Benoît XVI de A à Z

Amérique Latine

2006



25 décembre 2006 - Message Urbi et Orbi de Noel
Que l'Enfant divin, Prince de la paix, permette que s'éteignent les foyers de tension qui rendent incertain l'avenir d'autres parties du monde, en Europe comme en Amérique latine.



2007



8 janvier 2007 - Au Corps Diplomatique
Le voyage apostolique que j'accomplirai au mois de mai prochain au Brésil me donne l'occasion de tourner mon regard vers ce grand pays, qui m'attend avec joie, et vers toute l'Amérique Latine et les Caraïbes. L'amélioration de certains indices économiques, l'engagement dans la lutte contre le trafic de drogue et contre la corruption, les divers processus d'intégration, les efforts pour améliorer l'accès à l'éducation, pour combattre le chômage et pour réduire les inégalités dans la distribution des revenus, constituent des indices à relever avec satisfaction. Si ces évolutions se consolident, elles pourront contribuer de façon déterminante à vaincre la pauvreté qui afflige de vastes secteurs de la population et à accroître la stabilité institutionnelle. S'agissant des élections qui se sont déroulées l'année dernière dans plusieurs pays, il convient de souligner que la démocratie est appelée à prendre en compte les aspirations de l'ensemble des citoyens, à promouvoir le développement dans le respect de toutes les composantes de la société, selon les principes de la solidarité, de la subsidiarité et de la justice. Il faut cependant mettre en garde contre le risque que l'exercice de la démocratie se transforme en dictature du relativisme, proposant des modèles anthropologiques incompatibles avec la nature et la dignité de l'homme.

Mon attention se tourne tout particulièrement vers certains pays, notamment la Colombie, où le long conflit interne a provoqué une crise humanitaire, surtout en ce qui concerne les personnes déplacées. Tous les efforts doivent être faits pour pacifier le pays, pour restituer aux familles leurs proches qui ont été enlevés, pour redonner sécurité et vie normale à des millions de personnes. De tels signes donneront confiance à tous, y compris à ceux qui ont été impliqués dans la lutte armée. Nos regards se tournent vers Cuba. En souhaitant que chacun de ses habitants puisse réaliser ses aspirations légitimes dans le souci du bien commun, permettez-moi de reprendre l'appel de mon vénéré Prédécesseur: «Que Cuba s'ouvre au monde et le monde à Cuba». L'ouverture réciproque avec les autres pays ne pourra qu'être au bénéfice de tous. Non loin de là, le peuple haïtien vit toujours dans une grande pauvreté et dans la violence. Je forme des vœux pour que l'intérêt de la communauté internationale, manifesté entre autres par les conférences des donateurs qui ont eu lieu en 2006, conduise à la consolidation des institutions et permette au peuple de devenir artisan de son propre développement, dans un climat de réconciliation et de concorde.



17 février 2007 - Aux Représentants Pontificaux en Amérique Latine
Chaque nonce apostolique est appelé à consolider les liens de communion entre les Eglises particulières et le successeur de Pierre. C'est à lui qu'est confiée la responsabilité de promouvoir, avec les pasteurs et tout le peuple de Dieu, le dialogue et la collaboration avec la société civile pour réaliser le bien commun. Les Représentants pontificaux sont la présence du pape, qui se fait proche à travers eux de tous ceux qu'il ne peut rencontrer en personne et, en particulier, de tous ceux qui vivent dans des conditions de difficulté et de souffrance. Chers frères, votre ministère est un ministère de communion ecclésiale et votre service est un service à la paix et à la concorde dans l'Eglise et entre les peuples. Soyez toujours conscients de l'importance de la grandeur et de la beauté de votre mission et efforcez-vous sans vous lasser de la réaliser avec un dévouement généreux.

