1er juin 1980 – Méditation de Jean Paul II à la Basilique du Sacré-C½ur de Montmartre.
1. “Reste avec nous, Seigneur, car le jour est sur son déclin”[1].
Les disciples d’Emmaüs avaient le c½ur déjà tout brûlant au-dedans d’eux-mêmes après avoir entendu expliquer sur le chemin, les merveilles du plan de salut révélé dans les Écritures. Par la fraction du pain, le Seigneur achève de se révéler à eux, ressuscité, dans la plénitude de son amour.
Nous sommes à Montmartre, dans la basilique du Sacré-C½ur, consacrée à la contemplation de l’amour du Christ présent dans le Saint-Sacrement.
Nous sommes au soir du premier juin, premier jour du mois particulièrement consacré à la méditation, à la contemplation de l’amour du Christ manifesté par son Sacré-C½ur.
Ici, jour et nuit, des chrétiens se rassemblent et se succèdent pour rechercher “les insondables richesses du Christ”[2].
2. Nous venons ici à la rencontre du C½ur transpercé pour nous d’où jaillissent l’eau et le sang.
C’est l’amour rédempteur, qui est à l’origine du salut, de notre salut, qui est à l’origine de l’Église.
Nous venons ici contempler l’amour du Seigneur Jésus: sa bonté compatissante pour tous durant sa vie terrestre; son amour de prédilection pour les petits, les malades, les affligés. Contemplons son c½ur brûlant d’amour pour son Père, dans la plénitude du Saint-Esprit. Contemplons son amour infini, celui du Fils éternel, qui nous conduit jusqu’au mystère même de Dieu.
3. Maintenant encore, aujourd’hui, le Christ vivant nous aime et nous présente son c½ur comme la source de notre rédemption: “Semper vivens ad interpellandum pro nobis”[3]. A chaque instant, nous sommes enveloppés, le monde entier est enveloppé, dans l’amour de ce c½ur “qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé”.
“Je vis, dit saint Paul, dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé, et qui s’est livré pour moi”[4]. La méditation de l’amour du Seigneur passe nécessairement par celle de sa passion: “Il s’est livré pour moi”. Ceci implique que chacun prenne conscience non seulement du péché du monde en général, mais de ce péché par lequel chacun est réellement en cause, négativement, dans les souffrances du Seigneur.
Cette méditation de l’amour manifesté dans la passion doit aussi nous conduire à vivre conformément aux exigences du baptême, à cette purification de notre être par l’eau jaillie du c½ur du Christ; à vivre conformément à l’appel qu’il nous adresse chaque jour par sa grâce. Puisse-t-il nous donner maintenant “de veiller et de prier” pour ne plus succomber à la tentation. Qu’il nous donne d’entrer spirituellement dans son mystère; d’avoir en nous, comme dit encore saint Paul, les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus... “qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort”[5].
Par là, nous sommes appelés à répondre pleinement à son amour, à lui consacrer nos activités, notre apostolat, toute notre vie.
4. Ce mystère de l’amour du Christ, nous ne sommes pas appelés à le méditer et à le contempler seulement; nous sommes appelés à y prendre part. C’est le mystère de la Sainte Eucharistie, centre de notre foi, centre du culte que nous rendons à l’amour miséricordieux du Christ manifesté dans son Sacré-C½ur, mystère qui est adoré ici nuit et jour, dans cette basilique, qui devient par là-même un de ces centres d’où l’amour et la grâce du Seigneur rayonnent mystérieusement mais réellement sur votre cité, sur votre pays et sur le monde racheté.
Dans la sainte Eucharistie, nous célébrons la présence toujours nouvelle et active de l’unique sacrifice de la Croix dans lequel la Rédemption est un événement éternellement présent, indissolublement lié à l’intercession même du Sauveur.
Dans la sainte Eucharistie, nous communions au Christ lui-même, unique prêtre et unique hostie, qui nous entraîne dans le mouvement de son offrande et de son adoration, Lui qui est la source de toute grâce.
Dans la sainte Eucharistie - c’est aussi le sens de l’adoration perpétuelle - nous entrons dans ce mouvement de l’amour d’où découle tout progrès intérieur et toute efficacité apostolique: “Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes”[6].
