtout quand il touche les personnes qui nous sont les plus chères. Le Seigneur nous assure aujourd'hui que nos regrettés frères, pour qui nous prions lors de cette messe, sont passés de la mort à la vie parce qu'ils ont choisi le Christ, ils en ont accueilli le joug aisé (cf. Mt 11, 29) et se sont consacrés au service des leurs frères. Aussi, même s'ils doivent expier leur part des peines dues à la fragilité humaine - qui nous marque tous, nous aidant à rester humbles -, leur fidélité au Christ leur permet d'entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Si donc nous sommes tristes d'avoir dû nous détacher d'eux, et si nous ressentons toujours leur absence, la foi nous remplit d'une assurance intime à l'idée que, comme cela fut pour le Seigneur Jésus, et toujours grâce à lui, la mort n'a plus de pouvoir sur eux (cf. Rm 6, 9). En passant, dans cette vie, par le C½ur miséricordieux du Christ, ils ont "trouv[é] le repos" (Sg 4, 7). Et nous avons maintenant plaisir à les imaginer en compagnie des saints, finalement soulagés des amertumes de cette vie, et nous ressentons nous aussi le désir de pouvoir les rejoindre un jour en si heureuse compagnie.
Dans le Psaume responsorial, nous avons répété ces paroles réconfortantes: "Oui, grâce et bonheur me pressent / tous les jours de ma vie; / ma demeure est la maison de Yahvé / en la longueur des jours" (Ps 23[22], 6). Oui, nous aimons espérer que le Bon Pasteur a accueilli nos frères, pour qui nous célébrons le Sacrifice divin, au crépuscule de leur journée terrestre et les a introduits dans sa bienheureuse intimité. L'onction - à laquelle le Psaume fait référence (v. 5) - a été posée trois fois sur leur front et une fois sur leurs mains; la coupe (ibid.) glorieuse de Jésus Prêtre est aussi devenue leur coupe, qu'ils ont levé jour après jour, en louant le nom du Seigneur. Ils ont rejoint les pâturages du ciel, où les signes ont laissé place à la réalité.
Chers frères et s½urs, unissons notre prière commune et élevons-la au Père de toutes bonté et miséricorde afin que, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, la rencontre avec le feu de son amour purifie rapidement nos amis défunts de toute imperfection et les transforme en louange de sa gloire. Prions également pour que nous, pèlerins sur la terre, conservions toujours le regard et le c½ur tournés vers le but ultime auquel nous aspirons, la Maison du Père, le Ciel. Ainsi soit-il!
23 novembre 2008 – Au terme de l’Angelus, aux pèlerins francophones
Aujourd'hui, prenons le temps de contempler le Christ, Roi de l'univers. En s'identifiant au plus pauvre et au plus petit d'entre-nous, Il est le pasteur et le roi qui veille sur nous pour nous aider à grandir dans la foi et dans l'amour, dans la justice et dans la charité. Laissons-nous conduire vers le Père, en lui offrant dans la prière, par l'intercession de Notre-Dame, nos vies, nos joies et nos peines
10 décembre 2008 – Au terme de l’Audience Générale
Que la Bienheureuse Vierge de Lorette, dont nous faisons mémoire aujourd'hui, vous encourage, chers jeunes mariés, vous qui avez depuis peu fondé votre famille, à grandir toujours davantage dans l'amour que Jésus nous a donné à Noël
2009
11 février 2009 – Message pour la Journée Mondiale du Malade
Une salutation toute particulière va à vous, chers enfants malades et souffrants: le Pape vous embrasse avec une affection paternelle ainsi que vos parents et vos familles, et il vous assure de son souvenir spécial dans la prière, vous invitant à vous confier à l'aide maternelle de la Vierge Immaculée, que nous avons encore contemplée lors du dernier Noël, alors qu'elle serrait dans ses bras avec joie le Fils de Dieu fait petit enfant. En invoquant sur vous et sur chaque malade la protection maternelle de la Vierge Sainte, santé des malades.
11 février 2009 – A l’issue de la Messe pour les malades, Basilique Saint Pierre
Nous demandons à la Vierge de tourner son regard maternel sur chaque malade et sur sa famille, pour les aider à porter avec le Christ le poids de la Croix. A Elle, Mère de l'humanité, nous confions les pauvres, les personnes qui souffrent, les malades du monde entier, avec une pensée spéciale pour les enfants malades
26 mai 2009 – Au Congrès du Diocèse de Rome
L'avenir du christianisme dépend de l'engagement et du témoignage de chacun de nous. J'invoque dans ce but l'intercession maternelle de la Vierge Marie, vénérée depuis des siècles dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure comme salus populi romani. Comme elle fit avec les apôtres au Cénacle en attente de la Pentecôte, qu'elle nous accompagne nous aussi et nous encourage à regarder avec confiance le jour qui vient.
1er novembre 2009 – Angelus
la Toussaint invite l'Eglise pèlerine sur la terre à goûter de manière anticipée la fête sans fin de la Communauté céleste, et à raviver l'espérance dans la vie éternelle. Il y a cette année 14 siècles que le Panthéon ― l'un des plus anciens et des plus célèbres monuments romains ― fut destiné au culte chrétien et consacré à la Vierge Marie et à tous les Martyrs: « Sancta Maria ad Martyres ». Le temple de toutes les divinités païennes était ainsi converti à la mémoire de ceux qui, comme le dit le Livre de l'Apocalypse, « viennent de la grande épreuve: ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (Ap 7, 14). Par la suite, la célébration de tous les martyrs a été étendue à tous les saints, « une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7, 9) comme le dit encore saint Jean. En cette Année sacerdotale, je suis heureux de rappeler avec une vénération particulière les saints prêtres, tant ceux que l'Eglise a canonisé, en les proposant toujours comme exemples de vertus spirituelles et pastorales; que ceux ― bien plus nombreux ― qui sont connus du Seigneur. Chacun de nous conserve le souvenir reconnaissant de l'un d'entre eux, qui nous a aidés à grandir dans la foi et nous a fait ressentir la bonté et la proximité de Dieu.
Demain aura lieu la commémoration de tous les fidèles défunts. Je voudrais inviter à vivre ce jour selon l'authentique esprit chrétien, c'est-à-dire dans la lumière qui vient du Mystère pascal. Le Christ est mort et ressuscité et il nous a ouvert le passage à la maison du Père, le Royaume de la vie et de la paix. Celui qui suit Jésus dans cette vie est accueilli où Il nous a précédés. Au cours de nos visites dans les cimetières, par conséquent, rappelons-nous que là, dans les tombes, ne reposent que les dépouilles mortelles de nos proches dans l'attente de la résurrection finale. Leurs âmes ― comme le dit l'Ecriture ― sont déjà « dans la main de Dieu » (Sg 3, 1). Aussi le moyen le plus approprié et efficace de leur rendre hommage est-il de prier pour eux, en offrant des actes de foi, d'espérance et de charité. En union au Sacrifice eucharistique, nous pouvons intercéder pour leur salut éternel, et faire l'expérience de la communion la plus profonde, dans l'attente de nous retrouver ensemble, pour jouir à jamais de l'Amour qui nous a créés et rachetés.
Chers amis, comme est belle et réconfortante la communion des saints! C'est une réalité qui confère une dimension différente à toute notre vie. Nous ne sommes jamais seuls! Nous appartenons à une « compagnie » spirituelle au sein de laquelle règne une profonde solidarité: le bien de chacun est au bénéfice de tous et, inversement, le bonheur commun rayonne sur chaque individu. Dans une certaine mesure, c'est un mystère dont nous pouvons déjà faire l'expérience dans ce monde, dans la famille, dans l'amitié, en particulier dans la communauté spirituelle de l'Eglise. Puisse la Très Sainte Vierge Marie nous aider à marcher d'un pas alerte sur le chemin de la sainteté et être une Mère de miséricorde pour les âmes des défunts.
1er novembre 2009 – Aux pèlerins francophones, au terme de l’Angelus
Que l'exemple des saints soit pour nous un encouragement et que la Vierge Marie nous guide sur les chemins du bonheur éternel! Bonne fête de la Toussaint !
8 décembre 2009 – Méditation Piazza Spagna en la fête de l’Immaculée Conception.
Au c½ur des villes chrétiennes, Marie constitue une présence douce et rassurante. Avec son style discret, elle apporte à tous la paix et l'espérance dans les moments heureux et tristes de l'existence. Dans les églises, dans les chapelles, sur les murs des immeubles: une peinture, une mosaïque, une statue rappelle la présence de la Mère qui veille constamment sur ses enfants. Ici aussi, sur la Place d'Espagne, Marie est placée en haut, comme pour veiller sur Rome.
Que dit Marie à la ville ? Qu'est-ce qu'elle rappelle à tous à travers sa présence ? Elle rappelle que « là où le péché s'était multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20) — comme l'écrit l'apôtre Paul. Elle est la Mère Immaculée, qui répète également aux hommes de notre temps: n'ayez pas peur, Jésus a vaincu le mal; il l'a vaincu à la racine, en nous libérant de sa domination.
Comme nous avons besoin de cette belle nouvelle ! Chaque jour, en effet, à travers les journaux, la télévision, la radio, le mal est raconté, répété, amplifié, nous habituant aux choses les plus horribles, nous faisant devenir insensibles et, d'une certaine manière, en nous intoxiquant, car la négativité n'est pas totalement éliminée et, jour après jour, elle s'accumule. Le c½ur s'endurcit et les pensées s'assombrissent. C'est pour cela que la ville a besoin de Marie, qui avec sa présence nous parle de Dieu, nous rappelle la victoire de la Grâce sur le péché, et nous incite à espérer également dans les situations humainement les plus difficiles.