La Providence divine vous a appelés, vous tous ici présents, à accomplir votre service en Amérique latine, définie par le bien-aimé Jean-Paul II - qui l'a visitée à plusieurs reprises - « continent de l'espérance », comme cela a déjà été dit. Si Dieu le veut, j'aurai la joie de prendre personnellement contact avec la réalité de ces pays en étant présent, s'il plaît à Dieu, à l'ouverture de la Ve Conférence générale de l'épiscopat latino-américain, à Aparecida, au Brésil, au mois de mai prochain. Dans un certain sens, cette assemblée résume et se place dans le sillage des conférences générales précédentes, tandis qu'elle s'enrichit des nombreux dons « post-conciliaires » du Magistère pontifical - je pense en particulier à l'exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in America - comme également des fruits du chemin synodal de l'Eglise catholique. On se propose de définir les grandes priorités et de susciter un élan renouvelé à la mission de l'Eglise au service des peuples latino-américains dans les situations concrètes du début de ce XXIe siècle. Cette synthèse renvoie à la tradition de la catholicité, qui, grâce à une extraordinaire épopée missionnaire, s'est faite présente et a marqué de son empreinte la structure culturelle qui caractérise jusqu'à aujourd'hui l'identité latino-américaine. Telle est la vocation originelle - comme le disait mon regretté prédécesseur Jean-Paul II à Saint-Domingue -, « de peuples que la géographie elle-même, la foi chrétienne, la langue et la culture ont unis définitivement dans le cheminement de l'histoire » (Discours d'ouverture de la IVe Conférence générale de l'Episcopat latino-américain, 12 octobre 1992, n. 15; cf. Osservatore Romano en Langue Française n. 42 du 20 octobre 1992).

Précisément à partir du thème de cette importante réunion : « Discípulos y misioneros de Jesucristo para que nuestros pueblos en Él tengan vida » (Disciples et missionnaires de Jésus Christ, pour que notre peuple ait la vie en Lui), vous aussi, ces jours-ci, vous avez eu l'occasion de souligner certains défis que l'Eglise rencontre dans votre vaste milieu latino-américain, inséré dans les dynamiques mondiales et toujours plus conditionné par les effets de la mondialisation. Face à ce défi, les nations qui le composent cherchent de diverses façons à affirmer leur identité et leur poids sur le chemin historique du monde d'aujourd'hui ; elles s'efforcent souvent, au prix de nombreuses difficultés, de consolider la paix intérieure de leur nation. Se sentant « soeurs », elles visent à devenir également une communauté, unie dans la paix et dans le développement culturel et économique. L'Eglise, signe et instrument d'unité pour tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1), se trouve naturellement en accord avec toutes les aspirations légitimes des peuples à une plus grande harmonie et coopération, et apporte la contribution qui lui est propre, c'est-à-dire celle de l'Evangile. Elle souhaite que dans les pays latino-américains où les Chartes constitutionnelles se limitent à « accorder » la liberté de croyance et de culte, mais ne « reconnaissent » pas encore la liberté religieuse, on puisse définir au plus tôt les relations réciproques fondées sur les principes d'autonomie et de saine et respectueuse collaboration. Cela permettra à la communauté ecclésiale de développer toutes ses potentialités au bénéfice de la société et de toute personne humaine, créée à l'image de Dieu. Une correcte formulation juridique de ces relations ne pourra pas manquer de tenir compte du rôle historique, spirituel, culturel et social joué par l'Eglise catholique en Amérique latine.

