François de A à Z

Evangelium Vitae - 2024

2024

 

 

8 janvier 2024 – Discours au Corps Diplomatique

la voie de la paix exige le respect de la vie, de toute vie humaine, à partir de celle de l’enfant à naître dans le sein de la mère, qui ne peut être supprimée, ni devenir objet de marchandage. À cet égard, je trouve regrettable la pratique de la dite mère porteuse, qui lèse gravement la dignité de la femme et de l’enfant. Elle est fondée sur l’exploitation d’une situation de nécessité matérielle de la mère. Un enfant est toujours un cadeau et jamais l’objet d’un contrat. Je souhaite donc un engagement de la Communauté internationale pour interdire cette pratique au niveau universel. À chaque moment de son existence, la vie humaine doit être préservée et protégée, tandis que je constate avec regret, en particulier en Occident, la diffusion persistante d’une culture de la mort qui, au nom d’une fausse piété, rejette les enfants, les personnes âgées et les malades.

La voie de la paix exige le respect des droits humains, selon la formulation, simple mais claire, contenue dans la Déclaration Universelle des Droits Humains dont nous venons de célébrer le 75ème anniversaire. Il s’agit de principes rationnellement évidents et communément acceptés. Malheureusement, les tentatives tentées ces dernières décennies d’introduire de nouveaux droits qui ne sont pas pleinement importants par rapport à ceux initialement définis et pas toujours acceptables, ont suscité des colonisations idéologiques, parmi lesquels la théorie du genre joue un rôle central, qui est très dangereuse parce qu’elle efface les différences dans la prétention de rendre tous égaux. Ces colonisations idéologiques provoquent des blessures et des divisions entre les États, au lieu de favoriser l’édification de la paix.

 

 

 

 

 

À notre époque, une partie du défi éducatif concerne l’utilisation éthique des nouvelles technologies. Celles-ci peuvent facilement devenir des instruments de division ou de diffusion de mensonges, les fake news comme on les appelle, mais elles sont aussi un moyen de rencontres, d’échanges mutuels et un important vecteur de paix. « Les remarquables progrès des nouvelles technologies de l’information, en particulier dans la sphère numérique, présentent des opportunités enthousiasmantes et des risques graves, avec de sérieuses implications pour la poursuite de la justice et de l’harmonie entre les peuples ». [13] C’est pourquoi il m’a semblé important de consacrer le Message de la Journée Mondiale de la Paix annuel à l’intelligence artificielle qui constitue l’un des défis les plus importants des années à venir.

Il est indispensable que le développement technologique se fasse de manière éthique et responsable, en préservant la centralité de la personne humaine dont la contribution ne peut et ne pourra jamais être remplacée par un algorithme ou une machine. « La dignité intrinsèque de chaque personne et la fraternité qui nous lient en tant que membres de l’unique famille humaine doivent rester à la base du développement des nouvelles technologies et servir de critères indiscutables pour les évaluer avant leur utilisation, afin que le progrès numérique se fasse dans le respect de la justice et contribue à la cause de la paix ». [14]

Une réflexion approfondie s’impose donc à tous les niveaux, national et international, politique et social, pour que le développement de l’intelligence artificielle reste au service de l’homme, en favorisant et non en entravant, notamment chez les jeunes, les relations interpersonnelles, un sain esprit de fraternité et une pensée critique capable de discernement.

Dans cette perspective, les deux Conférences Diplomatiques de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, qui auront lieu en 2024 et auxquelles le Saint-Siège participera en tant qu’État membre, acquièrent une particulière importance. Pour le Saint-Siège, la propriété intellectuelle est essentiellement orientée vers la promotion du bien commun et ne peut s’affranchir de limitations de nature éthique donnant lieu à des situations d’injustice et d’exploitation indue. Une attention particulière doit également être accordée à la protection du patrimoine génétique humain, en empêchant les pratiques contraires à la dignité de l’homme, telles que le brevetage du matériel biologique humain et le clonage des êtres humains.

 

 

 

12 février 2024 – A l’Académie Pontificale pour la Vie

     Je salue S.Exc. Mgr Paglia, vos Excellences, Son Eminence et le nouvel archevêque de Santiago du Chili, et je vous remercie pour votre engagement dans le domaine de la recherche des sciences de la vie, de la santé et des soins; un engagement que l'Académie pontificale pour la vie mène à bien depuis trente ans. 

     La question que vous examinez dans cette assemblée générale est de la plus haute importance : à savoir celle qui permet de comprendre ce qui qualifie l’être humain. Il s'agit d'une question ancienne et toujours nouvelle, que les surprenantes ressources possibles grâce aux nouvelles technologies, reproposent sous forme encore plus complexe. Depuis toujours, la contribution des chercheurs nous montre qu'il est impossible, a priori, d'être « pour » ou «contre» les machines et les tech-nologies, parce que cette alternative, propre à l'expérience humaine, est dépourvue de sens. Et aujourd'hui encore, il n'est pas plausible de distinguer uniquement les procédés naturels des procédés artificiels, considérant les premiers comme véritablement humains et les deuxièmes comme étrangers voire contraires à l'homme : cela ne va pas. Il est nécessaire d'inscrire les savoirs scientifiques et technologiques au sein d'un plus large horizon de signication, en rejetant ainsi la domination technocratique (cf. Lett. enc. Laudato si’ , n. 108).