Dans la ville vivent — ou survivent — des personnes invisibles, qui de temps en temps apparaissent en première page ou à la télévision, et sont exploitées jusqu'au bout, tant que la nouvelle et l'image attirent l'attention. C'est un mécanisme pervers, auquel il est malheureusement difficile de résister. La ville cache tout d'abord, et ensuite elle expose au public. Sans pitié, ou avec une fausse pitié. Il y a en revanche en chaque homme le désir d'être écouté comme une personne et d'être considéré une réalité sacrée, car chaque histoire humaine est une histoire sacrée, et demande le plus grand respect.
Chers frères et s½urs, c'est nous tous qui sommes la ville ! Chacun contribue à sa vie et à son climat moral, dans le bien ou dans le mal. Dans le c½ur de chacun de nous passe la frontière entre le bien et le mal et aucun de nous ne doit se sentir le droit de juger les autres, mais chacun doit plutôt sentir le devoir d'améliorer sa propre personne ! Les mass media tendent à nous faire sentir toujours des « spectateurs », comme si le mal ne concernait que les autres, et que certaines choses ne pouvaient jamais nous arriver. En revanche, nous sommes tous des acteurs et, dans le mal comme dans le bien, notre comportement a une influence sur les autres.
Nous nous plaignons souvent de la pollution de l'air qui, dans certains lieux de la ville, est irrespirable. C'est vrai: il faut l'engagement de tous pour rendre la ville plus propre. Mais il y a toutefois une autre pollution, moins perceptible par les sens, mais tout aussi dangereuse. C'est la pollution de l'esprit; c'est celle qui rend nos visages moins souriants, plus sombres, qui nous conduit à ne pas nous saluer entre nous, à ne pas nous regarder en face... La ville est faite de visages, mais malheureusement les dynamiques collectives peuvent nous faire perdre la perception de leur profondeur. Nous ne voyons que la surface des choses. Les personnes deviennent des corps, et ces corps perdent leur âme, deviennent des choses, des objets sans visages, interchangeables et consommables.
Marie Immaculée nous aide à redécouvrir et défendre la profondeur des personnes, parce qu'il y a en elle une parfaite transparence de l'âme dans le corps. C'est la pureté en personne, dans le sens où l'esprit, l'âme et le corps sont en elle pleinement cohérents entre eux et avec la volonté de Dieu. La Vierge nous enseigne à nous ouvrir à l'action de Dieu, pour regarder les autres comme Lui les regarde: à partir du c½ur. Et à les regarder avec miséricorde, avec amour, avec une tendresse infinie, en particulier les plus seuls, les plus méprisés, les plus exploités. « Là où le péché s'était multiplié, la grâce a surabondé ».
Je veux rendre hommage publiquement à tous ceux qui en silence, non par les mots, mais par les faits, s'efforcent de pratiquer cette loi évangélique de l'amour, qui fait avancer le monde. Ils sont très nombreux, ici aussi à Rome, et ils font rarement la une. Des hommes et des femmes de tout âge, qui ont compris qu'il ne sert à rien de condamner, de se plaindre, de récriminer, mais il est plus utile de répondre au mal par le bien. Cela change les choses; ou mieux, cela change les personnes et, par conséquent, rend la société meilleure.
Chers amis Romains, et vous tous qui vivez dans cette ville ! Tandis que nous sommes pris par nos activités quotidiennes, prêtons l'oreille à la voix de Marie. Ecoutons son appel silencieux mais pressant. Elle dit à chacun de nous: là où le péché s'est multiplié, que la grâce puisse surabonder, à partir de ton c½ur précisément et de ta vie ! Et la ville sera plus belle, plus chrétienne, plus humaine.
Merci, Sainte Mère, de ton message d'espérance. Merci de ta présence silencieuse, mais éloquente dans le c½ur de notre ville. Vierge Immaculée, Salus Populi Romani, prie pour nous !
27 décembre 2009 – Angelus
C'est aujourd'hui le dimanche de la Sainte Famille. Nous pouvons encore nous mettre à la place des pasteurs de Bethléem qui, ayant reçu l'annonce de l'ange, s'empressèrent d'accourir à la grotte et trouvèrent « Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche » (Lc 2, 16). Arrêtons-nous nous aussi pour contempler cette scène et réfléchissons sur sa signification. Les premiers témoins de la naissance du Christ, les pasteurs, se trouvèrent non seulement en face de l'Enfant Jésus, mais d'une petite famille : la mère, le père et le fils nouveau-né. Dieu a voulu se révéler en naissant dans une famille humaine, et c'est pourquoi la famille humaine est devenue une icône de Dieu ! Dieu est Trinité, il est communion d'amour et la famille en est une expression qui reflète le Mystère insondable de Dieu amour, dans toute la différence qui existe entre le Mystère de Dieu et sa créature humaine. L'homme et la femme, créés à l'image de Dieu, deviennent dans le mariage « une seule chair » (Gn 2, 24), c'est-à-dire une communion d'amour qui engendre une nouvelle vie. La famille humaine, dans un certain sens, est une icône de la Trinité du point de vue de l'amour interpersonnel et de la fécondité de l'amour.
La liturgie d'aujourd'hui propose le célèbre épisode évangélique de Jésus âgé de douze ans qui reste au Temple, à Jérusalem, à l'insu de ses parents, qui, surpris et inquiets, l'y retrouvent après trois jours alors qu'il discute avec les docteurs. À sa mère qui lui demande des explications, Jésus répond qu'il doit « être dans la propriété », dans la maison de son Père, c'est-à-dire de Dieu (cf. Lc 2, 49). Dans cet épisode, le jeune Jésus nous apparaît plein de zèle pour Dieu et pour le Temple. Demandons-nous : de qui Jésus avait-il appris l'amour pour les « choses » de son Père ? Assurément en tant que fils, il a eu une intime connaissance de son Père, de Dieu, d'une profonde relation personnelle permanente avec Lui, mais, dans sa culture concrète, il a assurément appris les prières, l'amour envers le Temple et les institutions d'Israël de ses propres parents. Nous pouvons donc affirmer que la décision de Jésus de rester dans le Temple était surtout le fruit de sa relation intime avec le Père, mais aussi le fruit de l'éducation reçue de Marie et de Joseph. Nous pouvons ici entrevoir le sens authentique de l'éducation chrétienne : elle est le fruit d'une collaboration à rechercher toujours entre les éducateurs et Dieu. La famille chrétienne est consciente que les enfants sont un don et un projet de Dieu. Par conséquent, elle ne peut pas les considérer comme sa propriété, mais, en servant à travers eux le dessein de Dieu, elle est appelée à les éduquer à une plus grande liberté, qui est précisément celle de dire « oui » à Dieu pour faire sa volonté. La Vierge Marie est l'exemple parfait de ce « oui ». Nous lui confions toutes les familles, en priant en particulier pour leur précieuse mission éducative.
Et je m'adresse à présent, en langue espagnole, à tous ceux qui prennent part à la fête de la Sainte Famille à Madrid.
Je salue cordialement les pasteurs et les fidèles réunis à Madrid pour célébrer dans la joie la sainte famille de Nazareth. Comment ne pas rappeler la véritable signification de cette fête ? Dieu, qui est venu au monde au sein d'une famille, montre que cette institution est la voie sûre pour le rencontrer et le connaître, et également un appel incessant à travailler à l'unité de tous autour de l'amour. Il s'ensuit que l'un des services les plus grands que nous chrétiens pouvons prêter à nos semblables est de leur offrir notre témoignage serein et ferme de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, en la sauvegardant et en la promouvant, car celle-ci possède une importance suprême pour le présent et l'avenir de l'humanité. En effet, la famille est la meilleure école pour apprendre à vivre les valeurs qui donnent sa dignité à la personne et rendent les peuples grands. Dans celle-ci, on partage également les souffrances et les joies, car l'on se sent tous protégés par l'affection qui règne à la maison, du simple fait d'être membres de la même famille.
Je demande à Dieu que dans vos foyers domestiques l'on respire toujours cet amour de dévouement total et de fidélité que Jésus apporta au monde avec sa naissance, le nourrissant et le renforçant par la prière quotidienne, la pratique constante des vertus, la compréhension réciproque et le respect mutuel. Je vous encourage donc, confiant dans l'intercession maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, Reine des Familles, et dans la puissante protection de saint Joseph, son époux, à vous consacrer sans relâche à cette belle mission que le Seigneur a placée entre vos mains. Vous pouvez compter sur ma proximité et sur mon affection. Je vous demande d'apporter un salut particulier du Pape à vos proches qui en ont le plus besoin ou à ceux qui se trouvent en difficulté. Je vous bénis de tout c½ur.
2010
10 janvier 2010 – Méditation lors de la prière de l’Angelus
Avec le sacrement du Baptême, l'homme devient réellement fils, fils de Dieu. À partir de ce moment, le but de son existence consiste à atteindre de façon libre et consciente, ce qui était et est le destin de l'homme. "Deviens ce que tu es" représente le principe éducatif de base de la personne humaine sauvée par la grâce. Ce principe a de nombreuses analogies avec la croissance humaine, dans laquelle la relation parents-enfants passe à travers des détachements et des crises, de la dépendance totale à la conscience d'être fils, à la reconnaissance pour le don de la vie reçue et à la maturité et la capacité de donner la vie. Engendré par le baptême à une vie nouvelle, le chrétien aussi entame son chemin de croissance dans la foi qui le conduira à invoquer consciemment Dieu comme "Abba - Père", à s'adresser à Lui avec reconnaissance et vivre la joie d'être son fils.
