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Décryptage
16 janvier 2009 |
■ A la veille de l'investiture de Barack Obama, les évêques américains publient une enquête nationale sur l'opinion des Américains à propos de l'avortement. Le sondage, commandé par la conférence des évêques des États-Unis (USCCB), constate que quatre adultes sur cinq (82 %) pensent que l'avortement devrait être illégal, avec plus ou moins d'exception.
38 % veulent limiter l'avortement aux cas de viol, d'inceste ou pour sauver la vie de la mère, auxquels s'ajoutent 33 % qui veulent limiter l'avortement ou aux trois premiers mois ou aux six premiers. Seulement 9 % se déclarent favorable à la légalisation de l'avortement quelles que soient les circonstances, et à tout moment pendant la grossesse.
« Ces résultats sont remarquables », a déclaré Deirdre McQuade, directrice-adjointe des affaires publiques et de la communication du secrétariat de l'USCCB pour les actions pro-vie. « Moins d'un Américain sur dix soutient l'avortement légal quelles que soient les circonstances, et à tout moment pendant la grossesse. Or ce sont précisément les dispositions actuelles de l'arrêt Roe v. Wade et Doe v. Bolton de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973. »
L'enquête, réalisée auprès de 2341 adultes entre les 10 et 12 décembre, a également constaté que les mesures limitant ou réglementant l'avortement bénéficient du soutien massif de 95 % des personnes interrogées :
• 95 % sont favorables aux lois exigeant que l'avortement soit pratiqué par des médecins agréés ;
• 88 % sont favorables aux lois exigeant un consentement éclairé (les centres d'avortement doivent informer les femmes sur les risques potentiels pour leur santé physique et psychologique et sur les alternatives à l'avortement) ;
• 76 % sont favorables aux lois qui protègent les médecins et les infirmières forcés à exécuter ou assister des avortements contre leur gré ;
• 73 % sont favorables aux lois qui exigent l'accord des parents pour l'avortement de leur fille mineure ;
• 68 % sont favorables aux lois contre l'avortement par naissance partielle (c'est-à-dire l'avortement tardif d'un enfant déjà partiellement extrait de l'utérus maternel) ;
• 63 % sont favorables aux lois empêchant l'utilisation de l'argent des contribuables pour l'avortement.
D. McQuade observe que « le soutien à ces mesures de réduction de l'avortement traversent les positions "pro-vie"et "pro-choix". Plus d'un tiers (35 %) de la petite minorité en faveur de l'avortement légal en toutes circonstances et tout au long de la grossesse, soutient néanmoins trois ou plus des six lois limitant l'avortement présentées ».
Cette enquête indique combien les lobbies pro-avortement sont en décalage avec l'opinion dominante de l'Amérique. Mais les mesures, constitutionnellement valides et très largement soutenues, dont certaines ont prouvé leur efficacité dans la réduction du nombre d'avortement, sont désormais sérieusement menacées par les promoteurs de l'avortement et leurs alliés au Congrès. « Au nom des enfants et de leurs mères, il nous faudra lutter pour conserver de telles lois », a annoncé D. McQuade :
« Les militants pro-avortement ont déjà envoyé un projet d'ordre du jour en 55 pages à la prochaine administration. Mais ce programme, qui prévoit le financement des avortements par les fonds publics, l'adoption de la soi-disant "loi sur la liberté de choix"(OFAC), et la remise en cause de nombreux amendements pro-vie adoptés de longue date, ne passe pas dans le public.
« La plupart des gens sont d'accord pour que nous travaillions à réduire les avortements, mais vous ne pouvez pas réduire les avortements par la promotion de l'avortement et l'élimination de toutes les politiques qui se sont avérées efficaces dans la réduction de l'avortement. »
Deirdre McQuade a conclu la présentation de l'enquête en prévenant que la conférence des évêques catholiques des États-Unis s'opposerait à toutes ces menaces sur la vie humaine, quelle que soit la manière dont elles sont proposées. Barack Obama est prévenu.
Source : USCCB