     Prenons, par exemple, la tentative de reproduire l'être humain avec les moyens et la logique de la technique . Une telle approche implique de réduire l'être humain à un agrégat de performances reproductibles à partir d'un langage numérique, qui prétend exprimer, à travers des codes numériques, tout type d'information. L'étroit parallèle avec l'épisode biblique de la Tour de Babel (cfr. Gen 11, 1-11) montre que le désir d'adopter un langage unique est enraciné dans l'histoire de l'humanité ; et l'intervention de Dieu, qui trop hâtivement est comprise uniquement comme une punition destructive, peut être au contraire considérée de façon positive comme une bénédiction. Celle-ci, en effet, exprime la tentative de corriger la dérive vers une « pensée unique » à travers la multiplicité des langues. Les êtres humains sont ainsi confrontés à la limitation et à la vulnérabilité et sont rappelés à respecter l’altérité et le soin réciproque.

     Bien sûr, les capacités grandissantes de la science et de la technique conduisent les êtres humains à se sentir protagonistes d'un acte créateur proche de celui divin, qui produit l'image et la similitude à la vie humaine, y compris la capacité du langage, dont les «machines parlantes» semblent être dotées. L'homme pourrait-il alors infuser l'esprit dans la matière inanimée ? La tentation est insidieuse. On nous demande donc de discerner comment la créativité confiée à l'homme peut s'exercer de façon responsable. Il s'agit d'employer les talents reçus en évitant que l'être humain ne soit défiguré et que les différences constitutives qui ordonnent l'univers ne soient annulées (cf. Gn 1-3). 

     Le devoir principal est donc de nature anthropologique et requiert de développer une culture qui, en intégrant les ressources de la science et de la technique, soit capable de reconnaître et de promouvoir l'être humain dans sa spécificité unique. Il faut chercher à comprendre si cette spécificité ne devrait pas être située en amont du langage, dans la sphère du pathos et des émotions, du désir et de l'intentionnalité, que seul l'être humain peut reconnaître, apprécier et convertir en relations en faveur des autres, assisté par la grâce du Créateur. Un devoir culturel, donc, puisque la culture façonne et dirige les forces spontanées de la vie ainsi que les pratiques sociales.

     Chers amis, le sujet que vous traitez est complexe, tout comme les deux façons dont vous comptez l'aborder. En premier lieu, parce que je vois en vous la détermination d'établir un véritable dialogue, un échange transdisciplinaire  sous la forme décrite par Veritatis gaudium «comme disposition et fermentation de tous les savoirs dans l’espace de Lumière et de Vie, offert par la Sagesse qui émane de la Révélation de Dieu» (n. 4c). J'apprécie que votre réflexion s'effectue dans la logique d'un véritable « laboratoire culturel providentiel où l’Eglise fait un exercice d’interprétation performative de la réalité qui jaillit de l’événement de Jésus Christ et qui se nourrit des dons de la Sagesse et de la Science dont le Saint Esprit enrichit [...] le Peuple de Dieu » (ibid, 3). Par conséquent, j'encourage une telle forme de dialogue, qui permettra à chacun d'exposer ses réflexions tout en interagissant avec les autres dans un échange réciproque. Telle est le chemin pour dépasser la juxtaposition des savoirs, en initiant une réélaboration des connaissances à travers l'écoute mutuelle et la réflexion critique.

     Dans un second temps, on remarque dans la dynamique de votre rencontre une approche synodale, justement adaptée pour faire face aux problématiques au centre de la mission de l'Académie. Il s'agit d'un style de recherche exigeant, car il comporte une attention et une liberté d'esprit, une propension à s'aventurer dans des sentiers inexplorés et inconnus, en s'affranchissant de tout «marche-arriérisme» stérile. Pour qui s'engage à un renouveau de la pensée sérieux et évangélique, il est indispensable de remettre en question les opinions acquises et les présupposés qui n'ont pas été examinés de façon critique.

     Dans cette lignée, le christianisme a toujours offert des contributions importantes, en reprenant de chaque culture dans lequel il s'est enraciné les traditions significatives qui y étaient inscrites : en les réinterprétant à la lumière de la relation avec le Seigneur, qui se révèle dans l'Evangile, et en utilisant les ressources linguistiques et conceptuelles présentes dans chaque contexte. Un long et constant chemin d'élaboration qui requiert une pensée pouvant couvrir plusieurs générations : comme celle de qui plante des arbres, dont les fruits seront mangés par ses enfants, ou de qui construit des cathédrales, qui seront achevées par ses petits-enfants.

      C’est cette attitude ouverte et responsable, docile à l'Esprit qui, comme le vent, «ne sait pas d'où il vient ni où il va » (Jn 3, 8), que je désire invoquer du Seigneur pour vous tous, en vous souhaitant un travail bénéfique et fécond. Je vous bénis de tout c½ur. Et s'il vous plaît, je vous demande de prier pour moi. Merci !