Chers Frères et S½urs, ma joie est grande de pouvoir finir cette journée dans ce haut lieu de la prière eucharistique, au milieu de vous, réunis par l’amour envers le divin C½ur. Priez-le. Vivez de ce message qui, de l’Évangile de saint Jean à Paray-le-Monial, nous appelle à entrer dans son mystère. Puissions-nous tous “puiser avec joie aux sources du salut”[7], celles qui découlent de l’amour du Seigneur, mort et ressuscité pour nous.
C’est à lui que je recommande aussi ce soir votre pays et toutes vos intentions apostoliques. De grand c½ur, je vous donne ma Bénédiction.
[1] Cfr. Luc. 24, 29.
[2] Cfr. Eph. 3, 8-19.
[3] Hebr. 7, 25.
[4] Gal. 2, 20.
[5] Phil. 2, 5-8.
[6] Io. 12, 32.
[7] Is. 12, 3.
5 octobre 1986 – Homélie de la Messe célébrée par Jean Paul II, à Paray-le-Monial.
1. “Je vous donnerai un c½ur nouveau . . .” (Ez 36, 26).
Nous nous trouvons en un lieu où ces paroles du prophète Ezéchiel retentissent avec force. Elles ont été confirmées ici par une servante pauvre et cachée du C½ur divin de Notre Seigneur: sainte Marguerite-Marie. Bien des fois, au cours de l’histoire, la vérité de cette promesse a été confirmée par la Révélation, dans l’Eglise, à travers l’expérience des saints, des mystiques, des âmes consacrées à Dieu. Toute l’histoire de la spiritualité chrétienne en témoigne: la vie de l’homme croyant en Dieu, tendu vers l’avenir par l’espérance, appelé à la communion de l’amour, cette vie est celle de l’homme “intérieur”. Elle est illuminée par la vérité admirable du C½ur de Jésus qui s’offre lui-même pour le monde.
Pourquoi la vérité sur le C½ur de Jésus nous a-t-elle été confirmée singulièrement ici, au XVIIe siècle, comme au seuil des temps modernes?
Je suis heureux de méditer ce message en terre de Bourgogne terre de sainteté, marquée par Cîteaux et Cluny, où l’Evangile a modelé la vie et l’½uvre des hommes.
Je suis heureux de redire le message de Dieu riche en miséricorde dans la diocèse d’Autun qui m’accueille. Je salue cordialement Monseigneur Armand le Bourgeois, pasteur de cette Eglise, et son auxiliaire Monseigneur Maurice Gaidon. Je salue les représentants des Autorités civiles, locales et régionales. Je salue tout le peuple de Dieu ici rassemblé, les travailleurs de la terre et ceux de l’industrie, les familles, en particulier les associations qui animent leur vie chrétienne, les associations qui aiment leur vie chrétienne, les séminaristes qui commencent leur marche vers le sacerdoce, les pèlerins du Sacré-C½ur, notamment la Communauté de l’Emmanuel très attachée à ce lieu, ainsi que tous ceux qui viennent ici affermir leur foi, leur esprit de prière et leur sens de l’Eglise, dans les sessions d’été ou d’autres démarches communautaires.
Et je voudrais être proche aussi de toutes les personnes qui, grâce à la télévision, suivent dans leur foyer cette célébration.
2. “Je vous donnerai un c½ur”: Dieu nous le dit par le Prophète. Et le sens s’éclaire par le contexte. “Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés” (Ez 36, 25), Oui, Dieu purifié le c½ur humain. Le c½ur, créé pour être le foyer de l’amour, est devenu le foyer central du refus de Dieu, du péché de l’homme qui se détourne de Dieu pour s’attacher à toutes sortes d’“idoles”. C’est alors que le c½ur est “impur”. Mais quand le même lieu intérieur de l’homme s’ouvre à Dieu, il retrouve la “pureté” de l’image et de la ressemblance imprimées en lui par le Créateur depuis le commencement.
