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La Passion du Christ,
un film… nous montrant l'Amour de Dieu…
un film… qui engage !
« Comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu'au bout » (1). Ce sont ces paroles qui habitent mon cœur de prêtre à la sortie du cinéma. Oui, j'ai vu le film de Mel Gibson. Il y aurait tant de choses à dire sur ce film. Cependant, il me semble qu'une seule parole est à recevoir à travers ce film, et puis à vivre au quotidien : Dieu est Amour !
Que ce film suscite des polémiques, ça n'a rien de nouveau : Jésus, 2000 ans après, est toujours signe de contradiction (Lc 2,34)! Cependant, nous ne pouvons pas avoir un regard seulement humain ou artistique sur ce qu'il faut bien appeler un cadeau de l'Amour et de la Miséricorde de notre Père du Ciel, envers notre Eglise, notre humanité… où le Christ est à l'agonie jusqu'à la fin du monde.
Dieu est Amour. Je suis aimé, tel que je suis. Jésus m'aime… d'un amour gratuit, total, entier, fidèle… jusqu'à mourir sur la Croix. En donnant sa vie sur la Croix, Il me montre l'unique route pour être heureux : donner tout, jusqu'à sa propre vie, gratuitement, par amour envers ceux vers lesquels je suis envoyé : ma famille, mes amis, dans mes responsabilités au cœur de l'Eglise ou de la société. Ceci, pour que resplendisse la Lumière de la Vie, en ce Matin de la Résurrection. Eternel Matin de Lumière qui nous saisi à chaque oui prononcé, à chaque acte d'amour posé, à chaque don de notre propre personne, à chaque moment d'amitié vraie… jusqu'à être totalement pris en cet instant, comme dans un rapt d'amour, où nous remettrons tout au Père, pour ressusciter avec le Christ.
Ce film montre combien ce doux Visage d'Amour et de Miséricorde cherche à être contemplé par les âmes, dans chaque famille, aujourd'hui. En quelques semaines, ce Visage a été montré à la terre entière, grâce au septième art ! Extraordinaire outil d'évangélisation !
Ce film est un appel, un cri d'amour de Celui qui nous a aimés jusqu'au bout et qui cherche à être aimé. Ce Visage qui ne cherche, ne désire qu'une chose : resplendir en nous, à travers nous… alors que semblent l'emporter les ténèbres par la violence, la haine, les conspirations contre la vie, la famille ou le refus de l'amour et de la recherche de la vérité par l'intelligence.
Un cri lancé à notre génération, en faveur de l'enfance tellement abîmée : avortement, contraception, l'esclavage, le tourisme sexuel, les enfants des favelas, les enfants martyrs, les enfants travaillant dès le plus jeune âge, les enfants de la prostitution. N'est-ce pas le Visage de Jésus défiguré à travers toutes ces plaies, ces atteintes contre l'enfant ?
Mais aussi, à chaque fois qu'un jeune se drogue, tombe dans l'alcoolisme, se suicide…n'est-ce pas ce doux Visage de Jésus qui est ainsi défiguré ? N'en est-il pas de même pour les amitiés, où manquent la vérité, ce ciel bleu qui donne une vraie fécondité à l'amitié entre les personnes ?
Le Visage de Jésus n'est-il pas flagellé, défiguré par les blessures de l'amour ?
Le Visage du Christ n'est-il pas défiguré lorsqu'on laisse mourir une personne au soir de sa vie sans assistance ou par l'euthanasie… ?
Le Visage de Jésus à travers le film de Mel Gibson nous invite à relire l'Evangile. A relire aussi, pour nous spécialement, les Encycliques de Jean Paul II l'Evangile de la Vie et Dieu riche en Miséricorde. Un vrai trésor spirituel, humain… pour un engagement renouvelé !
Oui, à travers le film La Passion du Christ, « nous devons y puiser un élan renouvelé pour notre vie chrétienne, en en faisant même la force inspiratrice de notre cheminement » (2)
A la lumière de l'Evangile de Saint Matthieu (Mt 25,31-46), quelques idées concrètes, pour nous encourager les uns les autres :
J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger
- Faim d'être aimé et d'aimer…
- Faim de la Parole qui sauve, qui nourrit, qui donne sens à ma vie.
- Faim de l'Eucharistie : la Messe, l'Adoration.
- Faim d'adultes qui me donnent des interdits, qui sachent me dire ces « non » nécessaires pour que je puisse dire de nombreux « oui »… sur ce chemin de la construction de ma vie, étant adolescent/e, jeune… pour mon plus grande bonheur demain !