 

13 avril 2024 – Discours au Conseil National des Mouvements adultes Scouts catholiques Italiens

     Le berceau, qui nous rappelle l’amour pour la vie naissante. Nous vivons en un temps de dramatique dénatalité. L’âge moyen des italiens est de 46 ans, l’âge moyen des albanais est de 23 ans. Ceci nous aide à comprendre. Une dramatique dénatalité dans laquelle l’homme semble avoir égaré le gout de donner la vie et de prendre soin de l’autre, et peut-être même le goût de vivre. Un berceau symbolise en revanche la joie pour un enfant qui vient à la lumière, l’engagement afin qu’il puisse bien grandir, l’attente et l’espérance pour ce qu’il pourra devenir. Le berceau nous parle de la famille, nid accueillant pour les petits, communauté fondée sur la gratuité de l’amour ; mais aussi nous parle de réflexion, nous parle d’attention pour la vie dans chacune de ses étapes, spécialement quand les années passants ou les aspérités du chemin rendent la personne plus vulnérable et nécessiteuse.

 

 

26 avril 2024 – Message du Pape François aux participants du symposium “Vers un récit d’espérance” sur les soins palliatifs, tenu du 21 au 23 mai 2024 à Toronto

J’adresse mes salutations cordiales et mes meilleurs v½ux à tous ceux qui participent au premier Symposium international interconfessionnel sur les soins palliatifs, parrainé conjointement par l’Académie Pontificale pour la vie et la Conférence des Évêques Catholiques du Canada ; et je remercie leurs Présidents respectifs, l’Archevêque Vincenzo Paglia et l’Évêque William McGrattan. Je remercie également les orateurs au Symposium et tous ceux qui ont ½uvré à la réalisation de cette rencontre.

Le thème que vous avez choisi, Vers un récit d’espérance, est à la fois actuel et essentiel. Aujourd’hui, face aux effets tragiques de la guerre, de la violence et des injustices de toutes sortes, il est trop facile de céder à la peine, voire au désespoir. Pourtant, en tant que membres de la famille humaine, et surtout en tant que croyants, nous sommes appelés à accompagner avec amour et compassion ceux qui luttent et qui ont des difficultés à trouver des raisons d’espérer (cf. 1 P 3, 15). L’espérance est en effet ce qui nous donne de la force face aux questions soulevées par les défis, les difficultés et les angoisses de la vie.

C’est encore plus vrai lorsqu’on est confronté à une maladie grave ou à la fin de la vie. Tous ceux qui vivent les incertitudes si souvent liées à la maladie et à la mort ont besoin du témoignage d’espérance de ceux qui les soignent et qui restent à leurs côtés. À cet égard, les soins palliatifs, tout en cherchant à alléger autant que possible le fardeau de la douleur, sont avant tout un signe concret de proximité et de solidarité avec nos frères et s½urs qui souffrent. En même temps, ce genre de soins peuvent aider les patients et leurs proches à accepter la vulnérabilité, la fragilité et la finitude qui marquent la vie humaine en ce monde.

Je voudrais souligner ici que les soins palliatifs authentiques sont radicalement différents de l’euthanasie qui n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants. Il s’agit plutôt d’un échec de l’amour, reflet d’une “culture du rejet” dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger » (Fratelli tutti, n. 18). En effet, l’euthanasie est souvent présentée à tort comme une forme de compassion. Pourtant, la “compassion”, un mot qui signifie “souffrir avec”, n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre. Les soins palliatifs sont donc une véritable forme de compassion car ils répondent à la souffrance, qu’elle soit physique, émotionnelle, psychologique ou spirituelle, en affirmant la dignité fondamentale et inviolable de toute personne, en particulier des mourants, et en les aidant à accepter le moment inévitable du passage de cette vie à la vie éternelle.

Dans cette perspective, nos convictions religieuses offrent une compréhension plus profonde de la maladie, de la souffrance et de la mort, les considérant comme faisant partie du mystère de la providence divine et, pour la tradition chrétienne, comme un moyen de sanctification. Dans le même temps, les actes de compassion et le respect manifestés par le personnel médical et les soignants dévoués permet souvent aux personnes en fin de vie de trouver un réconfort spirituel, une espérance et une réconciliation avec Dieu, les membres de leur famille et leurs amis. En effet, votre service est important – je dirais même essentiel – pour aider les malades et les mourants à réaliser qu’ils ne sont pas isolés ou seuls, que leur vie n’est pas un fardeau, qu’ils restent toujours intrinsèquement précieux aux yeux de Dieu (cf. Ps 116, 15) et unis à nous par les liens de la communion.

Chers amis, je vous encourage tous dans vos efforts pour faire progresser les soins palliatifs pour nos frères et s½urs les plus vulnérables. Puissent vos discussions et débats de ces journées vous aider à persévérer dans l’amour, à donner de l’espérance à ceux qui sont en fin de vie et à faire avancer la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. J’invoque sur vous et vos proches les Bénédictions divines de sagesse, de force et de paix.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 26 avril 2024

 

 

 

 

4 mai 2024 – Aux responsables internationaux des Equipes Notre-Dame

Je suis heureux de vous rencontrer, responsables internationaux du Mouvement des Équipes Notre-Dame. Merci d’être venus et surtout merci pour votre engagement en faveur des familles.

Vous êtes un mouvement en expansion : des milliers d’équipes rependues partout dans le monde, de nombreuses familles qui cherchent à vivre le mariage chrétien comme un don.

