François de A à Z

Evangile de la Vie - 2025

2025

 

 

 

 

 

 

 

1er janvier 2025 – Message pour la Journée Mondiale de la Paix

     "Je demande un engagement ferme à promouvoir le respect de la dignité de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, afin que toute personne puisse aimer sa propre vie et envisager l’avenir avec espérance, en désirant le développement et le bonheur pour elle-même et pour ses enfants. En effet, sans espérance en la vie, il est difficile que naisse dans le c½ur des plus jeunes le désir d’engendrer d’autres vies. En particulier, je voudrais encore une fois inviter à un geste concret qui favorise la culture de la vie. Je veux parler de l’abolition de la peine de mort dans toutes les nations. En effet, cette pratique, non seulement transgresse l’inviolabilité de la vie, mais anéantit aussi toute espérance humaine de pardon et de renouveau"

 

 

 

1er janvier 2025 – Homélie du Pape François lors de la Messe en la solennité de Marie Mère de Dieu, Basilique Saint-Pierre

     Au début d’une nouvelle année accordée par le Seigneur, il est bon de lever le regard de notre c½ur vers Marie. En tant que Mère, elle nous renvoie à notre relation avec son Fils, elle nous ramène à Jésus, elle nous parle de Jésus, elle nous conduit à Jésus. C’est pourquoi, la Solennité de la Très Sainte Vierge Marie Mère de Dieu nous plonge à nouveau dans le Mystère de Noël : Dieu s’est fait l’un de nous dans le sein de Marie. Et il nous est rappelé aujourd’hui, à nous qui avons ouvert la Porte Sainte pour commencer le Jubilé, que « Marie est la porte par laquelle le Christ est entré dans ce monde » (Saint Ambroise, Épître 42, 4 : PL, VII).

     L’apôtre Paul résume ce mystère en affirmant que « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Ces mots - “né d’une femme” - résonnent dans nos c½urs aujourd’hui et nous rappellent que Jésus, notre Sauveur, s’est fait chair et s’est révélé dans la fragilité de la chair.

     Né d’une femme. Cette expression nous renvoie tout d’abord à Noël : le Verbe s’est fait chair. L’apôtre Paul en précisant qu’Il est né d’une femme, éprouve presque le besoin de nous rappeler que Dieu s’est vraiment fait homme dans des entrailles humaines. Une tentation fascine un grand nombre aujourd’hui, qui pourrait séduire également nombre de chrétiens : imaginer ou se fabriquer un Dieu “abstrait” lié à une vague idée religieuse, à un bon sentiment passager. Au contraire, Il est concret, Il est humain. Il est né d’une femme. Il a un visage et un nom, et Il nous invite à entretenir une relation avec Lui. Le Christ Jésus, notre Sauveur, est né d’une femme ; Il est fait de chair et de sang ; Il vient du sein du Père, mais Il s’incarne dans le sein de la Vierge Marie ; Il vient du haut des cieux mais Il habite dans les profondeurs de la terre ; Il est le Fils de Dieu, mais Il se fait Fils de l’homme. Image du Dieu Tout-Puissant, Il vient dans la faiblesse et, bien qu’Il soit sans tache, « Dieu, pour nous, l’identifiera au péché » (2 Co 5, 21). Il est né d’une femme et Il est l’un de nous. C’est pour cette raison qu’Il peut nous sauver.

