L'échec du référendum italien
Le référendum sur un assouplissement de la loi sur la procréation médicalement assistée en Italie (cf revue de presse du 13/06/05) a été invalidé hier en raison d'une très forte abstention. La participation des électeurs a atteint 25,9 % alors qu'il aurait fallu que plus de 50% des électeurs se prononcent, pour que la consultation soit valide.
Les italiens devaient répondre à quatre questions : Faut-il retirer du texte les références à l'embryon en tant qu'être humain à part entière ? Doit-on supprimer la limitation à trois du nombre d'embryons créés et aussitôt implantés sans possibilité de diagnostic préalable ? Faut-il annuler les limitations à la recherche sur les embryons? Enfin, faut-il revenir sur l'interdiction de recourir à un donneur extérieur ?
Les partisans de l'abstention se sont largement mobilisés : "Sur, la vie on ne vote pas" pouvait-on lire sur les affiches. L'Église et en particulier le cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne a certainement joué un rôle important : « je suis frappé par la maturité montrée par le peuple italien » a-t-il déclaré lundi soir. Pour d'autres observateurs, dont le vaticaniste de la Stampa Federico Geremica, « le succès de l'abstention représente incontestablement une grande revanche des catholiques italiens trente ans après avoir été battus lors des referendums sur l'avortement et le divorce. C'est une revanche d'autant plus importante, souligne t-il que le monde se sécularise ». - (Le Figaro (Richard Heuzé) 14/06/05 - La Croix (Anne Le Mir) 14/06/05 - Le NouvelObs 14/06/05 - Libération (Eric Jozsef) 14/06/05 - Le Monde 14.6.2005)
ITALIE - Ce n'est pas avec le vote que l'on peut décider de la vie humaine
« Le référendum a donné la voix à la volonté populaire : ce n'est pas avec le référendum, ce n'est pas avec le vote que l'on peut décider de la vie humaine. Je crois que le peuple italien a voulu dire, par son abstention, que la maternité est une expérience humaine d'une valeur immense, à aider de toutes les manières, mais non pas à tout prix ; en enfant ne peut jamais être un droit à revendiquer tout d'abord et contre les droits de l'enfant lui-même. La recherche scientifique elle-même est nécessaire, mais elle ne peut être sans limites : tout ce qui est possible n'est pas nécessairement licite ».
M. Luigi Alici, nouveau président national de l'Action Catholique italienne a exprimé sa satisfaction pour les résultats du référendum sur la procréation assistée.
« De plus, poursuit-il, ce référendum doit nous faire réfléchir sur le fait qu'il ne s'est pas agi d'un affrontement entre laïcs et croyants. Pour notre part, nous disons que les catholiques ont toujours participé de manière consciente à la vie publique, en apportant une contribution assez importante à la naissance et à la croissance de la démocratie dans notre pays. Et c'est précisément à la lumière de cette contribution que nous voulons dire aujourd'hui notre 'oui' à la vie, 'oui' à la famille qu'il faut défendre et protéger, avec des lois adéquates, capables d'aider les jeunes couples, les familles nombreuses.
La vie est un don merveilleux. Nous ne nous trouvons pas face à des événements anonymes, semblables à des compartiments étanches et isolés entre eux, mais devant un unique dessein qui part de cet embryon et qui procède vers la plénitude ; c'est donc une seule et unique chose, que l'on ne peut pas concevoir, si on ne la lit pas dans son ensemble, parce que, déjà en ce premier moment, il y a l'empreinte du Créateur, comme nous le rappellent nos Evêques.
En tant qu'Action Catholique, en disant merci au Comité Science et Vie, nous rappelons notre engagement à réfléchir normalement sur les valeurs fondamentales qui sont à la base de notre démocratie, et à promouvoir la vie et la famille : ce sont là des questions qui seront au centre du travail de formation de l'association ». (A.P.) (Agence Fides, 14 juin 2005)