Du baptême dérive aussi un modèle de société : celle des frères. On ne peut pas établir la fraternité avec une idéologie, encore moins avec un décret d'un quelconque pouvoir constitué. On se reconnaît frères à partir de la conscience humble mais profonde d'être enfants de l'unique Père céleste. En tant que chrétiens, grâce à l'Esprit Saint reçu dans le baptême, nous reviennent le don et l'engagement de vivre en fils de Dieu et en frères, pour être comme le "levain" d'une humanité nouvelle, solidaire et riche de paix et d'espérance. La conscience d'avoir non seulement un Père dans les cieux, mais aussi une mère, l'Église, dont la Vierge Marie est l'éternel modèle, nous aide en cela. Nous lui confions les enfants qui viennent d'être baptisés, ainsi que leurs familles, et nous demandons pour tous la joie de renaître chaque jour "d'en haut", de l'amour de Dieu, qui fait de nous ses enfants et entre nous des frères.
11 février 2010 – Message pour la Journée Mondiale du Malade
J'implore sur les malades, et sur ceux qui les assistent, la protection maternelle de Marie, Salus Infirmorum,
11 février 2010 – Homélie de la Messe pour les malades
L'Eglise, à laquelle est confié le devoir de prolonger dans l'espace et dans le temps la mission du Christ, ne peut manquer d'accomplir ces deux ½uvres essentielles: l'évangélisation et le soin des malades dans le corps et dans l'esprit. En effet, Dieu veut guérir tout l'homme et dans l'Evangile, la guérison du corps est le signe de la guérison plus profonde qu'est la rémission des péchés (cf. Mc 2, 1-12). Il n'est donc pas surprenant que Marie, mère et modèle de l'Eglise, soit invoquée et vénérée comme "Salus infirmorum", "Salut des malades". En tant que première et parfaite disciple de son Fils, Elle a toujours manifesté, en accompagnant le chemin de l'Eglise, une sollicitude particulière pour les personnes souffrantes. C'est ce dont témoignent les milliers de personnes qui se rendent dans les sanctuaires mariaux pour invoquer la Mère du Christ et qui trouvent en elle force et soulagement. Le récit évangélique de la Visitation (cf. Lc 1, 39-56) nous montre que la Vierge, après l'annonce de l'Ange, ne garda pas pour elle le don reçu, mais partit immédiatement pour aller aider sa cousine âgée Elisabeth, qui portait depuis six mois Jean en son sein. Dans le soutien apporté par Marie à cette parente qui vit, à un âge déjà avancé, une situation délicate comme celle de la grossesse, nous voyons préfigurée toute l'action de l'Eglise en faveur de la vie qui a besoin de soins.
La Liturgie de la Parole nous présente aujourd'hui deux thèmes principaux: le premier est à caractère marial et relie l'Evangile et la première lecture, tirée du chapitre final du Livre d'Isaïe, ainsi que le Psaume responsorial, tiré du cantique de louange à Judith. L'autre thème, que nous trouvons dans le passage de la Lettre de Jacques, est celui de la prière de l'Eglise pour les malades et, en particulier, du sacrement qui leur est réservé. Dans la mémoire des apparitions à Lourdes, lieu choisi par Marie pour manifester sa sollicitude maternelle pour les malades, la liturgie fait retentir de façon opportune le Magnificat, le cantique de la Vierge qui exalte les merveilles de Dieu dans l'histoire du salut: les humbles et les indigents, comme tous ceux qui craignent Dieu, font l'expérience de sa miséricorde, qui renverse les destins terrestres et qui démontre ainsi la sainteté du Créateur et Rédempteur. Le Magnificat n'est pas le cantique de ceux auxquels la fortune sourit qui ont toujours "le vent en poupe"; c'est plutôt l'action de grâce de ceux qui connaissent les drames de la vie, mais qui placent leur confiance dans l'½uvre rédemptrice de Dieu. C'est un chant qui exprime la foi vécue par des générations d'hommes et de femmes, qui ont placé leur espérance en Dieu et qui se sont engagés de manière personnelle, comme Marie, pour venir en aide à leurs frères dans le besoin. Dans le Magnificat, nous entendons la voix de nombreux saints et saintes de la charité, je pense en particulier à ceux qui ont passé leur vie parmi les malades et les personnes souffrantes, comme Camille de Lellis et Jean de Dieu, Damien de Veuster et Benedetto Menni. Ceux qui passent beaucoup de temps aux côtés des personnes souffrantes, connaissent l'angoisse et les larmes, mais également le miracle de la joie, fruit de l'amour.
La maternité de l'Eglise est le reflet de l'amour bienveillant de Dieu, dont parle le prophète Isaïe: "Comme celui que sa mère console, moi aussi, je vous consolerai, à Jérusalem vous serez consolés" (Is 66, 13). Une maternité qui parle sans parole, qui suscite le réconfort dans les c½urs, une joie intime, une joie qui, paradoxalement, coexiste avec la douleur, avec la souffrance. L'Eglise, comme Marie, conserve en elle les drames de l'homme et le réconfort de Dieu, elle les garde ensemble, le long du pèlerinage de l'histoire. A travers les siècles, l'Eglise manifeste les signes de l'amour de Dieu, qui continue à accomplir de grandes choses chez les personnes humbles et simples. La souffrance acceptée et offerte, le partage sincère et gratuit, ne sont-ils pas des miracles de l'amour? Le courage d'affronter le mal désarmés - comme Judith - avec la seule force de la foi et de l'espérance dans le Seigneur, n'est-il pas un miracle que la grâce de Dieu suscite continuellement chez tant de personnes qui consacrent leur temps et leurs énergies à aider ceux qui souffrent? Pour tout cela, nous vivons une joie qui n'oublie pas la souffrance, mais qui la comprend plus encore. De cette façon, les malades et toutes les personnes qui souffrent sont dans l'Eglise non seulement les destinataires d'attentions et de soins, mais avant tout les acteurs du pèlerinage de la foi et de l'espérance, témoins des prodiges de l'amour, de la joie pascale qui jaillit de la Croix et de la Résurrection du Christ.
15 juin 2010 – Au Congrès du diocèse de Rome
Que Marie, qui vécut de manière tout à fait singulière la communion avec Dieu et le sacrifice de son Fils sur le Calvaire, nous obtienne de vivre toujours plus intensément, pleinement et consciemment, le mystère de l'Eucharistie, pour annoncer, par la parole et par notre vie, l'amour que Dieu nourrit pour tout homme.
Exhortation Apostolique Verbum Domini, du 30.9.2010
C’est l’Écriture Sainte qui nous montre la présence de l’Esprit Saint dans l’Histoire du Salut et en particulier dans la vie de Jésus, qui a été conçu de la Vierge Marie par l’action de l’Esprit Saint (cf. Mt 1, 18; Lc 1, 35).
1er novembre 2012 – Angelus
Nous confions à la Vierge Marie, guide sûr vers la sainteté, notre pèlerinage vers la patrie céleste, alors que nous invoquons son intercession maternelle pour le repos éternel de tous nos frères et s½urs qui se sont endormis dans l’espérance de la Résurrection.
8 décembre 2010 – Méditation Place d’Espagne à Rome
Cette année aussi nous nous sommes donné rendez-vous ici, sur la place d’Espagne, pour rendre hommage à la Vierge Immaculée, à l’occasion de sa fête solennelle. J’adresse mon salut cordial à vous tous, qui êtes venus nombreux, ainsi qu’à ceux qui participent à cette cérémonie à travers la radio et la télévision. Nous sommes rassemblés autour de ce monument historique, qui est aujourd’hui entièrement entouré de fleurs, signe de l’amour et de la dévotion du peuple romain pour la Mère de Jésus. Et le don le plus beau que nous offrons, et qui lui est le plus agréable, est notre prière, celle que nous portons dans notre c½ur et que nous confions à son intercession. Ce sont des invocations de remerciement et de supplication: remerciement pour le don de la foi et pour tout le bien que nous recevons quotidiennement de Dieu; et supplication pour les diverses nécessités, pour la famille, la santé, le travail, pour chaque difficulté que la vie nous fait rencontrer.
Mais lorsque nous venons ici, en particulier en cette fête du 8 décembre, ce que nous recevons de Marie est beaucoup plus important que ce que nous lui offrons. En effet, elle nous adresse un message destiné à chacun de nous, à la ville de Rome et au monde entier. Moi aussi, qui suis l’Evêque de cette ville, je viens pour me mettre à son écoute, non seulement pour moi, mais pour tous. Et qu’est-ce que nous dit Marie? Elle nous parle avec la Parole de Dieu, qui s’est faite chair dans son sein. Son «message» n’est autre que Jésus, Lui qui est toute sa vie. C’est grâce à Lui et pour Lui qu’elle est l’Immaculée. Et comme le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous, ainsi elle aussi, sa Mère, a été préservée du péché pour nous, pour tous, comme anticipation du salut de Dieu pour chaque homme. Ainsi, Marie nous dit que nous sommes tous appelés à nous ouvrir à l’action de l’Esprit Saint pour pouvoir parvenir, dans notre destin final, à être immaculés, pleinement et définitivement libérés du mal. Elle nous le dit à travers sa sainteté même, avec un regard plein d’espérance et de compassion, qui évoque des paroles comme celles-ci: «Ne crains rien, mon fils, Dieu t’aime; il t’aime personnellement; il t’a pensé avant que tu ne viennes au monde et il t’a appelé à l’existence pour te combler d’amour et de vie; et c’est pour cela qu’il est venu à ta rencontre, qu’il s’est fait comme toi, qu’il est devenu Jésus, Dieu-Homme, en tout semblable à toi, mais sans le péché; il s’est donné lui-même pour toi, jusqu’à mourir sur la croix, et ainsi il t’a donné une vie nouvelle, libre, sainte et immaculée» (cf. Ep 1, 3-5).