     Né d’une femme. Cette expression nous parle aussi de l’humanité du Christ qui se révèle dans la fragilité de la chair. S’Il est descendu dans le sein d’une femme, pour naître comme toutes les créatures, Il se montre dans la fragilité d’un Enfant. C’est pourquoi les bergers, voyant de leurs propres yeux ce que l’Ange leur avait annoncé, ne trouvent pas de signes extraordinaires ni de manifestations grandioses, mais « ils découvrent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Ils trouvent un nouveau-né sans défense, fragile, qui a besoin des soins de sa mère, besoin de langes et de lait, de caresses et d’amour. Saint Louis-Marie Grignon de Montfort dit que la Sagesse divine « n’a pas voulu, quoi qu’elle put le faire, se donner directement aux hommes mais par la Très Sainte Vierge Marie. Elle n’a pas voulu venir au monde à l’âge d’un homme parfait, indépendant d’autrui, mais comme un pauvre et petit enfant, dépendant des soins et de l’entretien de sa sainte Mère » (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n. 139). Et ainsi, nous pouvons voir dans toute la vie de Jésus ce choix de Dieu, le choix de la petitesse et de la discrétion. Il ne cédera jamais à l’attrait du pouvoir divin pour accomplir de grands signes et s’imposer aux autres comme le diable le Lui avait suggéré, mais Il révélera l’amour de Dieu dans la beauté de son humanité, en demeurant parmi nous, en partageant notre vie ordinaire faite de peines et de rêves, en montrant de la compassion pour les souffrances du corps et de l’esprit, en ouvrant les yeux des aveugles et en réconfortant les c½urs égarés. La compassion. Les trois attitudes de Dieu sont la miséricorde, la proximité et la compassion. Dieu se fait proche, miséricordieux et compatissant. Ne l'oublions pas. Jésus nous montre Dieu à travers son humanité fragile, en prenant soin des plus fragiles.

     Frères et s½urs, il est bon de penser que Marie, la jeune fille de Nazareth, nous ramène toujours au Mystère de son Fils, Jésus. Elle nous rappelle que Jésus vient dans la chair et que le lieu privilégié où nous pouvons le rencontrer c’est d’abord notre vie, notre humanité fragile, celle de ceux qui nous côtoient chaque jour. Et en l’invoquant comme Mère de Dieu nous affirmons que le Christ a été engendré par le Père, mais qu’Il est vraiment né du sein d’une femme. Nous affirmons qu’Il est le Seigneur du temps, mais qu’Il habite notre temps, notamment cette nouvelle année, de sa présence aimante. Nous affirmons qu’Il est le Sauveur du monde, mais nous pouvons le rencontrer et devons le chercher dans le visage de tout être humain. Et si Lui, qui est le Fils, s’est fait petit pour être pris dans les bras d’une maman, pour être soigné et allaité, cela signifie qu’aujourd’hui encore, Il vient en tous ceux qui ont besoin des mêmes soins : en chaque s½ur et frère que nous rencontrons ayant besoin d’attention, d’écoute, de tendresse.

     Cette nouvelle année qui s’ouvre, confions-la à Marie, Mère de Dieu, pour que nous apprenions, comme Elle, à découvrir la grandeur de Dieu dans la petitesse de la vie ; pour que nous apprenions à prendre soin de toute créature née d’une femme, avant tout en gardant, comme le fit Marie, le don précieux de la vie : la vie dans le sein maternel, la vie des enfants, la vie de ceux qui souffrent, la vie des pauvres, la vie des personnes âgées, des personnes seules, des mourants. Et aujourd’hui, Journée Mondiale de la Paix, nous sommes tous invités à accueillir cette invitation qui jaillit du c½ur maternel de Marie : préserver la vie, prendre soin de la vie blessée – il y a tant de vies blessée –, rendre sa dignité à la vie de toute personne “née d’une femme”. Voici la base fondamentale pour construire une civilisation de la paix. C’est pourquoi « je demande un engagement ferme à promouvoir le respect de la dignité de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, afin que toute personne puisse aimer sa propre vie et envisager l’avenir avec espérance » (Message pour la 58ème Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2025).

     Marie, Mère de Dieu et notre Mère, nous attend là, dans la crèche. Elle nous montre, comme aux bergers, le Dieu qui nous surprend toujours, qui ne vient pas dans la splendeur des cieux, mais dans la petitesse d’une mangeoire. Confions-lui cette nouvelle année jubilaire, confions-lui nos demandes, nos préoccupations, nos souffrances, nos joies et tout ce que nous portons dans nos c½urs. Elle est maman, elle est mère ! Confions-lui le monde entier, pour que l’espérance renaisse, pour que la paix germe enfin pour tous les peuples de la terre.