- Faim d'une famille ou le sourire, la joie, la paix… rayonnent !
- Faim de paternité : dans la famille, l'Eglise, la société
- Faim de vérité alors que mon cœur cherche du ciel bleu dans les amitiés… pour qu'on m'encourage d'abord à accoeurder mon cœur pour l'accorpsder demain dans le mariage!
- Faim du pain quotidien.
- Faim d'exister. Faim d'être entendu, compris… alors que je me pose 1000 questions et que parfois je ne sais où je vais, pris entre les désirs de mon cœurs et mes envies.
- Faim d'une famille alors que je suis sans abri, sans toit.
…
A chaque fois que tu m'as donné à manger : mon Visage de Lumière a resplendi !
J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire
- Soif de vérité… Soif de vérité dans les amitiés…
- Soif de pardon reçu, donné…
- Soif de vérité lors de ma maladie… ou au soir de ma vie. Soif d'être traité comme une personne et non un objet de recherche.
- Soif de cœurs de prêtres tout brûlants d'Amour… avec un cœur ouvert pour m'écouter… être l'instrument de ce Bonheur qu'est la Miséricorde, à travers le Sacrement du Pardon… et me dire cette douce Parole de Vie qui jaillit de leur cœur : Voici l'Agneau de Dieu
- Soif de la beauté d'un paysage, de regarder l'eau couler d'une rivière…de contempler la beauté d'un océan ou la splendeur des montagnes !
- Soif de m'entraîner dans l'expérience de la prière, de l'oraison, de l'adoration
- Soif de rencontrer des adultes rayonnant de Bonheur
- Soif de rencontrer la beauté de Dieu sur le visage des autres
- Soif de vérité dans mes études, mon travail… mes engagements
…
A chaque fois que tu as étanché ma soif : la Lumière de la Vie a resplendi sur mon Visage !
J'étais un étranger et vous m'avez accueilli
- « Chaque naissance ajoute à la beauté du monde »(3) … même avec un handicap
- enfant, adolescent/e, jeune : je te regarde comme un problème ou je t'accueille et te reçois comme un cadeau ?
- l'étranger qui vient vivre sur ma terre natale…
- l'arrivée d'un nouveau collègue de travail.
- J'écrase l'autre par mes connaissances, mon orgueil… ou je me réjoui de le voir avancer et pourquoi pas passer devant moi !
…
A chaque fois que tu m'as accueilli : la splendeur de mon Visage a resplendi !
Nu, et vous m'avez habillé
- Ma dignité de personne reconnue, pour ce qu'elle est et pas un numéro de dossier ou de porte de chambre en attendant la mort. Dignité de la personne et fécondité. Cela va de pair.
- Ma dignité d'enfant de Dieu. Mon vêtement de la pureté du cœur et du corps.
- Revêtu du vêtement des Sacrements
- Enveloppé, entouré et responsabilisé… pour prendre sa place dans l'Eglise, la Cité
- Me revêtant d'une force intérieure afin de passer la porte de la vie, m'évitant ainsi les pièges des modes, de la télé-réalité, du virtuel, …
- Quelle bonheur de t'avoir vu prier, et d'avoir pu prier avec toi : papa, maman, un frère, une sœur, un oncle, une tante, un/e ami/e, un prêtre… j'ai vu combien Il revêtait ton âme… Il revêtait notre âme !
- Permettant à Jésus qui se présente le Matin de Pâques comme jardinier… de cultiver la bonne terre de mon âme afin que fleurisse la joie, la sainteté
- Quel bonheur de t'avoir rencontré toi, sur ce Chemin du Bonheur… qui m'a ouvert ton cœur gratuitement et où j'ai pu recevoir de toi un quelque chose du manteau qui te revêt : humilité, douceur, simplicité, sérénité, droiture, générosité, joie, foi !… ce grand don de l'amitié… qui préfigure sur la terre ce que nous vivrons en plénitude au Ciel !
…
A chaque fois que tu m'as habillé : la beauté de mon Visage a resplendi !
J'ai été malade et vous m'avez visité
- malade d'amour : je cherche un cœur qui m'aime moi qui suis enfant, jeune, adulte ou personne âgée… abandonné.. laissé pour compte…
- Tu m'as aimé alors que j'étais malade dans mon cœur : alcool, drogue, divorcé… tu ne m'as pas fermé la porte de ton cœur, de ton amitié.
- Tu m'as aimé, tu es venu vers moi, alors que je ne pensais qu'à « mon petit moi ».