Ce rôle continue d'être fondamental, notamment grâce à l'heureuse fusion entre l'antique et riche sensibilité des peuples autochtones et le christianisme et la culture moderne. Certains milieux, nous le savons, dénoncent une opposition entre la richesse et la profondeur des cultures pré-colombiennes et la foi chrétienne, présentée comme une imposition extérieure ou une aliénation pour les peuples d'Amérique latine. En vérité, la rencontre entre ces cultures et la foi dans le Christ fut une réponse attendue intérieurement par ces cultures. Cette rencontre ne doit donc pas être niée, mais approfondie, car elle a créé la véritable identité des peuples d'Amérique latine. En effet, l'Eglise catholique est l'institution qui jouit du plus grand crédit auprès des populations latino-américaines. Elle est active dans la vie des peuples, estimée en vertu du travail qu'elle accomplit dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la solidarité à l'égard des personnes dans le besoin. L'aide aux pauvres et la lutte contre la pauvreté sont et demeurent une priorité fondamentale dans la vie des Eglises en Amérique latine. L'Eglise est également active dans les interventions de médiation qui lui sont souvent demandées à l'occasion de conflits internes. Une présence aussi forte doit toutefois tenir compte aujourd'hui, entre autres, du prosélytisme des sectes et de l'influence croissante du sécularisme hédoniste post-moderne. Nous devons sérieusement réfléchir sur les causes de l'attraction des sectes pour trouver la réponse juste. Face aux défis du moment historique actuel, nos communautés son appelées à renforcer leur adhésion au Christ pour témoigner d'une foi mûre et pleine de joie et - en dépit de tous les problèmes - les potentialités sont véritablement immenses. Et tout aussi immenses sont les potentiels spirituels auxquels peut puiser l'Amérique latine, où les mystères de la foi sont célébrés avec une dévotion fervente et où la confiance en l'avenir est alimentée par la croissance des vocations sacerdotales et religieuses. Il est naturellement nécessaire d'accompagner avec une grande attention les jeunes sur le chemin de la vocation, et d'aider les prêtres, les religieux et les religieuses à persévérer dans leur vocation. Un immense potentiel missionnaire et évangélisateur est également offert par les jeunes, qui constituent plus des deux tiers de la population, tandis que la famille demeure « une caractéristique primordiale de la culture latino-américaine », comme l'a dit mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II lors de la rencontre de Puebla, au Mexique, en janvier 1979 (cf. Osservatore Romano en Langue Française n. 8 du 20 février 1979).

Une attention prioritaire doit être accordée à la famille, qui montre des signes de faiblesse sous les pressions de lobbies capables d'influencer de façon négative les processus législatifs. Les divorces et les unions libres sont en augmentation, tandis que l'adultère est considéré avec une tolérance injustifiable. Il faut répéter que le mariage et la famille trouvent leur fondement dans le noyau le plus intime de la vérité sur l'homme et sur son destin ; ce n'est que sur le roc de l'amour conjugal, fidèle et stable, entre un homme et une femme, que peut s'édifier une communauté digne de l'être humain. Je souhaiterais aborder d'autres thèmes religieux et sociaux sur lesquels vous avez eu l'occasion de réfléchir. Je me limite à citer le phénomène des migrations, étroitement lié à la famille ; l'importance de l'école et l'attention aux valeurs et à la conscience, en vue de former des laïcs mûrs, capables d'offrir une contribution qualifiée à la vie sociale et civile ; l'éducation des jeunes avec des programmes de vocation adaptés qui accompagnent de façon particulière les séminaristes et les aspirants à la vie consacrée sur leur chemin de formation ; l'engagement en vue d'informer de façon adéquate l'opinion publique sur les grandes questions éthiques selon les principes du Magistère de l'Eglise, et une présence efficace dans le domaine des moyens de communication, également pour répondre aux défis des sectes. Les mouvements ecclésiaux constituent certainement une ressource précieuse pour l'apostolat, mais il faut toujours les aider à demeurer fidèles à l'Evangile et à l'enseignement de l'Eglise, même lorsqu'ils œuvrent dans le domaine social et politique. En particulier, je ressens le devoir de répéter qu'il n'appartient pas aux ecclésiastiques de prendre la tête d'associations sociales ou politiques, mais à des laïcs mûrs et préparés professionnellement.



9 mai 2007 - Avec les Journalistes, en vol, vers le Brésil.
La rencontre avec les Evêques qui participent à la V Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes : il s'agit d'une rencontre qui possède un contenu, disons, spécifiquement religieux: donner la vie dans le Christ et devenir disciples du Christ, en sachant que nous voulons tous avoir la vie, mais la vie n'est pas complète si elle ne possède pas de contenu intérieur ni une direction. Dans ce sens, elle répond à la mission religieuse de l'Eglise et ouvre également le regard sur les conditions nécessaires pour les solutions aux grands problèmes sociaux et politiques de l'Amérique latine.

