Comment avoir confiance en la vie en cette culutre du rebut ? - Pape François - 21 juin 2015

 

     Aujourd’hui aussi, nous vivons une culture du rebut. Parce que ce qui n’a aucune utilité économique est mis au rebut. On met au rebut les enfants, parce que l’on n’en fait pas, ou parce qu’on les tue avant qu’ils ne viennent au monde ; on met au rebut les personnes âgées, parce qu’elle ne servent pas et on les laisse là, mourir, dans une sorte d’euthanasie cachée, et on ne les aide pas à vivre ; et à présent, on met au rebut les jeunes : pense à ces 40% de jeunes ici, sans travail. C’est vraiment un rebut ! Mais pourquoi ? Parce que dans le système économique mondial, ce n’est pas l’homme et la femme qui sont au centre, comme le veut Dieu, mais le dieu-argent. On fait tout pour l’argent. En espagnol, il y a un beau dicton qui dit : « Por la plata baila el mono ». Je traduis : « Pour l’argent, même le singe danse ». Et ainsi, avec cette culture du rebut, peut-on avoir confiance dans la vie ? Avec ce sens de défi qui s’étend, s’étend, s’étend ? Un jeune qui ne peut pas étudier, qui n’a pas de travail, qui a honte de ne pas se sentir digne parce qu’il n’a pas d’argent, ne gagne pas sa vie. Mais combien de fois ces jeunes finissent-ils dans les dépendances ? Combien de fois se suicident-ils ? On ne connaît pas bien les statistiques relatives aux suicides des jeunes. Ou combien de fois ces jeunes vont-ils lutter aux côtés des terroristes, au moins pour faire quelque chose, pour un idéal. Je comprends ce défi. C’est pour cela que Jésus nous disait de ne pas placer nos sécurités dans les richesses, dans les pouvoirs mondains. Comment puis-je avoir confiance dans la vie ? Comment puis-je faire, comment puis-je vivre une vie qui ne détruise pas, qui ne soit pas une vie de destruction, une vie qui n’écarte pas les personnes ? Comment puis-je vivre une vie qui ne me déçoit pas ?

 

 

Le 21 juin 2015 – Rencontre du Pape François avec les jeunes, à Turin. Discours improvisé

  

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