 

 

 

5 janvier 2025 – Méditation du Pape François, lors de l’Angelus

     N'ayons pas peur de faire le premier pas : il faut du courage pour le faire, mais n'ayons pas peur. Ouvrir des fenêtres lumineuses de proximité avec ceux qui souffrent, de pardon, de compassion, de réconciliation : tels sont les nombreux premiers pas que nous devons faire pour rendre le chemin plus clair, plus sûr et possible pour tous. Et cette invitation résonne d'une manière particulière dans l'année jubilaire qui vient de commencer, nous exhortant à être des messagers d'espérance avec des « oui » simples mais concrets à la vie, avec des choix qui apportent la vie.

 

 

8 janvier 2025 – Enseignement du Pape François lors de l’Audience Générale

     Les enfants sont un don de Dieu. Malheureusement, ce don n'est pas toujours accueilli avec respect.

 

 

 

 

 

 

8 janvier 2025 – Au terme de l’Audience, le Pape François a adressé ces mots aux polonais présents

     Saint Jean-Paul II exhortait à construire la civilisation de l'amour et de la vie. Continuez à faire de cet appel de l'Église un engagement prioritaire. Protégez la vie avec amour, à chaque étape de son développement : de la conception à la mort naturelle. Laissez les enfants grandir dans la sagesse et la grâce.

 

 

9 janvier 2025 – Discours du Pape François lors des V½ux au Corps Diplomatique

     Je voudrais tracer avec vous ce matin, à partir des paroles du prophète Isaïe, les traits d’une diplomatie de l’espérance de laquelle nous sommes tous appelés à devenir les hérauts, afin que les sombres nuages de la guerre soient balayés par un vent renouvelé de paix. Plus généralement, je voudrais souligner quelques responsabilités que tout responsable politique devrait garder à l’esprit dans l’exercice de ses responsabilités et qui devraient être orientées pour la construction du bien commun et le développement intégral de la personne humaine.

Apporter bonne nouvelle aux pauvres

     À toutes les époques et en tous lieux, l’homme a toujours été attiré par l’idée de pouvoir être autosuffisant, de pouvoir se suffire à lui-même, d’être l’artisan de son propre destin. Chaque fois qu’il se laisse dominer par cette présomption, il se voit obligé, par des événements et des circonstances extérieures, de découvrir qu’il est faible et impuissant, pauvre et nécessiteux, affligé par des malheurs spirituels et matériels. En d’autres termes, il découvre qu’il est misérable et qu’il a besoin de quelqu’un pour le sortir de sa misère.

Les misères de notre temps sont nombreuses. Jamais l’humanité n’a connu tant de progrès, de développement et de richesses, et jamais peut-être elle ne s’est tant retrouvée seule et perdue, préférant souvent les animaux domestiques aux enfants. Il y a un besoin urgent de recevoir une bonne nouvelle. Une bonne nouvelle que, dans la perspective chrétienne, Dieu nous offre la nuit de Noël ! Cependant, chacun - même ceux qui ne sont pas croyants - peut devenir porteur d’une bonne nouvelle d’espérance et de vérité.

     Par ailleurs, l’être humain est doté d’une soif innée de vérité. Cette quête est une dimension fondamentale de la condition humaine et chaque personne porte en elle une nostalgie de la vérité objective ainsi qu’un désir inextinguible de connaissance. Il en a toujours été ainsi mais, à notre époque, la négation de vérités évidentes semble avoir le dessus. Certains se méfient des arguments rationnels qu’ils considèrent comme des outils entre les mains d’un pouvoir occulte, tandis que d’autres croient posséder de manière univoque la vérité qu’ils se sont eux-mêmes construite, s’exonérant ainsi de la confrontation et du dialogue avec ceux qui pensent différemment. Les uns et les autres ont tendance à se créer leur propre “vérité” au mépris de l’objectivité du vrai. Ces tendances peuvent être renforcées par les moyens modernes de communication et par l’intelligence artificielle, utilisés abusivement comme moyens de manipulation des consciences à des fins économiques, politiques et idéologiques.

