« Pour que l'Amour soit aimé »
Noël 2008
Chers amis,
« L'Amour n'est pas aimé ». C'est l'amère et douloureux constat que fait Saint François d'Assise, dans son époque marquée par l'indifférence, par le manque de foi.
Le Poverello d'Assise, se plaignait de « tous ceux qui voient le Sacrement du Corps du Christ, consacré par les paroles du Seigneur sur l'autel aux mains du prêtre, sous les apparences du pain et du vin, et ne voient pas et ne croient pas, selon l'esprit et, selon Dieu, que c'est vraiment le très Saint Corps et le Sang très Saint de Notre-Seigneur Jésus-Christ »
« Aussi, enfants des hommes, poursuit Saint François, jusques à quand aurez vous le coeur dur ? Pourquoi ne connaissez-vous pas la vérité et ne croyez-vous pas au Fils de Dieu ? Voici que chaque jour il s'humilie, comme lorsqu'il descendit de son trône royal dans le sein de la Vierge.
Chaque jour il vient à nous lui-même sous d'humbles apparences; chaque jour il descend du sein de son Père sur l'autel aux mains du prêtre. Et comme il apparut aux saints apôtres dans sa véritable chair, ainsi se montre-t-il à nous maintenant dans le pain sacré; et comme de leurs yeux de chair ils ne voyaient que sa chair, mais qu'ils croyaient voir Dieu lui-même qu'ils contemplaient des yeux de l'âme, ainsi faut-il que nous-mêmes, voyant le pain et le vin des yeux de notre corps, nous voyions et nous croyions fermement que c'est son très Saint Corps et son Sang vivant et véritable. C'est de cette façon que le Seigneur est toujours avec ses fidèles comme il l'a dit lui-même : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. »
L'Amour n'est pas aimé. Cette souffrance bouleverse et touche profondément le coeur de Saint François. Le Mystère de l'Incarnation habite intensément l'âme de Saint François. Il cherche alors comment « faire voir » ce Mystère. Comment ce Mystère est devenu don pour chacun, pour l'humanité entière. Et voilà qu'alors, en cette Nuit de Noël 1223, le Diacre François invente la première représentation de la crèche, non loin de Rome, dans une grotte prêtée par un de ses amis, à Greccio. (photo ci-contre. La crèche de Giotto). « Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un boeuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus ». C'est depuis lors que dans nos églises, nos maisons, nos écoles et hôpitaux, en devanture des magasins, dans les rues, se trouve la crèche.
Chers amis, comme notre monde a besoin de l'Incarnation ! De voir Jésus. D'entendre battre son coeur. D'écouter sa voix. De se laisser guérir par son toucher. De souper avec lui. De marcher avec Lui. D'entendre le ton de la voix de son pardon. D'être dans la barque avec lui. De croiser son Regard. D'être sauvé alors que nous marchons sur les eaux du monde et que nous enfonçons ! De sentir son réconfort, sa confiance pour se lever, se relever. De sentir sa Présence, dans un monde où l'on vit dans l'oubli de l'Incarnation, dans son absence et jusque dans son rejet.
Trop de souffrances ! Trop de violences contre les prêtres, contre et dans les familles. Toutes ces persécutions à travers le monde. Trop de solitude dans le coeur des personnes âgées ou en fin de vie, qui en viennent malgré elles, à demander l'euthanasie ! Trop de solitude, trop de poids pèsent sur le coeur de tant de jeunes, tentés par la fuite et même le suicide, parce que c'est trop lourd !
Cette violence que nous voyons chaque jour au JT de 13h ou de 20h qui s'étale devant nos yeux ! Que dire de ces innombrables violences cachées, sans images, contre l'enfant à naître, depuis l'instant de sa conception, comme au cours de son odyssée dans le berceau de la vie qu'est le sein de sa maman ou même lors de sa naissance. Par l'avortement à l'hôpital ou à domicile, tant de berceaux se changent en tombeaux !