La famille chrétienne traverse en ce changement d’époque une véritable “tempête culturelle” et se trouve menacée et tentée sur plusieurs fronts. Votre travail est donc précieux pour l’Église. Vous accompagnez de près les époux afin qu’ils ne se sentent pas seuls dans les difficultés de la vie et dans leur relation conjugale. De cette façon, vous êtes l’expression de l’Église “en sortie” qui se fait proche des situations et des problèmes des personnes et qui se dépense sans réserve pour le bien des familles d’aujourd’hui et de demain.

C’est une véritable mission aujourd’hui que d’accompagner les       époux ! En effet, protéger le mariage c’est protéger une famille entière, c’est sauver toutes les relations qui sont engendrées par le mariage : l’amour entre les époux, entre parents et enfants, entre grands-parents et petits-enfants ; c’est sauver ce témoignage d’un amour possible et pour toujours, auquel les jeunes ont du mal à croire. Les enfants, en effet, ont besoin de recevoir des parents la certitude que Dieu les a créés par amour, et qu’un jour eux aussi pourront aimer et se sentir aimés comme l’ont fait maman et papa. Soyez assurés que la semence de l’amour, déposée dans leur c½ur par les parents, germera tôt ou tard.

Je vois une grande urgence aujourd'hui : aider les jeunes à découvrir que le mariage chrétien est une vocation, un appel spécifique que Dieu adresse à un homme et à une femme pour qu’ils puissent se réaliser pleinement en devenant géniteurs, en devenant père et mère, et en apportant au monde la Grâce de leur Sacrement. Cette grâce, c’est l’amour du Christ uni à celui des époux, sa présence parmi eux, c’est la fidélité de Dieu à leur amour : c’est Lui qui leur donne la force de grandir ensemble chaque jour et de rester unis.

Aujourd’hui, on pense que la réussite d’un mariage ne dépend que de la volonté ferme des personnes. Ce n’est pas ainsi. S’il en était ainsi, ce serait un fardeau, un joug posé sur les épaules de deux pauvres créatures. Le mariage est en revanche un “pas fait à trois”, où la présence du Christ entre les époux rend possible la marche, et le joug se transforme en un jeu de regards : regard entre les deux époux, regard entre les époux et le Christ. C’est un jeu qui dure toute la vie, dans lequel on remporte la victoire ensemble si l’on prend soin de la relation, si on la conserve comme un trésor précieux, en s’aidant mutuellement à franchir chaque jour, aussi dans la vie conjugale, cette porte d’accès qu’est le Christ. Il l’a dit: « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jn 10, 9).Et en parlant de regards, une fois, lors d’une audience générale, il y avait un couple, marié depuis 60 ans, elle avait 18 ans quand elle s’est mariée et lui 21 ans. Ils avaient donc 78 et 81 ans. J’ai demandé : “Et maintenant, continuez-vous à vous aimer ?” Ils se sont regardés et sont venus vers moi, les larmes aux yeux : “Nous nous aimons encore !”. C’est beau !

Je voudrais donc vous laisser deux brèves réflexions : la première concerne les couples à peine mariés. Prenez soin d’eux ! Il est important que les nouveaux époux puissent expérimenter une mystagogie nuptiale, qui les aide à vivre la beauté de leur sacrement et une spiritualité de couple. Dans les premières années de mariage, il est surtout nécessaire de découvrir la foi au sein du couple, de la savourer, de la goûter en apprenant à prier ensemble. Beaucoup se marient aujourd’hui sans comprendre ce que la foi a à voir avec leur vie conjugale, peut-être parce que personne ne la leur a pas témoignée avant le mariage. Je vous invite à les aider avec un parcours “catéchuménal” – disons-le ainsi – de redécouverte de la foi, à la fois personnelle et de couple, afin qu’ils apprennent tout de suite à faire place à Jésus et, avec Lui, à prendre soin de leur mariage.

En ce sens, votre travail aux côtés des prêtres est précieux ; vous pouvez faire beaucoup dans les paroisses et les communautés, en vous ouvrant à l’accueil de familles les plus jeunes. Nous devons repartir des nouvelles générations pour féconder l’Église : engendrer de nombreuses petites Églises domestiques où l’on vit un style de vie chrétien, où l’on se sent en famille avec Jésus, où l’on apprend à écouter ceux qui sont à nos côtés comme Jésus nous écoute. Vous pouvez être comme de petites flammes qui allument à la foi d’autres petites flammes, surtout parmi les couples les plus jeunes : ne les laissez pas accumuler souffrances et blessures dans la solitude de leurs maisons. Aidez-les à découvrir l’oxygène de la foi avec délicatesse, patience et confiance dans l’action de l’Esprit Saint.

La deuxième réflexion porte sur l’importance de la coresponsabilité entre époux et prêtres au sein de votre mouvement. Vous avez compris et vous vivez concrètement la complémentarité des deux vocations : je vous encourage à la porter dans les paroisses, pour que les laïcs et les prêtres en découvrent la richesse et la nécessité. Cela aide à dépasser ce cléricalisme qui rend l’Église moins féconde – faites attention au cléricalisme - ; et cela aidera aussi les époux à découvrir que, par le mariage, ils sont appelés à une mission. Eux aussi, en effet, ont le don et la responsabilité de construire, avec les ministres ordonnés, la communauté ecclésiale.