Marie nous fait don de ce message, et lorsque je viens ici, en cette fête, il me touche, car je sens qu’il est adressé à toute la ville, à tous les hommes et les femmes qui vivent à Rome : également à celui qui n’y pense pas, à celui qui ne se rappelle même pas que c’est la fête de l’Immaculée; à celui qui se sent seul et abandonné. Le regard de Marie est le regard de Dieu sur chacun. Elle nous regarde avec l’amour même du Père et nous bénit. Elle se comporte comme notre « avocate » — et c’est ainsi que nous l’invoquons dans le Salve, Regina : « Advocata nostra ». Même si tous parlaient mal de nous, elle, la Mère, dirait du bien, car son c½ur immaculé est en harmonie avec la miséricorde de Dieu. C’est ainsi qu’elle voit la ville : non pas comme une agglomération anonyme, mais comme une constellation où Dieu connaît chacun personnellement par son nom, un par un, et nous appelle à resplendir de sa lumière. Et ceux qui sont les premiers aux yeux du monde, sont les derniers pour Dieu ; ceux qui sont petits, sont grands pour Dieu.
La Mère nous regarde comme Dieu l’a regardée, humble jeune fille de Nazareth, insignifiante aux yeux du monde, mais choisie et précieuse pour Dieu. Elle reconnaît en chacun de nous la ressemblance avec son Fils Jésus, même si nous sommes si différents ! Mais qui plus qu’elle connaît la puissance de la Grâce divine ? Qui mieux qu’elle sait que rien n’est impossible à Dieu, qui est même capable de tirer le bien du mal ?
Voilà, chers frères et s½urs, le message que nous recevons ici, aux pieds de Marie Immaculée. C’est un message de confiance pour chaque personne de cette ville et du monde entier. Un message d’espérance qui n’est pas fait de paroles, mais de son histoire: elle, une femme de notre race, qui a mis au monde le Fils de Dieu et a partagé toute son existence avec Lui! Et aujourd’hui elle nous dit: cela est aussi ton destin, le vôtre, le destin de tous: être saints comme notre Père, être immaculés comme notre frère Jésus Christ, être des fils bien-aimés, tous adoptés pour former une grande famille, sans limites de nationalité, de couleur, de langue, car Dieu est un, Père de chaque homme.
Merci, ô Mère Immaculée, d’être toujours avec nous ! Veille toujours sur notre ville: réconforte les malades, encourage les jeunes, soutiens les familles. Donne-nous la force de rejeter le mal, sous toutes ses formes, et de choisir le bien, même lorsque cela coûte et signifie aller à contre-courant. Donne-nous la joie de nous sentir aimés de Dieu, bénis par Lui, prédestinés à être ses fils.
2011
11 février 2011 – Message pour la Journée Mondiale du Malale
Je désire vous exprimer mon affection, à tous et à chacun, en prenant part aux souffrances et aux espérances que vous vivez chaque jour en union avec le Christ crucifié et ressuscité, pour qu'il accorde la paix et la guérison du c½ur. Avec lui, que veille aussi près de vous la Vierge Marie, que nous invoquons avec confiance comme la Santé des malades et la Consolatrice de ceux qui souffrent. Aux pieds de la Croix, se réalise en elle la prophétie de Siméon : son c½ur de mère a été transpercé (cf. Lc 2,35). Du fond de l'abîme de sa douleur, participation à celle de son Fils, Marie a pu recevoir sa nouvelle mission : devenir la Mère du Christ dans ses membres. A l'heure de la Croix, Jésus lui présente chacun de ses disciples en disant : "Voici ton fils" (Jn 19,26-27). La compassion maternelle pour le Fils devient compassion maternelle pour chacun de nous, dans nos souffrances quotidiennes (cf. Homélie à Lourdes, 15 septembre 2008).
3 juillet 2011 – Angelus
Chers amis, nous avons célébré hier une mémoire liturgique particulière de la Très Sainte Vierge Marie, en louant Dieu pour son C½ur Immaculé. Que la Vierge nous aide à « apprendre » de Jésus la vraie humilité, à prendre avec décision son joug léger, pour faire l’expérience de la paix intérieure, et devenir à notre tour capable de consoler d’autres frères et s½urs qui avancent péniblement sur le chemin de la vie.
1er novembre 2011 – Angelus
Nous confions notre pèlerinage vers la patrie céleste à la Vierge Marie, Reine de tous les saints, alors que nous invoquons pour nos frères et s½urs défunts son intercession maternelle.
2012
11 février 2012 – Message pour la Journée Mondiale du Malade
Vers Marie, Mère de miséricorde et Santé des malades, nous élevons notre regard confiant et notre prière. Puisse sa maternelle compassion, vécue à côté de son Fils mourant sur la Croix, accompagner et soutenir la foi et l’espérance de chaque personne malade et souffrante sur son chemin de guérison des blessures du corps et de l’esprit.
14 mars 2012 – Audience Générale
Saint Luc nous a remis, comme nous le savons, l’un des quatre Evangiles, consacré à la vie terrestre de Jésus, mais il nous a également laissé ce qui a été défini comme le premier livre sur l’histoire de l’Eglise, c’est-à-dire les Actes des Apôtres. Dans ces deux livres, l’un des éléments récurrents est précisément la prière, de celle de Jésus à celle de Marie, des disciples, des femmes et de la communauté chrétienne. Le chemin initial de l’Eglise est rythmé avant tout par l’action de l’Esprit Saint, qui transforme les Apôtres en témoins du Ressuscité jusqu’à l’effusion de sang, et par la rapide diffusion de la Parole de Dieu vers l’Orient et l’Occident. Toutefois, avant que l’annonce de l’Evangile ne se diffuse, Luc rapporte l’épisode de l’Ascension du Ressuscité (cf. Ac 1, 6-9). Le Seigneur remet aux disciples le programme de leur existence vouée à l’évangélisation et dit : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). A Jérusalem, les apôtres, demeurés au nombre de Onze après la trahison de Judas Iscariote, sont réunis dans la maison pour prier, et c’est précisément dans la prière qu’ils attendent le don promis par le Christ Ressuscité, l’Esprit Saint.
Dans ce contexte d’attente, situé entre l’Ascension et la Pentecôte, saint Luc mentionne pour la dernière fois Marie, la Mère de Jésus, et sa famille (v. 14). Il a consacré à Marie les débuts de son Evangile, de l’annonce de l’Ange à la naissance et à l’enfance du Fils de Dieu fait homme. Avec Marie commence la vie terrestre de Jésus et avec Marie commencent également les premiers pas de l’Eglise ; dans les deux moments, le climat est celui de l’écoute de Dieu, du recueillement. C’est pourquoi je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur cette présence orante de la Vierge dans le groupe des disciples qui seront la première Eglise naissante. Marie a suivi avec discrétion tout le chemin de son Fils au cours de sa vie publique jusqu’aux pieds de la croix, et elle continue à présent de suivre, avec une prière silencieuse, le chemin de l’Eglise. Lors de l’Annonciation, dans la maison de Nazareth, Marie reçoit l’Ange de Dieu, elle est attentive à ses paroles, elle les accueille et répond au projet divin, en manifestant sa pleine disponibilité : « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta volonté » (cf. Lc 1, 38). Marie, précisément en raison de l’attitude intérieure d’écoute, est capable de lire son histoire, en reconnaissant avec humilité que c’est le Seigneur qui agit. En rendant visite à sa parente Elisabeth, Elle se lance dans une prière de louange et de joie, de célébration de la grâce divine, qui a empli son c½ur et sa vie, en faisant d’elle la Mère du Seigneur (cf. Lc 1, 46-55). Louange, action de grâce, joie: dans le cantique du Magnificat, Marie ne regarde pas seulement ce que Dieu a opéré en Elle, mais également ce qu’il a accompli et accomplit continuellement dans l’histoire. Saint Ambroise, dans un célèbre commentaire au Magnificat, invite à avoir le même esprit dans la prière et écrit : « Qu’en tous réside l’âme de Marie pour glorifier le Seigneur ; qu’en tous réside l’esprit de Marie pour exulter en Dieu » (Expositio Evangelii secundum Lucam, 2, 26 : PL 15, 1561).
Elle est aussi présente au Cénacle, à Jérusalem, dans « la chambre haute où se tenaient habituellement » les disciples de Jésus (cf. Ac 1, 13), dans un climat d’écoute et de prière, avant que ne s’ouvrent les portes et que ces derniers ne commencent à annoncer le Christ Seigneur à tous les peuples, enseignant à observer tout ce qu’Il avait commandé (cf. Mt 28, 19-20). Les étapes du chemin de Marie, de la maison de Nazareth à celle de Jérusalem, à travers la Croix où son Fils lui confie l’apôtre Jean, sont marquées par la capacité de conserver un climat de recueillement persévérant, pour méditer chaque événement dans le silence de son c½ur, devant Dieu (cf. Lc 2, 19-51) et, dans la méditation devant Dieu, de comprendre également la volonté de Dieu et devenir capables de l’accepter intérieurement. La présence de la Mère de Dieu avec les Onze, après l’Ascension, n’est donc pas une simple annotation historique d’une chose du passé, mais elle prend une signification d’une grande valeur, parce qu’Elle partage avec eux ce qu’il y a de plus précieux : la mémoire vivante de Jésus, dans la prière ; elle partage cette mission de Jésus: conserver la mémoire de Jésus et conserver ainsi sa présence.