Comme il est urgent d'être des témoins de l'Incarnation pour que l'Amour soit aimé. Notre monde en a besoin. Il l'attend, plus que jamais, plus qu'il ne le laisse paraître. C'est justement ce trop plein de violences et de souffrances qui permet à l'Eglise d'apporter la joie, le réconfort, l'Espérance de l'Incarnation. Comme il est urgent que ce premier témoignage soit donné en premier lieu dès les premiers instants de la vie humaine. Alors il le sera tout naturellement dans toutes les étapes de la vie. Ainsi, comment de pas partager les paroles de Mgr Robert J. Hermann, évêque auxiliaire de St. Louis lors de la Conférence des Evêques américains à la mi-novembre : « Je pense que tous les évêques ici présents considèrent que ce serait un honneur de mourir demain pour mettre fin à l'avortement ». Avant de poursuivre : « C'est très simple : si tous les jeunes Américains sont résolus à aller se battre et à offrir leurs vies pour la défense de nos libertés, alors tous les évêques devraient être résolus à donner la leur si cela pouvait mettre un terme à l'avortement. Et si nous sommes résolus à le faire, alors nous ne devrions éprouver aucune crainte à promouvoir cette cause, sans nous soucier du politiquement correct, sans essayer de bâtir des coalitions avec les gens pro-choix ».
Chers jeunes qui me lisez : qui d'entre vous, combien serez-vous à vous lever pour devenir des prophètes de l'Incarnation, des serviteurs-témoins de l'Amour ? Combien d'entre vous quitteront tout pour Le suivre, offrant leur vie à Jésus comme prêtres, comme religieux ou/et missionnaires. Souviens-toi de la présence de Benoît XVI à Paris et Lourdes ; de ce que Jésus a gravé dans ton coeur !
« N'ayez pas peur de donner votre vie au Christ ! te disait Benoît XVI. Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au coeur de l'Église ! Rien ne remplacera jamais une Messe pour le Salut du monde ! » Alors, « ne laissez pas l'appel du Christ sans réponse. »
Chers amis, en cette veille de Noël, en vous remerciant pour tout ce que vous faites pour la Famille Missionnaire l'Evangile de la Vie, vos prières, les Messes célébrées, ce « monastère invisible » de communion autour de Jésus dans l'Eucharistie et le chapelet, les premières semaines d'Adoration Eucharistique, les premières et nombreuses visites, votre générosité permettant de rejoindre par le journal toujours plus de personnes ; la réalisation des premiers travaux dans la maison confiée par Monseigneur Cattenoz, il me plaît en vous adressant mes voeux de profonde joie et de communion, de paix dans nos familles pour ce Noël comme d'une bonne année et bonne sainteté 2009, de reprendre les paroles qui ouvrent l'Encyclique de Jean Paul II, Evangelium Vitae. Cette année 2009, avec la révision de la loi de bioéthique attend de chacun de nous un engagement à se former, pour « rendre compte de l'Espérance qui nous habite ». Le dessein d'Amour de Dieu sur la personne humaine réclame que nous servions la vérité. En ce sens, la Famille Missionnaire l'Evangile de la Vie proposera trois temps de formation.
Ecoutons Jean Paul II :
« L'Evangile de la vie se trouve au coeur du message de Jésus. Reçu chaque jour par l'Eglise avec amour, il doit être annoncé avec courage et fidélité comme une bonne nouvelle pour les hommes de toute époque et de toute culture. A l'aube du salut, il y a la naissance d'un enfant, proclamée comme une joyeuse nouvelle: « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la cité de David » (Lc 2, 10-11). Assurément, la naissance du Sauveur a libéré cette « grande joie », mais, à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le fondement et l'accomplissement de la joie qui accompagne la naissance de tout enfant (cf. Jn 16, 21). »
Recevoir, contempler, se former pour servir cette parole, cette Parole qu'est Jésus... l'Amour sera aimé.
Père Hubert lelièvre
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