Sans communautés chrétiennes, les familles se sentent seules et la solitude fait beaucoup de mal ! Avec votre charisme, vous pouvez vous faire secouristes attentifs de ceux qui sont dans le besoin, de ceux qui sont seuls, de ceux qui ont des problèmes en famille et qui ne savent pas à qui en parler parce qu’ils ont honte ou perdu l’espérance. Dans vos diocèses, vous pouvez faire comprendre aux familles l’importance de s’aider mutuellement et de faire réseau; construire des communautés où le Christ puisse “habiter” dans les maisons et dans les relations familiales.

Chers frères et s½urs, en juillet prochain, vous aurez votre Rassemblement international à Turin. Au milieu du chemin synodal que nous vivons, que ce soit aussi pour vous un temps d’écoute de l’Esprit et de projets féconds pour le Royaume de Dieu.

Nous confions votre mission et toutes vos familles à la Vierge Marie, afin qu’elle vous protège, qu’elle vous garde fermes dans le Christ et qu’elle fasse toujours de vous des témoins de son amour. En cette année consacrée à la prière, puissiez-vous faire découvrir et redécouvrir le goût de prier, de prier ensemble à la maison, avec simplicité et dans la vie quotidienne.Cette fois-ci, je ne dirai rien concernant les belles-mères, car il y en a ici ! Je vous bénis de tout c½ur. Et je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi. Merci.

 

4 septembre, extrait de la rencontre du Pape François, avec les Autorités civiles et le Corps Diplomatique, à Jakarta

    Malgré des déclarations politiques convaincantes, il existe de nombreuses situations où manque un engagement effectif et clairvoyant en faveur de la construction de la justice sociale. C’est pourquoi, une partie considérable de l’humanité est laissée en marge, sans les moyens pour une existence digne et sans défense pour faire face à des déséquilibres sociaux sévères et croissants, qui déclenchent de graves conflits. Et comment résout-on cela? Par une loi de mort, c'est-à-dire en limitant les naissances, en limitant la plus grande richesse d'un pays, c'est-à-dire les naissances. Votre pays, en revanche, compte des familles de trois, quatre ou cinq enfants. Et cela se voit dans le niveau d'âge du pays. Continuez ainsi. C'est un exemple pour tous les pays.

 

7 septembre 2024, Pape François, en Papouasie

     L’abondance des biens matériels, sans cette respiration de l’âme, ne suffit pas à donner vie à une société dynamique et sereine, laborieuse et joyeuse ; au contraire, elle la fait se replier sur elle-même. L’aridité du c½ur lui fait perdre le cap et oublier la juste échelle des valeurs ; elle lui enlève son élan et la bloque - comme c’est le cas dans certaines sociétés opulentes - au point de perdre l’espérance en l’avenir et de ne plus trouver de raisons pour transmettre la vie.

 

9 septembre 2024, Pape François, en Papouasie

     Comment construisez-vous l'avenir ? À quoi sert-il de donner nos vies ? Je voudrais me permettre d'être défié par ces questions, ... par une histoire au début de la Bible : l'histoire de la Tour de Babel. Là, nous voyons que deux modèles entrent en collision, deux façons opposées de vivre et de construire la société : l'un conduit à la confusion et à la dispersion, l'autre conduit à l'harmonie de la rencontre avec Dieu et avec les frères. Confusion d'un côté et harmonie de l'autre. C'est important.

 

10 septembre 2024, extrait de l'homélie du Pape François, lors de la Messe à Timor

     En tout lieu, la naissance d’un fils est un moment lumineux, un moment de joie et de fête, qui souvent suscite en nous de bons désirs, de nous renouveler dans le bien, de retourner à la pureté et à la simplicité. Devant un nouveau-né, même le c½ur le plus dur se réchauffe et se remplit de tendresse. La fragilité d’un enfant porte toujours un message si fort qu’il touche même les âmes les plus endurcies, apportant avec elle des mouvements et des résolutions d’harmonie et de sérénité. C’est merveilleux, frères et s½urs, ce qui se passe à la naissance d’un enfant !

 

10 septembre 2024 – Rencontre avec les séminaristes, prêtres et religieux et catéchistes à la cathédrale de l’Immaculée Conception à Timor Oriental

   Marie oint les pieds de Jésus et ce parfum se répand dans toute la maison. Je voudrais m'arrêter avec vous précisément sur ceci : le parfum, le parfum du Christ, le parfum de son Évangile, est un don que vous avez, un don qui vous a été donné gratuitement, mais que vous devez garder et que nous sommes tous appelés à répandre ensemble. Gardez le parfum, ce don de l'Évangile que le Seigneur a donné à cette terre du Timor-Oriental, et répandez le parfum.

     Nous avons toujours besoin de revenir à l'origine, à l'origine du don reçu, de notre condition de chrétiens, de prêtres, de religieux ou de catéchistes. Nous avons reçu la vie même de Dieu par Jésus, son fils, qui est mort pour nous et qui nous a donné l'Esprit Saint. Nous avons été oints, nous sommes oints de l'huile d'allégresse, et l'apôtre Paul écrit : « Nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ » (2 Co 2, 15).

     … Vous êtes vous aussi des disciples missionnaires parfumés d'Esprit Saint pour enivrer la vie du saint peuple fidèle de Dieu.

