« Je désire des soeurs, Missionnaires de la Charité, qui soient mon Feu d'Amour. »
Dans la nuit du 10 septembre 1946, alors que Mère Teresa se trouve dans le train qui l'emmène à sa retraite spirituelle annuelle, elle ressent au plus profond de son âme « un appel dans l'appel ». Que s'est-il donc passé
cette nuit là ? Que s'est-il passé pendant près de deux ans ?
En pleine nuit, nous sommes le 10 septembre, elle entend une voix dans son âme qui lui dit : • « Je désire des soeurs indiennes, victimes de mon amour, qui soient Marie et Marthe, qui soient tellement unies à moi qu'elles irradient mon amour sur les âmes. Je désire des soeurs libres, revêtues de ma pauvreté de la Croix ; je désire des soeurs obéissantes, revêtues de mon obéissance de la Croix ; je désire des soeurs pleines d'amour, revêtues de la charité de la Croix. Refuseras-tu de faire ceci pour moi ? »
« Mon Jésus, répond la religieuse, ce que Tu me demandes est trop grand pour moi. J'arrive tout juste à comprendre la moitié des choses que tu désires. Je ne suis pas digne, je suis pécheresse, je suis fragile. Vas, Jésus, et cherche une âme plus digne et plus généreuse. »
« Tu es, je le sais, la personne la plus incapable, fragile et pécheresse. Mais justement parce que tu es ainsi, je désire me servir de toi pour ma Gloire. »
Et Jésus de continuer petit à petit ce dialogue avec Mère Teresa, lui dévoilant comment continuer sa route comme religieuse :
« Je désire des soeurs indiennes, Missionnaires de la Charité, qui soient mon Feu d'Amour au milieu
des plus pauvres, des malades, des mourants, des enfants de la rue. Je veux que tu mènes à moi les pauvres...
»- « Tu t'habilleras avec de simples habits indiens, ou plutôt, comme s'habillait ma Mère, simple et pauvre... Ton sari deviendra saint parce que c'est mon symbole. » « Si tu savais comme je souffre de voir ces pauvres enfants salis par le péché... Si seulement tu répondais à mon appel et conduisais à moi ces âmes, les arrachant des mains du démon. »
Le 3 décembre 1947, Mère Teresa a trois visions. D'abord, Une foule immense « tous avaient les mains tendues vers moi ». Ils disaient : « Viens, viens, sauve-nous et conduis-nous à Jésus. »
Dans une seconde, toujours avec une grande foule, « la Vierge Marie me dit : Prends soin d'eux, ils sont miens. Conduis-les vers Jésus, donne-leur Jésus. N'aie pas peur, apprends-leur à dire le chapelet, le chapelet en famille, et tout ira bien... »
Puis Jésus lui dit « C'est moi qui te l'ai demandé. Ils te l'ont demandé eux ; et ma Mère te l'a demandé.
Refuseras-tu de faire ceci pour moi, de prendre soin d'eux et de les conduire à moi ? »
Il y aurait encore beaucoup à retranscrire des dialogues de Jésus avec Mère Teresa en 1946-1947,
de cette expérience mystique du Coeur de Jésus avec le coeur d'une femme, d'une religieuse assoiffée d'être à Jésus, d'amener les âmes à Jésus et de porter Jésus aux âmes.
De 1947 jusqu'à sa mort, Mère Teresa connaîtra la nuit de la foi. Son continuel sourire cachait cet extrême souffrance de ne plus ressentir au fond d'elle-même la présence de Jésus.
Avec sa béatification dimanche prochain, journée mondiale missionnaire, l'incomparable Trésor qu'habitait le coeur de Mère Teresa nous est donné. Pour notre génération.
À chacun. Pour être de vrais missionnaires de ce Feu d'Amour !
Père Hubert Lelièvre
Evangile de la Vie 46-47 - 15 aout 2003