Le c½ur, c’est aussi le foyer central de la conversion que Dieu désire de la part de l’homme et pour l’homme, pour entrer dans son intimité, dans son amour. Dieu a créé l’homme pour qu’il ne soit ni indifférent ni froid, mais ouvert à Dieu. Comme elles sont belles les paroles du Prophète: “J’enlèverai votre c½ur de pierre, et je vous donnerai un c½ur de chair” (Ez 36, 26)! Le c½ur de chair, un c½ur qui a une sensibilité humaine et un cour capable de se laisser saisir par le souffle de l’Esprit Saint.
C’est là ce que dit Ezéchiel: “Je vous donnerai un c½ur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau . . . mon esprit” (Ez 36, 26-27).
Frères et S½urs, que chacun d’entre nous se laisse purifier et convertir par l’Esprit du Seigneur! Que chacun d’entre nous trouve en lui une inspiration pour sa vie, une lumière pour son avenir, une clarté pour purifier ses désirs!
Aujourd’hui, je voudrais annoncer particulièrement aux familles la bonne nouvelle du don admirable: Dieu donne la pureté du c½ur, Dieu permet de vivre un amour vrai!
3. Les paroles du prophète préfiguraient la profondeur de l’expérience évangélique. Le salut à venir est déjà présent.
Mais comment l’Esprit viendra-t-il dans le c½ur des hommes? Quelle sera la transformation tant désirée par le Dieu d’Israël.
Ce sera l’½uvre de Jésus-Christ: le Fils éternel que Dieu n’a pas épargné, mais qu’il a donné pour nous tous, pour nous donner toute grâce avec lui (cf. Rm 8, 32), pour nous offrir tout avec lui!
Ce sera l’½uvre étonnante de Jésus. Pour qu’elle soit révélée, il faudra attendre jusqu’à la fin, jusqu’à sa mort sur la Croix. Et lorsque le Christ “a remis” son esprit entre les mains du Père (cf. Lc 23, 46), alors se produit cet événement : “Des soldats vinrent . . . ils vinrent à Jésus et voyant qu’il était déjà mort . . . un des soldats avec sa lance lui perça le coté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau” (Jn 19, 32-34).
L’événement paraît “ordinaire”. Sur le Golgotha, c’est le dernier geste dans une exécution romaine: la constatation de la mort du condamné. Oui, il est mort, il est réellement mort!
Et dans sa mort, il s’est révélé lui-même jusqu’au bout. Le c½ur transpercé est son ultime témoignage. Jean, l’Apôtre qui se tenait au pied de la Croix, l’a compris; au cours des siècles, les disciples du Christ et les maîtres de la foi l’ont compris. Au XVII’ siècle, une religieuse de la Visitation a reçu de nouveau ce témoignage à Parayle-Monial; Marguerite-Marie le transmet à toute l’Eglise au seuil des temps modernes.
Par le C½ur de son Fils, transpercé sur la Croix, le Père nous a donné tout, gratuitement. L’Eglise et le monde reçoivent le Consolateur: l’Esprit Saint. Jésus avait dit: “Si je pars, je vous l’enverrai”, Son c½ur transpercé témoigne qu’il “est parti”. Il envoie désormais l’Esprit de vérité. L’eau qui coule de son côté transpercé est le signe de l’Esprit Saint: Jésus avait annoncé à Nicodème la nouvelle naissance “de l’eau et de l’Esprit”. Les paroles du Prophète s’accomplissent: “Je vous donnerai un c½ur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau”.
4. Sainte Marguerite-Marie a connu ce mystère admirable, le mystère bouleversant de l’Amour divin. Elle a connu toute la profondeur des paroles d’Ezéchiel: “Je vous donnerai un c½ur”.
Tout au long de sa vie cachée dans le Christ, elle fut marquée par le don de ce C½ur qui s’offre sans limite à tous les c½urs humains. Elle était saisie tout entière par ce mystère divin, comme l’exprime l’admirable prière du psaume de ce jour:
“Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être!”.
“Tout mon être”, c’est dire “tout mon c½ur”!
“Bénis mon être”, c’est dire “tout mon c½ur”!