La dernière mention de Marie dans les deux écrits de saint Luc se situe le jour du samedi : le jour du repos de Dieu après la Création, le jour du silence après la mort de Jésus et de l’attente de sa Résurrection. Et c’est sur cet épisode que s’enracine la tradition de la sainte Vierge au samedi. Entre l’Ascension du Ressuscité et la première Pentecôte chrétienne, les apôtres et l’Eglise se rassemblent avec Marie pour attendre avec Elle le don de l’Esprit Saint, sans lequel on ne peut pas devenir des témoins. Elle qui l’a déjà reçu pour engendrer le Verbe incarné, partage avec toute l’Eglise l’attente du même don, pour que dans le c½ur de chaque croyant « le Christ soit formé » (cf. Ga 4, 19). S’il n’y a pas d’Eglise sans Pentecôte, il n’y a pas non plus de Pentecôte sans la Mère de Jésus, car Elle a vécu de manière unique ce dont l’Eglise fait l’expérience chaque jour sous l’action de l’Esprit Saint. Saint Chromace d’Aquilée commente ainsi l’annotation des Actes des Apôtres : « L’Eglise se rassembla donc dans la pièce à l’étage supérieur avec Marie, la Mère de Jésus, et avec ses frères. On ne peut donc pas parler d’Eglise si Marie, la Mère du Seigneur, n’est pas présente... L’Eglise du Christ est là où est prêchée l’Incarnation du Christ par la Vierge, et où prêchent les apôtres, qui sont les frères du Seigneur, là on écoute l’Evangile » (Sermo 30, 1 : sc 164, 135).
Le Concile Vatican ii a voulu souligner de manière particulière ce lien qui se manifeste de manière visible dans la prière en commun de Marie et des Apôtres, dans le même lieu, dans l’attente de l’Esprit Saint. La constitution dogmatique Lumen gentium affirme : « Dieu ayant voulu que le mystère du salut des hommes ne se manifestât ouvertement qu’à l’heure où il répandrait l’Esprit promis par le Christ, on voit les Apôtres, avant le jour de Pentecôte, “persévérant d’un même c½ur dans la prière avec quelques femmes dont Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères” (Ac 1, 14); et l’on voit Marie appelant elle aussi de ses prières le don de l’Esprit qui, à l’Annonciation, l’avait déjà elle-même prise sous son ombre » (n. 59). La place privilégiée de Marie est l’Eglise où elle est « saluée comme un membre suréminent et absolument unique… modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité » (ibid., n. 53).
Vénérer la Mère de Jésus dans l’Eglise signifie alors apprendre d’Elle à être une communauté qui prie : telle est l’une des observations essentielles de la première description de la communauté chrétienne définie dans les Actes des Apôtres (cf. 2, 42). Souvent, la prière est dictée par des situations de difficulté, par des problèmes personnels qui conduisent à s’adresser au Seigneur pour trouver une lumière, un réconfort et une aide. Marie invite à ouvrir les dimensions de la prière, à se tourner vers Dieu non seulement dans le besoin et non seulement pour soi-même, mais de façon unanime, persévérante, fidèle, avec « un seul c½ur et une seule âme » (cf. Ac 4, 32).
Chers amis, la vie humaine traverse différentes phases de passage, souvent difficiles et exigeantes, qui exigent des choix imprescriptibles, des renoncements et des sacrifices. La Mère de Jésus a été placée par le Seigneur à des moments décisifs de l’histoire du salut et elle a su répondre toujours avec une pleine disponibilité, fruit d’un lien profond avec Dieu mûri dans la prière assidue et intense. Entre le vendredi de la Passion et le dimanche de la Résurrection, c’est à elle qu’a été confié le disciple bien-aimé et avec lui toute la communauté des disciples (cf. Jn 19, 26). Entre l’Ascension et la Pentecôte, elle se trouve avec et dans l’Eglise en prière (cf. Ac 1, 14). Mère de Dieu et Mère de l’Eglise, Marie exerce cette maternité jusqu’à la fin de l’histoire. Confions-lui chaque étape de notre existence personnelle et ecclésiale, à commencer par celle de notre départ final. Marie nous enseigne la nécessité de la prière et nous indique que ce n’est qu’à travers un lien constant, intime, plein d’amour avec son Fils que nous pouvons sortir de « notre maison », de nous-mêmes, avec courage, pour atteindre les confins du monde et annoncer partout le Seigneur Jésus, Sauveur du monde.
2 avril 2012 – Rencontre avec des jeunes espagnols, suite aux JMJ
Que la Très Sainte Vierge Marie, qui demeura silencieuse au pied de la croix de son Fils et attendit patiemment l’accomplissement de ses promesses, soit toujours pour vous une Mère de miséricorde, de vie, de douceur et d’espérance.
16 avril 2012 – Homélie de la Messe de son 85ème anniversaire
Bernadette Soubirous, la jeune fille simple du sud, des Pyrénées — nous la connaissons et l’aimons tous. Bernadette a grandi dans la France du siècle des Lumières du XIXe siècle, dans une pauvreté difficilement imaginable. La prison, qui avait été abandonnée car trop insalubre, devint à la fin — après quelques hésitations — la demeure de la famille, dans laquelle elle passa son enfance. Il n’y avait pas la possibilité de recevoir une formation scolaire, uniquement un peu de catéchisme pour la préparation à la première communion. Mais précisément cette jeune fille simple, qui était restée pure et droite dans son c½ur, avait le c½ur qui voyait, était capable de voir la Mère du Seigneur et en Elle le reflet de la beauté et de la bonté de Dieu. A cette enfant, Marie pouvait se montrer et à travers elle parler au siècle et au-delà même du siècle. Bernadette savait voir, avec un c½ur pur et authentique. Et Marie lui indique la source: elle peut découvrir la source, l’eau vive, pure et non contaminée; une eau qui est vie, une eau qui donne pureté et santé. Et à travers les siècles, désormais, cette eau vive est un signe qui vient de Marie, un signe qui indique où se trouvent les sources de la vie, où nous pouvons nous purifier, où nous trouvons ce qui est non contaminé. A notre époque, à laquelle nous voyons le monde si essoufflé et dans lequel se fait ressentir la nécessité de l’eau, de l’eau pure, ce signe est d’autant plus grand. De Marie, de la Mère du Seigneur, du c½ur pur provient également l’eau pure, authentique, qui donne la vie, l’eau qui dans ce siècle — et dans les siècles à venir — nous purifie et nous guérit.
Je pense que nous pouvons considérer cette eau comme une image de la vérité que nous rencontrons dans la foi: la vérité non pas simulée, mais non contaminée. En effet, pour pouvoir vivre, pour pouvoir devenir purs, nous avons besoin qu’existe en nous la nostalgie de la vie pure, de la vérité non déformée, de ce qui n’est pas contaminé par la corruption, d’être des hommes sans tâche. Voilà que ce jour, cette petite sainte, a toujours été pour moi un signe qui m’a indiqué d’où provient l’eau vive dont nous avons besoin — l’eau qui nous purifie et nous donne la vie — et un signe de ce que nous devrions être: avec tout le savoir et toutes les capacités, qui sont pourtant nécessaires, nous ne devons pas perdre le c½ur simple, le regard simple du c½ur, capable de voir l’essentiel, et nous devons toujours prier le Seigneur afin que nous conservions en nous l’humilité qui permet au c½ur de demeurer clairvoyant — de voir ce qui est simple et essentiel, la beauté et la bonté de Dieu — et de trouver ainsi la source dont provient l’eau qui donne la vie et purifie.
9 mai 2012 – Au terme de l’Audience Générale
Le mois de mai rappelle notre dévotion à la Mère de Dieu. Chers jeunes, de dédaignez pas de prier le rosaire, prière simple mais efficace. Chers malades, que la Vierge Marie soit votre soutien dans votre souffrance et votre modèle dans l’offrande au Seigneur. A vous, chers nouveaux époux, sachez regarder la Vierge Marie comme Mère et comme épouse alors que vous commencez à construire votre vie commune.
11 mai 2012 – concert pour les 7 ans de pontificat
Le Magnificat est le chant de louange de Marie et de tous ceux qui sont humbles de c½ur, qui reconnaissent et célèbrent avec joie et gratitude l’action de Dieu dans leur vie et dans l’histoire; de Dieu, qui possède un «style» différent de celui de l’homme, parce qu’il se place aux côtés des derniers pour donner l’espérance.
13 mai 2012 – Regina Caeli à Arezzo, en Italie
En tant que Mère de l’Eglise, la Très Sainte Vierge veut toujours réconforter ses enfants au moment des grandes difficultés et souffrances.
Demandons également à Dieu, par l’intercession de Marie, le réconfort moral, pour que la communauté d’Arezzo, et l’Italie entière, réagissent à la tentation du découragement et, fortes de la grande tradition humaniste, pour qu’elles reprennent, avec une volonté ferme, la voie du renouveau spirituel et éthique, qui seule peut conduire à une authentique amélioration de la vie sociale et civile. Chacun, dans ce domaine, peut et doit apporter sa contribution.
O Marie, Notre-Dame du Réconfort, priez pour nous!
23 mai 2012 – Audience Générale
Nous apprenons à crier « Abbà ! Père ! » avec Marie, la Mère du Fils de Dieu. L’accomplissement de la plénitude du temps, dont parle saint Paul dans la Lettre aux Galates (cf. 4, 4), a lieu au moment du « oui » de Marie, de sa pleine adhésion à la volonté de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38).