     Mais n'oublions pas une chose : le parfum reçu du Seigneur doit être conservé, doit être traité avec beaucoup d’attention, comme Marie de Béthanie l'avait mis de côté, l'avait gardé, précisément pour Jésus. De la même manière, nous devons conserver l'amour, conserver l'amour. N'oubliez pas cette phrase : nous devons conserver l'amour, avec lequel le Seigneur a parfumé notre vie, qu’il ne se dissipe pas et ne perde pas son odeur. Et qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie être conscient du don que nous avons reçu - tout ce que nous avons est un don, soyons-en conscients -, se rappeler que le parfum n'est pas pour nous, mais pour oindre les pieds du Christ, annonçant l’Évangile et en servant les pauvres, cela signifie veiller sur nous-mêmes car la médiocrité et la tiédeur spirituelle sont toujours aux aguets…

     L’Église existe pour évangéliser, et nous sommes appelés à apporter aux autres le doux parfum de la vie, la vie nouvelle de l’Évangile. Marie de Béthanie n’utilise pas le précieux nard pour se parer, mais pour oindre les pieds de Jésus, et ainsi elle répand l’arôme dans toute la maison. En réalité, l’Évangile de Marc précise que Marie, pour oindre Jésus, brise le vase d’albâtre contenant l’onguent parfumé (cf. 14, 3). L’évangélisation se produit lorsque nous avons le courage de “briser” le vase qui contient le parfum, de briser la “carapace” qui souvent nous enferme sur nous-mêmes et de sortir d’une religiosité paresseuse, confortable, vécue uniquement pour un besoin personnel.

   Le parfum de l’Évangile, il convient de le répandre contre tout ce qui humilie, défigure et même détruit la vie humaine, contre ces fléaux qui créent vide intérieur et souffrance, tels que l’alcoolisme, la violence et le manque de respect pour la femme. L’Évangile de Jésus a le pouvoir de transformer ces réalités obscures et de générer une société nouvelle…

     Souvenons-nous de ceci : avec le parfum, nous oignons les pieds du Christ qui sont les pieds de nos frères dans la foi, en commençant par les plus pauvres. Les plus privilégiés sont les plus pauvres, et avec ce parfum, nous devons prendre soin d'eux.

     le parfum du Christ, le parfum de l'Évangile, qui enrichit la vie et la remplit de joie.

 

 

11 septembre 2024 – rencontre avec les jeunes au Timor

     Vous savez ce qui déprime un jeune ? Les vices. Prenez garde. Car arrivent ceux qui se disent vendeurs de bonheur. Et ils te vendent de la drogue, ils te vendent des tas de choses qui te donnent du bonheur pendant une demi-heure et c'est tout. Vous le savez mieux que moi, n'est-ce pas ? Vous connaissez cette situation mieux que moi.

     Je vous souhaite de progresser avec la joie de la jeunesse. Mais n'oubliez pas une chose : vous êtes les héritiers de ceux qui vous ont précédés dans la fondation de cette nation. Ne perdez donc pas la mémoire ! La mémoire de ceux qui vous ont précédés et qui, au prix de nombreux sacrifices, ont construit cette nation.

     Ce sont les grands-parents, ce sont les personnes âgées qui donnent la sagesse aux jeunes. Est-ce que tu respectes les personnes âgées ? Les personnes âgées précèdent toujours les jeunes dans l'histoire, Les personnes âgées sont un trésor : les deux trésors d'un peuple sont les enfants et les personnes âgées. … C'est pourquoi une société qui a beaucoup d'enfants comme la vôtre doit s'occuper d'eux. Et une société qui a beaucoup de personnes âgées qui sont la mémoire doit les respecter et s'occuper d'elles.

     Un jeune qui n'est pas capable de se gouverner qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que vous dites ? Quelqu'un qui dépend des autres n’est-ce pas. Un homme, une femme, un jeune, un garçon qui ne se gouverne pas lui-même est un esclave, il est dépendant, il n'est pas libre. Et de quoi peut bien être esclave un jeune ? … De son propre désir, se croire tout-puissant. De quoi d'autre un jeune peut-il être esclave ? De l'arrogance.

     Un jeune engagé, un jeune qui travaille, qui aime la simplicité, qui a des responsabilités, un jeune qui aime la compagnie des frères, des s½urs, qui a des responsabilités, c'est un jeune qui aime son pays. Il est important … de prendre soin de la maison commune et de cultiver l'unité de la famille. Un jeune doit comprendre qu'être libre ne signifie pas faire ce que l'on veut, mais qu'il est responsable. Et l'une des responsabilités est d'apprendre à prendre soin de la maison commune. Et c'est pour cela que le jeune doit s'engager. Un proverbe oriental dit : les temps difficiles font des hommes forts. Regardez vos parents, vos grands-parents, qui ont dû affronter des temps difficiles pour donner la liberté à leur pays. C'est pourquoi vous devez apprendre à gérer les moments difficiles.

     Le harcèlement est le fait de profiter du plus faible. C'est pourquoi il est laid, parce qu'il est lourd. Mais c'est toujours une attitude laide, parce qu'elle utilise la faiblesse des autres.