Bénis le Seigneur! . . . N’oublie aucun de ses bienfaits! Il pardonne. Il “guérit”. Il “réclame ta vie à la tombe”. Il “te couronne d’amour et de tendresse”.
II est bon et plein d’amour. Lent à la colère. Plein d’amour: d’amour miséricordieux, Lui qui se souvient “de quoi nous sommes pétris”.
Lui. Vraiment lui, le Christ.
5. Toute sa vie, sainte Marguerite-Marie brûlait de la flamme vive de cet amour que le Christ est venu allumer dans l’histoire de l’homme.
Ici, en ce lieu de Paray-le-Monial, comme jadis l’Apôtre Paul, l’humble servante de Dieu semblait crier au monde entier: “Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ?”.
Paul s’adressait à la première génération des chrétiens. Ils savaient ce que sont “la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, et même la nudité” (dans les arènes, sous les dents des bêtes), ils savaient ce que sont le péril et le glaive!
Au XVIIe siècle, la même question retentit, posée par Marguerite Marie aux chrétiens d’alors, à Paray-le-Monial.
En notre temps, la même question retentit, adressée à chacun de nous. A chacun en particulier, quand il regarde son expérience de la vie familiale.
Qui brise les liens de l’amour? Qui éteint l’amour qui embrase les foyers?
6. Nous le savons, les familles de ce temps connaissent trop souvent l’épreuve et la rupture. Trop de couples se préparent mal au mariage. Trop de couples se désunissent, et ne savent pas garder la fidélité promise, accepter l’autre tel qu’il est, l’aimer malgré ses limites et sa faiblesse. Alors trop d’enfants sont privés de l’appui équilibré qu’ils devraient trouver dans l’harmonie complémentaire de leurs parents.
Et aussi, quelles contradictions à la vérité humaine de l’amour, lorsque l’on refuse de donner la vie de manière responsable, et lorsque l’on en vient à faire mourir l’enfant déjà conçu!
Ce sont là les signes d’une véritable maladie qui atteint les personnes, les couples, les enfants, la société elle-même!
Les conditions économiques, les influence de la société, les incertitudes de l’avenir, sont invoquées pour expliquer les altérations de l’institution familiale. Elles pèsent, certes, et il faut y remédier. Mais cela ne peut justifier que l’on renonce à un bien fondamental, celui de l’unité stable de la famille dans la libre et belle responsabilité de ceux qui engagent leur amour avec l’appui de la fidélité inlassable du Créateur et du Sauveur.
N’a-t-on pas trop souvent réduit l’amour aux vertiges du désir individuel ou à la précarité des sentiments? De ce fait, ne s’est-on pas éloigné du vrai bonheur qui se trouve dans le don de soi sans réserve et dans ce que le Concile appelle “le noble ministère de la vie”? Ne faut-il pas dire clairement que se rechercher soi-même par égoïsme plutôt que chercher le bien de l’autre, cela se nomme le péché? Et c’est offenser le Créateur, source de tout amour, et le Christ Sauveur qui a offert son c½ur blessé pour que ses frères retrouvent leur vocation d’êtres qui engagent librement leur amour.
Oui, la question essentielle est toujours la même.
Le danger est toujours le même: que l’homme soit séparé de l’amour!
L’homme déraciné du terrain le plus profond de son existence spirituelle. L’homme condamné à avoir de nouveau un “c½ur de pierre”. Privé du “c½ur de chair” qui soit capable de réagir avec justesse au bien et au mal. Le c½ur sensible à la vérité de l’homme et à la vérité de Dieu. Le c½ur capable d’accueillir le souffle de l’Esprit Saint. Le c½ur rendu fort par la force de Dieu.
Les problèmes essentiels de l’homme - hier, aujourd’hui et demain - se situent à ce niveau. Celui qui dit “je vous donnerai un c½ur” veut mettre dans ce mot tout ce par quoi l’homme “devient plus”.
7. Le témoignage de beaucoup de familles montre assez que les vertus de la fidélité rendent heureux, que la générosité des conjoints l’un pour l’autre et ensemble vis-à-vis de leurs enfants est une vraie source de bonheur. L’effort de maîtrise de soi, le dépassement des limites de chacun, la persévérance aux divers moments de l’existence, tout cela conduit à un épanouissement dont on peut rendre grâce.