L'Eglise en tant que telle ne fait pas de politique - nous respectons la laïcité - mais elle offre les conditions dans lesquelles une politique saine, avec la solution aux problèmes sociaux qui en découle, peut se développer. Nous voulons donc rendre les chrétiens conscients du don de la foi, de la joie de la foi, grâce à laquelle il est possible de connaître Dieu et de connaître ainsi également la raison de notre vie. Les chrétiens peuvent ainsi être des témoins du Christ et apprendre les vertus personnelles nécessaires, mais également les grandes vertus sociales: le sens de la légalité qui est décisif pour la formation de la société. Nous connaissons les problèmes de l'Amérique latine, mais nous voulons mobiliser précisément les capacités, les forces morales qui y sont présentes, les forces religieuses, afin de répondre ainsi à la mission spécifique de l'Eglise et à notre responsabilité universelle pour l'homme en tant que tel et pour la société en tant que telle.

J'aime beaucoup l'Amérique latine, j'ai accompli de nombreuses visites en Amérique latine et j'y ai de nombreux amis, et je sais combien ce continent doit faire face à de grands problèmes, mais possède également de grandes richesses. En ce moment, nous voyons que les problèmes du Moyen-Orient, de la Terre Sainte, de l'Irak, etc., sont "dominants". Il existe donc, pour ainsi dire, une priorité immédiate dont il faut tenir compte. Et les souffrances de l'Afrique également sont très grandes, comme nous le savons. Mais les problèmes de l'Amérique latine ne me préoccupent pas moins, car j'aime tout autant l'Amérique latine, le grand - et même le plus grand - continent catholique, et donc également la plus grande responsabilité pour un Pape. C'est pourquoi je suis heureux que le moment soit enfin venu pour moi de me rendre en Amérique latine, de confirmer l'engagement pris par Paul VI et Jean-Paul II et de continuer sur la même ligne. Le Pape désire naturellement que, en plus d'être le continent catholique, il soit également un continent exemplaire, où les problèmes humains, qui sont grands, soient résolus de façon adaptée. Et l'on travaille avec les épiscopats, les prêtres, les religieux et les laïcs, afin que ce grand continent catholique soit également un continent de vie et réellement d'espérance. C'est pour moi une priorité fondamentale.

(Pour la Colombie) : placer l'accent sur la foi, est la garantie la plus sûre contre le développement de la violence, et, dans le même temps, un engagement décidé pour l'éducation d'une conscience qui sorte des situations incompatibles avec la foi. Naturellement, sont en jeu des conditions, disons, économiques, où les petits agriculteurs vivent dans un certain marché qui permet ensuite des gains importants ailleurs. On ne peut pas résoudre immédiatement, d'un jour à l'autre, ces nombreuses difficultés économiques, politiques et idéologiques, mais il faut aller de l'avant avec décision, dans l'adhésion sincère à une foi qui implique le respect de la légalité et à la fois l'amour et la responsabilité de l'autre. Il me semble que l'éducation dans la foi est l'humanisation la plus sûre pour pouvoir résoudre ensuite, au fur et à mesure, ces problèmes très concrets.

Question: Comment considérez-vous la question de l'influence que les régimes politiques de gauche en Amérique latine exercent sur le projet de l'Eglise pour le continent et quelle part la culture brésilienne a-t-elle eue dans votre formation personnelle?