26 mai 2012 – Audience au Renouveau charismatique
Ne vous lassez pas de vous tourner vers le Ciel: le monde a besoin de prière. On a besoin d’hommes et de femmes qui se sentent attirés par le Ciel dans leur vie, qui fassent de la louange du Seigneur un style de vie nouvelle. Je vous confie tous à la Très Sainte Vierge Marie, présente au Cénacle lors de l’événement de la Pentecôte. Persévérez avec elle dans la prière, marchez guidés par la lumière de l’Esprit Saint, en vivant et en proclamant l’annonce du Christ.
27 mai 2012 – Regina Caeli
Cette solennité (de la Pentecôte) nous rappelle et nous fait revivre l’effusion de l’Esprit Saint sur les apôtres et les autres disciples, réunis en prière avec la Vierge Marie au Cénacle (cf. Ac 2, 1-11). Jésus, ressuscité et monté au ciel, envoie son Esprit à l’Eglise, afin que chaque chrétien puisse participer à sa vie divine et devenir son témoin efficace dans le monde. L’Esprit Saint, en faisant irruption dans l’histoire, vainc son aridité, ouvre les c½urs à l’espérance, stimule et favorise en nous la maturité intérieure, dans la relation avec Dieu et avec le prochain.
L’Esprit, qui «a parlé par les prophètes», avec les dons de la sagesse et de la science continue à inspirer les femmes et les hommes qui s’engagent à la recherche de la vérité, proposant des voies originales de connaissance et d’approfondissement du mystère de Dieu, de l’homme et du monde.
Invoquons l’intercession de la Vierge Marie afin qu’elle obtienne à l’Eglise d’être fortement animée par l’Esprit Saint, pour témoigner du Christ avec une franchise évangélique et s’ouvrir toujours plus à la plénitude de la vérité.
31 mai 2012 – Au terme de la Veillée mariale à la Grotte de Lourdes, dans les Jardins du Vatican.
Le mois que la dévotion des fidèles consacre de façon toute particulière au culte de la Mère de Dieu se conclut par la fête liturgique qui rappelle le «deuxième mystère joyeux»: la visite de Marie à sa cousine Elisabeth. Cet événement est caractérisé par la joie exprimée dans les paroles avec lesquelles la Sainte Vierge glorifie le Tout-puissant pour les grandes choses qu’Il a accomplies en contemplant l’humilité de sa servante: «Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur» (Lc 1, 46). Le Magnificat est le chant de louange qui s’élève de l’humanité rachetée par la divine miséricorde, qui s’élève de tout le peuple de Dieu; dans le même temps, c’est l’hymne qui dénonce l’illusion de ceux qui se croient être les seigneurs de l’histoire et les arbitres de leur propre destin.
Marie, au contraire, a placé Dieu au centre de sa vie, et s’est abandonnée confiante à sa volonté, dans une attitude d’humble docilité à son dessein d’amour. En raison de cette pauvreté d’esprit et d’humilité de c½ur, elle a été choisie pour être le temple qui porte en elle le Verbe, le Dieu fait homme. La figure en est donc la «Fille de Sion», que le prophète invite à se réjouir, à exulter dans la joie (cf. So 3, 14).
Chers amis, ce soir, nous voulons tourner notre regard vers Marie avec une affection filiale renouvelée. Nous avons tous toujours quelque chose à apprendre de notre Mère céleste: sa foi nous invite à regarder au-delà des apparences et à croire fermement que les difficultés quotidiennes préparent un printemps qui a déjà commencé en Jésus Ressuscité. Nous voulons puiser ce soir au C½ur immaculée de Marie avec une confiance renouvelée pour nous laisser contaminer par sa joie, qui trouve sa source la plus profonde dans le Seigneur. La joie, fruit de l’Esprit Saint, est la marque fondamentale du chrétien: elle se fonde sur l’espérance en Dieu, elle tire sa force de la prière incessante, elle permet d’affronter avec sérénité les épreuves. Saint Paul nous rappelle: «Avec la joie de l'espérance, constants dans la tribulation, assidus à la prière» (Rm 12, 12). Ces paroles de l’Apôtre sont comme un écho au Magnificat de Marie et nous exhortent à reproduire en nous- mêmes, dans la vie de tous les jours, les sentiments de joie dans la foi propres au cantique marial.
Je voudrais souhaiter à tous, et à chacun de vous, chers frères et s½urs, vénérés cardinaux, évêques, prêtres, personnes consacrées et tous les fidèles, que cette joie spirituelle, qui a jailli du c½ur débordant de gratitude de la Mère du Christ et notre Mère, soit au terme de ce mois de mai plus forte dans nos âmes, dans notre vie personnelle et familiale, dans tous les milieux, en particulier dans la vie de cette famille qui sert ici au Vatican l’Eglise universelle.
2 juin 2012 – Méditation lors de la prière du Milieu du Jour, à Milan
Les antiennes de la psalmodie de ce samedi nous ont conduits à contempler le mystère de la Vierge Marie. En effet, dans celle-ci nous pouvons reconnaître le «genre de vie virginale et pauvre que le Christ Seigneur choisit pour lui et que la Vierge sa Mère embrassa» (Lumen gentium, n. 46), une vie en pleine obéissance à la volonté de Dieu.
L’Hymne nous a aussi rappelé les paroles de Jésus sur la Croix: «De la gloire de sa potence, Jésus parle à la Vierge: “Voici ton fils, ô femme”; “Jean, voici ta mère”». Marie, Mère du Christ, étend et prolonge également en nous sa maternité divine, afin que le ministère de la Parole et des sacrements, la vie de contemplation et l’activité apostolique sous ses multiples formes persévèrent, sans lassitude et avec courage, au service de Dieu et pour l’édification de son Eglise.
24 juin 2012 - Angelus
Aujourd’hui, 24 juin, nous célébrons la solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste. À part la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée au mystère de l’incarnation du Fils de Dieu. Dès le sein maternel, en effet, Jean est le précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par l’ange à Marie, comme le signe que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37), six mois avant le grand prodige qui nous donne le salut, l’union de Dieu avec l’homme par l’action du Saint- Esprit. Les quatre Évangiles donnent une grande importance à la figure de Jean-Baptiste en tant que prophète qui conclut l’Ancien Testament, et inaugure le Nouveau, indiquant en Jésus de Nazareth le Messie, le Consacré du Seigneur. En effet, Jésus lui-même parlera de Jean en ces termes : « Il est celui dont il est écrit : Voici que moi j'envoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route devant toi. En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui » (Mt 11, 10-11).
Le père de Jean, Zacharie, mari d’Elisabeth, parente de Marie, était un prêtre du culte de l’Ancien Testament. Il n’a pas cru tout de suite à l’annonce d’une paternité qu’il n’espérait plus désormais, et c’est pour cette raison qu’il demeura muet jusqu’au jour de la circoncision de l’enfant auquel, avec sa femme, ils donnèrent le nom indiqué par Dieu, c’est-à-dire « Jean», ce qui signifie : « Le Seigneur fait grâce». Animé par l’Esprit Saint, Zacharie parla ainsi de la mission de son fils : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses péchés » (Lc 1, 76-77). Tout ceci se manifesta trente ans après, quand Jean se mit à baptiser dans le fleuve du Jourdain, en appelant les gens à se préparer, par ce geste de pénitence, à la venue imminente du Messie que Dieu lui avait révélée durant son séjour dans le désert de Judée. C’est pourquoi on l’appela « Baptiste », c’est-à-dire le « Baptiseur » (cf. Mt 3,1-6).
Lorsqu’un jour, de Nazareth, Jésus lui-même vint se faire baptiser, Jean tout d’abord refusa, puis il consentit, et il vit l’Esprit Saint se poser sur Jésus et il entendit la voix du Père céleste qui le proclamait son Fils (cf. Mt 3, 13- 17). Mais sa mission n’était pas encore achevée: peu après, il lui fut demandé de précéder Jésus aussi dans une mort violente. Jean fut décapité dans la prison du roi Hérode, et il rendit ainsi pleinement témoignage à l’Agneau de Dieu qu’il avait été le premier à connaître et à désigner publiquement.
Chers amis, la Vierge Marie a aidé sa parente âgée, Elisabeth, à porter à son terme sa grossesse de Jean. Qu’elle nous aide tous à suivre Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, que Jean-Baptiste a annoncé avec une grande humilité et ardeur prophétique.
24 juin 2012, aux francophones, après l’Angelus
Saint Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, a su reconnaître le Seigneur. Après avoir baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et l’avoir désigné comme le Messie, il s’est effacé humblement devant lui. Son exemple nous invite à nous convertir, à témoigner du Christ et à l’annoncer à temps et à contre temps, en étant comme lui la voix qui crie dans le désert, et cela jusqu’au don de notre vie. Avec la Vierge Marie sachons rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits !
29 juin 2012 – Homélie de la Messe
Que la Sainte Mère de Dieu nous guide et nous accompagne toujours sur le chemin de la foi et de la charité. Reine des Apôtres, priez pour nous !