- malade à l'hôpital, en clinique, chez moi, dans la rue : quelle joie d'avoir des amis auprès de soi dans ces moments !
- Tu es venu vers moi dans la personne d'un prêtre, alors que j'avais peur de venir vers Toi pour recevoir le Pardon… mon cœur me semblait trop lourd du fardeau de mes péchés.
…
A chaque fois que tu es venu me visiter : la sérénité et la douceur de mon Visage ont resplendi !
J'ai été en prison et vous êtes venu vers moi
- En prison, même si j'ai commis tous les crimes possibles.
- Me libérant de mes peurs qui m'empêchent d'aimer, d'être aimé… de mes peurs qui m'empêchent de m'engager, de tout donner : mariage ou vocation.
- Me libérant des pièges si faciles de la médisance, des calomnies
- Me libérant des bandelettes (cf Lc 24,12) que je me fabrique : peurs… a priori… isolements… égoïsmes… narcissisme, …
- Me libérant de mes fuites, de mon manque de courage, d'audace dans l'annonce de l'Evangile, dans la charité inventive pour rendre l'Evangile plus proche des personnes qui cherchent.
- Me libérant de mes bandelettes : hypocrisie, mensonges, jalousies…
- En m'ouvrant la porte de conditionnements positifs pour construire, pour reconstruire ma vie.
- En ouvrant les portes de mon intelligence à l'amour et la recherche de la vérité, pour mieux aimer, mieux me donner.
- Me permettant de vivre une guérison de mon âme, de mon intelligence, de ma volonté, de ma sensibilité,
- M'ouvrant la porte de la liberté intérieure et extérieure, en me montrant la route de la vie sur laquelle tu marches toi-même… même si j'ai pu te faire souffrir par mes égarements, mes moments de fuites… pour que nous fassions route ensemble, humblement, dans une amitié retrouvée… renouvelée et donc renforcée !
- Me libérant de mes bandelettes : que dira-t-on de moi, que pensera-t-on de moi si… qui m'empêchent d'être simple, vrai, open ou ower à l'autre !
- Me libérant de mes jugements et condamnations à l'emporte-pièce… car Toi, Jésus, tu ne me juges ni me condamnes. Tu ouvres mon cœur à la vérité du Pardon reçu, échangé, demandé, donné… pour une plus belle intimité avec toi dans la prière, les sacrements, l'écoute de la Parole… pour une plus belle fécondité dans l'amitié, dans la vie de couple, dans la société, l'Eglise.
- M'ouvrant la porte de la liberté intérieure alors que j'ai tendance à m'enfermer sur mes culpabilités (vraies ou fausses)
…
A chaque fois que tu es venu vers moi : la douceur de mon Visage a resplendi !
A chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. (Mt 25,40) J'ai pu ainsi ouvrir toutes les vannes de mon cœur pour que la joie, la Lumière, le Bonheur resplendissent sur votre visage, dans vos relations, dans vos engagements.
Quelle est belle la beauté de Dieu sur un visage d'homme, de femme, d'enfant !
A chaque fois… c'est le Visage de Jésus qui resplendi sur mon propre visage.
C'est cela qui change le monde !
* * * * *
« Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube. Mon âme a soif de Toi ».
« C'est ta face, Seigneur, que je cherche ». (Ps 27 (26),8).
« Nous n'entrons pas dans la pleine contemplation du Visage du Seigneur par nos seules forces, mais en laissant la grâce nous prendre par la main ». (4)
La Passion du Christ est un instrument, par le septième l'art, qui prend l'homme du début du troisième millénaire par la main, pour le conduire sur ce chemin de contemplation, afin qu'il puisse rencontrer ce Visage.
Ainsi, regardant ce film, nous sommes touchés au plus profond de notre être, de notre âme, par le Visage de Jésus, resplendissant d'Amour, de Miséricorde. Ne révèle-t-il pas ainsi à l'homme contemporain son propre visage … La vérité sur la personne humaine, sa vocation… appelée à être aimée et à aimer, donnant tout ?
Je termine avec Jean Paul II :
« Dans le Visage du Christ, l'Eglise, l'Epouse, contemple son trésor et sa joie : Qu'il est doux le souvenir de Jésus, source de la vraie joie du cœur ! » (5)
Oui, Dieu est Amour !
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1 Prière Eucharistique 4
2 Cf : Jean Paul II, in Novo Millennio Ineunte Au début du Nouveau Millénaire, 29
3 Préface de la Messe de Mariage
4 - Jean Paul II, in NMI,23
5 - NMI,28
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