Benoît XVI: Alors, sur ces aspects de l'action politique de la gauche, en ce moment, je ne peux pas en parler, car je ne suis pas suffisamment informé. De plus, pour des raisons évidentes, je ne voudrais pas entrer ici dans des considérations purement politiques. En ce qui concerne ma formation, disons, mon engagement personnel pour le Brésil, il faut tenir compte qu'il s'agit du plus grand pays d'Amérique latine, un pays qui va de l'Amazonie à l'Argentine. Le Brésil possède de nombreuses cultures autochtones. On m'a dit qu'il existait plus de quatre-vingts langues. D'autre part, il possède également un riche passé où l'on note la présence d'afro-américains et d'afro-brésiliens. Il est intéressant de voir comment s'est formé ce peuple et comment la foi catholique s'est développée en lui: la foi s'est défendue en tous temps et avec de grandes difficultés. Nous savons qu'au XIX siècle, l'Eglise était persécutée par des forces néo-libérales. C'est pourquoi, dans ma formation, un aspect important a été de suivre le développement de ces peuples catholiques d'Amérique latine. Je ne suis pas un spécialiste, mais je suis convaincu qu'ici, se décide au moins en partie - mais il s'agit d'une partie fondamentale - l'avenir de l'Eglise catholique: cela a toujours été évident pour moi. Bien sûr, je ressens le besoin d'approfondir encore plus ma connaissance de ce monde.



10 mai 2007 - Avec les jeunes, au Brésil
Il existe, en dernière analyse, un immense horizon d'action dans lequel les questions d'ordre social, économique et politique acquièrent une importance particulière, à condition que leur source d'inspiration soit l'Evangile et la Doctrine sociale de l'Eglise. La construction d'une société plus juste et solidaire, réconciliée et pacifique; l'engagement à freiner la violence; les initiatives de promotion d'une vie vécue en plénitude, de l'ordre démocratique et du bien commun, en particulier celles qui visent à éliminer certaines discriminations existant dans les sociétés latino-américaines et qui ne doivent pas êtres des causes d'exclusion, mais plutôt d'enrichissement réciproque.



12 mai 2007 - Visite à la Ferme de l'Espérance, à Guaratinguetá, au Brésil
"Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Ap 3, 20). Ce sont des paroles divines qui touchent le plus profond de l'âme et qui la font vibrer jusqu'à ses racines les plus profondes.

A un certain moment de notre vie, Jésus vient et frappe à notre porte, des coups d'une grande douceur, au plus profond des cœurs bien disposés. Avec vous, il l'a fait à travers une personne amie ou un prêtre, ou bien peut-être a-t-il prédisposé une série de coïncidences pour vous faire comprendre que vous êtes objet de la prédilection divine. A travers l'institution qui vous accueille, le Seigneur vous a permis cette expérience de guérison physique et spirituelle d'une importance vitale pour vous et pour vos proches. A la suite de cela, la société attend que vous sachiez transmettre ce bien précieux de la santé à vos amis et aux membres de toute la communauté.

Vous devez être les ambassadeurs de l'espérance! Le Brésil possède des statistiques extrêmement élevées en ce qui concerne la dépendance chimique à l'égard des drogues et des stupéfiants. Et l'Amérique latine dans son ensemble également. C'est pourquoi je dis aux revendeurs de drogue de bien réfléchir au mal qu'ils sont en train de faire à une multitude de jeunes et d'adultes de toutes les couches sociales: Dieu leur demandera compte de ce qu'ils ont fait. La dignité humaine ne peut pas être foulée au pied de cette manière. Le mal provoqué mérite la même réprobation que celle que Jésus exprima à l'égard de ceux qui scandalisaient les "plus petits", les préférés de Dieu (cf. Mt 18, 7-10).

Grâce à une thérapie qui inclut l'assistance médicale, psychologique et pédagogique, mais également beaucoup de prière, de travail manuel et de discipline, nombreuses sont déjà les personnes, en particulier les jeunes, qui ont réussi à se libérer de la dépendance chimique et de l'alcool et à retrouver le sens de la vie.

La réinsertion dans la société constitue, sans aucun doute, une démonstration de l'efficacité de votre initiative. Toutefois, ce qui a attire le plus l'attention, et confirme la validité du travail, ce sont les conversions, le fait de retrouver Dieu et la participation active à la vie de l'Eglise. Il ne suffit pas de soigner le corps, il faut orner l'âme des dons divins les plus précieux reçus avec le Baptême. Nous rendons grâce à Dieu d'avoir voulu placer de si nombreuses âmes sur la voie d'une espérance renouvelée, avec l'aide du Sacrement du pardon et de la célébration de l'Eucharistie.