1er juillet 2012 – Angelus
L’évangéliste Marc nous présente le récit de deux guérisons miraculeuses que Jésus accomplit en faveur de deux femmes: la fille d’un des chefs de la synagogue, nommé Jaïre, et une femme qui souffrait d’hémorragie (cf. Mc 5, 21-43). Ces deux épisodes présentent deux niveaux de lecture; celui purement physique: Jésus se penche sur la souffrance humaine et guérit le corps; et celui spirituel: Jésus est venu pour guérir le c½ur de l’homme, pour donner le salut et encourager la foi en Lui. Dans le premier épisode en effet, à la nouvelle que la petite fille de Jaïre est morte, Jésus dit au chef de la synagogue: «Sois sans crainte, aie seulement la foi» (v. 36), il le prend avec lui où repose l’enfant et s’exclame: «Fillette, je te le dis, lève-toi» (v. 41). Elle se leva et se mit à marcher. Saint Jérôme commente ces paroles, soulignant le pouvoir salvifique de Jésus: «Jeune fille, lève-toi par moi: non par un mérite de ta part, mais par ma grâce. Lève-toi par moi: le fait d’être guéri ne dépend pas de ta vertu» (Homélie sur l’Evangile de Marc, 3). Le second épisode, celui de la femme souffrant d’hémorragies, met de nouveau en évidence le fait que Jésus est venu libérer l’être humain dans sa totalité. En effet, le miracle se déroule en deux temps: d’abord arrive la guérison physique, mais elle est étroitement liée à la guérison plus profonde, celle que la grâce de Dieu donne à celui qui s’ouvre à Lui avec foi. Jésus dit à la femme: «Ma fille, ta foi t’a sauvée; va en paix et sois guérie de ton infirmité» (Mc 5, 34).
Ces deux récits de guérison sont pour nous une invitation à dépasser une vision purement horizontale et matérielle de la vie. Nous demandons à Dieu tant de guérisons de problèmes, de nécessités concrètes, et c’est juste, mais ce que nous devons demander avec insistance est une foi toujours plus solide, afin que le Seigneur renouvelle notre vie, et une confiance ferme dans son amour, dans sa providence qui ne nous abandonne pas.
Jésus qui est attentif à la souffrance humaine nous fait penser aussi à ceux qui aident les malades à porter leur croix, en particulier les médecins, les professionnels de la santé et ceux qui assurent l’assistance religieuse dans les maisons de soins. Ils sont des «réserves d’amour», qui apportent sérénité et espérance aux personnes qui souffrent. Dans l’encyclique Deus caritas est, je soulignais que, pour ce précieux service, il faut avant tout la compétence professionnelle — une des premières nécessités fondamentales — mais à elle seule, elle ne peut suffire. Il s’agit, en effet, d’êtres humains, qui ont besoin d’humanité et de l’attention du c½ur. «C’est pourquoi, en plus de la préparation professionnelle, il est nécessaire pour ces personnes d’avoir aussi et surtout une “formation du c½ur”: il convient de les conduire à la rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à autrui» (n. 31).
Demandons à la Vierge Marie d’accompagner notre chemin de foi et notre engagement d’amour concret spécialement pour celui qui est dans le besoin, tandis que nous invoquons son intercession maternelle pour nos frères qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit.
1er juillet 2012 – Aux pélerins francophones, au terme d el’Angelus
Pendant cette période estivale, je vous invite à savoir prendre du temps pour Dieu. Sachez témoigner de sa présence au milieu de nous. Soyez des porteurs de sa miséricorde et de sa tendresse à chacun de ceux qu’il vous est donné de rencontrer, plus particulièrement à ceux qui souffrent. A l’exemple de la Vierge Marie, laissons de côté nos peurs et nos doutes et soyons fiers de témoigner de notre foi!
8 juillet 2012 – Angelus
Le célèbre dicton «Nemo propheta in patria» : c’est-à-dire que nul prophète n’est bien accepté parmi les siens, dans le pays qui a vu grandir Jésus (cf. Mc 6, 4). En effet, après avoir quitté Nazareth, vers l’âge de 30 ans, et alors que depuis déjà quelque temps il prêchait et accomplissait des guérisons ailleurs, Jésus est revenu un jour chez lui et s’est mis à enseigner à la synagogue. Ses concitoyens «étaient frappés» par sa sagesse et, le connaissant comme étant «le fils de Marie», le «charpentier» qui avait vécu parmi eux, ils se scandalisèrent de lui au lieu de l’accueillir avec foi (cf. Mc 6, 2-3). Ce fait est compréhensible car la familiarité, sur le plan humain, n’aide pas à aller plus loin et à s’ouvrir à la dimension divine. Que ce Fils d’un charpentier soit Fils de Dieu est difficile à croire pour eux. Jésus lui-même prend l’exemple de l’expérience des prophètes d’Israël qui, dans leur propre patrie, ont été victimes de mépris, et il s’identifie à eux. A cause de cette fermeture spirituelle, Jésus n’a pu accomplir à Nazareth «aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques infirmes en leur imposant les mains» (Mc 6, 5). En effet, les miracles du Christ ne sont pas une démonstration de puissance, mais les signes de l’amour de Dieu qui agit là où il rencontre la foi de l’homme dans la réciprocité. Origène écrit: «Tout comme il existe une attirance naturelle pour les corps de la part de certains envers d’autres, comme l’aimant vers le fer… la foi aussi exerce une attirance sur la puissance divine» (Commentaire de l’Evangile de Matthieu 10, 19).
Donc, il semble que Jésus se fasse — comme l’on dit — une raison du mauvais accueil qu’il rencontre à Nazareth. Par contre, à la fin du récit, nous trouvons une remarque qui dit précisément le contraire. L’évangéliste écrit que Jésus «s’étonna de leur manque de foi» (Mc 6, 6). A la stupeur des concitoyens qui se scandalisent, correspond l’étonnement de Jésus. Lui aussi, en un certain sens, se scandalise! Bien qu’il sache qu’aucun prophète n’est bien accueilli dans sa patrie, la fermeture de c½ur de son entourage reste pour lui obscure, impénétrable: comment est-il possible qu’ils ne reconnaissent pas la lumière de la Vérité? Pourquoi ne s’ouvrent-ils pas à la bonté de Dieu, qui a voulu partager notre humanité? En effet, l’homme Jésus de Nazareth est la transparence de Dieu, Dieu habite pleinement en Lui. Et tandis que nous recherchons toujours d’autres signes, d’autres miracles, nous ne nous apercevons pas que c’est Lui le vrai Signe, Dieu fait chair, que c’est Lui le plus grand miracle de l’univers: tout l’amour de Dieu renfermé dans un c½ur humain, dans un visage d’homme.
Celle qui a vraiment compris cette réalité est la Vierge Marie, bienheureuse car elle a cru (cf. Lc 1, 45). Marie ne s’est pas scandalisée de son Fils: son admiration pour Lui est pleine de foi, pleine d’amour et de joie, à le voir à la fois si humain et si divin. Apprenons donc d’elle, notre Mère dans la foi, à reconnaître dans l’humanité du Christ la parfaite révélation de Dieu.
8 juillet 2012 – Aux francophones, au terme de l’Angelus
En cette période estivale, ne mettez pas Dieu en vacances, pensez à prier et à aller à la Messe le dimanche! Que la Vierge Marie, modèle du c½ur qui écoute, nous accompagne sur nos routes humaines!
15 juillet 2012 - Angelus
Invoquons la Sainte Vierge Marie du Mont Carmel, afin qu’elle nous aide, ...à répondre généreusement à l’appel du Seigneur, pour annoncer son Evangile de salut en paroles, et avant tout par notre vie.
22 juillet 2012 - Angelus
La Parole de Dieu de ce dimanche nous repropose un thème fondamental et toujours fascinant de la Bible: elle nous rappelle que Dieu est le pasteur de l’humanité. Cela signifie que Dieu veut pour nous la vie, il veut nous guider vers de bons pâturages où nous pouvons nous nourrir et nous reposer. Il ne veut pas que nous nous perdions et que nous mourrions, mais que nous parvenions au but de notre chemin, qui est justement la plénitude de la vie. C’est ce que tout père et toute mère désire pour ses enfants: le bien, le bonheur, la réalisation. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus se présente comme un Pasteur des brebis égarées de la maison d’Israël. Son regard sur les gens est un regard pour ainsi dire «pastoral». Par exemple, dans l’Evangile de ce dimanche, il est dit qu’«en débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement» (Mc 6, 34). Jésus incarne le Dieu Pasteur avec sa façon de prêcher et avec ses ½uvres, en prenant soin des malades et des pécheurs, de ceux qui sont «égarés» (cf. Lc 19, 10), pour les ramener en sécurité, dans la miséricorde du Père.
Parmi les «brebis égarées» que Jésus a conduites en sécurité, il y a aussi une femme nommée Marie, originaire du village de Magdala, sur le Lac de Galilée, et appelée pour cela Madeleine. C’est aujourd’hui sa mémoire liturgique dans le calendrier de l’Eglise. L’évangéliste Luc dit que Jésus fit sortir d’elle sept démons (cf. Lc 8, 2), c’est-à-dire qu’il l’a sauvée d’un asservissement total au malin. En quoi consiste cette guérison profonde que Dieu opère au moyen de Jésus? Elle consiste en une paix vraie, complète, fruit de la réconciliation de la personne en elle-même et dans toutes ses relations: avec Dieu, avec les autres, avec le monde. En effet, le malin cherche toujours à gâcher l’½uvre de Dieu, en semant la division dans le c½ur de l’homme, entre corps et âme, entre l’homme et Dieu, dans les rapports interpersonnels, sociaux, internationaux, et aussi entre l’homme et la création. Le malin sème la guerre; Dieu crée la paix. Plus encore, comme saint Paul l’affirme, le Christ «est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu'un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine» (Ep 2, 14). Pour accomplir cette ½uvre de réconciliation radicale, Jésus, le Bon Pasteur, a dû devenir l’Agneau, «l’Agneau de Dieu… qui enlève le péché du monde» (Jn 1, 29). Ce n’est qu’ainsi qu’il a pu réaliser l’étonnante promesse du psaume: «Oui, grâce et bonheur me pressent tous les jours de ma vie; ma demeure est la maison du Seigneur en la longueur des jours» (Ps 22/23, 6).