 

 

12 septembre 2024 – Rencontre avec les autorités civiles et le Corps Diplomatique, à Singapour

     Permettez-moi également de rappeler le rôle de la famille - premier endroit où chacun apprend à entrer en relation avec les autres - à être aimé et à aimer. Dans les conditions sociales actuelles, les fondements sur lesquels reposent les familles sont remis en question et risquent d’être affaiblis. Elles doivent être mises en mesure de transmettre les valeurs qui donnent du sens et de la forme à la vie et d’apprendre aux jeunes à nouer des relations solides et saines. Il convient donc de saluer les efforts déployés par diverses institutions pour promouvoir, protéger et soutenir l’unité de la famille.

 

 

12 septembre 2024 – Homélie de la Messe au stade de Singapour

     Si quelque chose de bon existe et demeure en ce monde, c’est uniquement parce que, dans des circonstances infinies et variées, l’amour a prévalu sur la haine, la solidarité sur l’indifférence, la générosité sur l’égoïsme. Sans cela, même ici, personne n’aurait pu faire pousser une si grande métropole, les architectes n’auraient pas dessiné, les ouvriers n’auraient pas travaillé et rien n’aurait été réalisé.

     … Parfois, il arrive que la grandeur et la majesté de nos projets puissent nous le faire oublier, en nous faisant croire que nous pouvons, tout seuls, être les auteurs de nous-mêmes, de notre richesse, de notre bien-être, de notre bonheur, mais à la fin la vie nous ramène toujours à une unique réalité : sans l’amour, nous ne sommes rien.

     La foi nous confirme et nous éclaire encore davantage sur cette certitude, car elle nous dit qu’à la racine de notre capacité d’aimer et d’être aimés se trouve Dieu Lui-même, qui, avec un c½ur de Père, nous a désirés et nous a fait naître de manière totalement gratuite (cf. 1 Co 8, 6) et qui, de manière tout aussi gratuite, nous a rachetés et libérés du péché et de la mort, par la mort et la résurrection de son Fils Unique. C’est en Lui, en Jésus, que tout ce que nous sommes, et pouvons devenir, trouve sa source et son accomplissement.

 

 

 

13 septembre 2024 – extrait de la conférence de presse dans l’avion de retour vers Rome

     « La science dit qu'un mois après la conception, il y a tous les organes d'un être humain, tous. Avorter, c'est tuer un être humain. Que vous aimiez le mot ou non, il s'agit bien d'un meurtre. Cela.

     L'Église n'est pas fermée parce qu'elle n'autorise pas l'avortement : l'Église n'autorise pas l'avortement parce que c'est tuer, c'est un assassinat, c'est un assassinat. Et sur ce point, nous devons être clairs. … Expulser un bébé du sein de sa mère est un meurtre, parce qu'il y a une vie. Et dans ces domaines, nous devons parler clairement. »

 

 

 

 

27 septembre 2024 – Discours du Pape François aux Autorités et Corps Diplomatique, à Bruxelles

     L’histoire, magistra vitae trop souvent ignorée, de la Belgique appelle l’Europe à reprendre son chemin, à redécouvrir son vrai visage, à investir à nouveau dans l’avenir en s’ouvrant à la vie, à l’espérance, pour vaincre l’hiver démographique et l’enfer de la guerre ! Il y a deux calamités en ce moment. L’enfer de la guerre, nous le voyons, qui peut se transformer en guerre mondiale. Et l’hiver démographique ; c’est pour cela qu’il faut être concret : faire des enfants, faire des enfants !

 

 

29 septembre 2024 – Paroles du Pape dans l’avion de retour de Belgique,  à Rome

     "Le roi a été courageux car, face à une loi de mort, il n’a pas signé et a démissionné. Il faut du courage !... Il il faut du courage. Il s’agit d'une situation particulière et ce faisant, il a également fait passer un message. Et il l’a fait aussi parce qu’il était un saint. Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra, car il m’en a donné la preuve.

Les femmes. Les femmes ont droit à la vie : à leur vie, à la vie des enfants. N’oublions pas de dire ceci : un avortement est un meurtre. La science dit qu’un mois après la conception, tous les organes sont déjà là. On tue un être humain, on tue un être humain. Et les médecins qui se prêtent à cela sont - permettez-moi de dire – ils sont des tueurs à gage. Et cela est incontestable. On tue une vie humaine. Et les femmes ont le droit de protéger la vie. Les méthodes de contrôle des naissances sont une autre chose. Il ne faut pas les confondre. Je ne parle maintenant que de l’avortement. Et cela ne se discute pas. Excusez-moi, mais c’est la vérité ! Merci.

 

 

 

 

6 octobre 2024 – Angelus

     Que les époux soient ouverts au don de la vie, au don des enfants, qui sont le plus beau fruit de l’amour, la plus grande bénédiction de Dieu, source de joie et d’espérance pour chaque foyer et pour toute la société. Faites des enfants ! Hier, j’ai eu une grande consolation. C’était la fête de la gendarmerie, et un gendarme est venu avec ses huit enfants ! C’était très beau de le voir. S’il vous plaît, ouverts à la vie, ce que Dieu envoie.

     L’amour est exigeant, certes, mais il est beau, et plus nous le laissons nous entraîner, plus nous découvrons en lui le vrai bonheur. Et que chacun se demande à présent dans son c½ur : comment est mon amour ? Est-il fidèle ?  Est-il généreux ? Est-il créatif ? Comment sont nos familles ? Sont-elles ouvertes à la vie, au don des enfants ?

