Vénérés frères, parlez au cœur de votre peuple, réveillez les consciences, réunissez les volontés dans une action commune contre la vague croissante de violence et le mépris de l'être humain. Ce dernier, de don de Dieu accueilli dans l'intimité amoureuse du mariage entre un homme et une femme, a fini par être considéré comme un simple produit humain. « Un domaine primordial et crucial de l'affrontement culturel entre la technique considérée comme un absolu et la responsabilité morale de l'homme est aujourd'hui celui de la bioéthique, où se joue de manière radicale la possibilité même d'un développement humain intégral. Il s'agit d'un domaine particulièrement délicat et décisif, d'où émerge avec une force dramatique la question fondamentale de savoir si l'homme s'est produit lui-même ou s'il dépend de Dieu. Les découvertes scientifiques en ce domaine et les possibilités d'intervention technique semblent tellement avancées qu'elles imposent de choisir entre deux types de rationalité, celle de la raison ouverte à la transcendance et celle d'une raison close dans l'immanence technologique » (Encyclique Caritas in veritate, 29 juin 2009, n. 74). Job, de manière provocatrice, invite les êtres irrationnels à rendre leur témoignage: « Interroge pourtant le bétail pour t'instruire, les oiseaux du ciel pour t'informer. Les reptiles du sol te donneront des leçons, ils te renseigneront, les poissons des mers. Car lequel ignore, parmi eux tous, que la main de Dieu a fait tout cela! Il tient en son pouvoir l'âge de tout vivant et le souffle de toute chair d'homme » (Jb 12, 7-10). La conviction de la juste raison et la certitude de la foi en vertu de laquelle la vie de l'être humain, de sa conception jusqu'à sa mort naturelle, appartient à Dieu et non à l'homme, lui confère ce caractère sacré et cette dignité personnelle qui suscite l'unique attitude juridique et morale correcte, à savoir celle de profond respect. Car le Seigneur de la vie a dit: « Aux hommes entre eux, je demanderai compte de l'âme de l'homme... Car à l'image de Dieu l'homme a été fait » (Gn 9, 5-6).
Mes bien-aimés et vénérés frères, nous ne pouvons jamais nous décourager dans notre appel à la conscience. Nous ne serions pas de fidèles disciples de notre Divin Maître si nous ne savions pas dans toutes les situations, même les plus difficiles, rester solides « dans l'espérance contre toute espérance » (Rm 4, 18). Continuez à travailler pour le triomphe de la cause de Dieu, non pas avec l'âme triste de celui qui ne ressent que les carences et les dangers, mais avec la ferme confiance de celui qui sait pouvoir compter sur la victoire du Christ. Marie est unie au Seigneur de manière ineffable, pleinement conforme à son Fils, vainqueur du péché et de la mort.
Benoit XVI - 14 novembre 2009 – Aux Evêques du Brésil