Alors il devient possible de porter l’épreuve qui survient, de savoir pardonner une offense, d’accueillir un enfant qui souffre, d’illuminer la vie de l’autre, même faible ou diminué, par la beauté de l’amour.
Aussi voudrais-je demander aux Pasteurs et aux animateurs qui aident les familles à s’orienter, de leur présenter clairement l’appui positif que constitue pour elles l’enseignement moral de l’Eglise. Dans la situation confuse et contradictoire d’aujourd’hui, il faut reprendre l’analyse et les règles de vie qui ont été exposées particulièrement dans l’exhortation apostolique Familiaris Consortio, à la suite du Synode des Evêques, en exprimant l’ensemble de la doctrine du Concile et du Magistère pontifical.
Le Concile Vatican II rappelait que “la loi divine manifeste la pleine signification de l’amour conjugal, elle le protège et le conduit à son achèvement vraiment humain”.
8. Oui, grâce au sacrement du mariage, dans l’Alliance avec la Sagesse divine, dans l’Alliance avec l’amour infini du C½ur du Christ, familles, il vous est donné de développer en chacun de vos membres la richesse de la personne humaine, sa vocation à l’amour de Dieu et hommes.
Sachez accueillir la présence du C½ur du Christ en lui confiant votre foyer. Qu’il inspire votre générosité, votre fidélité au sacrement où votre alliance a été scellée devant Dieu! Et que la charité du Christ vous aide à accueillir et à aider vos frères et s½urs blessés par les ruptures, laissés seuls; votre témoignage fraternel leur fera mieux découvrir que le Seigneur ne cesse d’aimer ceux qui souffrent.
Animés par la foi qui vous a été transmise, sachez éveiller vos enfants au message de l’Evangile et à leur rôle d’artisans de justice et de paix. Donnez-leur d’entrer activement dans la vie de l’Eglise. Ne vous déchargez pas sur d’autres, coopérez avec les Pasteurs et les autres éducateurs dans la formation à la foi, dans les ½uvres de solidarité fraternelle, l’animation de la communauté. Dans votre vie de foyer, donnez franchement sa place au Seigneur, priez ensemble. Soyez fidèles à l’écoute de la Parole de Dieu, aux sacrements et d’abord à la communion au Corps du Christ livré pour nous. Participez régulièrement à la messe dominicale, c’est le rassemblement nécessaire des chrétiens en Eglise: là, vous rendez grâce pour votre amour conjugal lié “à la charité du Christ se donnant lui-même sur la Croix”; vous offrez même vos peines avec son Sacrifice sauver; chacun, conscient d’être pécheur, intercède aussi pour ceux de ses frères qui, de bien des manières, s’éloignent de leur vocation et renoncent à accomplir la volonté d’amour du Père; vous recevez de sa miséricorde la purification et la force de pardonner vous-mêmes; vous affermissez votre espérance; vous marquez votre communion fraternelle en la fondant sur la communion eucharistique.
9. Avec Paul de Tarse, avec Marguerite-Marie, nous proclamons la même certitude: ni la mort ni la vie, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ.
J’en ai la certitude . . . rien ne pourra jamais . . .!
Aujourd’hui, nous nous trouvons en ce lieu de Paray-le-Monial pour renouveler en nous-mêmes cette certitude: “Je vous donnerai un c½ur . . .”.
Devant le C½ur ouvert du Christ, nous cherchons à puiser en lui l’amour vrai dont nos familles ont besoin.
La cellule familiale est fondamentale pour édifier la civilisation de l’amour.
Partout, dans la société, dans nos villages, dans nos quartiers, dans nos usines et nos bureaux, dans nos rencontres entre peuples et races, le “c½ur de pierre”, le c½ur desséché, doit se changer en “c½ur de chair”, ouvert aux frères, ouvert à Dieu. Il y va de la paix. Il y va de la survie de l’humanité. Cela dépasse nos forces. C’est un don de Dieu. Un don de son amour.
Nous avons la certitude de son Amour!