     Le progrès scientifique moderne, notamment dans le domaine de l’informatique et de la communication, apporte des avantages incontestables pour l’humanité. Ils nous permettent de simplifier de nombreux aspects de la vie quotidienne, de rester en contact avec nos proches même s’ils sont loin physiquement, de nous tenir informés et d’accroître nos connaissances. Cependant, les limites et les pièges ne doivent pas être tus, car ils contribuent souvent à la polarisation, au rétrécissement des perspectives mentales, à la simplification de la réalité, au risque d’abus, à l’anxiété et, paradoxalement, à l’isolement, en particulier par l’utilisation des réseaux sociaux et des jeux en ligne.

     L’essor de l’intelligence artificielle amplifie les inquiétudes concernant les droits de propriété intellectuelle, la sécurité de l’emploi pour des millions de personnes, le respect de la vie privée et la protection de l’environnement contre les déchets électroniques (e-waste). Presqu’aucun recoin du monde n’a été épargné par la vaste transformation culturelle provoquée par les progrès rapides de la technologie, et il est de plus en plus évident qu’un alignement sur des intérêts commerciaux engendre une culture enracinée dans le consumérisme.

     Ce déséquilibre menace de renverser l’ordre des valeurs inhérentes à la création de relations, à l’éducation et à la transmission des m½urs sociales, alors que les parents, les proches et les éducateurs doivent rester les principaux canaux de transmission de la culture ; les Gouvernements devraient se limiter à les soutenir dans leurs responsabilités éducatives. Dans cette optique, l’éducation, en tant qu’alphabétisation des médias, vise à offrir des outils essentiels pour développer les capacités de l’esprit critique, afin de doter les jeunes des moyens nécessaires à leur croissance personnelle et à leur participation active à l’avenir de leur société.

     Une diplomatie de l’espérance est donc avant tout une diplomatie de la vérité. Là où le lien entre réalité, vérité et connaissance fait défaut, l’humanité ne peut plus se parler ni se comprendre car les fondements d’un langage commun ancré dans la réalité des choses, et donc universellement compréhensible, font défaut. Le but du langage est la communication qui ne réussit que dans la mesure où les mots sont précis et où le sens des termes est généralement accepté. Le récit biblique de la Tour de Babel montre ce qui se passe lorsque chacun ne parle que “sa” langue.

     La communication, le dialogue et l’engagement pour le bien commun requièrent la bonne foi et l’adhésion à un langage commun. Ceci est particulièrement important dans la sphère diplomatique, surtout dans les contextes multilatéraux. L’impact et le produit de chaque mot, des déclarations, des résolutions et, en général, des textes négociés, dépendent de cette condition. Il est un fait que le multilatéralisme n’est fort et efficace que s’il se concentre sur les questions traitées et utilise un langage simple, clair et convenu.

     Par conséquent, la tentative d’instrumentaliser les documents multilatéraux - en changeant la signification des termes ou en réinterprétant unilatéralement le contenu des traités relatifs aux droits de l’homme - afin de promouvoir des idéologies qui divisent, qui foulent aux pieds les valeurs et la foi des peuples, est particulièrement inquiétante. En fait, il s’agit d’une véritable colonisation idéologique qui, selon des programmes soigneusement planifiés, tente d’éradiquer les traditions, l’histoire et les attaches religieuses des peuples. Il s’agit d’une mentalité qui, présumant avoir surmonté ce qu’elle considère comme “les pages sombres de l’histoire”, donne libre cours à la culture de l’effacement . Elle ne tolère pas les différences et se concentre sur les droits des individus, négligeant les devoirs envers les autres, en particulier les plus faibles et les plus fragiles. [2] Dans ce contexte, il est inacceptable, par exemple, de parler d’un soi-disant “droit à l’avortement” qui contredit les droits de l’homme, en particulier le droit à la vie. Toute vie doit être protégée, à tout moment, de la conception à la mort naturelle, car aucun enfant n’est une erreur ou coupable d’exister, de même qu’aucune personne âgée ou malade ne peut être privée d’espérance ni rejetée....

     …Lorsqu’elle « est reconnue, la dignité de la personne humaine est respectée à sa racine même, l’ ethos et les institutions des peuples se consolident ». [6]

 

 

 

 


 

 

publié le : 08 janvier 2025

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