 

 

 

9 octobre 2024 – Audience Générale

    Nous voulons tous l’unité, nous la désirons tous du plus profond de notre c½ur ; pourtant, elle est si difficile à réaliser que, même au sein du mariage et de la famille, l’unité et la concorde sont parmi les choses les plus difficiles à réaliser et encore plus difficiles à maintenir.

 

17 octobre 2024 – Discours du Pape François à la délégation de ministres participants au G7 consacré au thème de l’inclusion et du handicap.

     Je vois votre travail comme un signe d’espérance, dans un monde qui trop souvent oublie les personnes porteuses de handicap ou qui, malheureusement, les rejette même avant qu’elles naissent : ils voient les échographies et… au rebut. Je vous exhorte à continuer sur cette voie, inspirés par la foi et par la conviction que chaque personne est un don; chaque personne est un don précieux pour la société.

     Parmi les personnes victimes de ce rejet se trouvent les grands-parents: les grands-parents, les personnes âgées en maison de retraite

 

 

 

 

 

23 octobre 2024 – Pape François- Audience Générale

     Qu’est-ce que l'Esprit Saint a à dire à la famille. Qu'est-ce que l'Esprit Saint peut avoir à voir avec le mariage, par exemple ? Beaucoup, peut-être l'essentiel, et j'essaie d'expliquer pourquoi ! Le mariage chrétien est le sacrement du don de soi, l'un à l'autre, de l'homme et de la femme. C'est ainsi que l'a voulu le Créateur lorsqu'il « créa l'homme à son image [...] : il les créa homme et femme » (Gn 1,27). Le couple humain est donc la première et la plus élémentaire réalisation de la communion d'amour qu'est la Trinité.

     Les époux devraient également former une première personne du pluriel, un “nous”. Se tenir l'un devant l'autre comme un « je » et un « tu », et se tenir devant le reste du monde, y compris les enfants, comme un “nous”. Que c’est beau d'entendre une mère dire à ses enfants : « Ton père et moi... “, comme Marie l'a dit à Jésus lorsqu'ils l'ont trouvé à l'âge de douze ans dans le temple enseignant aux docteurs (cf. Lc 2, 48), et d'entendre un père dire : ” Ta mère et moi », comme s'ils ne formaient qu'un sujet unique. Combien les enfants ont besoin de cette unité- papa et maman ensemble- l’unité des parents et combien ils souffrent lorsqu'elle fait défaut ! Combien souffrent, les enfants dont les parents se séparent, combien en souffrent-ils !

     Pour correspondre à cette vocation, le mariage a cependant besoin du soutien de Celui qui est le Don, ou plutôt le don de soi par excellence. Là où l'Esprit Saint entre, la capacité de se donner renaît. Certains Pères de l'Église ont affirmé que, étant le don réciproque du Père et du Fils dans la Trinité, l'Esprit Saint est aussi la raison de la joie qui règne entre eux, et ils n'ont pas craint d'utiliser, pour en parler, l'image des gestes propres à la vie conjugale, comme le baiser et l'étreinte [3].

     Personne ne dit qu'une telle unité est un objectif facile à atteindre, surtout dans le monde d'aujourd'hui ; mais c'est la vérité des choses telles que le Créateur les a conçues et c'est donc dans leur nature. Certes, il peut sembler plus facile et plus rapide de construire sur le sable que sur le roc, mais Jésus nous dit quel est le résultat (cf. Mt 7, 24-27). Dans ce cas, nous n'avons même pas besoin de la parabole, car les conséquences des mariages construits sur le sable sont malheureusement visibles pour tous, et ce sont surtout les enfants qui en paient le prix. Les enfants souffrent de la séparation ou du manque d'amour de leurs parents ! De tant d'époux, il faut répéter ce que Marie a dit à Jésus à Cana en Galilée : « Ils n'ont pas de vin » (Jn 2,3). L'Esprit Saint est celui qui continue à accomplir, sur le plan spirituel, le miracle que fit Jésus à cette occasion, à savoir transformer l'eau de l'habitude en une nouvelle joie d'être ensemble. Il ne s'agit pas d'une pieuse illusion : c'est ce que l'Esprit Saint a fait dans tant de mariages, lorsque les époux se sont décidés à l'invoquer.

     Il ne serait donc pas mal qu'à côté des informations de nature juridique, psychologique et morale qui sont données, cette préparation “spirituelle” des fiancés au mariage soit approfondie, l’Esprit Saint qui fait l’unité. “Entre le mari et la femme, ne mets pas ton doigt”, dit un proverbe italien. Au contraire, il y a un “doigt” à mettre entre le mari et la femme, et c'est précisément le “doigt de Dieu” : c’est-à-dire l'Esprit Saint !

 

 

 

 

25 décembre 2024 – Message Urbi et Orbi

     Jésus, le Verbe éternel de Dieu fait homme, est la Porte grande ouverte ; Il est la Porte grande ouverte que nous sommes invités à franchir pour redécouvrir le sens de notre existence et le caractère sacré de toute vie – toute vie est sacrée -, et pour redécouvrir les valeurs fondatrices de la famille humaine.


 

publié le : 02 janvier 2025

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