Chers amis, ces paroles font vibrer notre c½ur, parce qu’elles expriment notre désir le plus profond, elles disent ce pour quoi nous sommes faits: la vie, la vie éternelle! Ce sont les paroles de qui, comme Marie Madeleine, a fait l’expérience de Dieu dans sa vie, et connaît sa paix. Des paroles plus vraies que jamais sur les lèvres de la Vierge Marie, qui vit déjà pour toujours dans les pâturages du Ciel, où l’a conduite l’Agneau Pasteur. Marie, Mère du Christ notre paix, prie pour nous!
22 juillet 2012 – Au terme de l’Angelus
Jésus invite ses disciples à venir à l’écart. Dans nos vies souvent mouvementées et trop rapides, suivons Jésus qui nous convie à le rejoindre dans le calme. Au c½ur de l’été, acceptons de le suivre car Il veille sur nous comme sur des brebis qui sont sans berger. Avec l’aide de la Vierge Marie, venez à la rencontre de son Fils, Lui seul peut vous redonner les forces dont vous avez besoin pour votre vie quotidienne !
5 août 2012 – Aux pèlerins francophones, au terme de l’Angelus
Dans l’Évangile nous voyons les foules se déplacer pour suivre Jésus. Comme celles d’hier, les foules d’aujourd’hui ont faim de nourriture terrestre et spirituelle. En nous partageant sa Parole et son Corps en nourriture, Jésus nous comble et nous rassasie. Que la Vierge Marie vous aide à accueillir ce don de Dieu et à vous laisser transformer, comme les Apôtres au jour de la Transfiguration, par le visage lumineux du Christ ressuscité!
15 août 2012 – Homélie de la Messe de Benoit XVI en la Solennité de l’Assomption, célébrée dans l’église paroissiale de Castelgandolfo
Le 1er novembre 1950, le vénérable Pape Pie XII proclamait comme dogme que la Vierge Marie, «au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps ». Cette vérité de foi était connue de la Tradition, affirmée par les Pères de l’Eglise, et c’était surtout un aspect important du culte rendu à la Mère du Christ. C’est précisément l’élément cultuel qui a constitué, pour ainsi dire, la force motrice qui détermina la formulation de ce dogme : le dogme apparaît comme un acte de louange et d’exaltation à l’égard de la Sainte Vierge. Cela émerge également du texte même de la Constitution apostolique, où l’on affirme que le dogme est proclamé «en l’honneur du Fils, pour la glorification de sa Mère et la joie de toute l’Eglise». Ainsi fut exprimé, dans sa forme dogmatique, ce qui avait déjà été célébré dans le culte et dans la dévotion du peuple de Dieu comme la glorification la plus élevée et la plus établie de Marie : l’acte de proclamation de Celle qui a été élevée au ciel, se présenta ainsi presque comme une liturgie de la foi. Et, dans l’Evangile que nous venons d’écouter, Marie elle-même prononce de manière prophétique certaines paroles qui nous orientent dans cette perspective. Elle dit en effet : « Désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1, 48). C’est une prophétie pour toute l’histoire de l’Eglise. Cette expression du Magnificat, rapportée par saint Luc, indique que la louange rendue à la Vierge Marie, Mère de Dieu, intimement unie au Christ son fils, concerne l’Eglise de tous les temps et de tous les lieux. Et la citation de ces paroles par l’évangéliste présuppose que la glorification de Marie existait déjà à l’époque de saint Luc et qu’il considérait que c’était un devoir et un engagement de la communauté chrétienne vis-à-vis de toutes les générations. Les paroles de Marie disent que c’est un devoir de l’Eglise de rappeler la grandeur de la Vierge pour la foi. Cette solennité est donc une invitation à louer Dieu et à contempler la grandeur de la Vierge, parce que c’est sur le visage de ses enfants que nous reconnaissons qui est Dieu.
Mais pourquoi Marie est-elle glorifiée par son assomption au ciel ? Saint Luc, nous l’avons entendu, voit la racine de l’exaltation et de la louange rendue à Marie dans l’expression d’Elisabeth : « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Et le Magnificat, ce chant au Dieu vivant et agissant dans l’histoire, est un hymne de foi et d’amour, qui jaillit du c½ur de la Vierge. Elle a vécu dans une fidélité exemplaire et a conservé au plus profond de son c½ur les paroles adressées par Dieu à son peuple, les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob, et en a fait le contenu de sa prière : dans le Magnificat, la Parole de Dieu était devenue la parole de Marie, lumière sur sa route, au point de la rendre disponible à accueillir également en son sein le Verbe de Dieu fait chair. La page de l’Evangile d’aujourd’hui rappelle cette présence de Dieu dans l’histoire et dans le déroulement des événements ; elle contient en particulier une référence au chapitre six du Second livre de Samuel (6, 1-15), dans lequel David transporte l’Arche sainte de l’Alliance. Le parallèle que fait l’Evangéliste est clair : Marie, dans l’attente de la naissance de son fils Jésus, est l’Arche Sainte qui porte en elle la présence de Dieu, une présence qui est source de consolation, de plénitude de joie. Jean, en effet, danse dans le sein d’Elisabeth, tout comme David dansait devant l’Arche. Marie est la « visite » de Dieu qui crée la joie. Dans son chant de louange, Zacharie le dira de manière explicite : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et délivré son peuple » (Lc 1, 68). La maison de Zacharie a fait l’expérience de la visite de Dieu avec la naissance inattendue de Jean-Baptiste, mais surtout par la présence de Marie qui porte en son sein le Fils de Dieu.
Mais demandons-nous maintenant : qu’apporte à notre chemin, à notre vie, l’Assomption de Marie ? La première réponse est la suivante : dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme, Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures dont parle Jésus (cf. Jn 14, 2); Dieu est la maison de l’homme, en Dieu il y a l’espace de Dieu. Et Marie, en s’unissant, en étant unie à Dieu, ne s’éloigne pas de nous, elle ne se rend pas sur une galaxie inconnue ; au contraire celui qui va à Dieu se rapproche, parce que Dieu est proche de nous tous, et Marie, unie à Dieu, participe de la présence de Dieu, elle est très proche de nous, de chacun de nous. Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer encore aussi à Marie : saint Grégoire le Grand dit que le c½ur de saint Benoît est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce c½ur. Cela est encore plus vrai pour Marie : Marie, entièrement unie à Dieu, a un c½ur si grand que toute la création peut entrer dans ce c½ur, et les ex-voto partout sur la terre le démontrent. Marie est proche, elle peut écouter, elle peut aider, elle est proche de chacun de nous. En Dieu, il y a de la place pour l’homme, et Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un c½ur aussi large que celui de Dieu.
Mais il y a encore un autre aspect : non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. Nous voyons cela aussi en Marie, l’Arche Sainte qui porte la présence de Dieu. En nous, il y a de la place pour Dieu, et cette présence de Dieu en nous, si importante pour illuminer le monde dans sa tristesse et dans ses problèmes, se réalise dans la foi : dans la foi, nous ouvrons les portes de notre être pour que Dieu puisse entrer en nous, pour que Dieu puisse être la force qui donne vie et ouvre un chemin à notre être. En nous, il y a de l’espace, ouvrons-nous, comme Marie s’est ouverte, en disant : « Que ta volonté soit faite, je suis la servante du Seigneur ». En nous ouvrant à Dieu, nous ne perdons rien. Au contraire, notre vie s’enrichit et grandit.
Ainsi, foi et espérance se rejoignent. On parle beaucoup aujourd’hui d’un monde meilleur qui devrait venir : ce serait cela notre espérance. Si et quand ce monde meilleur doit venir, nous ne le savons pas, je ne le sais pas. Mais il est sûr qu’un monde qui s’éloigne de Dieu ne devient pas meilleur, mais pire. Seule la présence de Dieu peut garantir également un monde bon. Mais ne parlons pas de cela. Il y a une chose, une espérance qui est certaine : Dieu nous attend, nous n’avançons pas dans le vide, nous sommes attendus. Dieu nous attend et, en allant dans l’autre monde, nous trouvons la bonté de la Mère, nous retrouvons nos proches, nous trouvons l’Amour éternel. Dieu nous attend : voilà la grande joie et la grande espérance qui naît précisément de cette fête. Marie nous rend visite, elle est la joie de notre vie et la joie est espérance.
Que dire de plus ? Un c½ur grand, la présence de Dieu dans le monde, une place pour Dieu en nous et une place en Dieu pour nous, l’espérance, être attendus : voilà la symphonie de cette fête, l’indication que nous donne la méditation de cette solennité. Marie est l’aurore et la splendeur de l’Eglise triomphante ; elle est consolation et espérance pour le peuple encore en chemin, dit la Préface de ce jour. Confions-nous à son intercession maternelle, afin qu’elle nous obtienne du Seigneur la grâce de renforcer notre foi dans la vie éternelle ; qu’elle nous aide à bien vivre dans l’espérance le temps que Dieu nous donne. Une espérance chrétienne, qui n’est pas seulement une nostalgie du Ciel, mais un désir de Dieu vivant et actif, ici, dans le monde, un désir de Dieu qui fait de nous des pèlerins infatigables et qui alimente en nous le courage et la force de la foi, qui sont dans le même temps le courage et la force de l’amour. Amen.