12 mai 2007 - lors de la prière du Chapelet, avec les prêtres, religieux, séminaristes et diacres, au sanctuaire marial de Aparecida, au Brésil
Aujourd'hui, à la veille de l'ouverture de la V Conférence générale de l'épiscopat latino-américan et des Caraïbes, que j'aurai le plaisir de présider, je ressens le désir de vous dire à tous combien est important le sens de notre appartenance à l'Eglise, qui conduit les chrétiens à croître et à mûrir comme des frères, fils du même Dieu et Père. Très chers hommes et femmes d'Amérique latine, je sais que vous avez une grande soif de Dieu. Je sais que vous suivez Jésus, qui dit: "Nul ne vient au Père que par moi" (Jn 14, 6). Le Pape veut donc vous dire à tous: l'Eglise est notre Maison! C'est notre Maison! Dans l'Eglise catholique, nous trouvons tout ce qui est bon, tout ce qui est un motif de certitude et de réconfort! Celui qui accepte le Christ, "Chemin, Vérité et Vie" dans sa totalité, est assuré d'avoir la paix et le bonheur, dans cette vie et dans l'autre! C'est pourquoi, le Pape est venu ici pour prier et confesser avec vous tous: Il vaut la peine d'être fidèles, il vaut la peine de persévérer dans sa propre foi! La cohérence dans la foi exige cependant également une solide formation doctrinale et spirituelle, contribuant ainsi à l'édification d'une société plus juste, plus humaine et chrétienne. Le Catéchisme de l'Eglise catholique, également dans sa version plus réduite, publiée sous le titre de Compendium, sera utile pour acquérir de claires notions à propos de notre foi. Demandons, dès à présent, que la venue de l'Esprit Saint soit pour tous comme une nouvelle Pentecôte, afin qu'il illumine nos cœurs et notre foi par la lumière qui vient d'en-haut.



13 mai 2007 - Regina Caeli depuis le Brésil
Je vous salue tous avec une profonde affection, vous tous qui êtes venus des quatre coins du Brésil, de l'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que ceux qui m'écoutent à travers la radio et la télévision. Au cours de la célébration de la Messe, j'ai invoqué l'Esprit Saint, lui demandant de rendre féconde la V Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, que j'aurai tout à l'heure l'occasion d'inaugurer. Je vous demande à tous de prier pour les fruits de cette grande assemblée qui ouvre à l'espérance l'avenir de la famille latino-américaine. Vous êtes les acteurs du destin de vos nations. Que Dieu vous bénisse et vous accompagne !



13 mai 2007 - Homélie Messe inauguration Vème Conf. Générale de l'épiscopat Latino-Américain - Aparecida - Brésil
Chers frères! Voici le trésor inestimable dont le continent latino-américain est riche, voici son patrimoine le plus précieux: la foi dans le Dieu Amour qui, en Jésus Christ, a révélé son visage. Vous croyez dans le Dieu Amour: telle est votre force, qui vainc le monde, la joie que rien ni personne ne pourra vous enlever, la paix que le Christ a conquise pour vous avec sa Croix! C'est la foi qui a fait de l'Amérique le "Continent de l'Espérance". Ce n'est pas une idéologie politique, ce n'est pas un mouvement social, ce n'est pas un système économique; c'est la foi dans le Dieu Amour, incarné, mort et ressuscité en Jésus Christ, l'authentique fondement de cette espérance qui a porté tant de fruits magnifiques, depuis l'époque de la première évangélisation jusqu'à aujourd'hui, comme l'atteste le grand nombre de saints et de bienheureux que l'Esprit a suscités partout sur le continent. Le Pape Jean-Paul II vous a appelés à une nouvelle évangélisation, et vous avez accueilli son mandat avec la générosité et l'engagement qui vous caractérisent. Je vous le confirme et, en reprenant les paroles de cette Cinquième Conférence, je vous dis: soyez de fidèles disciples, afin d'être des missionnaires courageux et efficaces.



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